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Sous-louer son appartement meublé peut sembler une excellente idée pour rentabiliser un logement inoccupé temporairement. Que ce soit pendant des vacances prolongées ou une mission à l’étranger, la sous-location meublée offre un complément de revenu non négligeable. Mais attention : en France, cette pratique est strictement encadrée. Il est primordial de connaître les règles légales, les obligations fiscales et les risques encourus, surtout en 2025 où les contrôles se renforcent.
Sous-location meublée : que dit la loi ?
La législation française (loi du 6 juillet 1989, art. 8) est très claire : un locataire n’a pas le droit de sous-louer son logement sans l’autorisation écrite du propriétaire, qui doit également approuver le montant du loyer de sous-location. Autrement dit, vous ne pouvez pas fixer un loyer supérieur à celui que vous payez vous-même pour le logement. Si le bailleur donne son accord, le locataire principal devra fournir au sous-locataire une copie de cette autorisation écrite ainsi qu’une copie de son bail en cours.
En pratique, cela signifie que toute sous-location doit être transparente et acceptée par le propriétaire. Sans autorisation expresse, la sous-location est considérée comme illégale, que le logement soit loué vide ou meublé, et cela constitue un motif de résiliation immédiate du bail principal. Le locataire s’expose alors à une procédure d’expulsion. De plus, même si le bailleur a autorisé la sous-location, il faut savoir que le sous-locataire n’a aucun droit direct vis-à-vis du propriétaire : en cas de résiliation du bail principal, le sous-locataire devra quitter les lieux sans recours, et la loi de 1989 (qui protège les locataires principaux) ne s’applique pas au contrat de sous-location.
A noter : La plupart des baux d’habitation (résidence principale) sont soumis à la loi de 1989 et interdisent la sous-location sans accord. Toutefois, si vous louez un logement en tant que résidence secondaire (bail soumis seulement au Code civil), la loi de 1989 ne s’applique pas. Dans ce cas, la sous-location pourrait être possible sans autorisation formelle, sauf si votre contrat stipule le contraire. Il est donc indispensable de bien relire votre bail initial pour vérifier les clauses spécifiques. Dans tous les cas, informer le propriétaire de votre projet reste une sage précaution.
Comment sous-louer légalement un logement meublé ?
Si vous souhaitez sous-louer votre appartement meublé en respectant les règles, suivez ces étapes clés :
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Obtenir l’accord écrit du propriétaire : Faites votre demande par écrit (lettre recommandée ou email) en précisant les dates de sous-location envisagées et le profil du sous-locataire. Sans cet accord explicite, n’allez pas plus loin.
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Respecter le loyer maximum autorisé : Le loyer de la sous-location ne peut excéder celui que vous payez au propriétaire. En pratique, il est conseillé de fixer un montant égal ou inférieur à votre propre loyer. Cela évite tout enrichissement injustifié et reste conforme à la loi.
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Rédiger un contrat de sous-location écrit : Préparez un contrat de sous-location détaillé, signé par vous et le sous-locataire. Ce contrat doit mentionner la durée de la sous-location, le montant du loyer et des charges, le dépôt de garantie éventuel, ainsi que les obligations de chacune des parties. Précisez que la sous-location se fait avec l’autorisation du bailleur. Joignez en annexe la copie du bail principal et l’autorisation écrite du propriétaire, que vous devez remettre au sous-locataire pour une transparence totale.
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Prévenir l’assurance habitation : Informez votre assureur de la présence d’un sous-locataire dans le logement, car une sous-location non déclarée peut ne pas être couverte en cas de sinistre. Le sous-locataire doit, de son côté, souscrire une assurance habitation à son nom (ou être ajouté à la vôtre) pour la durée de la sous-location. Cela garantit que tous les occupants sont bien couverts en cas de dégâts.
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Exiger un dépôt de garantie raisonnable : Même si la loi n’impose rien de spécifique à ce sujet, il est prudent de demander au sous-locataire une caution (par exemple un mois de loyer) avant l’entrée dans les lieux. Ce dépôt de garantie vous couvrira en partie en cas de dégradations causées pendant la sous-location. Veillez à l’indiquer dans le contrat et à en préciser les modalités de restitution en fin de sous-location.
En suivant ces étapes, vous mettez toutes les chances de votre côté pour que la sous-location se déroule sereinement. N’oubliez pas qu’en tant que locataire principal, vous restez responsable vis-à-vis du propriétaire : vous devrez continuer à payer votre loyer à temps, que le sous-locataire vous règle ou non. Il vous incombe également de faire respecter le règlement de l’immeuble (bruit, usage des parties communes…) par votre sous-locataire.
