Rentabilité locative et rendement : comprendre la différence

Rendement locatif brut, net, net-net… et rentabilité globale sur la durée. Comprenez enfin les différences entre ces indicateurs de performance immobilière, avec calculs, exemples concrets et conseils fiscaux LMNP en 2025.

Marie Nouhaud

29 décembre 2024

6 Minutes de lecture

Différence rentabilité et rendement LMNP

Lorsque l’on investit dans l’immobilier locatif (notamment en location meublée LMNP/LMP), deux notions reviennent sans cesse : le rendement locatif et la rentabilité locative. Beaucoup les confondent, alors qu’elles mesurent des choses bien différentes. Un excellent rendement annuel ne garantit pas forcément une bonne rentabilité finale, et inversement. Dans cet article, nous allons expliquer la différence entre rendement et rentabilité, détailler les méthodes de calcul (brut, net, net-net), et voir comment optimiser votre investissement meublé pour booster ces indicateurs. Nous intégrerons également les dernières évolutions 2024-2025 (lois de finances, seuils micro-BIC, amortissements…) afin de vous donner des conseils à jour et 100 % pragmatiques pour votre fiscalité LMNP/LMP.

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Qu’est-ce que le rendement locatif ?

Le rendement locatif (ou taux de rendement) est un indicateur de performance annuelle de votre investissement. Exprimé en pourcentage, il mesure le rapport entre les revenus locatifs annuels et le capital investi dans le bien. En d’autres termes, c’est la « rentabilité immédiate » de votre placement sur une année, sans tenir compte de la revente future. C’est généralement ce pourcentage de rendement qui est mis en avant dans les annonces immobilières pour évaluer l’attrait d’un bien locatif.

  • Rendement locatif brut – C’est le calcul le plus simple. Il prend en compte uniquement les loyers bruts annuels par rapport au prix d’achat total du bien (y compris frais d’agence, notaire, travaux et mobilier éventuel). La formule est : rendement brut = (loyers annuels ÷ coût d’achat total) × 100. Par exemple, un appartement parisien acheté avec frais 300 000 € et loué 1 000 € par mois rapporte 12 000 €/an, soit un rendement brut de 4 %. À Paris, le rendement locatif moyen tourne autour de 3,4 % par an seulement, contre environ 6 % en moyenne en France. Un rendement trop bas (~1 %) indique souvent un investissement peu intéressant, tandis qu’un rendement très élevé (> 10 %) est suspect (risque de vacance, gros travaux… ou arnaque).

  • Rendement locatif net – Le rendement net (parfois appelé taux de rentabilité nette) affine le brut en déduisant les charges et frais liés au bien. On soustrait aux loyers annuels toutes les dépenses non récupérables : charges de copropriété, taxe foncière, assurance propriétaire, frais de gestion, éventuelles mensualités d’assurance loyers impayés, etc. On peut aussi intégrer les intérêts d’emprunt pour avoir une vision “nette de financement”. La formule générale est : rendement net = ((loyers annuels – charges annuelles totales) ÷ prix d’achat) × 100. Le résultat est forcément plus faible que le brut. Par exemple, avec 12 000 € de loyers par an sur notre bien et 2 000 € de charges et taxes, le rendement net tombe peut-être à ~3 % au lieu de 4 %. Plus les charges sont élevées, plus le rendement net diminue.

  • Rendement net-net (net fiscal) – Il s’agit du rendement après impôts, c’est-à-dire une fois déduits les prélèvements fiscaux et sociaux. On parle aussi de rendement « net d’impôts » ou net-net. Pour un bailleur en location meublée non professionnelle, cela revient à retrancher de surcroît l’impôt sur le revenu (ou le BIC net imposable) et les prélèvements sociaux (17,2 %) appliqués sur le bénéfice locatif. Le rendement net-net est très variable d’un investisseur à l’autre car il dépend de la situation fiscale de chacun et du régime d’imposition choisi (micro-BIC avec abattement ou régime réel avec amortissements, dispositifs de défiscalisation, etc.). Par exemple, un bailleur LMNP au réel peut avoir un rendement net-net quasiment égal à son net tout court, s’il arrive à annuler son bénéfice imposable grâce aux amortissements (voir section fiscale) – il ne paiera alors presque pas d’impôts, ce qui augmente d’autant son rendement réel.

