Sommaire de l'article
- Pourquoi réinvestir vos revenus de location meublée ?
- Préparer le financement d’un nouveau bien avec vos revenus LMNP
- Optimiser le cadre fiscal pour réinvestir efficacement
- Foire aux questions
- Un loueur LMNP peut-il acheter plusieurs biens immobiliers ?
- Comment réinvestir mes loyers sans payer d’impôts dessus ?
- Vaut-il mieux rembourser mon prêt immobilier en cours ou investir dans un autre bien ?
- Que se passe-t-il si je revends mon bien LMNP pour en acheter un autre ? Y a-t-il un moyen d’éviter la plus-value ?
- Sources
Vous percevez des revenus réguliers grâce à votre location meublée et vous vous demandez comment les utiliser pour acheter un nouveau bien immobilier ? C’est une excellente stratégie pour bâtir votre patrimoine plus rapidement. En effet, le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP) offre des avantages fiscaux (amortissements, abattements) qui permettent souvent de ne pas payer d’impôt sur vos loyers pendant de nombreuses années, libérant ainsi davantage de trésorerie à réinvestir. Par exemple, un investisseur LMNP peut percevoir 15 000 € de loyers annuels tout en n’ayant 0 € de revenu imposable grâce au régime réel : l’intégralité des 15 000 € lui reste en poche, nets d’impôts. Nous allons voir comment profiter de ces revenus pour financer un autre bien, en abordant les étapes de préparation (budget, financement), le choix du régime fiscal optimal en 2025, les implications si vous devenez loueur professionnel, ainsi que des conseils pour sécuriser et optimiser vos investissements.
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Pourquoi réinvestir vos revenus de location meublée ?
Accélérer la construction de patrimoine grâce à l’effet de levier
Réinvestir les revenus de votre location meublée dans un nouvel achat immobilier vous permet de profiter de l’effet de levier du crédit et de la capitalisation. Plutôt que d’utiliser vos loyers pour des dépenses courantes, vous les mobilisez en apport pour emprunter et acquérir un autre bien. Cette stratégie peut considérablement doper votre patrimoine : vous générez de nouveaux loyers, tout en laissant vos locataires rembourser en partie les emprunts. Selon une simulation Pretto, un investissement locatif offre fréquemment des rendements de 3, 5 voire 10 %, supérieurs au coût d’un prêt immobilier standard ; il est donc généralement plus intéressant d’investir dans un nouveau bien que de rembourser par anticipation son crédit existant. En parallèle, vous augmentez la valeur de votre patrimoine immobilier (potentiellement valorisé sur le long terme) et diversifiez vos sources de revenus, le tout “grâce au crédit”.
Maximiser votre rentabilité grâce aux avantages LMNP
Le statut LMNP procure des atouts fiscaux qui vous aident à réinvestir plus vite. D’abord, vos loyers en meublé sont en moyenne 20 % plus élevés que pour une location vide équivalente, ce qui augmente votre capacité d’épargne. Ensuite – et surtout – le régime réel LMNP vous permet de déduire intégralement les charges et d’amortir le bien, réduisant fortement votre résultat imposable. Concrètement, 85 % des loueurs LMNP au réel ne payent pas d’impôts durant les 10 premières années. Les sommes ainsi économisées en impôts viennent gonfler votre apport pour le prochain projet. Cette optimisation fiscale booste significativement la rentabilité nette de vos investissements locatifs. Vous profitez donc pleinement de vos loyers nets d’impôts pour les réinvestir. Par exemple, avec le régime micro-BIC un foyer dans la tranche 30 % paierait 2 360 € d’impôts sociaux et IR sur 10 000 € de loyers perçus, alors qu’au régime réel il pourrait ramener son revenu imposable à zéro et économiser ces 2 360 € pour les placer dans un nouvel achat.
