Quelles sont les conséquences d'une hausse des taux d'intérêt pour les LMNP ?

Taux en hausse = crédits plus chers, rentabilité en baisse… Découvrez l’impact des taux d’intérêt élevés sur un investissement locatif meublé (LMNP) en 2025 et nos conseils pour s’adapter.

Marie Nouhaud

07 décembre 2024

10 Minutes de lecture

LMNP hausse intérets emprunts

Depuis 2022, les taux d’intérêt immobiliers ont fortement augmenté sous l’effet de l’inflation et de la politique monétaire, passant d’environ 1 % à plus de 4 % avant de se stabiliser autour de 3 % en 2024-2025. Cette flambée des taux bouleverse l’investissement en location meublée non professionnelle (LMNP). Crédits plus onéreux, pouvoir d’achat immobilier réduit et rentabilité locative en berne : la hausse des taux entraîne de nombreux défis pour les propriétaires et futurs investisseurs en meublé. Quelles sont concrètement les conséquences de taux d’intérêt élevés sur un investissement LMNP ? Et comment adapter sa stratégie en 2025 pour conserver une bonne rentabilité tout en restant en conformité fiscale ? Tour d’horizon des impacts économiques et fiscaux, avec des chiffres actualisés et des conseils pratiques pour tirer son épingle du jeu dans ce nouveau contexte.

 
 

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Impact économique de la hausse des taux pour les LMNP

Coût des emprunts immobiliers en forte hausse

Lorsque les taux d’intérêt grimpent, les crédits immobiliers deviennent plus coûteux. Un emprunt contracté aujourd’hui génère des mensualités nettement supérieures à celles d’il y a quelques années pour un même capital emprunté. Par exemple, la mensualité d’un prêt de 200 000 € sur 20 ans s’établissait autour de 920 € à 1 % d’intérêt, contre plus de 1 210 € à 4 %. Concrètement, à revenu égal, il faut payer plus cher pour emprunter la même somme, ou se contenter d’un capital emprunté inférieur. Les banques ont d’ailleurs durci leurs conditions : avec des taux plus élevés, elles prêtent moins pour un même profil, limitant la capacité d’emprunt des investisseurs LMNP. Résultat, beaucoup voient leur budget d’acquisition baisser de 10 à 20 %, ce qui réduit d’autant leur pouvoir d’achat immobilier. Cette situation a entraîné un net recul du volume de crédits octroyés : –45 % entre début et fin 2022, et encore –30 % en 2023. Le financement étant plus cher, certains projets d’achat en meublé sont reportés ou annulés faute de pouvoir boucler le plan de financement.

Baisse de la rentabilité brute et du cash-flow

Des taux élevés érodent directement la rentabilité locative des investissements LMNP. D’une part, les intérêts d’emprunt plus lourds augmentent les charges financières mensuelles, ce qui diminue le cash-flow net de l’opération. D’autre part, la rentabilité brute (loyers annuels ÷ prix du bien) a tendance à baisser lorsque le coût d’acquisition augmente sans contrepartie équivalente sur les loyers. Or c’est précisément ce qu’il s’est passé : les prix de l’immobilier ont grimpé ces dernières années tandis que les loyers n’ont pas suivi au même rythme, d’où une compression des rendements. Selon une analyse Dougs, la hausse du coût d’achat combinée à des loyers souvent stagnants entraîne une chute de rentabilité, aggravée par l’envolée du coût des travaux et des charges d’entretien qui pèsent aussi sur le rendement net. En clair, un propriétaire LMNP voit sa marge bénéficiaire se réduire : il encaisse des loyers à peu près stables mais fait face à des remboursements de prêt alourdis et à des charges en hausse (entretien, charges de copropriété, énergie, etc.), ce qui rogne son profit annuel.

