Sommaire de l'article
- Qu’est-ce qu’une location meublée à usage mixte ?
- Régime juridique : quel bail pour un usage mixte ?
- Obligations du propriétaire bailleur en usage mixte
- Régime fiscal du loueur : LMNP ou LMP en 2025
- Points de vigilance et conseils du bailleur
- Exemple concret : louer en usage mixte pas-à-pas
- Conclusion : intérêt de la location meublée en usage mixte
- Foire aux questions
- Quels meubles sont obligatoires dans une location meublée ?
- Dois-je obtenir une autorisation pour l’usage mixte auprès de la mairie ?
- Peut-on utiliser un bail meublé standard pour un usage mixte ?
- Quelle fiscalité s’applique aux loyers d’un bail mixte ?
- Le locataire peut-il déduire une partie de son loyer de ses impôts professionnels ?
- Sources
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Qu’est-ce qu’une location meublée à usage mixte ?
Une location meublée à usage mixte permet au locataire de vivre et travailler dans le même logement. En pratique, le locataire occupe le bien en tant que résidence principale tout en y exerçant une activité professionnelle (souvent une profession libérale ou du télétravail). Ce modèle de location concerne principalement :
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Les professions libérales (médecins, avocats, consultants, etc.)
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Les indépendants/freelances qui travaillent depuis chez eux
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Les salariés en télétravail ayant besoin d’un espace bureau dédié
Exemple :
Un graphiste freelance loue un appartement meublé de 50 m², dont 10 m² sont aménagés en bureau. Il y reçoit occasionnellement des clients, tout en résidant dans le reste du logement. Cette configuration « 2 en 1 » séduit de plus en plus de locataires et peut offrir au propriétaire une demande locative élargie, à condition de respecter le cadre légal.
* Exemple fictif fourni à titre pédagogique. Les situations réelles peuvent varier selon les cas de figure. Pensez à consulter un expert.
Régime juridique : quel bail pour un usage mixte ?
Choisir le bon type de bail
Deux options de bail s’offrent au bailleur pour un usage mixte :
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Le bail meublé d’habitation (loi du 6 juillet 1989) – Recommandé si l’usage principal est l’habitation. Ce bail classique couvre la résidence principale du locataire. Il peut inclure une clause autorisant l’activité professionnelle à domicile. Sa durée minimale est de 1 an (9 mois si le locataire est étudiant). Le locataire bénéficie de la protection de la loi de 1989 (préavis d’1 mois pour lui, 3 mois pour le bailleur avec motif légitime, droit au renouvellement, etc.). Ce bail convient dès lors que l’activité pro n’occasionne pas de nuisances ni un accueil intensif de clientèle. À retenir : dans la plupart des cas d’usage mixte, on utilise un bail meublé standard en ajoutant une clause d’usage professionnel autorisé.
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Le bail professionnel (loi du 23 déc. 1986, art. 57 A) – Destiné aux professions libérales uniquement, d’une durée minimale de 6 ans. Il n’est possible que si le local n’est pas à usage principal d’habitation (sinon il faudrait appliquer la loi de 1989). Autrement dit, si le locataire n’y vit pas principalement, un bail professionnel peut être envisagé pour louer un meublé où se déroule une activité libérale. Cependant, ce bail ne confère pas les mêmes droits qu’un bail d’habitation (pas de plafonnement de loyer d’habitation, préavis du locataire de 6 mois, etc.) et n’offre pas les protections du locataire résident. Il est donc peu utilisé en pratique pour un usage vraiment mixte, sauf si l’habitation n’est qu’accessoire.
Astuce pratique
Dans la grande majorité des cas, optez pour un bail meublé d’habitation classique avec clause « bail mixte » si le locataire réside principalement dans le bien. Cela garantit le respect du cadre légal des locations meublées d’habitation tout en autorisant l’activité pro. Vous pouvez ajouter une clause spécifique précisant l’activité exercée et rappelant l’obligation de ne pas troubler la tranquillité de l’immeuble.
