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Depuis le 1er janvier 2025, il est illégal de louer un logement classé G au Diagnostic de performance énergétique (DPE). Ces logements très énergivores sont désormais considérés comme « indécents », ce qui empêche leur mise en location tant qu’aucun travaux n’est réalisé pour améliorer leur note. Les bailleurs en location meublée (LMNP) sont donc en première ligne : on estime que environ 650 000 logements classés G sont concernés en France. Et ce n’est qu’une étape : à partir de 2028, ce sera au tour des logements classés F d’être interdits à la location, puis 2034 pour ceux classés E. Autrement dit, la loi Climat & Résilience (2021) impose une montée en performance progressive : chaque propriétaire doit anticiper ces échéances, sous peine de ne plus pouvoir louer son bien.
Aussi, depuis août 2022, les propriétaires de logements F ou G n’ont plus le droit d’augmenter le loyer entre deux locataires ou lors d’un renouvellement de bail. Cela signifie que sans rénovation énergétique, vous subissez un gel de loyer (donc une érosion de rentabilité avec l’inflation) et risquez à terme une vacance forcée du logement pour non-conformité. En clair : rénover énergétiquement son bien n’est plus une option « confort », c’est en 2025 une nécessité légale pour rester dans le marché locatif.
Les bénéfices concrets d’une rénovation énergétique en LMNP
Outre le respect des nouvelles obligations, envisager des travaux d’économie d’énergie présente plusieurs avantages stratégiques pour un investisseur en meublé.
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Préserver votre revenu locatif et éviter la vacance : En améliorant la performance énergétique de votre logement (par exemple passer d’une étiquette G à E ou D), vous garantissez le droit de continuer à louer. Vous évitez ainsi l’interdiction légale de location des passoires thermiques et sécurisez vos loyers futurs.
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Valoriser votre patrimoine immobilier : La rénovation énergétique apporte une « valeur verte » à votre bien. Les logements bien classés se vendent jusqu’à 15 % plus cher que les biens mal notés équivalents. À l’inverse, une maison classée F ou G peut se vendre en moyenne 12 % moins cher qu’une maison performante (selon les régions). En rénovant, vous augmentez la valeur de revente et rendez votre bien plus attractif sur le long terme. D’ailleurs, l’État propose même un outil en ligne pour estimer la plus-value potentielle après travaux, preuve que l’impact sur le prix n’est pas négligeable.
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Attirer des locataires et optimiser le loyer : Un logement bien isolé et économe en énergie offre un meilleur confort (hiver plus chaud, été plus frais, moins d’humidité). Vos locataires paieront des factures réduites, ce qui améliore leur pouvoir d’achat et leur satisfaction. Vous aurez ainsi plus de facilité à louer, à éviter les impayés (dus à des charges d’énergie trop lourdes), et vous pourrez légitimement demander un loyer dans la fourchette haute du marché puisque le logement est de qualité. À l’inverse, un logement passoire fait fuir certains locataires informés et peut même subir une décote de loyer du fait de son inconfort.
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Réduire vos charges et dépenses d’entretien : Une rénovation énergétique bien pensée (isolation, chauffage performant, ventilation) permet de réduire les consommations d’énergie de 20 à 50 %, selon l’ampleur des travaux. Si en tant que propriétaire vous assumez certaines charges (chauffage collectif, fourniture d’énergie, etc.), vos coûts baisseront d’autant. Même dans le cas contraire, un équipement neuf (chaudière, pompe à chaleur, etc.) ou des fenêtres isolantes vous mettent à l’abri de grosses réparations imprévues et augmentent la durée de vie de votre bien.
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Profiter d’aides financières et d’avantages fiscaux : L’État et d’autres organismes encouragent fortement la rénovation énergétique via des primes, subventions et avantages fiscaux spécifiques (détails dans la section suivante). En tant que loueur en meublé, vous pouvez cumuler ces aides avec les mécanismes fiscaux du LMNP (amortissement, déductions) pour minimiser le coût réel des travaux sur votre budget. Par exemple, en régime réel, les dépenses de travaux vont réduire votre résultat imposable – souvent jusqu’à l’annuler temporairement – ce qui revient à faire payer une partie de la rénovation par une économie d’impôts. C’est un levier financier puissant.
Quelles aides et incitations fiscales en 2025 ?