Sous-location illégale : quels sont les risques ?
La tentation de sous-louer “sous le manteau” sans prévenir le propriétaire peut être grande, surtout avec la facilité offerte par les plateformes type Airbnb. Cependant, les risques encourus en cas de sous-location non autorisée sont considérables :
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Résiliation du bail et expulsion : Dès qu’un propriétaire découvre une sous-location sans son accord, il est en droit d’entamer une procédure pour faire résilier votre bail. Les juges considèrent en effet l’absence d’accord du bailleur comme un motif légitime de résiliation, même sans autre manquement. Vous pourriez alors perdre votre logement et être expulsé rapidement.
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Remboursement des sous-loyers perçus : La jurisprudence récente est sévère à l’égard des locataires indélicats. Les tribunaux estiment que tous les loyers perçus indûment grâce à la sous-location appartiennent au propriétaire et doivent lui être reversés intégralement. Autrement dit, si vous avez gagné de l’argent en sous-louant dans le dos du bailleur, non seulement vous pourriez tout perdre, mais en plus vous devrez rembourser chaque euro de loyer perçu au propriétaire (sans même pouvoir déduire le loyer que vous, locataire principal, avez payé de votre côté). Cette mesure vise à dissuader tout enrichissement illégal aux dépens du bailleur.
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Dommages et intérêts et sanctions financières : Au-delà du remboursement des loyers, le propriétaire peut réclamer des dommages et intérêts pour le préjudice subi. Des cas récents montrent que des locataires ont été condamnés à payer des milliers d’euros en réparation. Par exemple, à Paris, un propriétaire a obtenu la résiliation du bail et 5 000 € de dommages-intérêts après avoir prouvé la sous-location abusive de son meublé sur une plateforme. Par ailleurs, la loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 50 000 € dans certaines grandes villes (Paris notamment) pour la mise en location illégale de logements sur des plateformes touristiques. Ces amendes visent surtout les locations de courte durée non déclarées, et le propriétaire lui-même peut être inquiété par les autorités municipales si son logement est loué en fraude des règles urbaines.
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Assurance et dégradations non couvertes : En cas de sinistre (incendie, dégât des eaux) ou de dégradation causée par un sous-locataire non déclaré, votre assureur peut refuser d’indemniser. Vous vous retrouveriez alors personnellement responsable de tous les frais de remise en état. De plus, le propriétaire pourrait retenir sur votre dépôt de garantie (caution) les coûts de réparations des dommages causés par le sous-locataire.
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Troubles de voisinage et image dégradée : Des occupants supplémentaires ou de passage peuvent créer des nuisances (bruit, va-et-vient constants) qui gênent le voisinage. Si le propriétaire ou le syndic reçoit des plaintes, cela accélérera la découverte de la sous-location illégale et entachera votre relation avec le bailleur. Dans les immeubles, les sous-locations sauvages sont de plus en plus repérées grâce aux signalements des voisins ou aux surveillances sur internet.
En somme, jouer la carte de la clandestinité pour quelques revenus en plus est un pari très risqué. Les conséquences peuvent aller bien au-delà de la simple annulation de la sous-location : perte du logement, ruine financière, poursuites judiciaires… Mieux vaut donc s’abstenir de toute sous-location sans accord. Si votre propriétaire refuse, respectez sa décision ou envisagez d’autres solutions (échange de logement, résiliation anticipée du bail si besoin, etc.). Et si vous obtenez son feu vert, respectez scrupuleusement le cadre fixé pour éviter tout dérapage.
Foire aux Questions
1. Peut‑on sous‑louer un appartement meublé sans l’accord du propriétaire ?
Non. Un accord écrit du bailleur est obligatoire ; sans lui, la sous‑location est illicite et peut entraîner résiliation du bail + remboursement des loyers perçus.
2. Le loyer en sous‑location peut‑il être supérieur au loyer initial ?
Non. Le montant facturé au sous‑locataire doit être ≤ au loyer payé par le locataire principal.
3. Que risque un locataire en cas de sous‑location non autorisée ?
Résiliation du bail, expulsion possible, restitution des loyers perçus + dommages‑intérêts ou amendes éventuelles.
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Kévin
Expert en fiscalité immobilière
Clément
Expert en défiscalisation