Démarches administratives et autorisations
Avant de signer un bail mixte, vérifiez le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune. Certaines villes, notamment Paris et Lyon, imposent des démarches préalables ou même interdisent la transformation de logements en locaux professionnels. Par exemple, à Paris, le changement d’usage d’un logement (même partiel) en local professionnel peut nécessiter une autorisation de la mairie sous peine d’illégalité. Si le PLU exige une déclaration d’usage mixte, le bailleur (ou le locataire) devra effectuer cette démarche en mairie.
En copropriété, il faut également consulter le règlement de copropriété : assurez-vous qu’il n’interdit pas l’exercice d’une activité professionnelle dans les lots à usage d’habitation. Si une autorisation de l’assemblée générale est requise pour un usage autre que l’habitation, il faudra l’obtenir en amont. En pratique, les règlements autorisent souvent l’usage professionnel « sans réception de clientèle », ce qui couvre la plupart des professions silencieuses (consultant, graphiste, etc.).
À noter :
Le locataire peut domicilier son entreprise à l’adresse du logement loué (c’est un droit prévu par le Code de commerce). Toutefois, il doit informer le bailleur de cette domiciliation (une simple lettre recommandée suffit généralement). Domicilier une société chez soi est possible tant que le bail et le règlement de copropriété ne s’y opposent pas et que l’activité ne cause ni nuisance ni transformation du local. Il est conseillé d’inclure dans le bail une clause de domiciliation autorisant expressément le locataire à établir le siège de son entreprise à cette adresse.
Faut-il un changement de destination du local ?
Si le logement est actuellement à usage d’habitation (ce qui est le cas le plus fréquent), le fait qu’il reste occupé en habitation principale signifie que la destination du bien reste l’habitation. Aucune modification de la destination de l’immeuble n’est nécessaire tant que l’usage professionnel est accessoire et exercé par le locataire occupant. En revanche, si le local était destiné à un usage commercial et que le locataire y habite, on parle d’un bail mixte commercial/habitation (cas plus rare, régi par le Code de commerce). Dans ce dernier cas, le bail serait principalement commercial et soumis à d’autres règles, ce qui sort du cadre de la location meublée LMNP classique.
En résumé, pas de changement de destination formel à demander si l’usage principal reste l’habitation. Contentez-vous de respecter les éventuelles formalités locales (déclaration en mairie si exigé) et de cadrer l’usage dans le bail.
Obligations du propriétaire bailleur en usage mixte
En louant en meublé, vous devenez un loueur en meublé et devez respecter un ensemble d’obligations légales, identiques à une location meublée classique, auxquelles s’ajoutent quelques points de vigilance propres à l’usage mixte.
Respect des critères de logement meublé décent
Le logement doit être décent et pourvu de l’équipement mobilier minimum imposé par la loi. L’usage mixte ne dispense pas de ces obligations : le bien doit permettre une occupation immédiate du locataire. La liste légale des meubles obligatoires comprend notamment :
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Literie complète (lit + matelas en bon état, couette ou couverture)
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Occultations des fenêtres dans les chambres (rideaux ou volets)
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Cuisine équipée : plaques de cuisson, four ou micro-ondes, réfrigérateur avec compartiment congélation
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Vaisselle et ustensiles en quantité suffisante pour prendre les repas
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Table et sièges, étagères de rangement, luminaires
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Matériel d’entretien adapté (aspirateur ou balai, seau, etc.)
À noter :
Un inventaire du mobilier est annexé au bail lors de l’état des lieux. Si le logement meublé n’est pas conforme (meubles manquants), le locataire peut demander la requalification en bail vide, ce qui allongerait sa durée de protection légale. Assurez-vous donc de bien respecter cette liste.
