Sommaire de l'article
- Quelles sont les charges pour une péniche en location meublée ?
- Foire aux questions
- Une péniche en location meublée doit-elle payer la taxe foncière ?
- Faut-il un permis bateau pour louer une péniche comme logement ?
- Peut-on amortir une péniche en LMNP ?
- LMNP ou LMP : quel statut pour louer ?
- Comment déclarer les loyers ?
- Qui paie la taxe d’habitation ?
- La plus-value de revente est-elle taxée ?
- Sources officielles et références
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Quelles sont les charges pour une péniche en location meublée ?
Investir dans une péniche pour la louer en meublé peut faire rêver : habitat atypique, cadre enchanteur sur l’eau, rentabilité potentielle… Mais attention, les charges à prévoir sont nombreuses et spécifiques. De l’entretien technique du bateau aux taxes en passant par l’amarrage et l’assurance, il vaut mieux les connaître avant de se lancer. Dans cet article, nous détaillons tous les frais liés à une péniche en location meublée (statut LMNP ou LMP), avec les derniers chiffres à jour et les références officielles. Objectif : vous aider à budgéter au plus juste et à optimiser la fiscalité de votre péniche meublée.
Frais d’entretien et maintenance d’une péniche
Entretenir une péniche est plus coûteux que l’entretien d’un logement classique, et ces frais incombent au propriétaire. Tous les 10 ans, il est obligatoire de sortir la péniche de l’eau (mise en cale sèche) pour une inspection complète de la coque et des équipements, ainsi qu’un carénage. Cette opération lourde coûte plusieurs milliers d’euros – généralement entre 5 000 € et 10 000 € d’après les estimations professionnelles. En plus, tous les 5 ans, une visite technique intermédiaire est vivement conseillée (même si non imposée par la loi) pour vérifier l’état et effectuer un entretien préventif : là encore, il faut budgéter quelques milliers d’euros.
En dehors de ces grosses échéances, l’entretien courant est permanent. La coque nécessite une peinture régulière (idéalement tous les 5 ans environ) pour prévenir la corrosion et l’osmose. Les frais peuvent inclure : antifouling, traitements anti-rouille, rénovation des anodes, etc. Il faut aussi prévoir des réparations diverses (étanchéité, mécanique du moteur si la péniche en a un, plomberie, chauffage…). Contrairement à un appartement, une péniche est exposée à l’eau et aux intempéries, ce qui entraîne une usure plus rapide de certaines installations. Par an, hors grosse cale sèche, on estime qu’il faut réserver plusieurs milliers d’euros pour l’entretien courant (certaines sources évoquent 5 % du prix du bateau par an en maintenance, mais cela peut varier).
Astuce pratique
Constituez une réserve de trésorerie pour les imprévus (panne de générateur, infiltration, etc.). Pensez aussi qu’un expert maritime peut accompagner les propriétaires pour établir un plan de maintenance pluriannuel. Ces dépenses d’entretien sont déductibles de vos revenus locatifs si vous êtes au régime réel BIC (voir section fiscale), ce qui en atténue le poids fiscal.
Taxes et redevances fluviales (amarrage, foncier…)
L’une des spécificités majeures d’une péniche est qu’en plus des taxes classiques, elle donne lieu à des redevances d’amarrage sur le domaine public fluvial. Voici les principaux postes à considérer :
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Contrat d’Occupation Temporaire (COT) – C’est la redevance à payer pour avoir le droit d’amarrer la péniche à un quai public (géré souvent par VNF ou la collectivité). Elle correspond en quelque sorte à un « loyer » pour l’emplacement sur l’eau. Son montant dépend de la ville, de l’emplacement exact et de la taille du bateau. À Paris, le coût annuel dépasse fréquemment 10 000 € pour une péniche de taille standard. En province, on évoque des tarifs autour de 500 à 1 000 € par mois selon les cas. Le COT est en général renouvelable tous les 5 ans, sans garantie de renouvellement automatique (il peut y avoir des listes d’attente et des changements de politique locale). ➡ Charge à prévoir : plusieurs centaines d’euros par mois, plusieurs milliers par an (selon localité). Si la péniche est amarrée dans un port privé ou un terrain vous appartenant, le COT peut être remplacé par des frais de port ou droits d’accostage privés.
