Sommaire de l'article
- Qu’est-ce que la taxe de séjour ?
- Hébergements concernés et qui paie la taxe de séjour
- Tarifs de la taxe de séjour : combien payent vos voyageurs ?
- Taxe de séjour “au réel” vs “forfaitaire”
- Déclaration et reversement de la taxe de séjour
- Qui est exonéré de taxe de séjour ?
- Risques en cas de non-paiement ou d’oubli
- FAQ sur la taxe de séjour en location meublée
La location meublée touristique (gîte, location saisonnière, Airbnb, etc.) implique de collecter la taxe de séjour pour le compte de la commune. Cette taxe, payée par les voyageurs, finance le développement du tourisme local. En tant que propriétaire LMNP/LMP louant en courte durée, vous devez connaître précisément comment fonctionne la taxe de séjour, quels sont les tarifs en vigueur en 2025, comment la déclarer et la reverser, ainsi que les exonérations possibles. Nous faisons le point complet – et à jour des dernières réformes – pour vous aider à rester en conformité.
Qu’est-ce que la taxe de séjour ?
La taxe de séjour est un impôt local que les vacanciers paient lors de chaque nuitée passée dans un hébergement touristique (hôtel, camping, meublé de tourisme, chambre d’hôtes, etc.). Instaurée au choix par les communes ou intercommunalités à vocation touristique, elle sert à financer les équipements et actions destinés à améliorer l’accueil et le développement du tourisme local. Autrefois limitée aux hôtels et hébergements professionnels, elle s’applique désormais aussi aux locations de vacances entre particuliers (gîtes, Airbnb, locations saisonnières meublées…).
En pratique, chaque voyageur majeur doit s’acquitter de la taxe de séjour pour chaque nuit passée dans un logement touristique sur le territoire d’une commune qui l’a instituée. Le montant est généralement ajouté au prix de la réservation, et l’hébergeur perçoit la taxe pour le reverser ensuite à la commune. Il ne s’agit donc pas d’un revenu pour le propriétaire, mais d’une somme collectée pour le compte de la collectivité locale.
Hébergements concernés et qui paie la taxe de séjour
Tous les types d’hébergements touristiques sont potentiellement assujettis à la taxe de séjour, dès lors que la commune l’a mise en place. Parmi les établissements concernés on retrouve notamment :
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Hôtels (y compris palaces) et résidences de tourisme
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Meublés de tourisme ou locations de vacances entre particuliers (y compris chambres chez l’habitant)
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Villages de vacances, auberges de jeunesse
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Campings, terrains de caravanage et aires de camping-car
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Chambres d’hôtes, gîtes et autres hébergements de plein air
C’est donc le cas de toutes les locations meublées de courte durée, qu’elles soient louées par des professionnels ou des particuliers. Les locataires (voyageurs) en sont redevables, mais c’est le propriétaire (ou le gestionnaire) qui doit faire payer cette taxe à ses clients puis la reverser à la commune. Les mineurs de moins de 18 ans sont exonérés de cette taxe (voir section Exonérations).
A noter : Si une commune n’a pas institué de taxe de séjour, ni l’hébergeur ni le vacancier n’ont de formalité à accomplir – certaines petites communes ne l’appliquent pas, mais la plupart des zones touristiques le font
Tarifs de la taxe de séjour : combien payent vos voyageurs ?
Les tarifs de la taxe de séjour sont fixés par délibération de chaque commune ou EPCI, dans le cadre d’un barème national actualisé chaque année. Le montant est établi par personne et par nuitée, en fonction de la catégorie d’hébergement (nombre d’étoiles, type) : un tarif minimum et un tarif maximum sont définis par la loi pour chaque catégorie, laissant la commune décider du montant exact dans cette fourchette.
En 2025, la grille des tarifs par nuit et par personne se présente ainsi :
Catégorie d’hébergement (classement) | Tarif minimum | Tarif maximum (2025) |
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Meublé de tourisme 1 étoile | 0,20 € | 0,80 € |
Meublé de tourisme 2 étoiles | 0,30 € | 1,00 € |
Meublé de tourisme 3 étoiles | 0,50 € | 1,70 € |
Meublé de tourisme 4 étoiles | 0,70 € | 2,60 € |
Meublé de tourisme 5 étoiles | 0,70 € | 3,50 € |
Palace (luxe) | 0,70 € | 4,80 € |
Chambre d’hôtes | 0,20 € | 0,80 € |
Terrain de camping 3*,4*,5* | 0,20 € | 0,60 € |
Non classé ou en attente de classement | 1 % du prix | 5 % du prix |
👉 Meublé non classé : si votre logement n’a pas de classement officiel (étoiles), la taxe est proportionnelle au prix HT de la nuit par personne, entre 1 % et 5 % du coût. Le pourcentage exact est fixé par la commune. Un plafond s’applique toutefois : le montant calculé par personne ne peut dépasser la taxe de séjour maximale la plus élevée votée localement. En clair, un hébergement non classé ne peut pas être taxé au-delà du tarif prévu pour un palace dans la commune, même si 5 % du prix de la nuitée dépasserait ce plafond.