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À noter : 

Le rendement locatif vous donne une idée rapide de la performance de votre bien chaque année. Il existe en brut (indicatif, facile à calculer) et en net (plus précis). Cet indicateur est très utile pour comparer des biens entre eux et vérifier qu’un investissement « a du sens » financièrement. Néanmoins, il ne tient pas compte de la valorisation du patrimoine sur le long terme (évolution du prix du bien) ni de la durée de détention. C’est pourquoi il faut le compléter par la notion de rentabilité globale.

Qu’est-ce que la rentabilité locative ?

La rentabilité locative correspond à la performance globale de l’investissement sur toute sa durée de détention. Contrairement au rendement, elle intègre un facteur temps et surtout la revente du bien. En pratique, on peut la définir comme le ratio entre tout ce que l’investissement vous a rapporté et tout ce qu’il vous a coûté, depuis l’achat jusqu’à la revente. Cela inclut :

  • Les revenus locatifs nets cumulés pendant toutes les années de location (loyers perçus diminués des charges, frais et impôts sur la période) ;

  • La plus-value réalisée à la revente (ou la moins-value le cas échéant), c’est-à-dire la différence entre le prix de revente net et le prix d’achat total du départ.

On peut exprimer la rentabilité en pourcentage avec une formule simplifiée : rentabilité locative = ((loyers nets cumulés + plus-value) ÷ montant total investi) × 100. Le montant total investi comprend le prix d’achat initial + frais d’achat + éventuels travaux majeurs engagés en cours de route. La rentabilité peut aussi se présenter en taux annuel moyen sur la période, mais en réalité on ne connaît ce chiffre qu’à la fin du projet, une fois le bien vendu.

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Exemple :

Vous achetez un appartement 150 000 € (frais inclus) et le louez 650 € par mois. Le rendement initial est ~5,2 % brut. Supposons que vous le revendiez 9 ans plus tard au même prix de 150 000 € (donc 0 % de plus-value). Sur 9 ans, vous avez encaissé ~70 200 € de loyers. Imaginons que vos charges, frais et impôts représentaient 3 500 € par an (entretien, taxe foncière, etc., soit ~31 500 € sur 9 ans). Votre bénéfice net cumulé avant revente est donc ~38 700 €. La rentabilité globale de l’opération est de 38 700/150 000 = 25,8 % au total, ce qui correspond à environ 2,8 % par an en moyenne sur 9 ans – nettement moins que le rendement de 5,2 % affiché au départ. Et ce n’est pas tout : avec l’inflation, l’argent que vous récupérez vaut moins qu’à l’origine. Si l’inflation cumulée sur 9 ans a été ~9 %, votre rentabilité réelle tombe en dessous de 2 % par an en pouvoir d’achat. On voit qu’entre un rendement locatif brut de 5 % et une rentabilité finale < 2 % (réelle), il y a un monde.

* Exemple fictif fourni à titre pédagogique. Les situations réelles peuvent varier selon les cas de figure. Pensez à consulter un expert.

Dans un scénario opposé, un bien acquis 300 000 € puis revendu 15 ans plus tard 375 000 € (soit +75 000 € de plus-value) aura une rentabilité boostée par cette plus-value : même s’il n’avait qu’un faible rendement locatif annuel, la forte valorisation finale le rendra au total très rentable sur la durée. En résumé, la rentabilité locative juge l’attrait global de votre placement à terme, en combinant les revenus locatifs et l’évolution du patrimoine. C’est le critère ultime pour savoir si vous avez fait une bonne affaire ou non.