Jouissance paisible et usage professionnel maîtrisé
En tant que bailleur, vous devez garantir la jouissance paisible du logement à votre locataire, pour l’habitation et pour l’activité professionnelle. Cela implique de veiller à ce que l’activité exercée ne trouble pas le voisinage. Par exemple, interdisez toute activité bruyante ou un va-et-vient excessif de clientèle si le bail est un bail d’habitation classique. Il est prudent de préciser dans le bail les limites de l’usage pro (pas d’enseigne commerciale visible, pas d’activité nocturne, pas de stockage dangereux, etc.).
Si le logement est en copropriété, vérifiez comme indiqué plus haut que le règlement autorise l’activité pro. En cas de litige (par exemple un voisin estime que l’activité du locataire cause un trouble anormal), c’est vers vous, propriétaire, que l’on se tournera pour faire respecter les clauses du bail. D’où l’importance d’avoir un bail bien rédigé et d’avoir sélectionné un locataire dont l’activité est compatible avec la vie en immeuble collectif.
Assurance du logement et responsabilité
Louer en meublé implique de souscrire une assurance propriétaire non occupant (PNO) pour être couvert en cas de sinistre. De son côté, le locataire doit obligatoirement assurer le logement (assurance multirisque habitation) et il est fortement recommandé qu’il souscrive une garantie responsabilité civile professionnelle si son activité présente un risque (réception de clients, stockage de matériel, etc.). Informez votre assureur de l’usage mixte du bien : il pourra ajuster le contrat PNO si nécessaire pour couvrir un éventuel risque locatif professionnel.
Déclaration fiscale de l’activité de loueur meublé
D’un point de vue administratif et fiscal, louer un meublé (même un seul appartement) est considéré en France comme une activité commerciale. Vous devez donc vous déclarer en tant que loueur en meublé auprès du Greffe du tribunal de commerce et obtenir un numéro SIREN. Cette immatriculation (gratuite via le guichet unique de l'INPI) est obligatoire pour tous les loueurs en meublé, qu’ils soient en régime LMNP ou LMP. Elle permet votre identification fiscale en tant qu’entreprise individuelle. Sans SIREN, vous ne pourrez pas obtenir de numéro SIRET ni payer d’éventuelles cotisations sociales liées à l’activité. Veillez à effectuer cette démarche dans les 15 jours suivant la mise en location du bien.
En outre, pensez à déclarer vos loyers meublés aux impôts dans la catégorie BIC (voir section fiscale ci-dessous). Si vous démarrez en 2025, cela se fera sur la déclaration de revenus 2026 (formulaire 2042 C PRO notamment).
Obligations d’entretien : Comme tout bailleur, vous êtes tenu de délivrer un logement en bon état et d’assurer les grosses réparations à votre charge (loi 89). Le locataire doit, lui, s’acquitter des menues réparations et de l’entretien courant, y compris ceux liés à l’activité pro (ex : si une pièce est aménagée en bureau, il en assure l’entretien). Précisez dans le bail la répartition des charges si nécessaire, mais en général les charges locatives récupérables restent les mêmes qu’en habitation classique (eau, électricité, etc.).
Régime fiscal du loueur : LMNP ou LMP en 2025
Lorsque vous louez un bien meublé en usage mixte, vos loyers sont imposés dans la catégorie des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux), et non en revenus fonciers. Deux statuts fiscaux sont possibles : loueur en meublé non professionnel (LMNP) ou loueur en meublé professionnel (LMP), selon vos revenus locatifs. Voici les points clés de la fiscalité à jour en 2025 :
LMNP vs LMP : conditions et impact
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Statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) : C’est le statut par défaut si vous ne dépassez pas 23 000 € de recettes locatives annuelles ou si ces recettes restent inférieures à vos autres revenus d’activité (salaire, etc.). La majorité des bailleurs particuliers sont en LMNP. Sous ce régime, vos bénéfices sont imposés en BIC non pro et vous ne payez que les prélèvements sociaux (17,2%) en plus de l’impôt sur le revenu éventuel. Les déficits LMNP (en régime réel) se reportent uniquement sur vos futurs revenus meublés (pendant 10 ans) et ne peuvent pas s’imputer sur votre revenu global. En cas de vente du bien, vous bénéficiez du régime des plus-values des particuliers, avec abattements pour durée de détention. Toutefois, depuis la loi de finances 2025, un changement notable s’applique : les amortissements déduits doivent être réintégrés dans le calcul de la plus-value taxable lors de la cession. Autrement dit, en régime réel, la plus-value imposable est majorée du montant des amortissements que vous avez pratiqués pendant la location, ce qui réduit l’avantage fiscal à la revente. Malgré cela, le LMNP reste très avantageux pour diminuer l’imposition sur les loyers au fil des années.