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Taxe foncière – Une péniche est-elle soumise à la taxe foncière sur les propriétés bâties ? Ça dépend de son statut mobile ou non. D’après le Code général des impôts, « les bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour l’habitation […] sont imposables à la taxe foncière ». Autrement dit, si votre péniche reste amarrée en permanence au même endroit (fixée à perpétuelle demeure, raccordée aux réseaux…), l’administration la considère comme un bien immobilier taxable. Le propriétaire doit alors payer la taxe foncière, calculée comme pour une maison (valeur locative cadastrale du bateau et de l’emplacement). En revanche, si la péniche est navigante (même peu de déplacements chaque année), elle conserve son statut de bien meuble et peut être exonérée de taxe foncière. Il faut pouvoir prouver qu’elle a navigué ou qu’elle est apte à naviguer (inscrite en registre maritime, moteur en état ou déplacements ponctuels à la demande des autorités).
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Taxe d’habitation – La taxe d’habitation a été supprimée pour les résidences principales, mais reste due pour les résidences secondaires. Dans le cas d’une péniche louée à un tiers, c’est le locataire en place au 1er janvier qui est redevable de la taxe d’habitation, si celle-ci s’applique. Deux cas : (a) si le locataire y a sa résidence principale, il est exonéré (depuis 2023, plus personne ne paie de TH sur sa résidence principale) ; (b) si c’est une location secondaire (par ex. péniche louée en meublé de tourisme courte durée, ou occupant ayant déjà une résidence principale ailleurs), alors le locataire/occupant devra payer la taxe d’habitation comme pour n’importe quelle résidence secondaire. À noter, si la péniche reste meublée libre sans locataire au 1er janvier, c’est le propriétaire qui pourrait être imposé (cas d’une vacance).
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Redevances de navigation (VNF) – Si vous déplacez la péniche sur les canaux, il faut acquitter les péages de navigation auprès de VNF (la fameuse vignette plaisance). Ce n’est pas directement lié à la location, mais à l’utilisation du réseau fluvial. Pour un grand bateau habitable (20–40 m), le forfait annuel (forfait “Liberté”) coûte de l’ordre de quelques centaines d’euros par an (montant calculé selon la longueur du bateau). Par exemple, en 2024, un bateau de plus de 15 m paye autour de 600–800 € par an pour naviguer librement sur l’ensemble du réseau VNF. Si la péniche reste à quai sans naviguer, cette dépense est évitable (pas de vignette nécessaire strictement si on ne bouge pas, mais attention : pour conserver l’exonération de taxe foncière, on a intérêt à ce qu’elle soit en état de naviguer, donc maintenir papiers et vignettes peut être judicieux). ➡ Charge à considérer :~0 € si sédentaire pure, ou quelques centaines €/an si vous faites naviguer la péniche (par ex. pour aller en carénage, ou proposer de la navigation).
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Autres – Pensez également à la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) si la commune l’applique aux péniches habitables : certains propriétaires y sont assujettis même si pas de taxe foncière (la TEOM figure alors parfois dans la redevance COT ou une facture à part pour le service déchets). Ce montant est modeste (quelques dizaines d’euros par an). Par ailleurs, les frais de notaire à l’achat d’une péniche sont nuls ou réduits (une péniche étant un bien meublé, la vente se fait souvent sans acte notarié, sur simple facture). C’est un faux ami car ce n’est pas une charge récurrente, mais une économie à l’entrée : environ 7 % du prix d’achat économisés par rapport à un achat immobilier classique.
En somme, pour une péniche louée en meublé, l’amarrage (COT) sera souvent votre poste de dépense #1 annuel (parfois équivalent à des charges de copropriété élevées), suivi des taxes locales (selon navigabilité) et éventuellement du péage VNF. Ces coûts sont à imputer dans votre plan financier. Notez que la redevance d’occupation (COT) est déductible fiscalement en régime réel BIC, tout comme la taxe foncière le serait. Autrement dit, si vous êtes au régime réel, ces charges viennent diminuer le bénéfice imposable.