Diversifier et sécuriser vos revenus locatifs
Acheter un second bien locatif avec vos revenus LMNP permet également de diversifier votre portefeuille immobilier. En multipliant les logements mis en location, vous limitez les risques : la vacance locative ou un impayé sur l’un de vos biens sera compensé par les loyers de l’autre. Il est d’ailleurs conseillé, si votre budget le permet, de diversifier les investissements en variant les localisations et types de biens (taille, maison/appartement, urbain vs touristique) afin de réduire le risque global sans trop impacter la rentabilité. En ayant plusieurs biens, vous lissez les aléas du marché locatif et vous assurez un flux de revenus plus stable. De plus, chaque investissement supplémentaire vous permet de bénéficier à nouveau des mécanismes fiscaux (amortissements, intérêts déductibles) sur un nouveau bien, prolongeant l’optimisation fiscale d’ensemble de votre patrimoine.
Enfin, réinvestir régulièrement vos revenus locatifs vous met dans une dynamique vertueuse de “boule de neige” patrimoniale. À terme, vous pouvez envisager de devenir pleinement rentier immobilier ou de préparer votre retraite en ayant constitué un parc de logements dont les loyers cumulés couvriront largement vos besoins financiers.
Préparer le financement d’un nouveau bien avec vos revenus LMNP
Réinvestir dans un autre bien ne s’improvise pas : il faut d’abord évaluer votre capacité d’emprunt et soigner votre plan de financement. Voici les étapes clés pour monter votre nouveau projet immobilier en s’appuyant sur vos revenus de location meublée.
Estimer votre budget et votre capacité d’emprunt
Calculez précisément votre capacité d’emprunt avant de vous lancer dans la recherche du nouveau bien. Les banques vont examiner votre situation de près, en particulier votre taux d’endettement. En règle générale, vos charges de crédit ne doivent pas excéder 35 % de vos revenus totaux (assurance emprunteur comprise). Cela inclut vos éventuelles mensualités de prêts existants (ex. crédit du premier bien) et prend en compte vos revenus actuels (salaires, loyers, etc.).
Bonne nouvelle, les revenus locatifs de votre bien meublé sont pris en compte pour augmenter votre capacité d’emprunt, mais pas à 100 %. Les banques n’intègrent généralement que 70 % des loyers prévisionnels dans le calcul, pour se prémunir des risques de vacance ou d’impayés. Autrement dit, si votre premier appartement LMNP vous rapporte 10 000 € de loyer par an, la banque considérera environ 7 000 € dans vos revenus lors du calcul du ratio d’endettement, les 3 000 € restants servant de marge de sécurité. Cette pratique, uniformisée par le HCSF, a mis fin au calcul « différentiel » d’autrefois et vise à anticiper les charges et périodes sans loyer.
Ensuite, déduisez vos charges mensuelles actuelles (crédits en cours, loyers de votre résidence principale si vous êtes locataire, pensions, etc.). Cela donnera un aperçu de la mensualité maximale que vous pouvez supporter pour le nouveau prêt sans dépasser le seuil d’endettement.
Astuce pratique
N’hésitez pas à simuler différents scénarios (montant emprunté, durée du prêt, taux d’intérêt) pour voir l’impact sur votre endettement et votre reste-à-vivre. Vous pouvez par exemple allonger légèrement la durée du prêt locatif (20-25 ans au lieu de 15) afin de diminuer la mensualité et ne pas obérer votre taux d’endettement – quitte à avoir un rendement un peu moindre. L’objectif est de trouver le bon équilibre qui vous permet d’investir à nouveau sans mettre en danger votre situation financière personnelle.
Constituer votre apport avec les revenus de location meublée
Les apports personnels sont devenus quasi-indispensables en 2025 pour obtenir un crédit immobilier dans de bonnes conditions. Le Haut Conseil de Stabilité Financière impose désormais aux banques un apport minimum (souvent 10 % du prix) et un contrôle strict de l’endettement. Investir sans apport est donc beaucoup plus difficile qu’auparavant. Par chance, vos revenus LMNP accumulés peuvent servir en partie d’apport.