🚨

Attention : 

La vraie rentabilité de votre investissement ne peut être calculée qu’après la revente. Toute estimation avant cela reste hypothétique. Il est difficile de prévoir la plus-value future, surtout dans le contexte actuel de retour de l’inflation et de marché immobilier en baisse dans certaines villes. Si vous revendez au même prix qu’à l’achat (ou à peine plus) dans quelques années, l’inflation aura grignoté la valeur de votre capital et votre opération pourrait en réalité être perdante. Seul le temps confirme la rentabilité réelle.

Rendement vs rentabilité : pourquoi les différencier ?

Bien comprendre la distinction entre rendement annuel et rentabilité finale est crucial pour tout investisseur immobilier. Ces deux indicateurs sont complémentaires plus que concurrents :

  • Le rendement locatif permet d’évaluer la performance immédiate du bien. C’est un critère de choix à l’achat : un rendement brut insuffisant (< 3 % par exemple) doit alerter sur le prix trop élevé ou le loyer trop bas du bien. Un bon rendement couvre généralement vos charges et éventuellement les échéances d’emprunt, et il peut générer un cash-flow positif (excédent mensuel après crédit).

  • La rentabilité locative mesure la profitabilité globale sur l’ensemble du projet, revente incluse. C’est elle qui détermine in fine si votre investissement vous a enrichi ou appauvri sur le long terme. Un bien peut afficher un rendement annuel confortable mais, s’il se déprécie ou engendre de gros coûts, sa rentabilité finale peut être médiocre (voire négative). Un bon rendement ne garantit pas une bonne rentabilité si la valeur du bien baisse sur la durée. Inversement, un rendement modeste peut être compensé par une belle plus-value à la revente ou par des avantages fiscaux qui améliorent la rentabilité nette.

En pratique, il faut examiner les deux : rendement et rentabilité. Le rendement (brut et net) sert à sélectionner et piloter le bien en phase de détention (par exemple en ajustant le loyer, les charges…) tandis que la rentabilité sert à évaluer le succès global de l’opération une fois terminée. L’idéal est bien sûr de cumuler un bon rendement locatif annuel et une rentabilité élevée sur la durée, ce qui signifie un bien qui génère des loyers satisfaisants et qui prend de la valeur avec le temps.

Les facteurs qui impactent votre rentabilité locative

De nombreux paramètres peuvent faire varier la rentabilité de votre investissement, au-delà du simple calcul de rendement. Voici les principaux éléments à surveiller :

  • La vacance locative : C’est le temps pendant lequel votre logement n’est pas loué, entre deux locataires. Qui dit vacance dit loyer à 0 pendant ce laps de temps – or les factures et le crédit, eux, continuent à tomber. Une vacance prolongée plombe aussitôt votre rendement annuel et donc la rentabilité. Conseil : choisissez un emplacement à forte tension locative (demande élevée) pour minimiser les périodes sans locataire. Étudiez le marché local, ciblez un type de bien recherché par les locataires du secteur, et fixez un loyer en phase avec le marché. Mieux vaut louer un peu moins cher rapidement que viser trop haut et laisser le logement vide des mois.

  • Le niveau des loyers et l’encadrement des loyers : La progression de vos loyers influence directement votre rentabilité. Dans les grandes villes où un encadrement des loyers est en place, votre capacité à augmenter le loyer est limitée par la loi. Cela peut freiner la croissance de votre rendement dans le temps. Renseignez-vous si la ville est soumise à un plafonnement réglementaire des loyers (Paris, Lille, Lyon partiellement, Bordeaux, Montpellier, etc.) et n’intégrez pas de hausses irréalistes dans vos projections. Respectez les plafonds pour éviter des sanctions, et comptez plutôt sur la valorisation du bien ou sur l’optimisation des charges pour améliorer la rentabilité.

