Sommaire de l'article
- Les démarches essentielles pour le statut LMNP et LMP
- Choisir le bon régime fiscal (Micro-BIC ou régime réel)
- Déclarer son début d’activité de location meublée.
- Créer votre espace professionnel sur le site des impôts (impots.gouv.fr)
- Ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité.
- Tenir une comptabilité rigoureuse tout au long de l’année
- Établir et télétransmettre la liasse fiscale en fin d’exercice.
- Reporter le résultat dans votre déclaration de revenus personnelle.
- Foire aux Questions
Investir dans la location meublée peut s'avérer très lucratif à condition de suivre scrupuleusement les démarches administratives. Que vous soyez un particulier qui se lance dans la location meublée non professionnelle (LMNP) ou que vous envisagiez d’opter pour le statut de loueur en meublé professionnel (LMP), il est crucial de respecter chaque étape réglementaire pour bénéficier des avantages fiscaux associés. Pour rappel, le statut LMP s’applique uniquement si vos recettes annuelles de location dépassent 23 000 € et excèdent vos autres revenus du foyer fiscal, sinon vous relevez du LMNP. Dans cet article, nous détaillons chaque étape clé – de l’inscription au régime fiscal jusqu’à la déclaration de vos revenus en passant par la gestion comptable – afin de vous guider pas à pas dans vos démarches.
Les démarches essentielles pour le statut LMNP et LMP
Choisir le bon régime fiscal (Micro-BIC ou régime réel)
La première étape consiste à sélectionner le régime d’imposition adapté à votre situation de loueur en meublé. Deux options s’offrent à vous : le régime Micro-BIC et le régime réel. Le régime Micro-BIC est un régime simplifié qui octroie un abattement forfaitaire de 50 % sur les recettes locatives (donc vous n’êtes imposé que sur la moitié de vos loyers), ce qui facilite grandement la déclaration fiscale. Ce régime est accessible tant que vos revenus annuels de location meublée n’excèdent pas les 77 700 € annuels. En revanche, le régime réel implique une comptabilité plus détaillée, mais permet de déduire l’intégralité des charges liées à votre activité (intérêts d’emprunt, assurances, travaux, frais d’entretien, etc.) et d’amortir le coût du bien immobilier (hors terrain) sur plusieurs années, ainsi que le mobilier et les gros travaux. L’amortissement consiste à étaler la déduction du prix d’achat de votre bien (hors valeur du terrain) et de votre mobilier sur leur durée d’usage, ce qui réduit d’autant votre revenu imposable chaque année.
Exemple : un meuble acheté 1 000 € peut être amorti sur 5 ans en fonction de son état, déduisant 200 € par an de vos recettes imposables.
Choisissez le régime le plus avantageux en fonction de vos recettes et dépenses prévues – si vos charges réelles dépassent 50 % de vos loyers, le régime réel sera souvent plus intéressant. Vous pouvez prendre un rendez-vous avec un expert afin de comparer les deux régimes pour affiner votre choix. Notez que si vos recettes dépassent le seuil du micro-BIC (77 700 € HT), vous serez dans l'obligation de basculer au régime réel simplifié.
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Déclarer son début d’activité de location meublée.
Une fois le régime fiscal choisi, vous devez officialiser le début de votre activité au sens administratif. Cette formalité d’immatriculation est obligatoire pour obtenir vos numéros SIREN / SIRET et exister aux yeux de l’administration fiscale, que vous soyez LMNP ou LMP. Depuis 2023, la déclaration se fait exclusivement en ligne sur le site de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), via le guichet unique des formalités.
La démarche est simple et gratuite : il vous suffit de créer un compte sur le portail INPI (ou de vous connecter via France Connect) puis de remplir créer une nouvelle entreprise / modifier une entreprise déjà existante (si vous êtes déjà enregistré en entreprise individuelle pour une autre activité), procédure qui a remplacé l’ancien formulaire P0i. Vous y indiquerez notamment votre état civil (ou les co-indivisaires si vous créez une indivisin), l’adresse du logement loué, la date de mise en location, le régime fiscal choisi (Micro-BIC ou Réel) et votre option éventuelle en matière de TVA. Soyez attentif et complet dans vos informations, afin d’éviter tout rejet de dossier. Une fois votre déclaration validée par le greffe, on vous attribuera un numéro SIREN (9 chiffres) et un numéro SIRET (14 chiffres) propre à votre activité de loueur en meublé. Ces numéros seront indispensables pour vos futures déclarations fiscales et pour le paiement de certaines taxes locales.