Idéalement, visez un apport couvrant au moins les frais d’achat (notaire, garanties) et 10 % du prix du bien ciblé. En effet, un apport de 10 % ou plus est souvent recommandé pour obtenir un meilleur taux et rassurer la banque. Utilisez l’épargne constituée grâce à vos loyers non imposés des dernières années. Si vos revenus locatifs n’ont pas encore suffi à atteindre 10 %, vous pouvez compléter avec votre épargne personnelle classique (livrets, etc.) ou patienter quelques mois de plus pour accumuler les loyers nécessaires. Le tout est de montrer à la banque que vous êtes capable de mettre de l’argent dans l’opération – gage de sérieux et de sécurité.
Astuce pratique
Évitez de mobiliser toute votre épargne disponible dans l’apport. Gardez une marge de sécurité (épargne de précaution) pour couvrir d’éventuels imprévus (vacance prolongée, travaux imprévus, hausse de taux…). Les banques apprécient de voir que vous conservez un matelas de liquidités après l’achat, signe que vous pourrez faire face aux aléas sans défaut de paiement.
Monter un dossier de prêt solide
Pour mettre toutes les chances de votre côté, soignez votre dossier de financement. Fournissez des documents attestant de la bonne rentabilité de votre premier investissement : par exemple, vos derniers bilans comptables LMNP ou à minima le détail des loyers perçus et charges payées, afin de montrer le cash-flow dégagé. Si votre location meublée génère un excédent positif chaque mois, mettez ce point en avant – c’est rassurant pour le banquier, car cela signifie qu’une partie des nouvelles mensualités sera « couverte » par ce cash-flow existant.
Par ailleurs, démontrez votre sérieux de gestionnaire : des comptes bancaires sans incident, un historique d’épargne régulière (épargner vos loyers perçus plutôt que de les dépenser systématiquement), le respect de vos obligations fiscales (déclarations LMNP à jour) sont autant d’éléments qui joueront en votre faveur. Joignez par exemple vos avis d’imposition et attestations de régularité fiscale.
N’oubliez pas d’inclure une projection financière du nouvel investissement : un petit plan de financement mentionnant le prix du bien convoité, le montant de l’apport (provenant en partie de vos revenus LMNP accumulés), le montant à emprunter et une estimation du futur loyer. Cela montrera que vous avez mûrement réfléchi le projet, en calculant notamment un rendement locatif prévisionnel satisfaisant et un taux d’effort maîtrisé. Les banques apprécient les emprunteurs qui connaissent leurs chiffres et ont anticipé la viabilité de l’opération.
Enfin, comparez les offres de crédit et n’hésitez pas à passer par un courtier en prêt immobilier. Un courtier saura valoriser dans votre dossier le fait que vos loyers actuels couvrent déjà une partie du futur crédit, et pourra négocier des conditions avantageuses en mettant les banques en concurrence. L’objectif est d’obtenir le taux d’intérêt le plus bas et les meilleures conditions (assurance, modulation, etc.) pour maximiser la rentabilité de votre investissement. En somme, préparez minutieusement le terrain financier afin que le réinvestissement de vos revenus locatifs se fasse dans les meilleures conditions.