MaPrimeRénov’ « propriétaires bailleurs »
MaPrimeRénov’ (MPR) est la prime phare de l’Agence Nationale de l’Habitat pour subventionner les travaux d’amélioration énergétique. Elle a été étendue aux bailleurs depuis 2021, avec quelques spécificités : vous pouvez en bénéficier pour jusqu’à 3 logements mis en location, dans la limite de 20 000 € de travaux par logement sur 5 ans. Le montant de la prime dépend de la nature des travaux et des revenus du foyer (les propriétaires bailleurs sont éligibles sans condition de ressources, mais avec un forfait fixe par type de travaux).
En 2025, le gouvernement a réduit le budget global de MaPrimeRénov’ (2,3 milliards d’€ contre 3,3 Md€ en 2024), ce qui implique des conditions resserrées : les dossiers doivent porter sur des rénovations performantes (on oriente les logements étiquetés F ou G vers un “parcours rénovations ambitieuses” visant un gain d’au moins 2 classes DPE). Concrètement, si votre bien est très énergivore, un accompagnateur spécialisé pourra être exigé pour valider un plan de travaux cohérent (isolation + chauffage par exemple). Bonus : une prime complémentaire de +10 % est accordée si les travaux permettent de faire sortir le logement du statut de passoire thermique (c’est-à-dire quitter les classes F ou G). En somme, MaPrimeRénov’ peut couvrir 30 à 50 % du montant des travaux selon les cas, à condition de louer le bien au moins 6 ans après travaux (engagement requis pour les bailleurs).
Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
Financer une rénovation lourde sans avancer de fonds, c’est possible grâce à l’éco-PTZ. Ce prêt bancaire soutenu par l’État vous permet d’emprunter à taux d’intérêt 0 % pour payer vos travaux de rénovation énergétique. Prolongé jusqu’en 2027, l’éco-PTZ a même vu ses conditions assouplies par la loi de finances 2024. Le plafond classique est de 30 000 €, mais il peut monter jusqu’à 50 000 € pour une rénovation globale très performante (gain énergétique ≥35 %). En pratique, vous remboursez sur 15 à 20 ans sans intérêt, ce qui étale l’effort financier. L’avantage pour un LMNP : vous améliorez votre bien immédiatement, en profitant des économies de chauffage et de l’augmentation de loyer potentielle, avant même d’avoir fini de payer les travaux.
A noter : L’éco-PTZ peut souvent être couplé avec MaPrimeRénov’ (les banques proposent un éco-PTZ complémentaire une fois la prime obtenue, pour financer le reste à charge).
Certificats d’économie d’énergie (primes CEE)
Les fournisseurs d’énergie (EDF, Total, etc.) subventionnent également vos travaux via les certificats d’économies d’énergie (CEE). Ce dispositif oblige ces entreprises à financer des économies d’énergie, sous forme de primes « Coup de pouce » versées aux particuliers pour certains travaux standards : isolation, chauffage, ventilation… Par exemple, en 2025 le Coup de pouce “Chauffage” offre de 450 à 5 000 € pour remplacer une vieille chaudière fioul/gaz par une pompe à chaleur ou une chaudière biomasse. Le montant dépendra de vos revenus et de la région, mais tous les bailleurs y ont droit. D’autres primes CEE existaient pour l’isolation des combles ou planchers (beaucoup ont pris fin en 2022, mais il reste des offres locales). L’important est de demander la prime CEE avant de signer le devis des travaux : généralement votre artisan partenaire s’en occupe, ou vous passez par un site en ligne pour monétiser les CEE. Ces aides peuvent représenter quelques milliers d’euros de moins à payer, ce qui est toujours bon à prendre.
Nouveau crédit d’impôt 2025 pour les bailleurs
Afin d’accélérer la mise aux normes des logements énergivores, la loi de finances 2025 a introduit un crédit d’impôt exceptionnel au bénéfice des propriétaires qui réalisent des travaux dans leurs biens locatifs meublés. Ce crédit d’impôt s’élève à 40 % du montant des travaux de rénovation énergétique, dans la limite de 75 000 € de dépenses sur 5 ans. Autrement dit, jusqu’à 30 000 € d’économie d’impôt potentielle ! Ce dispositif vise en particulier les logements classés F ou G et expire fin 2025, afin d’inciter les bailleurs à agir vite. Par exemple, si vous engagez 50 000 € de travaux d’isolation et changement de chauffage en 2025 sur votre LMNP, vous pourriez obtenir 20 000 € de réduction directe sur vos impôts.
Attention : Il faudra bien sûr respecter les critères précis (nature des travaux éligibles, amélioration réelle du DPE, etc.) et fournir les factures à l’appui de votre déclaration fiscale. Ce coup de pouce fiscal, s’il est utilisé, vient en complément des aides comme MaPrimeRénov’ (le cumul global de certaines aides publiques peut toutefois être plafonné).