A noter : si vous louez plusieurs biens meublés situés à des adresses différentes, vous devrez généralement obtenir un SIRET distinct pour chaque logement.
Créer votre espace professionnel sur le site des impôts (impots.gouv.fr)
Après l’immatriculation, vous recevrez du service des impôts un récapitulatif de la démarche établie par courrier contenant vos numéros SIREN / SIRET, votre code d’activité (code APE/NAF) et rappelant vos obligations fiscales en tant que loueur en meublé. Une de ces obligations est le paiement de la CFE, une taxe locale annuelle sur les entreprises. Pour gérer cela et vos déclarations, il vous faut créer un espace professionnel sur impots.gouv.fr (distinct de votre espace particulier). Sur ce portail professionnel, vous allez pouvoir ajouter votre entreprise individuelle de location meublée à l’aide de votre SIRET, ce qui vous permettra par la suite de télédéclarer vos résultats BIC et de télérégler la CFE directement en ligne.
Bon à savoir : la CFE est due à partir de l’année suivant la création de votre activité (elle est souvent exonérée la première année d’activité, puis calculée sur la valeur cadastrale de votre bien les années suivantes). Cette étape de création de compte en ligne est simple et rapide une fois que vous avez votre SIRET en main.
Ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité.
Pour une gestion financière saine (et parce que la loi peut l’exiger dans certains cas), il est fortement conseillé d’ouvrir un compte bancaire séparé exclusivement dédié à votre activité de location meublée. Cela permet de bien distinguer vos transactions locatives de vos finances personnelles. D’ailleurs, cette séparation est obligatoire si vous êtes en statut LMP (puisque vous avez alors une activité professionnelle commerciale) ou si vous êtes LMNP et encaissez plus de 10 000 € de loyers sur l’année.
En pratique, même en deçà de ces seuils, ouvrir un compte dédié est recommandé pour faciliter la tenue de comptabilité et éviter tout mélange de flux financiers. Il peut s’agir d’un compte courant classique dans votre banque, pas nécessairement d’un compte professionnel aux frais élevés : l’important est que tous les loyers y soient versés et que toutes les dépenses liées au bien (remboursements de crédit, charges de copropriété, travaux, assurances, etc.) en soient prélevées. De cette manière, vous aurez une traçabilité claire de vos recettes et dépenses locatives, ce qui simplifie grandement les déclarations et le calcul du résultat imposable.
Tenir une comptabilité rigoureuse tout au long de l’année
La location meublée au régime réel s’apparente à une petite activité commerciale, ce qui implique de la rigueur comptable. Dès le commencement de votre activité, habituez-vous à enregistrer toutes vos recettes et dépenses liées à la location, de façon chronologique. Vous pouvez utiliser un tableur ou, mieux, un logiciel de comptabilité dédié aux LMNP/LMP pour saisir ces opérations. Classez chaque dépense par catégorie (intérêts d’emprunt, charges de copropriété, travaux, assurance, taxes foncières, frais de gestion, etc.) et identifiez celles qui sont déductibles immédiatement (charges courantes) de celles qui seront amortissables sur la durée (gros œuvres, mobilier etc..). Cette distinction est essentielle car les charges déductibles viendront réduire votre bénéfice imposable de l’année, tandis que les dotations aux amortissements constateront l’usure de vos actifs sur le long terme. Une gestion régulière évite la précipitation de dernière minute : en tenant votre comptabilité à jour chaque mois ou trimestre, vous faciliterez grandement l’établissement de votre bilan en fin d’année par votre expert-comptable. Par ailleurs, conserver l’ensemble des justificatifs (factures, quittances, relevés bancaires du compte dédié) est indispensable en cas de contrôle fiscal.
Établir et télétransmettre la liasse fiscale en fin d’exercice.
À la clôture de votre année comptable (généralement au 31 décembre si vous avez démarré l’activité en cours d’année civile), il faudra établir la liasse fiscale de votre activité de location meublée, si vous êtes au régime réel. La liasse fiscale est un ensemble de documents comptables et fiscaux à envoyer à l’administration, c'est en quelque sorte le bilan de votre entreprise. La télétransmission de la liasse fiscale est obligatoire : elle se fait par voie électronique via votre espace professionnel ou via un partenaire EDI habilité via votre expert-comptable, généralement entre janvier et mai de l’année suivante (pour les revenus de l’année N, l’envoi se fait en N+1 avant l’échéance fixée début mai). Par exemple, pour un début d’activité en 2024, vous devrez transmettre la liasse fiscale 2024 au plus tard mi-mai 2025. Nous vous conseillons amplement de confier cette tâche à votre expert-comptable. N’oubliez pas de respecter ce délai : une transmission tardive ou manquante peut entraîner des pénalités. Une fois la liasse envoyée et acceptée, le résultat fiscal de votre location meublée pour l’année est officiellement déterminé.