Assurances obligatoires
Assurer une péniche habitable est obligatoire dans les faits. Pour obtenir une place à quai (COT), il est exigé de présenter une attestation d’assurance fluviale couvrant a minima la responsabilité civile et le risque de renflouement de l’épave (c’est-à-dire les frais pour enlever la péniche en cas de naufrage). Il existe des assurances spécialisées “bateaux-logements”.
Combien ça coûte ? Les tarifs d’assurance péniche tournent autour de 1 % de la valeur du bateau par an. Ainsi, pour une grande péniche de ~38 m valant ~200 000 €, la prime annuelle se situe typiquement entre 1 000 € et 2 000 €. Pour une petite péniche de 15 m valant 80 000 €, comptez plutôt 800 €/an environ. Bien sûr, le prix dépend de nombreux critères : valeur assurée, garanties choisies (incendie, vol, intempéries, dommages au contenu, etc.), franchise, usage (navigation ou seulement à quai), profil du pilote, etc.
Spécificités : Contrairement à une assurance habitation classique, un contrat multirisque péniche couvre à la fois le bateau (coque, moteur…) et le logement (contenu, aménagements). Les risques propres à la vie sur l’eau sont inclus : par exemple, voie d’eau, échouement, largage intempestif des amarres, collision/flottants, etc.. Vérifiez que l’assurance inclut bien la garantie frais de retirement (renflouement) – c’est généralement le cas dans les contrats fluviaux de base (et obligatoire pour la COT).
En location meublée, il est recommandé d’exiger du locataire qu’il souscrive une assurance multirisque habitation (MRH – villégiature) pour ses biens personnels et sa responsabilité civile locative, même si c’est un bateau. Par mesure de précaution, précisez-le dans le bail. De votre côté, en tant que propriétaire, prévoyez une clause “abandon de recours” envers le locataire, pour éviter les conflits de responsabilité en cas de sinistre.
À prévoir : ~1000 € par an (ordre de grandeur) pour l’assurance propriétaire. Ce coût est déductible des revenus locatifs (régime réel). N’hésitez pas à faire jouer la concurrence entre assureurs maritimes, et à faire expertiser la péniche avant assurance pour négocier la prime sur la base d’une valeur vénale justifiée. Un bateau bien entretenu, avec systèmes de sécurité (alarme voie d’eau, extincteurs, éventuellement télésurveillance) peut obtenir de meilleures conditions.
Charges “énergétiques” et réseaux (eau, électricité…)
Une péniche louée en meublé a, comme n’importe quel logement, des charges de consommation liées aux fluides et énergies. Il convient de se poser la question de qui paie quoi (propriétaire ou locataire) et quel est le coût.
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Électricité : Si la péniche est raccordée au réseau électrique terrestre (borne de quai ou connexion fixe), vous aurez un contrat d’électricité classique, souvent en tarif “bleu” EDF ou autre fournisseur. La consommation électrique d’une péniche peut être importante, notamment pour le chauffage (beaucoup de péniches utilisent des radiateurs électriques ou convecteurs, sauf si équipées de poêles à bois/fioul). L’isolation thermique d’un bateau étant parfois inférieure à celle d’une maison, la facture de chauffage peut être élevée en hiver. En location longue durée, on fait généralement payer l’électricité par le locataire (compteur individuel ou refacturation au réel). En location saisonnière, elle serait incluse dans le loyer. ➡ Charge locative typique : semblable à un appartement de même surface, possiblement 100 €+/mois en hiver pour l’élec/chauffage sur 100 m². Le propriétaire doit cependant payer l’abonnement et consommations quand le logement est inoccupé.