Optimiser le cadre fiscal pour réinvestir efficacement
Micro-BIC ou réel : le meilleur régime pour réinvestir vos loyers
Le choix du régime fiscal (micro-BIC ou réel) est déterminant pour la trésorerie nette que vous pourrez réinvestir. En 2025, les deux options existent toujours pour le LMNP, avec leurs spécificités :
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Le régime micro-BIC convient si vous débutez avec de petits loyers ou que vous recherchez la simplicité administrative. Il applique un abattement forfaitaire de 50 % sur vos revenus locatifs (ou 71 % si location de tourisme classée). Mais l’inconvénient, c’est que vous serez imposé sur l’autre moitié des loyers, même si vos charges réelles sont supérieures. Ce régime entraîne donc presque toujours un impôt à payer chaque année, ce qui réduit d’autant la part de vos loyers réinvestissable dans un nouveau projet. Par exemple, avec 10 000 € de loyers annuels, un foyer TMI 30 % paiera ~2 360 € d’impôts et prélèvements sociaux en micro-BIC. Cet argent part au fisc au lieu de servir d’apport…
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Le régime réel est généralement beaucoup plus avantageux pour investir. Vous déclarez vos loyers en déduisant toutes vos charges (intérêts d’emprunt, travaux, assurances, frais divers) et l’amortissement du bien. Ce mécanisme d’amortissement (environ 2 à 3 % du bien par an) efface souvent la majeure partie du bénéfice imposable. Dans 85 % des cas, le régime réel permet de ramener l’impôt sur les loyers à 0 € pendant les 10 premières années. C’est autant de trésorerie que vous conservez pour investir à nouveau. Le tableau est sans appel : régime réel = loyers quasi nets d’impôts, donc capacité d’épargne bien supérieure à régime micro. Si vos loyers augmentent ou que vous acquérez de nouveaux biens, le régime réel devient encore plus intéressant (car les nouvelles charges et amortissements se cumulent). À noter : en LMNP, vous restez libre de choisir micro ou réel tant que vos recettes n’excèdent pas le seuil du micro (77 700 € par an en location meublée classique en 2025). Au-delà de ce plafond ou en cas d’indivision, le régime réel s’impose d’office. En pratique, même bien en deçà du plafond, la plupart des bailleurs optent pour le régime réel car c’est le “plus avantageux dans 85 % des cas” grâce aux déductions de charges et amortissements.
En résumé, si votre objectif est de maximiser vos fonds propres pour acquérir un autre bien, le régime réel est généralement à privilégier. Assurez-vous simplement de tenir une comptabilité LMNP (faites-vous aider d’un expert-comptable si besoin, le coût est souvent modique par rapport aux économies réalisées). Par ailleurs, même en régime réel, vous pouvez rester en franchise de TVA sur les locations meublées habituelles, donc pas de TVA compliquée à gérer (sauf locations de tourisme avec services, qui obéissent à d’autres règles). Et si vos revenus locatifs sont modestes initialement, rien ne vous empêche de démarrer au micro-BIC puis de basculer au réel lorsque vous réinvestirez dans un second bien – c’est un choix annuel (irrévocable pour l’année en cours). En 2025, le régime micro-BIC et le régime réel conservent les mêmes règles qu’avant pour le LMNP, hormis un coup de rabot sur le micro-BIC des meublés de tourisme (seuil abaissé à 15 000 € et abattement à 30 % pour les non-classés). Mais pour de la location meublée longue durée classique, le plafond micro-BIC reste 77 700 € avec 50 % d’abattement en 2025 – aucun changement sur ce front.
En pratique : si vous souhaitez enchaîner les investissements, mettez toutes les chances de votre côté en choisissant le régime réel. Ainsi, les bénéfices de vos différents biens seront neutralisés par les amortissements et autres charges, et vous pourrez réinjecter presque 100 % de vos loyers dans vos futurs projets. C’est la stratégie qu’adoptent la plupart des investisseurs immobiliers aguerris en LMNP, ce qui explique son succès en tant que « niche fiscale » immobilière.
Rester LMNP ou passer LMP ? (Seuils 23 000 €, LMP familial…)
Un point d’attention important : à force de réinvestir et d’accroître vos revenus locatifs, vous pourriez basculer du statut LMNP à celui de loueur en meublé professionnel (LMP). Cela se produit si vos recettes locatives annuelles dépassent 23 000 € ET excèdent vos autres revenus d’activité (salaire, BNC…) au niveau du foyer fiscal. Autrement dit, si vos loyers deviennent votre principale source de revenus et qu’ils franchissent 23 k€/an, l’administration vous considère comme professionnel.