Reporter le résultat dans votre déclaration de revenus personnelle.
La toute dernière étape fiscale consiste à intégrer le résultat de votre activité locative meublée sur votre déclaration de revenus annuelle. En effet, que vous soyez LMNP ou LMP, vos bénéfices ou déficits de location meublée doivent se déclarer avec vos autres revenus imposables. Concrètement, lors de la déclaration d’impôt sur le revenu (formulaire 2042 et annexes), il faudra compléter la section dédiée aux Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) non professionnels ou professionnels selon votre cas. Si vous êtes au Micro-BIC, vous aurez à reporter le montant brut des loyers perçus de l’année sur le formulaire complémentaire 2042 C PRO, dans la case prévue à cet effet, et l’administration appliquera automatiquement l’abattement de 50 %. Si vous êtes au régime réel, vous indiquerez le montant du bénéfice net ou du déficit (tel qu’il ressort de votre liasse fiscale, il vos sera fourni par votre expert-comptabe) dans la case correspondante de la 2042 C PRO.
Ce résultat aura déjà pris en compte les amortissements et charges grâce à la liasse. Toutefois, en cas de déficit en LMNP, celui-ci n’est pas imputable sur votre revenu global mais sera reportable sur vos futurs bénéfices de location meublée des 10 années suivantes. En LMP en revanche, un déficit peut s’imputer sur le revenu global, ce qui est un des atouts du statut professionnel. Quoi qu’il en soit, assurez-vous de bien transcrire vos chiffres sur votre déclaration de mai-juin. Une erreur ou omission pourrait entraîner une rectification de votre impôt. Une fois cette formalité effectuée, vous aurez terminé le cycle complet des obligations administratives et fiscales de l’année pour votre activité de location meublée.
🛠️ Exemple concret : le cas de Monsieur Dupont
Pour illustrer ces démarches, prenons l’exemple concret de Monsieur Dupont, qui vient d’investir dans un appartement meublé qu’il met en location. Supposons que Monsieur Dupont a acheté son bien 200 000 € (dont 20 000 € de mobilier et 30 000 € de travaux de rénovation) et qu’il anticipe 10 000 € de loyers annuels. Voici les étapes qu’il a suivies :
- Choix du régime fiscal : Étant donné ses recettes prévues et ses dépenses, Monsieur Dupont compare le Micro-BIC et le réel. Le Micro-BIC lui offrirait un abattement de 50 % sur 10 000 € (il serait imposé sur 5 000 € de bénéfice forfaitaire). Au régime réel, en estimant 2 500 € de charges diverses (taxes, assurances, frais) et 6 000 € d’amortissements annuels possibles (sur le mobilier, les travaux et une partie de l’immobilier), il pourrait dégager un résultat fiscal proche de 0, voire un déficit. Il opte donc pour le régime réel, plus avantageux dans son cas pour effacer l’imposition de ses revenus locatifs. Il formalise ce choix lors de sa déclaration d’activité initiale.
- Immatriculation de l’activité : Monsieur Dupont déclare son début d’activité sur le site de l’INPI. Il crée un compte, indique toutes les informations requises (état civil, adresse du bien, date de début de location, option fiscale régime réel, etc.) et valide sa déclaration. Quelques jours / semaines plus tard, il reçoit par email la confirmation de son immatriculation et l’attribution de son numéro SIRET. Il fait attention de bien conserver ce numéro et le mémento fiscal qui l’accompagne.
- Création de l’espace professionnel impots.gouv : Avec son SIRET, Monsieur Dupont se connecte sur impots.gouv.fr et crée son espace professionnel. Il ajoute son activité de location meublée à son profil, ce qui lui permet d’accéder à la gestion en ligne de la CFE. Grâce à cela, il règle dès le mois de décembre suivant le montant de CFE dû pour son bien (comme c’est la première année d’activité, la commune lui a appliqué l’exonération, il n’aura réellement de CFE à payer qu’à partir de l’an prochain).
