Quelles sont les charges pour un mobil-home en meublé ?

Quels coûts prévoir pour louer un mobil-home en meublé (LMNP/LMP) ? Découvrez tous les frais (camping, taxes, entretien, assurance…) et optimisez la fiscalité de votre mobil-home.

Marie Nouhaud

05 novembre 2024

10 Minutes de lecture

Charges financières LMNP

Investir dans un mobil-home en location meublée peut offrir de bons revenus, à condition d’anticiper toutes les charges associées. Entre le loyer de l’emplacement en camping, les taxes locales et impôts, l’entretien régulier, l’assurance, ou encore les frais de gestion, les coûts s’accumulent vite. Il est crucial de les connaître dès 2025 pour calculer la rentabilité réelle de votre mobil-home et optimiser votre fiscalité LMNP. Dans cet article, nous passons en revue chaque poste de dépense – chiffres récents à l’appui – et vous donnons des conseils pratiques pour réduire la facture (choix du régime fiscal, amortissements, astuces légales, etc.).

 
 

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Frais de camping ou d’emplacement

Le loyer de la parcelle est généralement la charge la plus importante. En camping ou en parc résidentiel de loisirs (PRL), le propriétaire du mobil-home doit payer chaque année des frais d’emplacement pour laisser son mobil-home sur place. Ces frais varient selon la localisation, la catégorie du camping (nombre d’étoiles) et les services inclus. En moyenne, comptez 2 000 à 5 000 € par an rien que pour l’emplacement. Par exemple, un camping haut de gamme en bord de mer facturera plus cher que dans un lieu rural.

Ce loyer annuel couvre généralement l’accès aux infrastructures (piscine, électricité de base, voirie interne, etc.) et la taxe foncière du terrain (payée par le camping). Certains campings demandent en plus des frais d’entrée ou de dossier la première année, ainsi que des frais de raccordement (eau, électricité, évacuation) le cas échéant. Lisez bien le contrat de location d’emplacement : il précise le montant, les services inclus et l’indexation éventuelle (réévaluation annuelle). Notez enfin qu’en échange de ce loyer, le camping s’occupe souvent de la sécurité et de l’entretien des parties communes, et impose parfois des règles d’âge du mobil-home. En effet, certains gestionnaires exigent le remplacement des mobil-homes trop anciens ou en mauvais état afin de maintenir le standing du site. Anticipez donc qu’au bout de 10 à 15 ans, vous pourriez devoir investir dans un mobil-home plus récent si le camping le requiert.

Taxes de séjour et fiscalité locale

Même si un mobil-home n’est pas de la « vraie » pierre, il n’échappe pas à certaines taxes lorsqu’il est loué. Faisons le point sur la taxe de séjour, la taxe foncière (et d’habitation) et la CFE, afin que vous n’ayez pas de mauvaise surprise.

La taxe de séjour 

La taxe de séjour s’applique à toute location touristique de courte durée. Concrètement, pour chaque nuitée, un petit montant est dû par le vacancier au profit de la commune. Son tarif est fixé par la municipalité et varie souvent entre 0,20 € et 0,60 € par personne et par nuit pour un mobil-home (selon la catégorie du camping ou du logement). En tant que propriétaire, vous devez vous assurer que cette taxe est collectée et reversée :

  • Si vous passez par le camping pour la location, le camping se charge en général de percevoir la taxe de séjour auprès des vacanciers et de la reverser à la commune.

  • Si vous louez en direct (par exemple via Airbnb ou un autre site), soit la plateforme collecte automatiquement la taxe de séjour (ce que font Airbnb/Booking dans beaucoup de villes), soit c’est à vous de la réclamer à vos locataires et de la reverser à la collectivité.

A noter : La taxe de séjour n’est pas réellement une charge pour le propriétaire, car ce sont les vacanciers qui la payent en plus du loyer de location. Cependant, c’est une formalité administrative obligatoire à gérer (sous peine d’amende). Vérifiez les modalités auprès de votre office de tourisme local. Le tarif applicable dépend du classement ou non de votre mobil-home en « meublé de tourisme » et de la grille votée par la commune (souvent quelques dizaines de centimes par nuitée et par personne).