🛠️ Exemple de calcul :
Pour 2 adultes séjournant 2 nuits dans un meublé de tourisme 2 étoiles, avec un tarif communal au maximum de 1,00 € par nuit et par personne, le total à collecter sera: 2 personnes × 2 nuits × 1,00 € = 4,00 € de taxe de séjour. Ce montant sera à ajouter au prix de la location et ensuite reversé intégralement à la commune.
Taxes additionnelles éventuelles
Selon les territoires, il peut s’ajouter des taxes additionnelles aux montants communaux :
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La plupart des départements peuvent instituer une taxe additionnelle de 10 % du montant communal. Concrètement, cela majore la taxe de séjour payée par les voyageurs de 10 % (la part collectée étant ensuite reversée au département).
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En Île-de-France, une taxe spéciale dite « Grand Paris » de 15 % s’applique automatiquement en supplément depuis 2019.
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Depuis 2023, certains départements touristiques (par ex. Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var) appliquent une taxe additionnelle portée à 34 % au profit de fonds spécifiques.
Ces pourcentages additionnels sont collectés en même temps que la taxe communale et reversés ensuite aux échelons concernés (département, région). Ils n’impliquent aucune démarche supplémentaire de la part du propriétaire, si ce n’est de connaître le taux global applicable dans sa commune. Le site officiel taxesejour.impots.gouv.fr permet de rechercher par commune les tarifs votés (incluant automatiquement les éventuelles taxes additionnelles).
Taxe de séjour “au réel” vs “forfaitaire”
Deux modes de perception de la taxe de séjour existent, selon le choix de la collectivité :
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Taxe de séjour au réel : C’est le mode le plus courant. La taxe est calculée d’après les nuitées réellement effectuées par les vacanciers. Le propriétaire collecte la somme exacte due à chaque réservation (selon le nombre de personnes et de nuits) et la reverse ensuite. Ce régime est adapté aux locations de type Airbnb, gîtes, hôtels, etc., où le nombre de clients varie.
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Taxe de séjour forfaitaire : La commune peut décider de percevoir un montant forfaitaire fixe, établi à l’avance en fonction de la capacité d’accueil de l’hébergement (nombre de lits) et de la période d’ouverture. L’hébergeur paye alors une somme calculée sur la base d’une fréquentation théorique (souvent en début de saison), indépendamment de l’occupation réelle. Cette formule concerne plutôt certains campings ou structures à fréquentation saisonnière stable. Le taux d’abattement appliqué sur la capacité peut varier entre 10 % et 80 % selon la décision locale (visant à réduire la base taxable en considérant que l’hébergement n’est pas occupé à 100 % du temps).
Attention : Vérifiez bien la décision de votre commune : si une taxe forfaitaire est en place, elle implique de payer la taxe même en l’absence de touristes, ce qui peut être moins avantageux sauf à avoir un très bon taux de remplissage.
Déclaration et reversement de la taxe de séjour
Comment déclarer et payer la taxe de séjour collectée ?
Lors de la déclaration, vous devrez généralement indiquer le nombre total de personnes accueillies et de nuitées sur la période, par catégorie de logement, et calculer le total de taxe correspondant. Il est conseillé de tenir un registre de vos locations (ou d’exporter l’historique des réservations sur les plateformes) afin d’avoir toutes les informations sous la main pour remplir la déclaration. Après déclaration, le paiement de la taxe de séjour se fait soit en ligne via le portail dédié de la commune, soit par d’autres moyens (virement, chèque à l’ordre du Trésor Public, etc., selon les instructions locales).
Cas des plateformes (Airbnb, Booking et autres)
Si vous passez par des plateformes de réservation en ligne, sachez que depuis 2019-2020 ces intermédiaires participent au recouvrement de la taxe de séjour. En France, les grandes plateformes comme Airbnb collectent automatiquement la taxe de séjour auprès des voyageurs lors de la réservation, puis la reversent annuellement aux communes concernées. Airbnb applique le calcul en fonction du type et du classement du logement (il vous faut donc renseigner dans votre compte Airbnb si votre logement est classé ou non, sans quoi la plateforme appliquera d’office le taux “non classé”). Cette collecte automatisée ne réduit en rien vos revenus affichés : le montant de la taxe est prélevé en sus du loyer, et n’impacte pas le paiement que vous recevez (il est hors taxe de séjour). En pratique, si Airbnb gère tout, vous n’avez aucune déclaration spécifique à faire pour ces réservations – et il n’est pas possible de désactiver cette collecte.
Du côté de Booking.com, la collecte de la taxe de séjour n’est pas activée par défaut. La plateforme permet aux hôtes d’activer l’option afin de faire payer la taxe aux voyageurs en ligne. Si vous utilisez Booking, vérifiez donc dans l’extranet que la taxe de séjour est configurée correctement (rubrique “TVA, taxes et frais”). En l’absence de configuration, il faudra récupérer la taxe en main propre auprès du client à l’arrivée, ce qui peut être source d’oubli ou de confusion. D’autres plateformes (Abritel/HomeAway, TripAdvisor, etc.) ont des politiques variables : informez-vous pour chacune, et au besoin percevez la taxe de séjour vous-même lors de l’arrivée du voyageur.