- Compte bancaire dédié : Dès le démarrage, Monsieur Dupont a ouvert un compte bancaire dédié à son activité de location. Tous les loyers versés par son locataire arrivent sur ce compte, et il a mis en place des prélèvements depuis ce compte pour payer le crédit immobilier, les charges de copropriété et l’assurance du logement. Cette discipline financière lui permet de suivre facilement la rentabilité de son investissement et de simplifier sa comptabilité. De plus, si ses revenus devaient croître au-delà de 23 000 € (par exemple s’il acquiert d’autres meublés ou fait de la location saisonnière intensive), il serait déjà en conformité avec l’obligation légale de séparation des comptes.
- Tenue de la comptabilité : Tout au long de l’année, Monsieur Dupont consigne soigneusement ses opérations comptables. Chaque mois, il enregistre le loyer qu’il encaisse, ainsi que les dépenses payées ce mois-là (intérêts de son emprunt, charges de copropriété trimestrielles, facture d’électricité des communs, etc.). Il utilise son espace personnel sur LMNP.ai ou bien un tableau de suivi où il a listé toutes les catégories de charges déductibles et amortissables, ce qui lui permet de ne rien oublier. À la fin de l’année, il dresse un récapitulatif complet : ses loyers totalisent 10 000 €, ses charges déductibles s’élèvent à 2 400 €, et ses amortissements annuels (calculés avec son comptable) atteignent 6 000 €. Ce travail régulier lui évite de devoir reconstituer fébrilement ses comptes en dernière minute.
- Établissement de la liasse fiscale : Au début de l’année suivante Monsieur Dupont valide les informations en ligne à son expert-comptable qui s'occupe des calculs et procède à la génération de la liasse fiscale de son activité de location meublée. Son bilan au 31 décembre est établi. Grâce à la télétransmission, il reçoit un accusé de réception confirmant que ses documents ont bien été pris en compte par le service des impôts.
- Déclaration de revenus personnels : En mai, lors de sa déclaration d’impôt sur le revenu, Monsieur Dupont n’oublie pas de reporter le résultat de son activité LMNP. Étant en régime réel, il indique dans sa déclaration complémentaire (formulaire 2042 C PRO) le montant exact de son bénéfice / déficit imposable. Dans son cas, le bénéfice étant presque nul, cela n’augmente pas ses autres revenus imposables. S’il avait eu un déficit, il l’aurait mentionné pour le reporter sur les années suivantes. Après cette formalité, Monsieur Dupont a rempli toutes ses obligations pour l’année écoulée. Il peut désormais se concentrer sur la poursuite de son activité, en sachant qu’il a optimisé sa fiscalité en toute légalité.
Conclusion
En somme, la gestion d’une activité de location meublée sous le statut LMNP ou LMP requiert une grande rigueur administrative et comptable, mais les efforts en valent la peine compte tenu des avantages fiscaux obtenus en contrepartie. En suivant pas à pas les étapes clés décrites – du choix du régime fiscal à la déclaration finale de vos revenus – vous vous assurerez de rester en conformité avec l’administration fiscale tout en maximisant vos revenus locatifs. N’oubliez pas que chaque situation peut avoir ses spécificités : il est vivement conseillé de vous faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller fiscal spécialisé en location meublée, surtout lors de votre première année d’activité, afin d’éviter les écueils et de profiter pleinement des dispositions en vigueur. Avec de la préparation et de la discipline, votre investissement en meublé sera géré efficacement et vous pourrez percevoir vos loyers en toute sérénité, sachant que l’aspect administratif est maîtrisé. Bon courage dans vos démarches, et profitez des atouts qu’offrent les statuts LMNP/LMP pour développer votre patrimoine immobilier !
Foire aux Questions
Dois-je obligatoirement avoir un numéro SIREN / SIRET pour mon activité ?
Oui. Peu importe votre régime fiscal ou que vous soyez en LMNP ou en LMP, l’obtention d’un numéro SIREN / SIRET est obligatoire. Cela s’obtient en déclarant votre activité sur le site de l’INPI via leur guichet unique.
Puis-je changer de régime fiscal après avoir commencé ?
Oui, il est possible de changer de régime. Si vous êtes au Micro‑BIC, vous pouvez opter pour le régime réel à condition de faire la demande auprès de votre SIE avant le 31 décembre de l’année à déclarer.
Suis-je obligé d’avoir un compte bancaire séparé ?
Oui, dans deux cas précis : si vous relevez du statut LMP, ou si vous percevez plus de 10 000 € de recettes annuelles. Dans tous les cas, c’est recommandé pour une bonne gestion comptable.
Prenez un rendez-vous avec un professionnel en LMNP / LMP !
Kévin
Expert en fiscalité immobilière
Clément
Expert en défiscalisation