  • Les charges et travaux non prévus : Des dépenses imprévues peuvent lourdement peser sur la rentabilité. Par exemple, de gros travaux de rénovation (ravalement, toiture, mise aux normes énergétiques) décidés par la copropriété ou rendus obligatoires par la loi (isolation, DPE…) peuvent coûter des milliers d’euros. Si le bien est ancien et mal entretenu, vous risquez des charges élevées et des travaux fréquents – même si le rendement brut était tentant au départ. Conseil : avant d’acheter, examinez l’état du bien et de l’immeuble. Lisez les derniers PV d’assemblée générale pour détecter d’éventuels travaux à venir. Prévoyez dès le début une réserve financière pour les imprévus (par exemple 5 % du prix du bien). Soyez également réaliste dans vos calculs : n’hésitez pas à surévaluer légèrement les charges et à sous-évaluer un peu les loyers dans votre budget prévisionnel (ne faites pas de scénario trop optimiste). Ainsi, vous aurez de bonnes surprises plutôt que l’inverse.

  • La fiscalité locale et nationale : Les impôts sont un facteur clé du rendement net net. La taxe foncière, en forte hausse dans certaines communes en 2023-2024, vient directement réduire vos gains. Des taxes additionnelles (ex : contribution sur les logements vacants, CFE si LMP…) peuvent s’appliquer selon les cas. Par ailleurs, les évolutions de la fiscalité nationale jouent sur la rentabilité : par exemple, la hausse ou baisse des prélèvements sociaux, les réformes de déduction des charges, etc. (nous détaillons plus bas les nouveautés fiscales 2025 pour le LMNP). Conseil : optimisez ce qui peut l’être (voir section suivante) et intégrez toujours le coût fiscal dans vos calculs de rentabilité (impôts sur le revenu/BIC, CSG-CRDS, taxe foncière…).

  • Le financement et l’effet de levier du crédit : Si vous avez recours à un prêt immobilier, le taux d’intérêt et la durée du crédit vont influencer votre rentabilité nette. Un rendement locatif de 5 % n’a plus le même goût si votre crédit vous coûte 3,5 % par an sur 20 ans ! Les intérêts d’emprunt sont déductibles en régime réel, ce qui allège l’impôt, mais ils grèvent malgré tout votre cash-flow mensuel. Le crédit peut cependant doper la rentabilité des fonds propres (effet de levier) en cas de plus-value significative à la revente : vous aurez acquis un bien cher avec un apport modeste. Conseil : faites vos calculs de cash-flow pour vous assurer que les loyers couvrent bien les mensualités. Profitez des taux fixes encore bas obtenus ces dernières années si c’est votre cas, et n’empruntez pas au-delà de vos capacités sous prétexte de rendement.

En maîtrisant ces facteurs – vacance quasi nulle, loyers optimisés sans illégalité, charges contenues et fiscalité optimisée – vous maximisez vos chances d’une rentabilité locative élevée.

Optimiser la rentabilité grâce au régime LMNP/LMP (astuces fiscales 2025)

La location meublée, qu’elle soit exercée en statut LMNP (loueur en meublé non professionnel) ou LMP (professionnel), offre des atouts fiscaux majeurs pour améliorer le rendement net de vos investissements. Voici comment en tirer profit, tout en restant à jour des évolutions 2024-2025 :

  • Bien choisir entre régime micro-BIC et réel : Par défaut, les revenus de location meublée relèvent des BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Si vos recettes annuelles sont modestes, vous pouvez opter pour le régime micro-BIC, très simple : pas de calcul, l’administration applique un abattement forfaitaire de 50 % sur vos loyers imposables (ou 71 % si meublé de tourisme classé). En 2025, le micro-BIC s’applique jusqu’à 77 700 € de recettes annuelles pour une location meublée classique (location à l’année ou meublé de tourisme classé). Exception : pour les meublés de tourisme non classés (Airbnb sans classement officiel), la loi de finances a drastiquement abaissé ce plafond à 15 000 € depuis 2024, avec un abattement réduit à 30 %. Autrement dit, au-delà de 15 000 € de CA, un loueur en meublé saisonnier non classé bascule obligatoirement au régime réel en 2024 (un alignement sur la fiscalité des locations nues). Pour les autres meublés, le réel devient obligatoire au-delà de 77 700 € de loyers annuels, mais on peut aussi l’adopter volontairement en dessous de ce seuil en en faisant la demande (option valable 2 ans minimum).