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Statut LMP (Loueur Meublé Professionnel) : Vous basculez en LMP si vos recettes annuelles excèdent 23 000 € ET excèdent vos autres revenus d’activité (les deux conditions). En LMP, l’activité est considérée comme professionnelle. Les loyers restent imposés en BIC, mais avec des différences : les déficits LMP sont imputables sans limite sur le revenu global du foyer (ce qui peut considérablement réduire votre impôt si vous avez d’autres revenus). En contrepartie, le régime LMP entraîne l’affiliation aux cotisations sociales des indépendants (SSI) sur les bénéfices locatifs, au lieu des 17,2% de prélèvements sociaux. Ces cotisations sociales (maladie, retraite) peuvent avoisiner ~35 à 40% du bénéfice, mais offrent une protection sociale et une validation de trimestres de retraite. Par ailleurs, en LMP, la plus-value de cession relève du régime des plus-values professionnelles : il n’y a plus d’abattement pour durée de détention, mais une exonération totale est possible si vous détenez le bien depuis plus de 5 ans et que vos recettes restent inférieures à 90 000 € environ (règle d’exonération des petites entreprises). Sinon, la plus-value LMP est taxée comme un bénéfice de cession d’entreprise (impôt sur le revenu + prélèvements sociaux). Le passage en LMP peut donc fortement impacter la fiscalité, c’est pourquoi beaucoup de bailleurs essaient de rester en LMNP.
En résumé : Si vos loyers meublés annuels sont inférieurs à 23 000 € (ou ne constituent pas votre principale source de revenus), vous serez LMNP. Au-delà, préparez-vous à basculer en LMP avec les implications sociales et fiscales que cela comporte.
Micro-BIC ou régime réel ?
Que vous soyez LMNP ou LMP, deux régimes d’imposition des recettes sont possibles :
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Micro-BIC (régime forfaitaire) : Applicable de plein droit si vos recettes brutes n’excèdent pas 77 700 € par an (seuil 2025). Ce régime offre un abattement forfaitaire de 50% sur les loyers perçus. Autrement dit, vous n’êtes imposé (IR + prélèvements sociaux) que sur la moitié de vos recettes, sans avoir à justifier aucune charge. Simple à gérer, le micro-BIC est intéressant pour les petits revenus locatifs ou lorsque vous avez très peu de charges. Attention : L’abattement de 50% est fixe ; si vos charges réelles dépassent 50%, le micro-BIC devient moins avantageux. Notez enfin que si vos recettes annuelles sont inférieures à 305 € (cas peu probable), l’administration fiscale ne prélève ni impôt ni cotisations.