Autres aides et astuces financières
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Exonération de taxe foncière : De nombreuses communes proposent d’exonérer de 50 à 100 % de taxe foncière pendant 3 ans les propriétaires ayant réalisé des travaux d’économie d’énergie. Cette mesure locale (facultative) s’applique sur les logements anciens rénovés et requiert d’avoir dépensé au moins 10 000 € l’année précédant l’exonération (ou 15 000 € sur les trois années précédentes). Renseignez-vous auprès de votre mairie : si elle a voté cette exonération, il suffit de déclarer les travaux réalisés au service des impôts avant le 1er janvier de l’année d’effet pour en bénéficier.
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Dispositif Loc’Avantages : Ce mécanisme, prolongé jusqu’en 2027, n’est pas spécifique aux travaux mais peut s’y greffer intelligemment. En conventionnant votre logement rénové avec l’Anah et en pratiquant un loyer modéré, vous obtenez une réduction d’impôt annuelle de 15 à 65 % de vos loyers bruts. L’intérêt dans le contexte énergétique ? Si vos travaux vous font dépasser les plafonds de loyer du marché (par la qualité ajoutée), Loc’Avantages vous récompense de maintenir un loyer abordable. À noter qu’il existe un bonus supplémentaire si vous confiez le bien à une agence sociale ou si vous atteignez un niveau de performance élevé (par exemple label BBC après rénovation).
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Aides “Action Logement” (« Louer pour l’Emploi ») : Pour les propriétaires qui s’engagent à louer à des salariés modestes, Action Logement propose des subventions pouvant aller jusqu’à 15 000 € pour financer la rénovation énergétique et l’amélioration du logement. Ce dispositif vise à favoriser la mobilité professionnelle en offrant aux salariés des logements décents et abordables. Les conditions incluent généralement un conventionnement avec l’Anah et un plafond de loyer. Si votre profil correspond (par exemple, logement situé en zone tendue et locataire éligible), c’est un complément appréciable aux aides précédentes.
Régime micro-BIC ou réel ? Maximiser l’impact fiscal des travaux
Le statut LMNP offre deux régimes fiscaux au choix : micro-BIC (avec abattement forfaitaire) ou réel (avec déduction des charges au réel). Quand on envisage des travaux importants, le choix du régime prend toute son importance pour maximiser l’avantage fiscal des dépenses engagées.
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Régime micro-BIC : il applique un abattement forfaitaire sur vos loyers (50 % en location meublée classique). Cet abattement est censé couvrir l’ensemble de vos charges, y compris les éventuels travaux. Toutefois, en cas de gros travaux, le micro-BIC montre ses limites : vous ne pouvez pas déduire directement les dépenses de rénovation. Que vous ayez dépensé 5 000 € ou 50 000 €, l’abattement reste fixe à 50 %. Si vos charges réelles dépassent l’abattement, le surplus est “perdu” fiscalement. Par exemple, avec 10 000 € de loyers annuels et 20 000 € de travaux, en micro-BIC vous serez imposé sur 5 000 € (50 % de 10 000) malgré un résultat réel négatif – le fisc ne tient pas compte de vos 20 000 € de dépenses. Ce régime simple peut convenir en vitesse de croisière, mais il n’est pas optimal lors de lourds travaux.
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Régime réel simplifié : c’est souvent le choix gagnant pour des propriétaires qui entreprennent une rénovation énergétique. Au réel, vous allez déduire toutes vos charges : factures de travaux d’isolation, de chaudière, frais d’architecte, intérêts d’emprunt, etc. Deux cas se présentent : soit la dépense est considérée comme une réparation/entretien, et dans ce cas vous la déduisez intégralement l’année du paiement ; soit c’est une amélioration significative (ex : installation d’une pompe à chaleur où il n’y en avait pas, extension du bâtiment…), et dans ce cas vous l’intégrez en amortissement sur plusieurs années. Dans les deux cas, l’effet fiscal est puissant : votre résultat imposable LMNP va fortement diminuer, souvent jusqu’à 0 € de bénéfice imposable pendant plusieurs années. Les charges et amortissements non déduits (si votre activité est en déficit) ne sont pas perdus : ils se reportent sur les bénéfices des années suivantes (pendant 10 ans). Concrètement, vos loyers peuvent devenir non imposés pendant une longue période, grâce aux travaux. C’est l’une des grandes forces du statut LMNP au réel : amortir le coût des travaux en économisant de l’impôt, tout en bénéficiant en parallèle des aides directes.
