Quel est l'impact de l'inflation sur les loyers en location meublée ?

Inflation : quel impact sur les loyers en location meublée (LMNP) ? Indice IRL, hausse des charges, pression sur la rentabilité... Conseils pour préserver vos revenus locatifs.

Marie Nouhaud

29 décembre 2024

8 Minutes de lecture

Impact de l'inflation sur LMNP

L’inflation, phénomène économique omniprésent ces dernières années, touche de plein fouet le secteur immobilier locatif. Pour les propriétaires en location meublée (statut LMNP ou LMP), il est crucial de comprendre comment la hausse générale des prix influence vos loyers, vos charges et in fine la rentabilité de vos investissements. Depuis 2022, l’inflation en France a atteint des niveaux inédits (plus de 5 % certains mois), obligeant bailleurs et locataires à s’adapter. Comment l’augmentation des prix se répercute-t-elle sur les loyers meublés ? Quels mécanismes d’indexation entrent en jeu, et quelles stratégies un bailleur peut-il adopter pour protéger ses revenus locatifs en période d’inflation élevée ? Dans cet article, nous faisons le point complet – à jour 2025 – sur l’impact de l’inflation sur les loyers en meublé, les risques et opportunités pour un investisseur LMNP, ainsi que les conseils pour traverser au mieux ces périodes mouvementées.

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Impact de l’inflation sur l’immobilier locatif

Avant de zoomer sur le cas particulier des loyers meublés, rappelons l’effet global de l’inflation sur l’immobilier. Par définition, l’inflation correspond à une augmentation généralisée des prix des biens et services dans l’économie. Dans le secteur du logement, cela se traduit par :

  • Hausse des prix d’acquisition : en période d’inflation, les biens immobiliers tendent à coûter plus cher à l’achat, ce qui peut relever le budget pour investir.

  • Augmentation des charges d’exploitation : les dépenses liées à la gestion d’un bien augmentent (matériaux de rénovation, coût des travaux, tarifs des prestataires, factures d’énergie, etc.). Par exemple, la flambée des coûts énergétiques et matières premières de 2022-2023 a renchéri l’entretien des logements.

  • Hausse des taxes foncières : les impôts locaux augmentent également car l’assiette cadastrale est revalorisée avec l’inflation. À titre illustratif, la taxe foncière a grimpé de +3,4 % en 2022 et +7,1 % en 2023, avec encore ~+3,9 % en 2024. Cette progression soutenue pèse sur les propriétaires (heureusement, en régime réel LMNP ces taxes restent déductibles fiscalement).

  • Taux d’intérêt élevés : pour juguler l’inflation, les banques centrales augmentent les taux directeurs, renchérissant les crédits immobiliers. Les nouveaux investisseurs voient donc leurs mensualités de prêt augmenter, ce qui peut freiner des achats locatifs ou rogner la rentabilité nette d’un projet.

En parallèle, l’inflation a une influence directe sur les loyers, notamment via l’indice de référence des loyers (IRL) en France. Cet indice, publié chaque trimestre par l’INSEE, sert de base pour réviser annuellement les loyers des baux d’habitation en cours. Lorsque les prix à la consommation montent, l’IRL suit généralement la même tendance, autorisant les propriétaires à augmenter les loyers dans les limites prévues par la loi. Ainsi, une forte inflation alimente mécaniquement la hausse des loyers indexés. Cependant, des mécanismes de régulation peuvent tempérer ce phénomène pour protéger les locataires (nous y reviendrons).

Comment l’inflation influence les loyers en location meublée

En location meublée, l’ajustement des loyers face à l’inflation s’opère principalement par trois canaux :

Indexation annuelle des loyers sur l’IRL

En France, la grande majorité des baux (nus ou meublés) incluent une clause d’indexation annuelle du loyer basée sur l’Indice de Référence des Loyers (IRL). Cet indice reflète l’évolution des prix à la consommation sur les 12 derniers mois, avec publication chaque trimestre. Le bailleur peut ainsi réviser le loyer une fois par an (à la date d'anniversaire du bail) en appliquant la variation de l’IRL sur un an.