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Régime réel (simplifié ou normal) : Vous pouvez opter pour le réel même en dessous de 77 700 € (option à formuler avant le 1er février de l’année d’imposition). Au-delà de 77 700 €, le réel devient obligatoire. Ce régime consiste à déduire toutes les charges et amortissements de vos loyers pour ne payer de l’impôt que sur le bénéfice net. En régime réel, vous pouvez notamment déduire : intérêts d’emprunt, assurance, charges de copropriété, taxe foncière, frais de gestion, travaux, et pratiquer l’amortissement comptable du bien (généralement 2 à 3% du prix hors terrain par an) et du mobilier. Bien souvent, le régime réel permet de ramener le bénéfice imposable à zéro grâce à l’amortissement, d’où son intérêt pour optimiser la fiscalité. Dans le cas d’un usage mixte, toutes les dépenses liées au bien restent déductibles comme pour une location 100% habitation. Il n’y a pas lieu de distinguer la partie professionnelle pour le bailleur : vous louez l’ensemble du bien, donc les charges (électricité, internet, réparations…) sont admises en déduction en totalité. (Seule exception : si vous, propriétaire, utilisiez une partie du bien, ce qui n’est pas le cas ici.)
Notre conseil fiscal : Faites vos calculs (ou utilisez un simulateur LMNP) pour choisir le régime optimal. En dessous de 77 700 € de loyers, le régime réel est souvent plus intéressant que le micro-BIC, surtout si vous avez un emprunt et des charges élevées. L’abattement de 50% du micro-BIC n’équivaut pas à l’optimisation qu’offrent amortissements et charges au réel, où beaucoup de bailleurs n’ont aucun impôt sur les loyers pendant de longues années.
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Taxes et contributions locales
Le fait de louer en usage mixte entraîne quelques considérations fiscales locales :
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Taxe foncière : Vous, propriétaire, restez redevable de la taxe foncière sur le logement, comme pour toute propriété immobilière. L’usage mixte en soi n’augmente pas nécessairement la taxe foncière, car celle-ci est calculée sur la valeur locative cadastrale du bien (en tant que logement). Toutefois, si une partie du bien est clairement identifiée comme « bureau », certaines communes pourraient ajuster la valeur locative. En pratique, pour un appartement utilisé majoritairement en habitation, la taxe foncière ne change pas.
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Taxe d’habitation : Depuis 2023, la taxe d’habitation sur les résidences principales a été supprimée pour les locataires. Donc, si le locataire occupe le bien à titre de résidence principale, il ne paye plus de taxe d’habitation (peu importe qu’il y travaille). S’il s’agit d’une résidence secondaire (rare en bail mixte), la taxe d’habitation resterait due par le locataire. À noter : un local exclusivement professionnel n’est pas soumis à la taxe d’habitation. Dans notre cas, le local étant mixte mais avant tout habitation, on considère qu’il reste dans le champ d’une habitation principale pour le locataire. Pas de taxe d’habitation donc, sauf cas particulier.
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Contribution Économique Territoriale (CET) : C’est l’impôt local des entreprises, comprenant la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises). La CFE est due par toute activité professionnelle non salariée, y compris la location meublée. En tant que bailleur LMNP/LMP, vous êtes normalement assujetti à la CFE sur chaque logement loué meublé. Il existe toutefois une exonération automatique si vos recettes sont inférieures à 5 000 € par an (seuil de minimis). Au-delà, vous devrez payer la CFE calculée par la commune (généralement quelques centaines d’euros par an selon la valeur locative, avec un minimum forfaitaire). Bonne nouvelle : de nombreux loueurs en meublé bénéficient en pratique d’une exonération permanente de CFE pour leur activité de location de logement meublé, car la loi prévoit que la location d’une partie de son habitation personnelle est exonérée de CFE. Si vous louez un appartement distinct, l’exonération n’est pas systémique, mais certaines communes exonèrent d’office les LMNP. Renseignez-vous auprès du service des impôts des entreprises (SIE) dont vous dépendez. En usage mixte, cela ne change rien : la CFE du bailleur porte sur l’activité de location, pas sur l’usage qu’en fait le locataire.