Taxe foncière et taxe d’habitation : généralement aucune

Bonne nouvelle : en règle générale, vous ne paierez ni taxe foncière ni taxe d’habitation sur un mobil-home installé dans un camping. Ces taxes locales visent les biens immobiliers fixés au sol de façon permanente. Or, un mobil-home est juridiquement une résidence mobile de loisirs : il repose sur des roues ou des vérins, sans fondations, et peut théoriquement être déplacé à tout moment. De ce fait :

  • Taxe foncière : c’est le propriétaire du terrain (le camping/PRL) qui la règle. Le mobil-home en lui-même n’étant pas un bâtiment « fixe », il n’est pas imposable en tant que tel. Astuce : vérifiez si le contrat d’emplacement mentionne une refacturation de taxe foncière. En principe, ce n’est pas le cas (ou elle est incluse dans le loyer annuel du terrain), sauf si votre mobil-home est installé de manière permanente (ex : retiré de ses roues et posé sur une dalle béton). Dans ce dernier cas très particulier, l’administration pourrait le considérer comme construction fixe et le soumettre à la taxe foncière. Mais la plupart des campings interdisent de toute façon ce type d’installation fixe.

  • Taxe d’habitation : depuis la réforme, la taxe d’habitation est supprimée pour les résidences principales, et reste applicable sur les résidences secondaires. Toutefois, un mobil-home en camping n’est ni une résidence principale (on ne peut en faire son domicile officiel en camping ouvert partiellement) ni une résidence vraiment « secondaire » permanente. En pratique, la taxe d’habitation ne s’applique pas aux mobil-homes de camping (qui sont des hébergements de plein air). Là encore, on considère que le mobil-home n’est pas un logement imposable de façon classique. Vous êtes donc tranquille de ce côté-là.

En résumé, aucune taxe foncière ni d’habitation directe pour le propriétaire du mobil-home en meublé, ce qui constitue un avantage non négligeable par rapport à une maison de vacances traditionnelle (où plusieurs centaines d’euros de taxes locales sont à payer chaque année). Comme le souligne un guide spécialisé, l’achat d’un mobil-home est « allégé des charges fiscales habituellement liées à l’acquisition d’une maison comme la taxe foncière ou la taxe d’habitation ».

La CFE (Cotisation Foncière des Entreprises)

Moins connue, la CFE est une taxe locale annuelle qui touche les activités professionnelles. Or, louer en meublé est considéré fiscalement comme une activité commerciale (BIC). À ce titre, même un loueur en meublé non professionnel (LMNP) est en principe redevable de la CFE chaque année sur la commune où se situe le bien loué. Mais rassurez-vous : le législateur a prévu des exonérations pour les petits revenus locatifs. Les règles actuelles sont :

  • Revenus locatifs annuels ≤ 5 000 € (hors taxes) : exonération totale de CFE. Si vos loyers de mobil-home sont modestes, vous n’aurez pas de CFE à payer.

  • Revenus > 5 000 € : vous devenez imposable à la CFE. Le montant dépend de la commune et de la « valeur locative » du bien. Dans le cas d’un mobil-home sur un emplacement de camping, il n’y a pas de locaux commerciaux à proprement parler, donc l’administration applique généralement une base minimale forfaitaire. Cela correspond souvent à quelques centaines d’euros par an selon la ville (par exemple, autour de 200-300 € dans beaucoup de communes pour la base minimum). Renseignez-vous auprès du service des impôts locaux de la commune du camping.

La CFE est due chaque année en décembre. Vous devrez, en tant que loueur LMNP déclaré, créer un compte sur le site impots.gouv et vérifier l’avis de CFE. Notez que la première année d’activité est exonérée (vous payerez à partir de la deuxième année de location). Ensuite, si vos revenus locatifs baissent sous 5 000 €, vous pouvez à nouveau bénéficier de l’exonération l’année suivante.

En somme, le principal impôt local à anticiper pour un mobil-home en location est la CFE (dès que l’activité devient significative). Ni taxe foncière, ni d’habitation à payer en général, et la taxe de séjour est supportée par les vacanciers.