En 2023-2024, on estime que la rentabilité brute moyenne des logements meublés en France tourne autour de 5 % à 6 %. Cela reste supérieur aux taux d’intérêt moyens (3 à 4 %), mais l’écart s’est resserré. Par exemple, avec un rendement locatif brut de 5 % et un taux d’emprunt à 4 %, le bénéfice net après intérêts devient très faible, surtout une fois les autres charges déduites. Le risque de cash-flow négatif augmente pour les investisseurs ayant peu d’apport, car la totalité du loyer peut passer dans les mensualités de crédit. Il est donc plus difficile qu’avant de dégager un excédent mensuel positif en LMNP, notamment la première année où des frais supplémentaires (mobilier, frais d’agence, etc.) s’ajoutent. Certains propriétaires tentent de compenser en optimisant l’indexation des loyers : l’indice IRL ayant progressé d’environ +3 % sur un an fin 2023, la revalorisation des loyers aide un peu à absorber le choc. Mais les augmentations demeurent encadrées (plafond de +3,5 % en 2023 via le « bouclier loyers ») et ne suffisent pas toujours à neutraliser l’effet des taux sur la rentabilité nette.

Moins d’investisseurs et prix immobiliers sous pression

Le renchérissement du crédit freine l’investissement immobilier locatif en général. De nombreux particuliers renoncent ou attendent des jours meilleurs, entraînant une baisse de la demande d’achat pour les biens LMNP. Ce recul des acquéreurs, conjugué à des conditions bancaires strictes, exerce une pression à la baisse sur les prix immobiliers. Après des années de hausse, le marché a amorcé une correction : les prix de vente ont diminué en moyenne de –4,1 % en 2023 et encore –0,8 % début 2024. Dans certaines grandes villes, la baisse depuis les pics récents atteint –10 % ou plus (Paris a ainsi perdu 11 % depuis 2020). La hausse des taux d’intérêt est l’un des facteurs clés de cette accalmie des prix : avec des crédits plus chers, les acheteurs ne peuvent plus payer aussi cher qu’avant, ce qui force les vendeurs à ajuster leurs prétentions.

Pour les propriétaires LMNP, cela a deux conséquences opposées : d’un côté, la valorisation de leur bien stagne ou diminue, ce qui réduit la plus-value potentielle en cas de revente. Un investisseur qui pensait revendre son appartement meublé avec profit dans 5 ou 10 ans doit envisager une progression plus modeste des prix, voire une baisse si les taux restent durablement hauts. D’un autre côté, la correction du marché crée aussi des opportunités d’achat pour les investisseurs qui ont les moyens d’agir : des biens deviennent moins chers à l’achat en 2024-2025, ce qui peut améliorer le rendement futur pour qui négocie bien. Par ailleurs, le ralentissement des ventes peut pousser certains vendeurs de biens occupés en LMNP à proposer des décotes intéressantes, faute d’acheteurs en nombre. Ainsi, malgré un contexte globalement défavorable, les taux élevés permettent aux investisseurs disposant d’un solide apport ou d’une trésorerie de négocier de meilleurs prix d’achat, compensant partiellement le surcoût du crédit.

Difficultés de financement et accès au crédit restreint

En période de taux hauts, l’accès au crédit devient plus difficile, en particulier pour les profils les plus justes. Les banques françaises respectent strictement un taux d’endettement maximal d’environ 35 % des revenus pour accorder un prêt immobilier. Or avec la remontée des taux, la même mensualité représente un emprunt plus petit qu’auparavant. Par exemple, une mensualité de 1 000 € par mois permettait d’emprunter ~200 000 € sur 20 ans à 1 %, mais seulement ~155 000 € à 4 % (tout en restant sous 35 % d’endettement). De nombreux candidats à l’investissement meublé se retrouvent ainsi refusés par les banques ou contraints de diminuer la taille de leur projet. Les taux d’usure (taux maximum légaux incluant assurance) ont par moments bloqué certains emprunteurs en 2022, même si ce problème s’est atténué en 2023 grâce à l’ajustement mensuel du taux d’usure.