  • Exemple : un loyer mensuel de 800 € indexé sur un IRL en hausse de +3 % aboutira à un nouveau loyer de 824 € (800 € × 1,03). Cela permet de compenser partiellement l’inflation subie par le propriétaire (charges en hausse, etc.), sans excéder l’évolution du coût de la vie.

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À noter : 

Pour bénéficier de cette hausse, le contrat de location doit comporter la clause d’indexation. En son absence, aucune augmentation en cours de bail n’est possible. Par ailleurs, depuis 2022, la loi interdit aux logements classés F (les logements classés G étant déjà interdit à la location depuis 2025) au DPE (passoires thermiques) toute revalorisation de loyer, même via l’IRL – une contrainte à garder en tête si votre bien est énergivore.

Fixation du loyer lors d’une nouvelle location

L’autre situation où l’inflation peut jouer est lors de la relocation d’un logement meublé (au changement de locataire). Contrairement à l’indexation encadrée d’un bail en cours, un propriétaire est libre de fixer le nouveau loyer sur le marché, dans la limite des éventuelles réglementations locales (encadrement des loyers dans les zones tendues, par exemple). En contexte d’inflation élevée, les loyers de marché ont tendance à augmenter, reflétant la hausse générale des prix et de la demande. Un bailleur pourra donc remettre son logement en location à un loyer réévalué à la hausse pour suivre l’évolution du marché.

  • Exemple : si un studio meublé était loué 600 € en 2021, et qu’entre-temps les loyers comparables ont augmenté de +10 % (inflation élevée + forte demande), il pourrait être reloué autour de 660 € en 2025, sous réserve de rester cohérent avec les prix du quartier.

🚨

Attention : 

Dans les villes soumises à l’encadrement des loyers, la liberté de fixer le loyer est restreinte. Le nouveau loyer ne peut dépasser le loyer de référence majoré fixé par arrêté préfectoral, sauf exceptions (complément de loyer pour caractéristiques exceptionnelles). Pensez à vérifier la législation locale avant d’appliquer une forte hausse, même justifiée par l’inflation.

Tarifs des locations meublées saisonnières ou touristiques

En location meublée saisonnière (type Airbnb ou location de vacances), l’impact de l’inflation sur les loyers se fait sentir de manière plus immédiate et flexible. Contrairement aux baux classiques de 1 an renouvelables, les locations de courte durée permettent d’ajuster les tarifs à chaque nouvelle réservation. Un propriétaire exploitant un meublé touristique peut ainsi augmenter ses prix d’une saison sur l’autre (voire d’un mois sur l’autre) si la demande est forte et que ses propres charges ont augmenté.

Par exemple, face à une inflation de +10 % des coûts (ménage, énergie, fournitures) en un an, il pourra décider d’augmenter d’autant le tarif à la nuitée : une nuit facturée 100 € passe à ~110 € pour absorber la hausse des dépenses. Cette agilité tarifaire fait que la location courte durée peut mieux suivre l’inflation en temps réel. Néanmoins, attention à rester compétitif : si les prix montent plus vite que le pouvoir d’achat des vacanciers, le taux de réservation pourrait baisser.

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À noter : 

Depuis 2024, le régime fiscal des meublés de tourisme évolue pour tenir compte des abus constatés. Le plafond du micro-BIC spécifique aux locations touristiques non classées a été abaissé à 15 000 € de revenus, et l’abattement forfaitaire réduit de 50 % à 30 % seulement. L’inflation galopante des loyers de courte durée dans certaines villes a incité l’État à durcir le ton pour protéger l’accès au logement des locaux. Ainsi, si vous louez en saisonnier, prenez en compte ces nouvelles règles sous peine de passer au régime réel avec imposition moins favorable au-delà du seuil.