  • Maximiser le rendement net-net avec les amortissements LMNP : Le régime réel simplifié est souvent le plus payant sur le plan fiscal. En effet, vous déduisez toutes vos charges réelles (intérêts d’emprunt, travaux, assurances, etc.) ainsi que l’amortissement du bien et du mobilier. L’amortissement consiste à répartir comptablement le coût du bien sur sa durée de vie (par ex. ~2 % du prix par an sur 50 ans pour l’immobilier) et du mobilier sur ~5 à 10 ans. Ces montants viennent diminuer d’autant le résultat imposable. Résultat : très souvent, un investisseur LMNP au réel parvient à ramener son bénéfice imposable à 0 ou quasi, et ce pendant de nombreuses années. Vous continuez à encaisser vos loyers normalement, mais vous ne payez pas d’impôt sur ces revenus tant que les amortissements et charges couvrent le bénéfice. C’est un énorme avantage : votre rendement net-net après impôts grimpe en flèche. Exemple : pour 10 000 € de loyers encaissés, si vous avez 7 000 € de charges + amortissements, votre revenu imposable LMNP est ~0 € – vous avez donc 0 € d’impôt à payer et gardez la totalité (vos 10 000 € génèrent du cash-flow net au lieu d’être ponctionnés). À savoir : le micro-BIC, avec son abattement 50 %, devient moins intéressant si vos charges réelles dépassent 50 % des loyers. C’est souvent le cas en début d’investissement (gros intérêts d’emprunt, travaux, meubles, etc.). D’où l’importance d’opter pour le régime réel dans ces situations pour booster votre rentabilité fiscale.

  • Nouveautés 2025 : amortissements et plus-value LMNP : Jusqu’en 2024, le régime LMNP présentait une « anomalie » fiscale très favorable : les amortissements déduits n’étaient pas pris en compte pour le calcul de la plus-value en cas de revente. Autrement dit, on calculait la plus-value sur la base de votre prix d’achat initial, sans tenir compte de l’amortissement qui a pourtant réduit votre base taxable à 0 sur les loyers. La Loi de finances pour 2025 corrige cela : désormais, en cas de vente d’un bien en LMNP, les amortissements pratiqués seront réintégrés dans le calcul de la plus-value imposable. Concrètement, cela revient à diminuer le prix de revient fiscal du bien du montant des amortissements déduits, exactement comme en LMP ou en SCI à l’IS. Ce qui change : si vous vendez après de longues années d’amortissement, la plus-value déclarée sera plus élevée qu’avant la réforme, donc potentiellement plus taxée. Ce qui ne change pas : les règles d’exonérations pour durée de détention (abattements après 5 ans de détention, exonération totale après 22 ans pour l’impôt sur la plus-value et 30 ans pour les prélèvements sociaux) continuent de s’appliquer. En pratique, l’impact sera modéré : après 20 ans de location, un bien est amorti à ~55 % de sa valeur seulement, et les abattements pour durée réduiront fortement l’imposition calculée sur la plus-value majorée. De plus, si vous détenez le bien plus de 23 ans, vous restez de toute façon exonéré d’impôt sur la plus-value (et après 30 ans exonéré de CSG). Cette mesure vise surtout à éviter les abus d’amortissements “gratuits” en cas de revente rapide. Notez que les résidences services étudiantes, seniors, EHPAD restent exclues de cette réintégration (exonération spécifique). Pour la plupart des investisseurs LMNP, rien d’alarmant donc : le régime meublé demeure extrêmement avantageux fiscalement, même avec cet ajustement. Il faudra simplement anticiper un peu plus la fiscalité à la revente dans vos calculs, comme on le fait en LMP ou en SCI à l’IS.