Le passage en LMP entraîne des changements majeurs qu’il faut bien mesurer avant de continuer à investir massivement en meublé :
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Affiliation aux cotisations sociales des indépendants (SSI ex-RSI). Contrairement au LMNP où les loyers subissent seulement 17,2 % de prélèvements sociaux, le LMP doit payer des cotisations sociales obligatoires (~30 % du bénéfice) en plus de l’impôt sur le revenu. Même avec un résultat fiscal nul, il y a une cotisation minimale d’environ 1 208 € par an (en 2025). Cette charge sociale, couplée à l’IR progressif, constitue une double peine fiscale qui rend le régime LMP nettement moins avantageux dans bien des cas. En clair, vos loyers seront beaucoup plus ponctionnés qu’en LMNP, ce qui réduit votre trésorerie disponible pour investir.
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Imputation des déficits élargie : c’est le revers positif de la médaille. En LMP, si vos charges dépassent vos loyers (déficit foncier), vous pouvez imputer ce déficit sur votre revenu global sans limite. Cela peut réduire fortement votre impôt sur le revenu global du foyer (intéressant si vous avez de hauts salaires à côté). En LMNP au contraire, un déficit est uniquement reportable sur les futurs revenus locatifs (il n’allège pas vos autres revenus). Ainsi, les investisseurs qui prévoient de gros travaux ou amortissements et qui ont de forts revenus imposés à 45 % peuvent trouver un intérêt au LMP pour faire baisser leur imposition globale.
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Régime des plus-values différent : un LMNP relève des plus-values des particuliers (exonération totale d’impôt après 22 ans de détention, et de prélèvements sociaux après 30 ans). En LMP, on passe aux plus-values professionnelles : lors de la vente d’un bien, tous les amortissements déduits sont réintégrés dans le calcul de la plus-value (ce qui augmente mécaniquement la plus-value taxable). Cependant, il existe des exonérations LMP inspirées des petites entreprises : si vous vendez après plus de 5 ans d’activité LMP et que vos recettes sont modestes, vous pouvez être exonéré d’une partie voire de la totalité de la plus-value. En effet, pour une entreprise individuelle, la loi prévoit une exonération totale si le chiffre d’affaires des deux années précédant la cession est <90 000 € (et partielle jusqu’à 126 000 €). Concrètement, cela signifie qu’après 5 ans en LMP, vous pourriez revendre un bien sans impôt sur la plus-value (long terme) et n’acquitter que les cotisations sociales sur la plus-value court terme (amortissements récupérés). Cette disposition permet de compenser en partie la fin de l’exonération des 22 ans du régime particulier.
En résumé, le statut LMP n’est pas catastrophique en soi, mais il change la donne fiscale. Si vos loyers restent complémentaires à votre salaire (cas le plus fréquent après un ou deux investissements), vous continuerez à privilégier le LMNP pour éviter les cotisations sociales et garder une fiscalité légère sur vos loyers. Notez que tant que l’une ou l’autre des conditions LMNP est remplie (loyers ≤23 000 € ou inférieurs à vos autres revenus), vous demeurez LMNP. Par exemple, un foyer avec 50 000 € de salaires peut encaisser 40 000 € de loyers meublés tout en restant LMNP, car les revenus d’activité restent supérieurs aux recettes locatives. Aucune limite du nombre de biens ne vous empêche donc de continuer en LMNP, tant que vos autres revenus suivent la cadence. Certains couples exploitent d’ailleurs cette règle en répartissant les investissements : par exemple, chacun achète en son nom pour cumuler deux seuils de 23 000 €, ou l’un conserve une activité salariale suffisante pendant que l’autre développe le parc locatif.