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Eau douce : La péniche a besoin d’eau courante pour la cuisine, la salle de bain, etc. Si amarrée dans un port ou un quai équipé, il y a généralement un raccordement au réseau d’eau de la ville (via une borne ou une prise d’eau). Sinon, il faut remplir périodiquement le réservoir d’eau potable du bateau manuellement. Dans le cas d’un branchement, l’eau est facturée soit via le gestionnaire du port (forfait ou compteur d’eau à quai), soit par la compagnie des eaux locale si la péniche a un compteur dédié. ➡ Charge : relativement faible, comparable à un logement (quelques euros/m³). Souvent, l’eau est incluse dans la redevance d’amarrage ou facturée forfaitairement par le port (ex : dans certaines annonces, l’eau est comprise dans les charges). En bail meublé longue durée, l’eau peut être incluse dans les charges et refacturée au locataire (comme en copropriété).
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Eaux usées : Vivre sur l’eau implique de gérer les eaux grises et noires (toilettes, douches…). Si la péniche est raccordée au tout-à-l’égout du quai, c’est idéal (parfois possible à Paris ou ports aménagés : un flexible de raccordement aux égouts). Sinon, le bateau dispose d’une cuve à eaux usées (réservoir WC) qu’il faut vidanger régulièrement dans une station prévue à cet effet. Certains ports proposent un service de pompage. ➡ Charge : si raccordé, la facturation peut se faire via la facture d’eau (même taux d’assainissement que sur terre) ou via le port. Si pas raccordé, prévoir le coût d’un service de vidange (souvent inclus dans les frais de port ou quelques dizaines d’euros par intervention).
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Chauffage : Outre l’électricité déjà mentionnée, certaines péniches ont des systèmes de chauffage indépendants : poêle à bois, chaudière fioul, chauffage central au gaz propane, etc. Dans ce cas, le propriétaire doit approvisionner en combustible (bois, fioul domestique, gaz en bouteille). En location, cela peut être laissé à la charge du locataire (par ex. achat de bouteilles de gaz). ➡ Charge : variable selon énergie, similar à un logement mal isolé de taille équivalente.
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Internet et TV : De nos jours, beaucoup de péniches peuvent être raccordées à la fibre optique ou ADSL via un câble depuis le quai (comme le montre l’annonce PAP où la fibre était disponible). Sinon, on utilise la 4G/5G. ➡Charge : un abonnement internet ~30 €/mois, généralement à prendre par le locataire (sauf si location courte durée où le Wi-Fi est fourni par le propriétaire).
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Autres (déchets…) : La collecte des ordures ménagères est assurée par la commune (bennes sur le quai). En location meublée, le locataire gérera ses déchets comme n’importe quel habitant (le propriétaire paie la TEOM via la taxe foncière ou redevance port).
En résumé, les charges “énergie et réseaux” d’une péniche s’apparentent à celles d’un appartement, avec peut-être un surcoût de chauffage. Dans la pratique, si vous louez en bail meublé classique, vous pouvez fixer une provision mensuelle pour charges comprenant l’eau et éventuellement l’électricité, ou tout mettre au nom du locataire. Par exemple, “charges comprises” pourrait inclure : COT + eau + internet, tandis que l’électricité et le chauffage restent à payer par le locataire. En location saisonnière, incluez tout dans le prix et surveillez les usages (une péniche mal utilisée – ex. chauffée en permanence porte ouverte – pourrait exploser les compteurs, d’où l’importance des cautions et mentions d’usage raisonné).
Aménagement et équipement de la péniche (mobilier, rénovation)
Passons à un poste de dépense parfois sous-estimé par les nouveaux investisseurs : l’aménagement intérieur de la péniche en logement meublé. Acheter une péniche nue (ou anciennement cargo) et la transformer en habitat cosy peut coûter cher en travaux et mobilier. Même une péniche déjà aménagée nécessite souvent des ajustements et du remplacement de meubles pour l’optimiser en location.