  • Le cas du statut LMP (loueur professionnel) : Si vos recettes annuelles de location meublée dépassent 23 000 € et excèdent vos autres revenus d’activité, vous basculez en statut LMP. Fiscalement, le LMP au réel fonctionne comme le LMNP (déduction des charges et amortissements, BIC pro), à deux différences près : (1) les bénéfices sont soumis aux cotisations sociales (≈ 35 à 40 % de charges RSI sur le profit, au lieu de 17,2 % de prélèvements sociaux en LMNP) ; (2) en contrepartie, si vous revendez, la plus-value relève du régime des plus-values professionnelles. Cela ouvre droit à une exonération totale de la plus-value après 5 ans d’activité si vos recettes sont inférieures à 90 000 € (HT) par an en moyenne sur les deux années précédant la vente. Entre 90 000 et 126 000 € de CA, l’exonération est partielle. Ce régime d’exonération professionnel peut doper considérablement la rentabilité finale en cas de forte plus-value, car vous pourriez ne payer aucun impôt ni CSG sur la revente du bien après 5 ans (là où en LMNP classique il faudrait attendre 22-30 ans pour une exonération complète privée). Attention : le LMP implique aussi d’autres obligations (immatriculation, CFE dès la première année, comptabilité commerciale complète…). Et le passage LMNP → LMP doit désormais être clairement déclaré et justifié dans votre gestion fiscale, d’après les règles 2025 visant à renforcer le suivi des changements de statut. En bref : le LMNP convient à la majorité des particuliers (flexible, pas de charges sociales tant qu’il y a peu de bénéfice imposable grâce aux amortissements). Le LMP peut se révéler intéressant pour ceux qui vivent principalement de leurs loyers meublés et veulent préparer une revente défiscalisée rapide, mais il faut accepter en échange une fiscalité sociale plus lourde chaque année.

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Astuce pratique

Si vous faites de la location courte durée type Airbnb, envisagez de faire classer votre logement en meublé de tourisme officiel (étoiles) afin de bénéficier du régime micro-BIC spécifique : abattement de 71 % et (jusqu’en 2024) plafond de 188 700 € de recettes. Notez toutefois qu’à partir de 2025 ce plafond retombe à 77 700 € comme les autres locations, donc l’avantage du classement réside surtout dans l’abattement de 71 %. En dessous de 15 000 € de revenus, le classement n’a pas d’impact fiscal (le plafond micro-BIC étant de toute façon 15 000 € pour les non-classés). Par contre, un classement peut aussi rendre votre annonce plus attractive auprès des touristes, ce qui peut réduire la vacance et permettre un loyer nuitée un peu supérieur – de quoi améliorer le rendement brut indirectement.

Pour conclure, rentabilité et rendement locatif sont deux faces d’une même pièce : le rendement est la face court terme (le revenu annuel proportionnel à votre investissement), tandis que la rentabilité est la face long terme (le gain total retiré de l’opération complète). Pour réussir votre investissement locatif meublé, vous devez optimiser les deux : rechercher un rendement suffisant sans sacrifier la qualité du bien, et garder en ligne de mire la rentabilité finale en soignant la valorisation du patrimoine (emplacement, entretien…) et la fiscalité. En 2025, le régime LMNP/LMP reste un formidable outil pour cela : malgré un cadre un peu resserré (seuils micro-BIC revus, amortissement pris en compte à la revente), il permet toujours de dégager des revenus locatifs faiblement imposés et de préparer une plus-value à imposition réduite.

En somme, ne vous fiez pas uniquement à un pourcentage de rendement sur une brochure commerciale : prenez du recul et raisonnez en investisseur complet. Analysez le rendement, anticipez la rentabilité, et adaptez votre stratégie (gestion, régime fiscal, durée de détention) en conséquence. C’est le secret des placements immobiliers vraiment rentables sur la durée.

 

Foire aux questions

Les réponses rapides aux questions les plus posées.

Comment calcule-t-on le rendement locatif brut et net ?