Conséquences pour les investisseurs en LMNP

Pour un propriétaire Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP), l’inflation a des conséquences contrastées. D’un côté, elle augmente les revenus potentiels via la révision des loyers, de l’autre elle grève les coûts et peut rogner la marge. Voici les principaux impacts à anticiper :

  • Augmentation des charges d’exploitation : La hausse générale des prix se répercute sur vos dépenses courantes de bailleur : factures d’électricité et de gaz, frais de rénovation et d’entretien, honoraires d’artisans et sociétés de nettoyage, assurance, charges de copropriété, etc. Par exemple, la simple inflation énergétique de 2022-2023 a pu alourdir de plusieurs centaines d’euros par an les charges de chauffage d’un appartement. Même chose pour les matériaux de construction dont les prix ont grimpé. Il faut donc prévoir que gérer un bien coûte plus cher en période inflationniste.

  • Revenus locatifs (partiellement) revalorisés : Heureusement, grâce à l’indexation IRL annuelle, vos loyers augmentent à proportion de l’inflation récente (par exemple +3,5 % sur un an fin 2023). Cela compense en partie la perte de valeur de l’argent. Cependant, cette revalorisation n’est pas toujours intégrale : d’une part l’IRL est calculé sur une moyenne de l’inflation et peut être plafonné (voir bouclier loyer ci-dessous), d’autre part il y a un décalage temporel. Résultat, le bailleur subit souvent un « effet de ciseau » à court terme : ses charges augmentent immédiatement, tandis que le loyer n’est révisé qu’une fois par an à une date donnée.

  • Pression sur la rentabilité nette : Si l’indexation permet une hausse de loyer de +3 % mais que vos charges annuelles ont grimpé de +5 %, votre rentabilité baisse en valeur réelle. C’est pourquoi il convient de surveiller de près l’évolution de vos dépenses pour identifier les postes qui dérapent le plus (énergie, taxe foncière, frais de gestion…). Par exemple, de nombreuses communes ont relevé leur taxe foncière en 2023/2024, venant s’ajouter à la revalorisation nationale liée à l’inflation. Sans action correctrice, l’effet cumulé de ces hausses peut sérieusement entamer vos bénéfices.

  • Hausse des seuils fiscaux : Point positif, l’administration fiscale ajuste certains paramètres du statut LMNP pour tenir compte de l’inflation. Notamment, le plafond de recettes du régime micro-BIC a été rehaussé à 77 700 € dès 2024 (contre 72 600 € auparavant). Cette augmentation vise à éviter qu’avec la revalorisation des loyers, un bailleur dépasse involontairement le seuil du micro-BIC et bascule en régime réel obligatoire ou en statut professionnel. En d’autres termes, les avantages LMNP sont maintenus pour des revenus un peu plus élevés, ce qui est bienvenu dans un contexte de loyers en hausse. Rappelons que pour rester LMNP, vos revenus annuels meublés doivent aussi rester ≤23 000 € et inférieurs à vos autres revenus du foyer (ce seuil de 23 000 € n’est pas indexé sur l’inflation, il convient donc d’y prêter attention si vos loyers augmentent).

  • Climat locatif et risque d’impayés : Enfin, un effet indirect de l’inflation à considérer est la pression sur le budget des ménages locataires. Si les salaires ne suivent pas complètement l’envolée du coût de la vie, une augmentation du loyer, même légale, peut fragiliser certains locataires. Le risque d’impayé ou de vacance locative peut donc augmenter en période de forte inflation. Par prudence, il est conseillé de bien communiquer avec vos locataires lors des revalorisations de loyer, d’éventuellement modérer les hausses en cas de difficulté, ou de sécuriser vos revenus via une assurance loyers impayés.