Mobilier et électroménager adaptés : Une péniche est un environnement humide et soumis à variations de température. Il faut donc privilégier des équipements résistants à l’humidité (mobilier en bois traité, métal inoxydable, etc.). Les appareils électroménagers doivent supporter d’éventuelles variations de courant si sur batteries ou groupe électrogène. En location meublée, la loi impose une liste minimale de meubles que vous devez fournir au locataire : literie (avec couette/couverture), plaques de cuisson, four ou micro-ondes, réfrigérateur + congélateur, vaisselle et ustensiles en nombre suffisant, table, sièges, rangements, luminaires, et matériel d’entretien ménager. Ce décret mobilier de 2015 s’applique aux péniches comme à tout logement meublé : assurez-vous de respecter cette liste, sous peine de requalification en bail vide.
Budget ameublement : Pour une péniche de taille moyenne (ex. 30 m² habitables), comptez plusieurs milliers d’euros pour un aménagement complet. Entre l’électroménager (cuisinière, frigo, chauffe-eau…), les meubles (canapé, lit, rangements) et la décoration maritime éventuellement, la facture grimpe vite. Une fourchette indicative pourrait être 3 000 € à 10 000 € pour tout équiper en neuf (selon que vous optiez pour de l’occasion ou du haut de gamme). Par exemple, ne pas oublier qu’un lave-linge adapté (top ou compact) peut être nécessaire pour attirer les locataires longue durée, de même qu’un climatiseur ou déshumidificateur pour le confort. Ces coûts d’équipement initial peuvent être amortis sur plusieurs années dans votre comptabilité.
Travaux et rénovation : Si la péniche n’a pas été conçue pour de l’habitation, il faudra sans doute investir dans des travaux d’aménagement intérieur : cloisons, isolation thermique (pour éviter condensation et froid), ventilation (aération indispensable pour évacuer l’humidité), installation ou remise aux normes de l’électricité et de la plomberie, salle de bains, etc. Par exemple, installer un système de pompe de relevage pour les eaux usées, ou poser un doublage isolant sur la coque intérieure, engendre des frais. Certains travaux nécessitent un permis de construire flottant : en effet, les grandes modifications d’une péniche (ex : rehausser la cabine, ajouter un toit-terrasse) sont soumises à l’urbanisme comme un immeuble. Comptez des dizaines de milliers d’euros pour une transformation complète d’une coque nue en logement de standing. Si vous avez acheté une péniche déjà aménagée, les coûts seront moindres, se limitant à de l’entretien de déco (peinture intérieure marine, vernis, etc.).
À l’usage : Prévoyez aussi un budget remplacement car l’air salin ou humide peut abîmer plus rapidement certains objets (matelas, textiles, électronique). Par exemple, un matelas de lit finira sans doute par sentir l’humidité plus vite qu’un matelas dans un appartement sec – il faudra peut-être le changer tous les 5 ans au lieu de 10. Idem pour les canapés en tissu. Investir dans un déshumidificateur électrique est conseillé (quelques centaines d’euros).
Heureusement, tous ces investissements (mobilier, gros équipements, travaux d’amélioration) sont déductibles ou amortissables en régime réel LMNP. Concrètement, le mobilier et le matériel peuvent être amortis comptablement sur 5 à 10 ans, la péniche elle-même sur ~25 ans. Cela réduit votre base imposable. De plus, une péniche bien aménagée pourra justifier un loyer plus élevé et réduire la vacance locative. En termes de rentabilité, soigner l’équipement est payant.
Régime fiscal du loueur (LMNP vs LMP) et charges sociales
Au-delà des charges opérationnelles, il faut considérer l’impact de la fiscalité sur votre projet de péniche en location meublée. Deux statuts sont possibles : LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) ou LMP (Loueur en Meublé Professionnel), en fonction de vos recettes locatives et de votre situation.
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LMNP – régime par défaut : Si vos recettes annuelles en meublé sont ≤ 23 000 € OU qu’elles restent inférieures à vos autres revenus du foyer (salaires, etc.), vous êtes LMNP. C’est le cas de la plupart des particuliers qui louent un ou quelques biens. Fiscalement, les revenus sont déclarés en tant que BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) non professionnels. Deux options : le micro-BIC ou le réel.