Les établissements bancaires sont aussi plus frileux en période d’incertitude économique : ils privilégient les « bons dossiers » (revenus stables, apport important, faible endettement hors projet) et écartent les profils jugés à risque. Pour un investisseur LMNP, cela peut signifier qu’il faut fournir un apport personnel plus élevé (souvent au moins 10 % à 20 % du prix, frais notariés exclus) et montrer patte blanche pour décrocher son prêt. Les financements à 110 % (sans apport) sont quasiment inexistants lorsque les taux sont hauts. Cette sélection accrue des dossiers favorise les investisseurs déjà aisés ou disposant d’épargne, et complique l’accès au LMNP pour les ménages modestes. Néanmoins, la tendance récente à la stabilisation des taux autour de 3 %-3,5 % fin 2024 a redonné un peu d’air : en moyenne, cette détente a fait diminuer les mensualités d’environ 60 € par mois sur un prêt de 200 k€, ce qui améliore légèrement la capacité d’emprunt par rapport au pic de 2023. Mais on reste à des niveaux de taux deux à trois fois supérieurs à ceux de 2021, avec des conditions de crédit toujours strictes en 2025.

Conséquences fiscales pour les LMNP en période de taux élevés

Intérêts d’emprunt : des charges déductibles qui réduisent l’imposition

Du point de vue fiscal, la hausse des taux d’intérêt comporte une compensation partielle pour les investisseurs LMNP imposés au régime réel : des intérêts d’emprunt plus élevés signifient plus de charges financières à déduire, ce qui fait baisser le bénéfice imposable. En régime réel LMNP, 100 % des intérêts du prêt immobilier sont déductibles des recettes locatives, au même titre que les autres charges (assurances, frais de gestion, taxes, etc.). Ainsi, un taux qui double réduit d’autant le résultat fiscal. Par exemple, un propriétaire qui payait 5 000 € d’intérêts par an et passe à 10 000 € d’intérêts verra son résultat annuel diminuer de 5 000 € supplémentaires – ce qui peut le faire tomber en déficit foncier BIC (c’est-à-dire un déficit de son activité LMNP). Ce déficit est reportable sur les bénéfices locatifs des années suivantes (pendant 10 ans) et viendra annuler de futurs impôts sur les loyers. Autrement dit, l’État prend en charge une part du surcoût via une baisse de l’impôt, ce qui adoucit un peu l’impact financier. Un investisseur bien conseillé pourra donc adapter sa fiscalité pour ne presque pas payer d’impôt sur ses loyers si ses intérêts d’emprunt et amortissements sont élevés – c’est souvent le cas les premières années d’un LMNP, où l’on constate un résultat nul ou négatif grâce à ces mécanismes.

Attention toutefois : cet avantage joue uniquement pour ceux qui ont opté pour le régime réel. Les LMNP sous régime micro-BIC ne peuvent pas déduire individuellement les intérêts d’emprunt, car ils bénéficient à la place d’un abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers. Ce forfait de 50 % est censé couvrir l’ensemble des charges, intérêts compris. Lorsque les taux étaient très bas, beaucoup d’investisseurs trouvaient cet abattement suffisant et appréciaient la simplicité du micro-BIC. Mais avec la montée des taux, les charges réelles augmentent et dépassent parfois l’abattement : dans ce cas, rester au micro-BIC signifie être imposé sur une base plus élevée que son bénéfice réel. Le régime réel devient alors plus avantageux pour de nombreux LMNP, car il reflète mieux la baisse de rentabilité due aux taux. Par exemple, un propriétaire percevant 10 000 € de loyers aurait un abattement de 50 % (imposition sur 5 000 €) en micro-BIC. S’il paye 6 000 € d’intérêts et charges diverses, son bénéfice réel est de 4 000 €… mais il serait imposé sur 5 000 € en micro-BIC, alors qu’au réel il ne serait imposé que sur 4 000 € (voire zéro s’il pratique en plus l’amortissement). En période de taux élevés, le seuil à partir duquel le régime réel devient intéressant est plus vite atteint, surtout pour les biens fortement financés à crédit.

Choix du régime fiscal : micro-BIC ou réel en 2025 ?