Assurance du mobil-home

Comme pour tout bien de valeur, il est indispensable d’assurer votre mobil-home. Les campings exigent d’ailleurs bien souvent une attestation d’assurance responsabilité civile (au minimum) couvrant votre mobil-home et ses annexes. Une bonne assurance mobil-home vous protège contre les risques d’incendie, de dégâts des eaux, de vol ou de tempête, ainsi que la responsabilité civile en cas de dommages causés à des tiers (ex : un arbre du camping tombe sur le mobil-home du voisin, une fuite chez vous inonde un autre emplacement, etc.).

Combien ça coûte ? L’assurance mobil-home est beaucoup moins chère qu’une assurance maison classique. En 2025, les tarifs typiques vont d’environ 120 € à 300 € par an selon les compagnies et les garanties. D’après des spécialistes, il faut compter en moyenne 160 à 250 € par an pour bien assurer un mobil-home de loisirs. Le coût dépend de plusieurs critères :

  • Valeur et âge du mobil-home : un mobil-home neuf haut de gamme coûtera plus cher à assurer qu’un modèle d’occasion plus ancien.

  • Localisation du camping : les risques climatiques (tempêtes en bord de mer, inondations…) ou de vol varient selon les régions, influençant la prime.

  • Usage du mobil-home : s’il est loué en saisonnier, certaines assurances appliquent un léger surcoût (car la fréquence d’occupation est plus élevée qu’un mobil-home utilisé seulement par le propriétaire). Mentionnez bien à l’assureur qu’il s’agit d’une location meublée saisonnière pour être couvert y compris lorsque ce sont des locataires qui occupent les lieux.

💡 Astuce éco : comparez les offres d’assurances spécialisées en « hôtellerie de plein air ». Il existe des assureurs ou courtiers dédiés mobil-homes avec des tarifs compétitifs. Par exemple, la société Tolede est citée comme proposant un bon rapport qualité-prix pour les mobil-homes en camping. Enfin, gardez en tête qu’avec une prime ~200 € par an, l’assurance représente une petite portion de vos charges, pour une protection indispensable en cas de gros sinistre. Ne faites pas l’impasse dessus !

Entretien et maintenance du mobil-home

Un mobil-home, ça vit et ça vieillit : il faut donc prévoir des frais d’entretien réguliers pour le maintenir en bon état et conforme aux attentes des vacanciers. Voici les principaux coûts d’entretien à anticiper :

  • Ouverture/fermeture saisonnière : dans la plupart des campings saisonniers (ouverts avril à octobre par ex.), le mobil-home doit être hiverné en fin de saison. Cela implique de vidanger les canalisations (pour éviter le gel), couper les alimentations gaz/eau, éventuellement mettre une bâche sur la toiture, etc. À la réouverture, il faudra nettoyer, remettre en service l’électricité, l’eau, tester les appareils… Si vous ne pouvez pas le faire vous-même, le camping propose souvent un service payant. Comptez quelques dizaines d’euros pour une mise en hivernage/déshivernage basique.

  • Entretien courant et réparations : prévoyez un budget pour le petit entretien : repeindre ou traiter les terrasses en bois, remplacer une bonbonne de gaz (pour le chauffe-eau ou la gazinière), réparer un volet ou une marche d’escalier, changer une serrure, etc. Chaque année, quelques équipements peuvent nécessiter des réparations mineures. De même, les appareils électroménagers (frigo, micro-ondes, climatisation) ou les meubles finissent par s’user plus vite en location. Il faut les renouveler périodiquement. On estime généralement à 5% du loyer annuel le budget maintenance à minima. Par exemple, pour 10 000 € de loyers annuels, prévoyez au moins 500 € de dépenses d’entretien divers par an. Certaines années vous dépenserez moins, mais d’autres années une panne de chauffe-eau ou de clim peut coûter 800 € d’un coup. Mieux vaut lisser ce coût sur plusieurs années.