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Micro-BIC : si vos recettes < 77 700 € (plafond 2025 pour locations meublées classiques), vous pouvez opter pour le régime micro. L’administration applique alors un abattement forfaitaire de 50 % sur vos loyers (ou 71 % si jamais la péniche était classée meublé de tourisme – cependant, les péniches ne peuvent généralement pas obtenir le classement officiel “meublé de tourisme” étoilé, donc l’abattement 50 % s’applique par défaut). Vous n’avez pas à justifier vos charges, mais aucune déduction spécifique n’est possible. Ce régime est simple, toutefois avec une péniche, il pourrait être moins avantageux car vos charges réelles peuvent dépasser 50 % du loyer (vu les frais listés).
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Régime réel : ici vous déclarez vos loyers diminués de toutes les charges réelles (entretien, COT, assurances, intérêts d’emprunt…) et des amortissements. L’amortissement est clé en LMNP réel : on peut amortir le coût d’achat de la péniche (hors terrain) sur ~25 ans, ainsi que les aménagements, le mobilier (sur 5 à 10 ans typiquement). Cela crée une charge comptable annuelle importante, souvent suffisante pour annuler le bénéfice imposable. En pratique, 95 % des clients LMNP au réel ne paient pas d’impôt sur leurs revenus locatifs les premières années grâce aux amortissements (statistique LMNP.ai). Il faudra tenir une comptabilité, produire une liasse fiscale BIC et éventuellement se faire accompagner d’un expert-comptable, mais les économies d’impôt en valent souvent la peine.
À noter :
Depuis la réforme à venir (PLF 2025), en cas de revente de l’immobilisation, les amortissements devront être réintégrés pour le calcul de la plus-value immobilière des LMNP (alignement sur les LMP) – cela réduit l’avantage, mais seulement au moment de la vente du bien.
En tant que LMNP, vous relevez du régime des “revenus commerciaux non professionnels”. Contrairement à des revenus fonciers classiques, vos bénéfices BIC LMNP ne supportent pas de prélèvements sociaux (17,2 %) tant que vous restez LMNP. Vous payez uniquement l’impôt sur le revenu (selon votre tranche marginale) sur le bénéfice taxable. Et si le bénéfice est nul ou déficitaire (ce qui arrive souvent au réel grâce aux amortissements), vous ne payez rien (le déficit LMNP est reportable sur vos futurs BIC meublés pendant 10 ans). Par ailleurs, depuis 2024, tous les loueurs meublés doivent s’acquitter de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), y compris LMNP particuliers : c’est un impôt local business dû à la commune du lieu de la péniche. Montant de la CFE : variable selon la commune, souvent un forfait autour de 200 à 600 € par an (et par péniche). Une exonération existe si vos recettes annuelles sont ≤ 5 000 €, mais avec une péniche louée à l’année on dépassera ce seuil. Donc intégrez bien la CFE dans vos charges (paiement chaque décembre). C’est déductible aussi au réel.
LMP – statut professionnel : Si vos recettes annuelles en meublé excèdent 23 000 € et dépassent vos autres revenus du foyer, alors vous devenez LMP (loueur en meublé professionnel) automatiquement depuis 2018 (l’inscription RCS n’est plus requise). Par exemple, si vous louez deux péniches avec 30 000 € de loyers et que vos salaires sont de 20 000 €, vous passez LMP. Fiscalement, c’est toujours des BIC, au micro ou réel (mais en LMP on dépasse souvent le micro). Qu’est-ce que ça change ? Principalement :
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Vous devez payer des cotisations sociales sur le bénéfice locatif, car l’activité est vue comme professionnelle. Il faut s’affilier à l’URSSAF ou SSI (Sécurité sociale des indépendants). Les cotisations avoisinent ~35 à 40 % du bénéfice net (après abattement ou charges réelles). Si vous êtes déficitaire (grâce aux amortissements), le bénéfice est nul donc pas de cotisations a priori – mais attention, un minimum forfaitaire peut être dû certaines années.