Face à l’alourdissement des frais financiers, il est crucial de réévaluer son régime d’imposition LMNP. Le régime micro-BIC reste simple et offre 50 % d’abattement (ou 71 % pour les meublés de tourisme classés). Toutefois, depuis la loi de finances 2024, les conditions du micro-BIC se sont durcies pour certains meublés : le plafond de recettes annuelles a été abaissé de 77 700 € à 15 000 € pour les locations meublées de courte durée non classées (locations de type Airbnb). De plus, l’abattement forfaitaire applicable aux meublés de tourisme non classés a été réduit de 50 % à 30 %. Ces mesures anti-Airbnb rendent le micro-BIC beaucoup moins attractif dans ce segment, et incitent la plupart des bailleurs en location saisonnière à passer au régime réel dès 2024 pour déduire efficacement leurs charges (dont les intérêts d’emprunt). Pour les locations meublées classiques (à l’année), le régime micro-BIC standard (50 % jusqu’à 77 700 € de recettes) reste en vigueur ; néanmoins, là aussi, le régime réel gagne du terrain avec la hausse des taux. En 2025, opter pour le régime réel est souvent recommandé si vos charges (intérêts, travaux, charges de copropriété, amortissements…) dépassent 50 % des loyers. Certes, le régime réel demande une comptabilité rigoureuse et éventuellement l’aide d’un expert-comptable, mais il permet d’optimiser au maximum la fiscalité en ne payant de l’impôt que sur un bénéfice réellement dégagé, voire sur rien du tout si le résultat est nul ou négatif.

Notons que le statut LMNP lui-même n’est pas remis en cause par la fiscalité 2025, mais il évolue. En particulier, le seuil de 23 000 € de revenus locatifs annuels (et moins de 50 % des revenus du foyer) reste déterminant : au-delà, on bascule en statut professionnel (LMP). Un taux d’intérêt élevé n’affecte pas directement ce seuil, mais en limitant les projets et les loyers encaissés (moins d’investissement possible), il est vrai que beaucoup de bailleurs resteront sous les 23 000 € et conserveront le LMNP. À l’inverse, un bailleur qui deviendrait LMP (Loueur Meublé Professionnel) bénéficierait d’un avantage supplémentaire en période de taux hauts : les déficits issus de l’activité meublée professionnelle peuvent s’imputer sur le revenu global, ce qui permettrait d’effacer aussi d’autres revenus imposables. Cependant, ce scénario concerne peu de monde en pratique, car le LMP impose de respecter des conditions strictes et présente d’autres contraintes (inscription RCS, cotisations sociales potentielles, etc.). Pour la majorité des investisseurs, le véritable levier fiscal consiste surtout à basculer en régime réel LMNP pour tirer parti au mieux de la déduction des intérêts et de l’amortissement comptable du bien (une spécificité du LMNP qui permet de déduire chaque année une partie du prix du bien, sans sortie de trésorerie, réduisant encore le bénéfice imposable).

Comment s’adapter : conseils pour investir en LMNP malgré des taux élevés

Soigner son financement : apport, taux fixe et courtage

Dans un contexte de taux élevés, la préparation de votre financement est plus que jamais déterminante. Première recommandation : maximisez votre apport personnel si possible. Plus vous mettez d’épargne dans l’opération, moins vous empruntez, et moins les intérêts élevés vous pénaliseront. Un apport conséquent (20 % ou plus) améliore aussi votre dossier emprunteur et peut vous permettre de négocier un taux un peu meilleur ou d’emprunter sur une durée plus courte. Deuxième conseil : optez de préférence pour un taux fixe sur toute la durée du prêt. En France, la plupart des crédits sont à taux fixe, ce qui vous protège contre d’éventuelles nouvelles hausses. Certes, le taux fixe actuel peut sembler élevé, mais il garantit la stabilité de vos mensualités. Vous pourrez éventuellement renégocier ou faire racheter votre crédit plus tard si les taux redescendent (les pénalités de remboursement anticipé sont plafonnées à 3 % du capital restant, ce qui peut valoir le coup en cas de forte baisse future des taux). Troisième levier : n’hésitez pas à faire appel à un courtier en crédit immobilier. Ce professionnel saura comparer les offres de prêt de multiples banques et négocier les meilleures conditions (taux, assurance emprunteur, frais de dossier) en votre nom. En 2025, alors que les taux moyens tournent autour de 3,5 % sur 20 ans, chaque dixième de point gagné et chaque euro économisé sur l’assurance compte pour améliorer la rentabilité de votre LMNP. Le courtier pourra aussi vous conseiller sur la durée optimale d’emprunt : s’il est tentant d’allonger la durée pour réduire la mensualité (et donc passer le critère des 35 % d’endettement), gardez à l’esprit qu’un emprunt plus long génère au final beaucoup plus d’intérêts. Trouvez le bon équilibre entre mensualité soutenable et coût total du crédit.