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Taxe sur les Bureaux en Île-de-France (TSB) : Il s’agit d’une taxe annuelle spécifique à la région parisienne, due sur les locaux à usage de bureaux. En bail mixte, le propriétaire peut être concerné uniquement si la surface dédiée à l’activité pro dépasse 100 m² et que le bien est situé en Île-de-France. Dans la pratique, rares sont les logements qui remplissent ces conditions (100 m² de bureau effectif). Pour un appartement classique où le coin bureau fait 10 ou 20 m², pas de TSB à craindre. En cas de dépassement (ex : vous louez une grande maison dont 120 m² sont utilisés en cabinet médical), le bailleur doit déclarer et payer la taxe annuelle sur les bureaux avant le 1er mars chaque année.
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Récupération des taxes locatives : Certaines taxes payées par le propriétaire peuvent être récupérées sur le locataire dans les charges locatives. C’est le cas de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), qui figure sur la taxe foncière. En bail mixte comme en bail classique, vous pouvez la refacturer au prorata au locataire. Idem pour la taxe de balayage si votre commune en a une. Ces points sont à préciser dans la provision de charges et la régularisation annuelle.
Points de vigilance et conseils du bailleur
Pour réussir votre location meublée à usage mixte, voici un récapitulatif des points de vigilance :
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Copropriété : Vérifiez toujours l’autorisation d’usage pro. Si nécessaire, obtenez un accord écrit de la copropriété. Évitez les activités susceptibles de contrevenir au règlement (bruit, clients fréquents).
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Règlementation locale : Ne négligez pas les éventuelles obligations locales (déclaration en mairie, compensation de surface si transformation à Paris, etc.). Un usage mixte peut, dans certains cas, entraîner une révision de la classification du local et donc de la fiscalité locale (mais c’est rare pour de l’accessoire). Renseignez-vous auprès de la mairie lors de la mise en location : mieux vaut anticiper que risquer une amende pour changement d’usage non autorisé.
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Choix du locataire et de son activité : Soyez sélectif. Privilégiez un locataire dont l’activité est “propre” et compatible avec le logement (pas de nuisance sonore, pas de stockage lourd). Par exemple, louer à un consultant, un graphiste ou un télétravailleur pose en général peu de problèmes. En revanche, méfiez-vous d’activités comme la restauration à domicile, un atelier bruyant, ou une profession médicale avec salle d’attente pleine : ce type d’usage ne conviendrait pas à un immeuble d’habitation standard. N’hésitez pas à demander au candidat locataire la nature précise de son activité et, si besoin, ses horaires de réception. Mieux vaut cadrer dès le départ pour éviter les litiges.
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Bail sur mesure : Faites rédiger ou adaptez votre contrat de bail pour y inclure les clauses spécifiques : mention de l’usage mixte, description de l’activité autorisée, clause de résiliation en cas de non-respect (par exemple, si le locataire exerce une activité non autorisée ou engendre des troubles). Un bail écrit clairement protège les deux parties. Des modèles de bail mixte existent sur des sites juridiques, ou rapprochez-vous d’un professionnel.
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Encadrement du loyer : En zone tendue (Paris, Lyon, etc.), les locations meublées sont soumises à l’encadrement des loyers (loi Élan) si louées en résidence principale. Théoriquement, un bail mixte d’habitation principale devrait respecter ces plafonds de loyer comme un bail classique. Cependant, la jurisprudence n’est pas encore figée sur les baux mixtes : certains estiment que le loyer peut être librement fixé car le bail n’est pas exclusivement d’habitation. Par prudence, tenez compte du plafond de loyer applicable au logement meublé (loyer de référence majoré) pour éviter tout risque juridique. Mieux vaut louer au prix du marché et valoriser l’avantage de l’espace de travail, plutôt que de surpayer et risquer une action du locataire pour loyer abusif.