Astuce : si vous étiez jusqu’à présent en micro-BIC, rien ne vous empêche de basculer au régime réel l’année où vous engagez des travaux conséquents. L’option pour le réel se fait en début d’année (ou lors de l’inscription de l’activité) et est valable minimum 2 ans. Il peut être judicieux de passer au réel juste avant de lancer un chantier de rénovation, afin de déduire chaque euro investi. Veillez simplement à respecter les formalités (formulaire P0i pour débuter en réel, ou courrier de levée d’option avant le 1er février pour quitter le micro-BIC). Et pensez à vous faire accompagner d’un expert-comptable pour optimiser les écritures d’amortissement et respecter la législation fiscale.
Enfin, n’oublions pas que le régime réel LMNP a subi une réforme en 2025 : désormais, les amortissements pratiqués seront récupérés lors de la revente en majorant la plus-value imposable. Cela réduit légèrement l’attrait historique de l’amortissement “gratuit”. Cependant, pour un investisseur long terme, l’avantage immédiat sur les revenus reste largement intéressant – et l’effet sur la plus-value s’estompe après 22 ans de détention (exonération fiscale totale au-delà). Autrement dit, ne renoncez pas aux bénéfices du régime réel par crainte de la revente : à court et moyen terme, déduire vos travaux vous fera économiser beaucoup plus d’impôts que la majoration éventuelle de plus-value dans 10 ou 15 ans.
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Pour conclure, la rénovation énergétique en LMNP est devenue un passage obligé en 2025, mais c’est aussi une véritable opportunité pour pérenniser et valoriser votre investissement locatif. En rendant votre logement plus économe, vous sécurisez vos revenus futurs, évitez le couperet des interdictions de location et prenez une longueur d’avance sur un parc immobilier en pleine transition écologique. Grâce aux nombreuses aides financières disponibles et à la fiscalité avantageuse du statut LMNP, le coût des travaux peut être en grande partie absorbé – par des primes, des crédits d’impôt ou des économies d’impôts sur vos loyers.
Le maître-mot est l’anticipation : identifiez dès maintenant les améliorations prioritaires (isolation des combles, changement de chauffage, fenêtres double vitrage…), faites réaliser un audit énergétique si besoin pour cibler les travaux les plus efficaces, et montez votre plan de financement en combinant les dispositifs présentés. Un logement rénové, c’est un bien plus attractif, plus rentable et qui prendra de la valeur sur le long terme. En somme, envisager la rénovation énergétique de votre bien LMNP, c’est assurer la conformité et la performance de votre placement immobilier, tout en contribuant à la transition énergétique.
Foire aux Questions
1. La rénovation énergétique est-elle obligatoire pour louer en meublé ?
Oui. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les logements classés G sont interdits à la location ; ceux classés F le seront en 2028 et les E en 2034. Depuis 2022, un bien F ou G ne peut plus voir son loyer révisé tant qu’il n’est pas rénové.
2. Quelles aides pour financer des travaux en LMNP ?
Vous pouvez cumuler : MaPrimeRénov’ bailleur (jusqu’à 20 000 € de travaux subventionnés sur 5 ans), l’éco-PTZ (0 %, 30 000 € voire 50 000 € pour une rénovation globale), et les primes CEE des fournisseurs d’énergie. D’autres coups de pouce existent : Loc’Avantages, exonérations temporaires de taxe foncière, aides locales.
3. Peut-on déduire les dépenses de travaux de ses impôts ?
Oui, en régime réel LMNP : les travaux sont déductibles ou amortissables, pouvant annuler l’impôt sur vos loyers plusieurs années ; en micro-BIC, seul l’abattement forfaitaire de 50 % s’applique, sans déduction spécifique.
4. Comment choisir entre micro-BIC et réel ?
Le micro-BIC reste simple tant que vos charges sont modestes, mais dès que vous engagez des travaux importants il vaut mieux passer au réel pour tout déduire ; l’option est ouverte si vos recettes ne dépassent pas 77 700 € par an et est valable au minimum deux ans.
5. Quelles améliorations prioriser pour améliorer le DPE ?
Commencez toujours par l’isolation des combles et toitures (25 – 30 % des pertes), puis les murs, planchers, menuiseries ; terminez par un chauffage performant et une ventilation adaptée. L’isolation avant le changement de chaudière maximise le gain énergétique et financier.
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Kévin
Expert en fiscalité immobilière
Clément
Expert en défiscalisation