Focus – Le bouclier loyer : Face à l’inflation exceptionnelle de 2022, l’État français a instauré un plafond temporaire sur la hausse des loyers. Ce « bouclier loyer », en vigueur du 1ᵉʳ août 2022 au 31 mars 2024, a limité la variation de l’IRL à +3,5 % maximum par an en métropole (plafond de 2 % en Corse et 2,5 % outre-mer). Autrement dit, même si l’inflation aurait justifié une hausse supérieure, les révisions annuelles des loyers étaient bridées à +3,5 %. Ce dispositif exceptionnel, prolongé une fois, a pris fin alors que l’inflation commençait à ralentir (env. +2 % mi-2024). Conséquence : depuis 2024, l’IRL est redevenu libre, mais il a naturellement décéléré avec le reflux de l’inflation. Par exemple, l’IRL du 2ᵉ trimestre 2024 n’a augmenté « que » de +3,26 % sur un an, et celui du 2ᵉ trimestre 2025 de +1,04 %. Le bouclier loyer a donc joué pleinement son rôle en 2022-2023, évitant des hausses de loyer potentiellement supérieures à +6 % sur un an, ce qui a préservé de nombreux locataires de difficultés financières.

Stratégies pour s’adapter à l’inflation en LMNP

Face à ces constats, quels leviers un propriétaire en meublé peut-il actionner pour tirer son épingle du jeu en période d’inflation élevée ? Voici quelques stratégies éprouvées :

  1. Exploiter systématiquement l’indexation IRL – Assurez-vous que tous vos baux comportent la clause d’indexation annuelle, et appliquez-la chaque année à date anniversaire. Même si l’augmentation semble modeste, elle est essentielle pour maintenir le pouvoir d’achat de vos loyers. Par exemple, +3 % par an cumulé sur 3 ans représente +9,3 % au total, ce qui compense en grande partie l’inflation subie. Astuce : notez la date de révision dans votre agenda ou utilisez un logiciel de gestion locative pour ne pas l’oublier (il n’y a pas d’effet rétroactif si vous laissez passer l’échéance).

  2. Optimiser la gestion des charges – Dans un contexte de forte inflation des coûts, il est plus que jamais payant d’auditer et réduire vos charges : renégociez vos contrats d’assurance, comparez les offres de fournisseurs d’énergie pour obtenir un meilleur tarif, mutualisez certains abonnements si vous avez plusieurs biens. Réalisez les petits travaux vous-même si possible, et planifiez les rénovations importantes quand les matériaux sont moins onéreux. Priorisez surtout les dépenses qui ouvrent droit à déduction fiscale ou augmentent la valeur du bien (ex : travaux d’économie d’énergie, déductibles et valorisant le logement). Enfin, optez pour des équipements économes (ampoules LED, électroménager basse conso) afin d’amortir la hausse des factures sur le long terme. Chaque euro économisé sur les charges est un euro de rentabilité préservée.

  3. Ajuster les loyers intelligemment – Si votre logement se libère en cours de période inflationniste, profitez-en pour réviser le loyer à la relocation de façon cohérente avec le marché. Informez-vous sur les loyers actuels pratiqués dans votre secteur (sites d’annonces, observatoires locaux) afin de repositionner votre loyer si besoin, sans excès pour ne pas faire fuir les candidats sérieux. Pour les locations saisonnières, soyez réactif : n’hésitez pas à augmenter légèrement vos tarifs à la nuitée en haute saison si l’inflation a fait bondir vos coûts d’accueil. À l’inverse, en cas de reflux de l’inflation, vous pouvez modérer vos prix pour rester compétitif et conserver un bon taux d’occupation. La flexibilité tarifaire est la clé : suivre l’évolution économique tout en restant à l’écoute du marché locatif local.

  4. Optimiser votre régime fiscal (micro-BIC vs réel) – En période d’inflation, revoir son choix de régime d’imposition LMNP peut s’avérer judicieux. Le régime micro-BIC offre un abattement forfaitaire (50 % des loyers pour les meublés classiques) couvrant théoriquement vos charges. Mais si vos dépenses explosent (taxes, travaux, intérêts d’emprunt…), cet abattement forfaitaire pourrait devenir insuffisant, vous laissant avec une part imposable plus élevée qu’en réalité. Le régime réel permet au contraire de déduire toutes les charges effectivement supportées (y compris la taxe foncière, qui augmente chaque année) et d’appliquer des amortissements sur le bien et le mobilier. Cela peut réduire fortement – voire annuler – votre revenu imposable en cas de charges élevées. Par exemple, des travaux d’isolation réalisés pour 10 000 € annuels peuvent être amortis et venir gommer une bonne partie des loyers perçus, allégeant d’autant votre fiscalité. Conclusion : si l’inflation grignote vos marges, n’hésitez pas à simuler les deux régimes chaque année pour choisir celui qui vous laisse le plus de revenus nets après impôts.