Le rendement brut se calcule en divisant les loyers annuels bruts par le prix d’achat total du bien, puis en multipliant par 100. Exemple : 10 000 € de loyers annuels pour 200 000 € investis donnent 5 % de rendement brut. Le rendement net part du même calcul mais en utilisant les loyers annuels nets, c’est-à-dire après déduction des charges non récupérables, de la taxe foncière, etc. Cela donne un pourcentage plus faible, reflétant le gain réel du propriétaire avant impôts.

Quel est un bon rendement locatif en 2025 ?

Tout dépend du type de bien et de sa localisation. En moyenne, on considère qu’un rendement net de 4 à 7 % est intéressant en immobilier résidentiel meublé. Les grandes villes « premium » offrent souvent des rendements plus faibles (2 à 4 %) mais plus sécurisés, tandis que des secteurs tendus ou des biens plus petits peuvent afficher 6-8 % voire plus, avec davantage de risques (vacance, impayés…). L’important est que le rendement couvre vos charges et, si possible, votre coût d’emprunt. En 2025, avec des taux d’intérêt plus élevés qu’avant, viser au moins une rentabilité brute supérieure au taux du crédit est conseillé pour dégager du cash-flow.

La rentabilité locative inclut-elle la revente du bien ?

Oui, la rentabilité locative est par définition une vision globale incluant la revente. Elle cumule les loyers nets perçus pendant la détention + la plus-value (ou moins-value) réalisée lors de la vente, le tout rapporté à l’investissement initial. Ainsi, si vous gardez le bien longtemps ou si sa valeur évolue fortement, cela se répercutera dans la rentabilité. À l’inverse, sans revente (ou revente à prix égal), la rentabilité se limitera aux revenus locatifs nets. En pratique, on ne connaît la rentabilité définitive qu’une fois le bien vendu et tous les comptes faits.

Statut LMNP ou LMP : quel impact sur la rentabilité ?

Un investisseur en LMNP (non professionnel) bénéficie déjà d’une fiscalité très avantageuse (amortissements au réel, pas de cotisations sociales sur les loyers), ce qui maximise son rendement net annuel. Passer en LMP (professionnel) n’augmente pas le rendement immédiat – au contraire, il faut payer des cotisations sociales sur les bénéfices – mais il peut améliorer la rentabilité finale en cas de revente. En effet, sous statut LMP, si vos recettes restent en-dessous de 90 000 € par an et que vous vendez après 5 ans d’activité, vous pouvez être exonéré d’impôt sur la plus-value, ce qui constitue une économie substantielle. En résumé, la LMNP optimise la rentabilité pendant la location, et la LMP peut donner un bonus à la revente pour ceux qui remplissent les conditions, au prix d’une gestion plus lourde. Le choix dépend donc de votre situation (montant de loyers, autres revenus, projet de vente, etc.).

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Sources

  • Masteos – « Rendement et rentabilité locative : comment faire la différence ? » (guide investisseur, mis à jour 26/08/2024)masteos.commasteos.com

  • Gererseul.com – « Différence entre rendement et rentabilité d’un bien immobilier » (Patrick Chappey)gererseul.comgererseul.com

  • Option Réel (expert-comptable LMNP) – « Taux de rentabilité et rendement : quelles différences ? » (blog, 13/05/2024)optionreel.comoptionreel.com

  • Service-public.fr – Régime fiscal du loueur en meublé professionnel (LMP) (entreprendre.service-public.fr, mis à jour 2025)entreprendre.service-public.fr

  • TGS France – « Location meublée non classée : nouveau seuil micro-BIC à 15 000 € en 2024 » (blog fiscalité, 09/09/2024)tgs-france.fr

  • Investissement-Locatif.com – « LMNP amortissement 2025 : ce qui change… » (M. Zonta, 25/06/2025)investissement-locatif.cominvestissement-locatif.com

  • Option Réel – « Vente LMNP : les changements actés avec le PLF 2025 » (blog, 06/02/2025)optionreel.comoptionreel.com

 

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