Enfin, pensez à optimiser l’assurance de prêt et les garanties. L’assurance emprunteur peut quasiment doubler le taux effectif si vous la prenez sans comparaison (les banques proposent souvent ~0,30 % annuel, alors que des assureurs concurrents peuvent descendre à 0,10-0,15 % selon votre profil). Depuis la loi Lemoine 2022, vous pouvez changer d’assurance de prêt à tout moment : profitez-en pour réduire ce coût. De même, si vous le pouvez, mettez en concurrence plusieurs banques y compris sur les frais de garantie (hypothèque ou caution) et de dossier. Dans un contexte tendu, chaque économie réalisée sur le financement améliore la rentabilité de votre LMNP plus sûrement qu’une hypothétique baisse du prix du bien. Un plan de financement solide et optimisé vous donnera les meilleures chances de succès malgré les taux hauts.

Cibler des investissements à forte rentabilité

Lorsque les taux montent, il est prudent d’ajuster son choix de biens et de stratégies pour maintenir une marge de rentabilité. Concrètement, cela signifie cibler des investissements LMNP offrant un rendement locatif plus élevé. À taux de crédit égal, un studio étudiant loué avec 6 % de rendement brut “encaissera” mieux la hausse des taux qu’un appartement familial ne rapportant que 3 % brut. En 2025, certaines catégories se démarquent : les petites surfaces en zones tendues (étudiantes, actifs en mobilité) ou les locations meublées de tourisme très court terme (si l’on maîtrise ce marché) peuvent générer 5-7 % de rentabilité brute, là où la moyenne nationale est autour de 5 %.

Attention : Le meublé de tourisme subit un cadre fiscal moins favorable désormais (abattement réduit, voir section précédente), mais il peut rester intéressant en régime réel si le rendement est élevé.

Alternativement, investir dans des villes moyennes dynamiques plutôt que dans les métropoles les plus chères permet souvent d’obtenir un meilleur couple loyer/prix d’achat. Par exemple, des villes comme Saint-Étienne, Le Mans, Limoges ou certaines communes en périphérie des grands pôles affichent des prix au m² modérés et une demande locative réelle, d’où des rendements bruts de 7-8 % possibles. Ces opérations plus rentables compensent le coût du crédit et laissent une marge de sécurité.

Une autre approche est de valoriser le bien pour augmenter les loyers. Si les taux vous contraignent à acheter un bien à rénover ou moins “prestigieux”, profitez-en pour créer de la valeur : des travaux d’amélioration énergétique ou d’aménagement astucieux permettent souvent de louer plus cher ou d’éviter la vacance locative. Par exemple, équiper un appartement pour colocation, ou ajouter des prestations (espace de travail, climatisation, décoration soignée) peut justifier un loyer supérieur de 10-20 %. De plus, en rénovant, on bénéficie d’avantages : meilleure classe énergétique (indispensable avec les nouvelles normes écologiques), et possibilité de déduire fiscalement les travaux en régime réel, ce qui réduit le résultat imposable. Bien entendu, ces investissements doivent être calibrés pour ne pas grever votre budget initial.

Enfin, restez vigilant sur l’emplacement et la demande locative. En temps de taux hauts, l’arbitrage géographique est crucial : un bien mal situé se louera difficilement et vous ne pourrez pas compenser des mensualités élevées par un loyer inexistant. Privilégiez les emplacements où la demande est structurellement forte (proximité transports, universités, bassins d’emploi, tourisme d’affaires…). Cela assure un taux d’occupation maximal et évite les vacances coûteuses. Rappelons que chaque mois sans loyer perçu entame directement la rentabilité annuelle. Mieux vaut donc un rendement un peu plus modeste sur le papier mais avec une location garantie 12 mois/12, qu’une promesse de gros rendement qui ne se réalise pas faute de locataire la moitié de l’année.