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En contrepartie, plus-value de cession et fiscalité de transmission deviennent celles des professionnels (moins lourdes à long terme dans certains cas). Par exemple, la plus-value de revente d’une péniche en LMP serait imposée selon le régime des plus-values professionnelles (exonération possible après 5 ans d’activité si recettes < 90 000 € environ, etc.), alors qu’en LMNP elle relevait du régime des particuliers (mais comme la péniche est meublée, c’est un cas particulier).
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Un avantage LMP : les déficits BIC LMP sont imputables sur le revenu global sans limite, ce qui peut réduire votre impôt global si vous avez d’autres revenus. Mais pour cela, il faut souvent que l’activité soit réellement déficitaire et exercée à titre principal.
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Niveau CFE et obligations, c’est pareil que LMNP (CFE due également, régime BIC avec liasse fiscale). Pas de grande différence sur la tenue comptable.
En résumé, le LMNP est généralement préféré pour un investisseur particulier, car il évite les cotisations sociales et permet un quasi non-imposition via l’amortissement. Le LMP peut devenir intéressant si la péniche génère de très gros revenus, mais attention au coup de massue des charges sociales. Mieux vaut alors intégrer ces charges dans votre calcul de rentabilité.
TVA : La location meublée d’une péniche à usage d’habitation n’est pas soumise à la TVA (comme les loyers d’habitation classiques). Vous facturez le loyer hors taxes et n’ajoutez pas de TVA, sauf cas particulier où vous fourniriez des prestations hôtelières (ménage quotidien, petit-déjeuner, accueil type conciergerie – mais là vous basculez dans le régime para-hôtelier, complexe et soumis à TVA). Pour 99 % des loueurs en meublé, il n’y a donc pas de TVA à facturer ni à récupérer (mauvaise nouvelle pour récupérer la TVA sur un gros achat de péniche neuve : ce n’est pas possible sauf montage spécifique en société à l’IS).
Formalités LMNP : N’oubliez pas de faire votre déclaration de début d’activité afin d’obtenir un n° SIRET pour votre activité de location meublée. C’est obligatoire (même pour LMNP) pour être en règle et payer notamment la CFE. Cette inscription est simple (possible sur guichet entreprises). Elle officialise votre statut LMNP aux yeux du fisc.
À retenir – Les points clés sur les charges d’une péniche meublée
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Entretien lourd mais maîtrisable : Une péniche exige un entretien régulier (peinture, anticorrosion) et des mises en cale sèche décennales coûteuses (5 000–10 000 €). Prévoyez un budget annuel d’entretien et anticipez ces grosses échéances via un fonds de réserve.
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Amarrage et domaine public : Le principal coût récurrent est souvent la redevance d’amarrage (COT) – plusieurs milliers d’euros par an (ex : >10 000 €/an à Paris). Ce “loyer” pour votre emplacement est à intégrer dans vos charges fixes, et est renouvelé tous les 5 ans environ.
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Fiscalité avantageuse en réel : En LMNP, opter pour le régime réel permet de déduire toutes les charges réelles (COT, assurance, travaux…) et surtout d’amortir la péniche et ses équipements, réduisant fortement l’impôt (souvent à 0 €). Au micro-BIC (50% abattement), c’est plus simple mais potentiellement moins optimisé si les charges >50%.
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Taxes locales conditionnelles : Pas de taxe foncière si la péniche peut naviguer (sinon taxe foncière due comme un logement). Taxe d’habitation seulement si résidence secondaire (locataire ou propriétaire) – les résidences principales étant exonérées en 2025. CFE à payer chaque année en tant que loueur meublé (≈200–600 €/an).
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Assurance et risques : Comptez ~1 000–1 500 € par an d’assurance péniche logement (obligatoire). Vérifiez que le contrat couvre renflouement, incendie, voie d’eau, etc. Demandez au locataire d’être assuré également (responsabilité locative).
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Vie à bord et charges courantes : Les dépenses d’eau, d’électricité, de chauffage sont similaires à celles d’un appartement de surface équivalente, mais peuvent être un peu plus élevées (chauffage électrique en hiver, par ex.). Décidez dans le bail quelles charges sont répercutées au locataire (souvent électricité, parfois eau).