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Fiscalité optimisée mais évolutive : Profitez des atouts fiscaux du statut LMNP (amortissements, faible imposition) mais gardez un œil sur les évolutions légales. La récente loi de finances 2025, par exemple, modifie le calcul de la plus-value en cas de vente. Demeurez informé des mises à jour fiscales pour ajuster votre stratégie (arbitrage entre micro-BIC et réel, anticipation d’un passage en LMP, etc.). N’hésitez pas à faire appel à un expert-comptable spécialisé LMNP/LMP pour vous accompagner, surtout si vos revenus se rapprochent des seuils ou si vous optez pour le régime réel.
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Assurance et responsabilités : Comme souligné, vérifiez que votre locataire est bien assuré, et que votre propre assurance propriétaire couvre l’usage mixte. En cas de sinistre lié à l’activité pro (par exemple, un client se blesse dans la partie bureau), votre locataire doit avoir sa RC Pro. De votre côté, envisagez une clause d’abandon de recours dans le bail pour les dommages liés à l’activité professionnelle, afin de ne pas voir votre assurance PNO impliquée pour un risque que vous n’avez pas créé.
En respectant ces précautions, louer en usage mixte peut être une opération rentable et sereine, qui fidélise souvent le locataire (celui-ci étant content d’avoir un logement lui permettant d’exercer son métier).
Exemple concret : louer en usage mixte pas-à-pas
Pour illustrer, prenons le cas de Chloé, architecte d’intérieur en freelance, qui souhaite louer un appartement meublé en usage mixte :
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Profil du locataire : Chloé est une professionnelle libérale qui travaille depuis chez elle. Elle reçoit parfois des clients pour des réunions de conception, mais de façon ponctuelle (2 à 3 fois par mois).
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Le logement : un appartement meublé de 60 m² à Lyon, avec une pièce dédiée en bureau de 12 m². Le bien est en copropriété (règlement autorisant les professions libérales sans réception de clientèle massive).
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Mise en place du bail : Le propriétaire a opté pour un bail meublé standard d’un an, renouvelable tacitement, en y ajoutant une clause indiquant que “le locataire est autorisé à exercer à titre accessoire une activité professionnelle d’architecte d’intérieur dans les lieux, sans accueil permanent de clientèle, et en respectant le règlement de copropriété”. Le loyer a été fixé conformément aux prix du marché lyonnais pour 60 m² meublés (encadrement des loyers respecté).
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Démarches préalables : Avant la signature, le bailleur a vérifié auprès de la mairie de Lyon qu’aucune formalité particulière n’était exigée pour l’usage mixte dans ce quartier (le PLU ne pose pas de restriction). Chloé a fourni une attestation d’assurance multirisque habitation mentionnant son activité à domicile.
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Fiscalité du bailleur : Le propriétaire, M. Durand, a déclaré son activité LMNP et obtenu un SIRET. Il anticipe environ 12 000 € de loyers annuels, donc reste en LMNP. Il a choisi le régime réel BIC et pourra déduire les intérêts du crédit de l’appartement, l’amortissement du mobilier, etc. Ses revenus imposables seront proches de zéro, et il ne paiera que les prélèvements sociaux sur une petite base taxable.
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Au quotidien : Chloé utilise sa pièce bureau pour travailler. Elle a domicilié son entreprise individuelle à cette adresse. Elle paie ponctuellement une petite CFE (environ 300 € par an) car son chiffre d’affaires dépasse 5 000 €. Le propriétaire, lui, n’a pas de CFE car la commune ne l’applique pas aux LMNP de sa catégorie. L’entente est bonne, le logement reste en bon état (Chloé prend soin de bien séparer vie privée et zone de travail).
Bilan au bout d’un an : Chloé est satisfaite de pouvoir conjuguer vie professionnelle et personnelle chez elle. M. Durand, le bailleur, bénéficie d’une locataire stable et soigneuse. Sa rentabilité est optimisée par le régime réel LMNP. Il veille simplement à se tenir informé des lois fiscales pour pérenniser l’opération.