Optimiser la fiscalité et les charges pour préserver le rendement

Dans ce contexte tendu, l’optimisation fiscale et la maîtrise des coûts d’exploitation font la différence pour préserver la rentabilité nette de votre LMNP. Nous avons vu l’importance du choix de régime fiscal : si vous êtes encore en micro-BIC alors que vos charges explosent, envisagez fortement le régime réel pour 2025. Faites vos calculs ou consultez un expert-comptable pour déterminer le régime le plus favorable en tenant compte des intérêts, amortissements et nouvelles règles fiscales. Par ailleurs, assurez-vous de déduire toutes les charges légitimes en régime réel : intérêts d’emprunt, assurance PNO, garantie loyers impayés, frais de gestion, taxe foncière, charges de copropriété, frais de comptabilité… chaque euro déduit réduit votre base imposable et donc votre impôt. Beaucoup d’investisseurs oublient par exemple de déduire leurs frais de déplacement pour gérer le bien, ou certains petits équipements de mobilier : or, en LMNP réel, il faut tout comptabiliser pour maximiser l’économie d’impôt.

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Sur le plan des charges non fiscales, soyez également pro-actif. Négociez vos contrats d’assurance, confiez éventuellement la gestion locative à un professionnel si cela sécurise vos revenus (baux commerciaux en résidences services par exemple, qui garantissent un loyer même en cas de vacance). Surveillez l’évolution de l’indice de référence des loyers (IRL) et appliquez les revalorisations annuelles autorisées : en 2023, l’IRL a été plafonné mais tourne quand même autour de +3 %, ne laissez pas passer cette augmentation si votre bail le permet. Si votre bien est sous-occupé ou loué en dessous du marché, envisagez des ajustements : passer en location moyenne durée (au mois) ou en colocation pour booster les loyers, par exemple, tout en restant dans le giron du LMNP.

Enfin, gardez un œil sur les aides et dispositifs fiscaux qui peuvent améliorer votre rendement. En 2025, le dispositif Censi-Bouvard a été prorogé pour les investissements en résidences services neuves : il offre une réduction d’impôt de 11 % du prix HT du bien sur 9 ans, ce qui peut représenter un bonus appréciable en complément du LMNP classique (et se cumule avec la récupération de TVA). Certes, cela concerne surtout le neuf en résidence gérée, mais c’est un moyen de compenser partiellement des taux d’intérêt plus élevés par un avantage fiscal immédiat. De même, restez informé des éventuels « coup de pouce » locaux (subventions à la rénovation énergétique, dispositifs Denormandie pour l’ancien rénové, etc.) qui peuvent améliorer la rentabilité globale de votre projet.

Foire aux Questions

1. Est-ce encore le bon moment pour investir en LMNP malgré les taux élevés ?
Oui, à condition d’être sélectif. Les taux à 3-4 % réduisent la rentabilité, mais la légère baisse des prix et la hausse modérée des loyers compensent partiellement. Il faut cibler des biens à bon rendement, optimiser le financement et la fiscalité, et privilégier des projets solides plutôt que spéculatifs.

2. Comment les intérêts d’emprunt élevés affectent-ils mes impôts LMNP ?
En régime réel, les intérêts sont 100 % déductibles, ce qui réduit le bénéfice imposable et peut créer un déficit reportable. En micro-BIC, seule l’abattement forfaitaire s’applique, sans prise en compte des charges réelles ; avec des taux hauts, le régime réel est souvent plus avantageux.

3. Faut-il attendre que les taux baissent avant d’investir ?
Pas forcément. Si le bien est rentable et bien placé, investir maintenant reste pertinent, quitte à renégocier le prêt plus tard. En l’absence d’urgence, surveiller les taux peut améliorer la capacité d’emprunt, mais une bonne affaire ne se refuse pas uniquement à cause des taux.

4. Quelle rentabilité locative viser en 2025 ?
Avec un crédit à 3-4 %, visez au moins 5 % brut, idéalement 6 % ou plus, pour conserver une marge positive après charges. Un rendement élevé doit rester compatible avec un bon emplacement et une demande locative solide.

5. Comment la hausse des taux influence-t-elle le marché ?
Elle freine les nouveaux investissements, réduisant l’offre future de logements meublés, mais maintient une forte demande locative car plus de ménages restent locataires. Pour un bailleur, cela facilite la location et la sélection de locataires fiables.

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