  5. Profiter des avantages du statut LMNP – N’oubliez pas les atouts intrinsèques de la location meublée qui vous aident à traverser les périodes d’inflation. Outre l’abattement ou les déductions de charges, le LMNP bénéficie du mécanisme de l’amortissement comptable : vous pouvez amortir le coût du bien immobilier (sur ~30 ans) et des meubles (~5 à 10 ans), ce qui réduit fortement le revenu taxable sans sortir de trésorerie. Ces amortissements ne sont pas impactés par l’inflation et constituent un bouclier fiscal appréciable. De plus, le régime LMNP garde une fiscalité avantageuse sur le long terme (exonération des plus-values immobilières après 22 ans de détention, absence de cotisations sociales tant que vous restez LMNP, etc.). Autant d’éléments qui font de la location meublée un investissement résilient face à l’érosion monétaire.

En synthèse, l’inflation impose aux bailleurs une gestion plus fine et proactive, mais des solutions existent pour en atténuer les effets sur vos locations meublées.

Exemples concrets de loyers et inflation

Pour mieux illustrer comment inflation et loyers interagissent, voici trois cas pratiques :

  • Indexation annuelle d’un bail meublé longue durée : Un appartement loué 750 € par mois fait l’objet d’une indexation annuelle avec un IRL à +4 %. Le nouveau loyer sera de 750 € + (750 € × 4 %) = 780 €. Le propriétaire conserve ainsi son pouvoir d’achat initial, même si dans l’intervalle ses charges (énergie, copropriété…) ont pu augmenter d’un montant similaire.

  • Révision des tarifs en location saisonnière : Un studio loué en courte durée à 100 €/nuit en moyenne voit ses coûts de nettoyage et d’énergie augmenter de +10 % sur un an. Pour maintenir sa marge, le propriétaire décide d’ajuster le tarif à environ 110 €/nuit pour la saison suivante. Il surveille toutefois la concurrence locale pour ne pas dépasser les prix du marché.

  • Compensation fiscale de l’inflation : Un bailleur LMNP subit 1 200 € de charges annuelles supplémentaires liées à l’inflation (entretien, taxe foncière). Il réalise en parallèle des travaux éligibles à l’amortissement pour 1 500 €, qu’il déduit de ses revenus imposables. Au final, son résultat comptable est diminué et son imposition réduite, ce qui compense en partie la hausse de ses dépenses. Ce jeu d’écriture comptable permet d’absorber le choc de l’inflation sans appauvrir le bailleur.

Ces exemples montrent qu’avec une gestion adaptée, il est possible de maintenir l’équilibre financier de ses locations meublées malgré l’envolée des prix.

En résumé, l’inflation a un impact notable sur les loyers en location meublée, mais aussi sur l’ensemble des charges et taxes supportées par les bailleurs. Pour un investisseur LMNP, la période récente a été un défi : il a fallu jongler entre la hausse des coûts (matériaux, énergie, emprunts, fiscalité locale) et la revalorisation progressive des loyers via l’IRL. Grâce à une gestion vigilante et à l’utilisation de tous les outils à disposition (indexation des loyers, optimisation des charges, choix du régime fiscal, amortissements, etc.), il est toutefois possible de protéger vos revenus locatifs et de préserver la rentabilité de vos meublés. L’immobilier locatif demeure un investissement tangible souvent considéré comme un rempart contre l’inflation : les loyers et la valeur des biens tendent à croître avec le temps, là où d’autres placements monétaires subissent de plein fouet l’érosion monétaire.