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Conformité et attrait locatif : N’oubliez pas d’équiper la péniche de tous les meubles obligatoires d’un meublé (literie, cuisine équipée, etc.) et d’aménager avec des matériaux résistants. Un bon aménagement initial (quelques milliers d’€) augmentera votre rentabilité locative et est amortissable.
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Statut pro vs non-pro : Restez LMNP tant que possible pour éviter les cotisations sociales du LMP. Si vous franchissez les seuils, anticipez l’impact (cotisations ~30-40% du bénéfice mais possiblement plus-value exonérée à long terme). Dans tous les cas, inscrivez-vous et déclarez vos loyers en BIC pour être en règle.
Foire aux questions
Besoin d’aide ? 03 74 47 20 18
Sources officielles et références
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BOFiP – Impôts (Taxe foncière sur les péniches) – BOI-IF-TFB-10-10-30 §1 et §10 : Article 1381-3° CGI – “Bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour l’habitation sont imposables à la taxe foncière, sauf s’ils ne sont pas fixés à perpétuelle demeure”. Consulté le 12/08/2025. (bofip.impots.gouv.fr)
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Service-public.fr – Qu’est-ce qu’un logement meublé ? – Liste des 12 éléments de mobilier obligatoires pour une location meublée (Décret n°2015-981 du 31/07/2015). Vérifié le 03/07/2024, consulté le 12/08/2025. (service-public.fr)
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Impôts.gouv.fr – Foire aux questions LMNP (CFE) – “La location meublée est par nature une activité commerciale imposable à la CFE… Même un particulier est redevable de la CFE.” (exonération si CA ≤ 5 000 €). Réponse officielle, MAJ 29/07/2025. Consulté le 12/08/2025. (impots.gouv.fr)
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Legifrance – Conditions LMP vs LMNP – Article 155 du CGI & conditions du LMP (recettes > 23 000 € et > autres revenus). Rappelé par Service Public « Statut LMP », vérifié 01/01/2025. Consulté le 12/08/2025. (entreprendre.service-public.fr)
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TF1 Info – “Vivre sur une péniche, combien ça coûte ?” – Article du 05/12/2024 par V. Lefebvre. Données : pas de notaire, pas d’IFI si navigante, >10 000 €/an de COT à Paris, entretien onéreux (cale sèche décennale). (tf1info.fr)
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Conduire-Bateau – “Conseils péniche logement” – Article 2023. Détails pratiques : COT délivré par VNF/ports (renouvelable 5 ans), assurance, réseaux d’eau/électricité à brancher, visite cale sèche 5 ans conseillée (5–10 000 €), taxe foncière non due si navigant mais TH due si résidence secondaire. (conduire-bateau.com)
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PNICH – “Assurer une péniche habitable” – Conseils assurance fluviale. Indication de tarif ~1,2% valeur assurée (ex. 1000–2000 €/an pour péniche 38m). Garanties couvrant renflouement, incendie, voie d’eau, etc. Consulté le 12/08/2025. (pnich.com)
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MySweetImmo – “Taxe foncière péniche/caravane” – Réponse juriste (MAJ 2022) : “Propriétaire exonéré de taxe foncière dès lors que la péniche est appelée à effectuer des déplacements, même peu fréquents.” Réf. légales citées (CGI art. 1381, rescrits). (mysweetimmo.com)
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TGS France – “LMNP : nouvelles règles CFE 2024” – Actualité fiscale 18/10/2024 : tous les loueurs meublés (même particuliers en résidences services) désormais soumis à CFE. Montant ~200–600 €/an par bien, échéance 15 déc. (tgs-france.fr)
Conseiller en gestion de patrimoine et entrepreneur, Quentin Hagnéré accompagne les propriétaires en LMNP/LMP pour une comptabilité claire, conforme et rapide. Il promeut une approche pédagogique et chiffrée (guides, vidéos, démonstrations) et s’appuie sur un cabinet d’expertise-comptable partenaire et des outils d’IA pour sécuriser la liasse fiscale et la télétransmission EDI.
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Kévin
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