Attention : Même si une plateforme collecte à votre place, vous restez responsable vis-à-vis de la commune.
Qui est exonéré de taxe de séjour ?
La loi prévoit des exonérations de taxe de séjour (uniquement dans le régime au réel) pour certaines catégories de personnes :
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Les mineurs de moins de 18 ans (les enfants et adolescents hébergés ne paient jamais de taxe de séjour)
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Les personnes bénéficiant d’un hébergement d’urgence ou d’un relogement temporaire (par exemple relogement après sinistre)
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Les travailleurs saisonniers employés dans la commune, titulaires d’un contrat de travail saisonnier local
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Les personnes occupant un local dont le loyer (ou prix de nuitée) est inférieur au montant fixé par la commune pour exonération. (En pratique, certaines communes exemptent la taxe si le prix de la nuitée par personne est très bas, par exemple pour des campings à tarif symbolique.)
À ces exonérations légales s’ajoutent deux cas particuliers : les propriétaires séjournant dans leur propre résidence secondaire (qu’ils louent par ailleurs) n’ont pas à payer la taxe de séjour pour eux-mêmes, et un habitant domicilié dans la commune n’est pas assujetti à la taxe s’il loue un logement dans sa ville de résidence.
Risques en cas de non-paiement ou d’oubli
Ne négligez pas vos obligations de reversement : si vous ne reversez pas la taxe de séjour alors que vous l’avez collectée (ou auriez dû la collecter), vous vous exposez à des pénalités. Tout retard de paiement entraîne des intérêts moratoires de 0,20 % par mois de retard (soit environ 2,4 % l’an). Cela peut sembler faible, mais en l’absence de régularisation, le maire ou le président de l’EPCI peut engager une procédure de taxation d’office, après mise en demeure, pour recouvrer les sommes non versées.
Pour conclure, la taxe de séjour est un passage obligé pour tout loueur en location meublée touristique. Heureusement, une fois les règles comprises, son application est relativement simple : il s’agit de collecter auprès de chaque voyageur le montant fixé par la commune (quelques euros par nuit au maximum) et de le reverser dans les délais impartis. En respectant ces obligations, vous contribuez au financement du tourisme local et sécurisez votre activité de LMNP/LMP vis-à-vis de la réglementation.
FAQ sur la taxe de séjour en location meublée
1. Qui doit payer la taxe de séjour et qui la collecte ?
Ce sont les voyageurs (locataires) qui s’acquittent de la taxe de séjour, calculée par personne et par nuit. Le propriétaire de la location la collecte auprès des vacanciers, puis la reverse intégralement à la commune.
2. Quel est le montant de la taxe de séjour en 2025 ?
Les tarifs varient selon la commune et le type de logement. Chaque commune fixe un montant par personne et par nuit, dans les limites d’un barème national (mis à jour chaque année). Par exemple, en 2025 un meublé classé 3 étoiles peut être taxé jusqu’à 1,70 € par nuit/par adulte, un 4 étoiles jusqu’à 2,60 €, et un logement non classé entre 1 % et 5 % du prix de la nuit par personne.
3. Comment déclarer et payer la taxe de séjour collectée ?
Vous devez faire une déclaration périodique (souvent trimestrielle ou annuelle) auprès de la commune ou de l’EPCI, en indiquant le nombre de nuitées, de personnes et le total collecté. Ensuite, vous reversez le montant dû au Trésor Public (en ligne ou par paiement classique, selon la procédure locale). Si vous utilisez Airbnb ou une plateforme qui collecte pour vous, celle-ci reverse généralement à votre place – mais vous devez tout de même vous assurer que tout a été réglé. En cas de doute, contactez votre mairie pour vérifier vos obligations déclaratives.
4. Quelles sont les exonérations de taxe de séjour ?
Les personnes mineures (moins de 18 ans) sont exonérées de la taxe de séjour, de même que les travailleurs saisonniers logeant dans la commune pour leur emploi, les personnes en hébergement d’urgence ou relogement temporaire, et les séjours à très faible loyer (montant en dessous d’un seuil fixé par la commune). Par ailleurs, un propriétaire occupant sa propre résidence n’a pas à payer la taxe pour lui-même. En pratique, la taxe ne concerne que les touristes majeurs payant une location meublée de courte durée.
5. Que risque un loueur en cas d’oubli ou de non-paiement de la taxe ?
Si vous ne reversez pas la taxe de séjour due, la commune peut vous appliquer des intérêts de retard (0,20 % par mois). En l’absence de régularisation, elle peut procéder à une taxation d’office – c’est-à-dire calculer et vous réclamer directement la somme estimée. Des amendes importantes peuvent également frapper les plateformes ou les gros opérateurs en défaut. Pour un loueur particulier, le risque principal est de devoir payer rétroactivement la taxe non versée, avec des pénalités, voire de faire face à des sanctions civiles si la loi locale (par exemple, dépassement du nombre de jours autorisés) a été enfreinte.
Prenez un rendez-vous de conseils avec un expert en fiscalité !
Kévin
Expert en fiscalité immobilière
Clément
Expert en défiscalisation