L’essentiel est donc de s’adapter rapidement à la conjoncture : appliquez les hausses de loyer autorisées, réalisez les arbitrages nécessaires sur vos charges et votre régime d’imposition, et conservez une marge de sécurité financière. De cette manière, vous traverserez les épisodes inflationnistes en limitant leur effet sur votre patrimoine et vos revenus. En cas de doute, n’hésitez pas à faire appel à un expert-comptable spécialisé en LMNP pour vous accompagner dans l’optimisation de votre fiscalité en période de forte inflation. Avec les bonnes stratégies, vos investissements en location meublée continueront de prospérer, que l’inflation soit haute ou basse.

Foire aux questions

Les réponses rapides aux questions les plus posées.

Peut-on augmenter le loyer en cours de bail en fonction de l’inflation ?

Oui, mais uniquement via la clause d’indexation annuelle du bail basée sur l’IRL. Si votre contrat de location meublée comporte cette clause, vous pouvez réviser le loyer une fois par an en appliquant la variation de l’indice de référence des loyers. En l’absence de clause, toute augmentation en cours de bail est interdite, même si l’inflation explose. De plus, la révision IRL reste encadrée par la loi (elle fut plafonnée à 3,5 % max jusqu’à début 2024 dans le cadre du bouclier loyer).

De combien les loyers peuvent-ils augmenter par an au maximum ?

Hors relocation ou travaux, la hausse annuelle des loyers en place est limitée par l’IRL publié par l’INSEE. Il n’y a pas de pourcentage fixe universel, cela dépend de l’inflation. Ces dernières années, l’IRL a oscillé entre +0,5 % et +3,5 % par an environ. Par exception, de août 2022 à mars 2024, un plafonnement légal a fixé +3,5 % max même si l’inflation était plus forte. À titre d’exemple, au 2ᵉ trimestre 2023 l’IRL était de +3,5 % sur un an, puis il est redescendu à +1,04 % au 2ᵉ trimestre 2025.

Qu’est-ce que le « bouclier loyer » dont on a parlé ?

C’est une mesure temporaire instaurée par l’État face à l’inflation exceptionnelle de 2022. Le bouclier loyer a plafonné la hausse annuelle des loyers (via l’IRL) à +3,5 % en métropole, 2,5 % outre-mer et 2 % en Corse. Appliqué d’août 2022 à mars 2024, il a protégé les locataires de hausses excessives. Depuis sa fin, l’IRL n’est plus bridé mais l’inflation a heureusement ralenti en 2024.

Régime micro-BIC ou réel, que choisir en cas d’inflation élevée ?

En période d’inflation, le régime réel devient souvent plus avantageux. Pourquoi ? Parce que vos charges (taxes, travaux, emprunt) augmentent, et le régime réel vous permet de déduire toutes ces dépenses et d’amortir le bien, réduisant d’autant le revenu imposable. À l’inverse, le micro-BIC n’offre qu’un abattement forfaitaire fixe (50 % des loyers) : si vos charges dépassent ce pourcentage, vous payez de l’impôt sur une base supérieure à votre bénéfice réel. En clair, plus l’inflation est forte sur vos coûts, plus le régime réel devient intéressant pour préserver votre rentabilité. N’hésitez pas à faire des simulations chaque année pour ajuster votre régime fiscal.

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Sources officielles : 

  • PAP.fr – Fin du bouclier loyer : les loyers vont-ils flamber ? (Actualité, 17 juillet 2024)pap.frpap.fr

  • Service-public.fr – Mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat (Loi n°2022-1158 du 16 août 2022)gererseul.comgererseul.com

  • INSEE / ANIL – Tableau de l’indice de référence des loyers (IRL) (valeurs 2022–2025)anil.organil.org

  • Jedeclaremonmeuble.com – Location meublée : taxe foncière en 2025 (analyse fiscale)jedeclaremonmeuble.comjedeclaremonmeuble.com

  • Bevouac.com – Plafond LMNP en 2025 : nouvelles règles fiscales (mise à jour Loi de finances 2024)bevouac.combevouac.com

  • LMNP.ai – Quel est l’impact de l’inflation sur les loyers en location meublée ? (Blog LMNP, 29 déc. 2024)lmnp.ailmnp.ai

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