Conclusion : intérêt de la location meublée en usage mixte
Louer un bien meublé à usage mixte habitation/professionnel peut s’avérer très intéressant pour un propriétaire bailleur averti. D’un côté, la demande de ce type de logement est en hausse (télétravail, freelance…) ce qui peut réduire la vacance locative et justifier un loyer légèrement supérieur à un meublé classique grâce à la présence d’un espace de travail. De l’autre, la fiscalité LMNP permet de conserver une rentabilité élevée en réduisant l’impôt sur les loyers. Vous offrez un cadre flexible au locataire tout en maximisant votre investissement locatif, à condition de respecter scrupuleusement les règles juridiques.
Cependant, cette pratique requiert une gestion rigoureuse : choix du bail adapté, conformité du logement (meubles, décence), formalités administratives (déclaration de LMNP/LMP, éventuellement en mairie), et vigilance sur les aspects copropriété et assurances. Les récents ajustements législatifs, notamment en 2025, montrent qu’il faut rester à jour sur les évolutions (par exemple, l’impact des amortissements sur la plus-value à la revente). Malgré ces contraintes, l’équation reste gagnante pour le bailleur bien conseillé. En vous informant correctement (et en vous faisant accompagner par un professionnel si besoin), vous sécurisez votre placement tout en répondant à un besoin croissant de locataires souhaitant concilier habitat et travail. En résumé, louer en usage mixte en 2025, c’est possible et rentable – à vous de jouer dans les règles de l’art !
Foire aux questions
Les réponses rapides aux questions les plus posées.
Quels meubles sont obligatoires dans une location meublée ?
Un logement meublé doit comporter : literie complète, occultations aux fenêtres, table et sièges, rangements, luminaires, cuisine équipée (plaques, four ou micro-ondes, frigo avec congélateur), vaisselle et ustensiles.
Dois-je obtenir une autorisation pour l’usage mixte auprès de la mairie ?
Cela dépend du PLU local. Certaines villes (ex. Paris) exigent une autorisation ou une déclaration préalable. Ailleurs, aucune démarche n’est requise tant que le logement reste une résidence principale.
Peut-on utiliser un bail meublé standard pour un usage mixte ?
Oui, si l’habitation reste l’usage principal. Il suffit d’ajouter une clause autorisant l’activité professionnelle. Le bail meublé d’habitation (loi 1989) reste le plus adapté.
Quelle fiscalité s’applique aux loyers d’un bail mixte ?
Les loyers sont imposés en BIC. Par défaut : LMNP, ou LMP si > 23 000 € et revenus locatifs supérieurs aux autres revenus. Choix entre micro-BIC (abattement 50 %) ou régime réel (charges + amortissements, plus avantageux si gros frais). Depuis 2025, les amortissements sont réintégrés à la plus-value en cas de revente.
Le locataire peut-il déduire une partie de son loyer de ses impôts professionnels ?
Oui, un indépendant peut déduire la part du loyer correspondant à la surface dédiée à son activité (ex. 20 % du logement = 20 % du loyer). À justifier auprès de son comptable.
Besoin d’aide ? 03 74 47 20 18
Sources
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LMNP.paris – “Location meublée mixte : ce qu’il faut savoir” (mars 2025)lmnp.parislmnp.paris
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Service-Public.fr – “Impôt sur le revenu – Revenus d’une location meublée” (à jour 2024/2025)service-public.frservice-public.fr
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Service-Public.fr – “Logement meublé : liste du mobilier obligatoire” (03 juillet 2024)service-public.frservice-public.fr
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BailFacile.fr – “Fiscalité du bail mixte : impôts et taxes” (MAJ 16 avril 2025)bailfacile.frbailfacile.fr
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Editions Francis Lefebvre – “Loi de finances 2025 : plus-value et amortissements LMNP” (5 mars 2025)efl.fr
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LMNP.ai – Questions fréquentes – Location meublée usage mixtelmnp.ailmnp.ai
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Kévin
Expert en fiscalité immobilière
Clément
Expert en défiscalisation