Si toutefois vos loyers de meublé deviennent votre principale ressource (cas d’une personne qui vit de ses rentes immobilières), vous passerez en LMP. Dans ce cas, il peut être judicieux de réorganiser vos investissements : éventuellement créer une société pour loger les nouveaux investissements (voir section suivante), ou arbitrer en vendant certains biens pour réinvestir sous d’autres formes (SPI, immobilier professionnel, etc.). En 2025, la loi Le Meur (« anti-Airbnb ») a envisagé de basculer tous les LMNP en revenus fonciers, mais cette proposition n’a pas abouti – le statut LMNP demeure en place et toujours attractif pour la longue durée. Néanmoins, les investisseurs avertis gardent un œil sur l’évolution législative. Le gouvernement a déjà réduit les avantages pour la location saisonnière (micro-BIC moins favorable) et tenté de toucher à l’amortissement, ce qui incite à rester prudent et réactif en cas de changement de fiscalité future. Pour l’instant, vous pouvez encore exploiter pleinement la niche LMNP.
Investir via une société (SCI, SARL) : bonne idée pour réinvestir ?
Une autre option de stratégie patrimoniale consiste à passer par une société pour enchaîner les investissements locatifs. On pense notamment à la SCI (Société Civile Immobilière) avec option à l’Impôt sur les Sociétés (IS), ou à la SARL de famille au régime fiscal des sociétés de personnes. L’idée est de mutualiser les revenus locatifs dans une structure qui va les réinvestir, avec une fiscalité éventuellement optimisée.
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SCI à l’IS : Ici, la société paye l’impôt sur les bénéfices locatifs à taux réduit (15 % jusqu’à ~42 000 € de profit, puis 25 %). Les loyers nets après impôt restent dans la SCI et peuvent servir d’apport pour acheter d’autres biens. Tant que vous ne distribuez pas de dividendes, vous évitez la taxation personnelle. Cela permet de capitaliser plus vite qu’en nom propre où chaque euro de bénéfice est frappé par l’IR + prélèvements sociaux (jusqu’à 30-45 % + 17,2 %). En laissant les gains en société imposée à l’IS, vous bénéficiez d’une trésorerie plus importante pour financer de nouveaux projets – un faible coût fiscal qui favorise une croissance patrimoniale rapide. Attention toutefois : à la revente, la SCI à l’IS subit l’imposition sur les plus-values professionnelles (revente plus taxée qu’en LMNP), et sortir l’argent de la société entraîne l’application de la flat tax 30 % sur les dividendes. Ce véhicule est donc pertinent si vous visez le long terme et la transmission, ou si vous n’avez pas besoin des loyers pour vivre mais souhaitez les réinvestir en boucle. De nombreux bailleurs qui visent 3, 4 biens ou plus adoptent la SCI IS pour réinvestir leurs revenus locatifs tout en limitant l’impôt.
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SARL de famille (à l’IR) : Ce statut particulier permet à une SARL composée entre parents et enfants de bénéficier du régime fiscal des LMNP (BIC réel ou micro) tout en étant en société. L’intérêt est de pouvoir détenir à plusieurs des meublés sans basculer à l’IS, et de garder l’imposition “transparente” comme en nom propre (avec amortissements, etc.). Fiscalement, une SARL de famille en régime réel LMNP fonctionne presque comme un LMNP indivis, mais répartit les revenus (ou déficits) entre associés selon les parts. Cela n’apporte pas d’optimisation majeure par rapport à du LMNP en direct, si ce n’est faciliter l’indivision ou anticiper la transmission à vos enfants. Réinvestir via une SARL de famille revient globalement à réinvestir en LMNP, la fiscalité étant la même sur les loyers (pas de niveau société). La contrainte est la tenue d’une comptabilité société et le statut de gérant, mais elle peut convenir pour un couple marié souhaitant dissocier la gestion de leurs biens du patrimoine personnel tout en gardant les avantages LMNP.