  • Remplacement du mobil-home à terme : contrairement à une maison en dur, un mobil-home n’est pas éternel. Sa durée de vie utile est d’environ 15 à 20 ans si bien entretenu (au-delà, le confort et l’état général risquent de ne plus correspondre aux standards locatifs modernes). D’ailleurs, beaucoup de campings imposent le retrait ou le remplacement des mobil-homes de plus de 10 ou 15 ans. Cela signifie qu’il faut anticiper cet investissement futur. En pratique, vous pouvez revendre votre ancien mobil-home d’occasion (il conserve une valeur résiduelle) et racheter un modèle plus récent. Mais il faudra probablement réinvestir plusieurs milliers d’euros dans cette opération. Intégrer cette perspective dans votre calcul de rentabilité : mettez de côté une partie des loyers chaque année pour constituer un fonds de renouvellement.

En prenant soin de votre mobil-home (aération régulière, réparation immédiate des petits dégâts, protections pendant l’hiver), vous réduirez les grosses dépenses imprévues. N’hésitez pas à visiter le mobil-home plusieurs fois par an pour vérifier l’état, surtout après des épisodes météo violents. Une bonne maintenance préventive allonge la vie de votre mobil-home et vous évite des coûts importants.

Frais de gestion locative

Louer un mobil-home induit aussi des frais de gestion, surtout si vous faites appel à des intermédiaires pour la location. Deux options s’offrent au propriétaire : gérer soi-même la location ou confier la gestion au camping/à une agence. Chacune a ses coûts :

  • Gestion via le camping (mandat de location) : La plupart des campings proposent aux propriétaires de mobil-homes un service de sous-location. En échange, le camping s’occupe de tout (trouver des locataires, gérer les arrivées/départs, état des lieux, encaisser les loyers et la taxe de séjour, ménage, etc.). C’est confortable, surtout si vous habitez loin. Cependant, cette tranquillité a un prix : le camping se rémunère via une commission sur les loyers. Typiquement, il prélève 30 % à 40 % des revenus locatifs générés. Par exemple, sur une semaine louée 700 €, vous ne toucherez que ~420 € après une commission de 40%. Cette formule réduit donc fortement votre revenu net, mais intègre généralement la plupart des frais (ménage, accueil, etc., sont pris en charge par le camping). Vérifiez bien dans le contrat de mandat ce qui reste éventuellement à votre charge (parfois le camping facture en plus le ménage ou d’autres services aux propriétaires).

  • Gestion en direct (propriétaire) : Si vous gérez vous-même la location, vous évitez la grosse commission du camping, mais vous aurez quelques frais et beaucoup de temps à y consacrer. Il faudra diffuser vos annonces (sur Leboncoin, Airbnb, Booking, etc.), ce qui peut entraîner des frais de plateforme. Par exemple, Airbnb prélève ~3% sur chaque réservation au propriétaire (et ~14% de frais au locataire). D’autres sites sont gratuits mais demandent plus d’efforts de gestion. Prévoyez également le coût du ménage entre deux locataires si vous ne le faites pas vous-même. Engager une personne ou une société locale pour nettoyer le mobil-home et changer le linge peut coûter ~50 € par intervention (souvent facturé au locataire dans le tarif, mais s’il n’y a pas de facturation séparée, c’est pour vous). Pensez aussi aux déplacements (carburant, péages) si vous devez vous rendre sur place pour les check-in/out régulièrement, cela fait partie des frais cachés.

  • Comptabilité et administration : En LMNP, si vous optez pour le régime réel (voir section suivante), il est fortement conseillé de recourir à un expert-comptable pour tenir votre comptabilité et établir vos déclarations fiscales BIC. Le coût est d’environ 300 à 600 € HT par an selon les cabinets. Heureusement, cette dépense bénéficie d’une réduction d’impôt (vous pouvez déduire 2/3 des frais de comptable et d’adhésion à un CGA de votre impôt sur le revenu). Au final, la dépense “réelle” dans votre poche tourne autour de 200 € par an pour être tranquille et optimisé fiscalement. Même en micro-BIC (sans obligations comptables strictes), faire appel à un pro ou à un service en ligne peut vous aider à ne rien oublier (certaines plateformes en ligne coûtent ~200 €/an également). Si vous gérez seul, n’oubliez pas de compter le temps passé en paperasse comme un “coût” indirect.