En conclusion, la détention en société peut être un outil efficace surtout pour garder vos revenus locatifs dans le circuit de l’investissement. La SCI à l’IS en particulier s’adresse aux investisseurs déjà fortement imposés à l’IR, qui préfèrent une imposition société plus douce sur les loyers et qui ne comptent pas toucher ces loyers dans l’immédiat. Comme le résume Prosper Conseil, la SCI IS est adaptée aux bailleurs qui veulent “faire fructifier leurs gains avec un faible coût fiscal” et les réinvestir pour une croissance patrimoniale rapide. Toutefois, ne créez pas de société uniquement pour éviter l’impôt, au risque d’une requalification pour abus de droit si l’administration estime que l’objectif principal était fiscal. Il faut que la structure se justifie aussi par d’autres motivations (gestion à plusieurs, protection du patrimoine, etc.). Si vous n’en êtes qu’à votre deuxième investissement et que vous pouvez rester en LMNP, ce n’est généralement pas utile de se compliquer avec une société. En revanche, pour un projet d’envergure (ex : acquérir un immeuble de rapport ou multiplier les biens), se poser la question du véhicule sociétaire peut être pertinent. N’hésitez pas à solliciter un conseil en gestion de patrimoine pour étudier l’option en fonction de votre cas particulier.
En résumé, réinvestir les revenus de votre location meublée dans un autre bien immobilier est une stratégie payante pour développer votre patrimoine plus rapidement. Grâce au cadre LMNP actuel, vous profitez d’une fiscalité très avantageuse (loyers peu ou pas imposés pendant de longues années) qui vous permet de capitaliser un maximum de trésorerie. En la consacrant à l’acquisition d’un nouveau logement, vous bénéficiez à plein de l’effet de levier du crédit et de la diversification de vos investissements. Assurez-vous toutefois de bien préparer votre projet : calculez votre capacité d’emprunt en incluant vos revenus locatifs (à 70 %), constituez un apport suffisant (idéalement avec les loyers accumulés) et optez pour le régime fiscal le plus judicieux (le réel étant le plus efficace dans la majorité des cas). Restez vigilant aux seuils qui pourraient faire évoluer votre statut (passage en LMP) et anticipez l’impact des cotisations sociales ou de la revente sur votre rentabilité globale. En 2025, la location meublée reste un vecteur d’investissement puissant et encore préservé, malgré quelques ajustements anti-abus sur les locations touristiques. Exploitez donc pleinement ces atouts pour faire fructifier vos loyers – tout en conservant une gestion prudente. En procédant avec méthode et en vous faisant accompagner au besoin (expert-comptable, courtier, conseiller patrimonial), vous mettrez toutes les chances de votre côté pour que l’acquisition de votre prochain bien immobilier soit un succès aussi rentable que le précédent.
Foire aux questions
Les réponses rapides aux questions les plus posées.
Un loueur LMNP peut-il acheter plusieurs biens immobiliers ?
Oui. Il n’existe pas de limite de biens en LMNP. Vous pouvez multiplier les acquisitions tant que vos recettes restent ≤ 23 000 € ou inférieures à vos autres revenus d’activité. Exemple : un salarié à 50 000 € peut encaisser 40 000 € de loyers LMNP et rester non-professionnel. Il suffit de surveiller le seuil et de conserver des revenus principaux suffisants.
Comment réinvestir mes loyers sans payer d’impôts dessus ?
En optant pour le régime réel. Grâce aux charges et amortissements, 85 % des LMNP ne paient pas d’impôt sur leurs loyers durant les 10 premières années. Vous pouvez donc épargner ces revenus nets et les utiliser comme apport. Le micro-BIC, lui, impose au moins 50 % des loyers.
Vaut-il mieux rembourser mon prêt immobilier en cours ou investir dans un autre bien ?
En général, il est plus rentable de réinvestir. Tant que le rendement locatif est supérieur au taux de votre crédit, vos liquidités sont mieux utilisées dans un nouvel achat. De plus, les intérêts d’emprunt restent déductibles en régime réel. Attention toutefois à ne pas dépasser 35 % de taux d’endettement.
Que se passe-t-il si je revends mon bien LMNP pour en acheter un autre ? Y a-t-il un moyen d’éviter la plus-value ?
La plus-value est en principe taxable (19 % + 17,2 %). Deux exceptions : exonération si vous financez votre résidence principale après 4 ans sans en avoir eu, ou exonération LMP après 5 ans d’activité si vos recettes sont < 90 000 € (totale) ou < 126 000 € (partielle).
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Sources
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JD2M – “LMNP 2025 : Ce qui change avec la loi de finances”jedeclaremonmeuble.comjedeclaremonmeuble.comjedeclaremonmeuble.comjedeclaremonmeuble.com (avantages fiscaux LMNP, stats 85% sans impôts 10 ans, critères statut 23 000 €)
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SeLoger – “LMNP : toute la nouvelle fiscalité en 2025”edito.seloger.comedito.seloger.com (loi Le Meur 2025 : micro-BIC meublés tourisme vs location meublée classique inchangée)
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Prosper Conseil – “Optimiser la fiscalité de son immobilier (LMNP)”prosper-conseil.frprosper-conseil.frprosper-conseil.fr (exemple chiffré micro-BIC vs réel, amortissement ~2,5% an sur 300 000 €)
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Pretto – “Rembourser son prêt immobilier ou investir ?”pretto.frpretto.fr (contexte taux vs rendement locatif, intérêt de l’effet de levier et intérêts déductibles)
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Investissement-Locatif.com – “Investir via SCI ou nom propre ?”prosper-conseil.frprosper-conseil.fr (tableau comparatif LMNP vs SCI IS, possibilité de réinvestir les bénéfices en société, fiscalité des plus-values)
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LMNP.ai – “Particularités du statut LMP en 2025”lmnp.ailmnp.ailmnp.ailmnp.ai (cotisations sociales LMP 2025, minimum 1 208 €, exonération plus-value LMP après 5 ans <90k€ recettes)
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Avenue des Investisseurs – “Guide Investir en LMNP 2025”avenuedesinvestisseurs.fr (critères LMP vs LMNP, exemple recettes élevées pouvant rester en LMNP si autres revenus suffisants)
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Immobilier-danger.com – “Acheter plusieurs appartements pour louer”immobilier-danger.comimmobilier-danger.comimmobilier-danger.comimmobilier-danger.com (financement : HCSF impose apport minimum, stratégie allonger durée prêt pour cashflow, diversification investissements locatifs)
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Trackstone – “Investissement locatif avec un crédit en cours”trackstone.fr (taux d’endettement 35 % recommandation HCSF)
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CAFPI – “Évaluer sa capacité d’emprunt en investissement locatif”cafpi.frcafpi.frcafpi.fr (prise en compte de 70 % des loyers dans les revenus emprunteur, apport personnel 10 % recommandé, seuil 35 % d’endettement)
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Credit-Agricole e-immobilier – “Reste à vivre et calcul taux d’endettement”e-immobilier.credit-agricole.fr (confirmation : banques prennent ~70 % des loyers pour vacance/impayés)
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Legifrance – Loi n°2024-XXX du 19 nov. 2024 (dite “loi Le Meur”)edito.seloger.com (mesures anti-Airbnb : seuil micro-BIC 15 k€, abattement 30 % non-classé, 77,7 k€ et 50 % classé)
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Service-public.fr – “Location meublée : régime fiscal LMNP/LMP”prosper-conseil.frprosper-conseil.fr (imposition BIC, tranches IR + 17,2 %, calcul assiette micro-BIC 50 %)
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Monemprunt.com – “Taux d’endettement : charges prises en compte”empruntis.com (70 % des loyers retenus dans le calcul par les banques, fin du différentiel)
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Jedeclaremonmeuble.com (JD2M) – “LMNP et cotisations sociales : qui doit payer ?”lokizi.frlmnp.ai (obligation LMP cotisations SSI ~35-40 %, double imposition vs LMNP)
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Kévin
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