En résumé, gérer soi-même permet d’économiser 30-40% de commission, mais implique de petits frais et surtout du temps. Confier au camping simplifie tout mais mange une grosse part de vos revenus. À vous de choisir le modèle en fonction de votre disponibilité et de la rentabilité recherchée. Il est possible aussi de mixer : louer soi-même en haute saison (pour maximiser les recettes) et confier au camping en basse saison pour minimiser les périodes vides, par exemple.

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Impôts sur les revenus locatifs : bien choisir le régime fiscal (LMNP/LMP)

Au-delà des charges “tangibles” listées ci-dessus, n’oublions pas que les loyers perçus constituent un revenu imposable. La fiscalité de la location meublée offre cependant plusieurs régimes au choix (micro-BIC ou réel) permettant de limiter l’impact de l’impôt. En 2025, de nouvelles règles sont entrées en vigueur, il est donc crucial de se mettre à jour pour optimiser vos revenus de mobil-home.

LMNP ou LMP ?

LMNP signifie Loueur Meublé Non Professionnel, statut par défaut tant que vos recettes locatives n’excèdent pas 23 000 € par an et ne dépassent pas vos autres revenus du foyer. Avec un mobil-home, il est peu courant de dépasser 23 000 € de loyers annuels, sauf à en avoir plusieurs. Donc la plupart des propriétaires restent LMNP.

Si toutefois vos revenus de location meublée > 23 000 € et représentent la majorité de vos revenus, vous pourriez basculer en LMP (Loueur Meublé Professionnel). Le LMP implique quelques différences : inscription au RCS (désormais facultative), mais surtout affiliation aux cotisations sociales (vous devenez travailleur indépendant au lieu de payer les prélèvements sociaux de 17,2%). Cela veut dire des charges sociales plus élevées (environ 35-40% du bénéfice) mais ouvrant des droits (retraite, etc.). Par ailleurs, en LMP de vrais avantages existent (imputation des déficits sur le revenu global, exonération d’IFI possible, exonération de plus-value après 5 ans d’activité, etc.), mais ce cas reste rare pour un seul mobil-home en location saisonnière. Nous focaliserons donc sur le régime LMNP, nettement plus courant.

Micro-BIC : un abattement désormais limité

Le régime micro-BIC est le plus simple : vous déclarez vos loyers bruts, et l’administration applique un abattement forfaitaire pour frais, le reste étant taxable. Historiquement, cet abattement était de 50% (et même 71% pour les meublés de tourisme classés). Mais à partir de 2025, la loi a durci le régime micro pour les locations meublées courtes durées(loi « anti-Airbnb » du 19/11/2024) :

  • Pour les locations meublées classées (et chambres d’hôtes) : l’abattement est 50% (au lieu de 71% avant), dans la limite de 77 700 € de revenus locatifs par an.

  • Pour les locations non classées (meublés touristiques sans classement officiel) : l’abattement n’est plus que 30%(au lieu de 50%), avec un plafond de 15 000 € de loyers par an. Au-delà de 15 000 € de recettes, le micro-BIC n’est plus accessible, vous passez automatiquement au régime réel.

Concrètement, en micro-BIC non classé, vous serez imposé sur 70% de vos loyers (30% seulement étant censé couvrir les charges). Or, comme on l’a vu, rien que le loyer du terrain peut représenter 50% des loyers… L’abattement risque donc d’être insuffisant pour couvrir toutes vos charges réelles. Par exemple, imaginons un mobil-home non classé générant 10 000 € de loyers annuels : le fisc retranchera seulement 3 000 € pour charges, et vous paierez l’impôt sur 7 000 €. Si vous êtes dans une tranche à 30% + 17,2% de prélèvements sociaux, cela fait plus de 3 300 € à payer… alors que vos charges réelles (loyer camping ~4 000 €, entretien, assurance, etc.) pourraient dépasser largement 3 000 €. Vous seriez taxé sur un profit fictif. 

En micro-BIC classé (mobil-home classé « meublé de tourisme » officiellement), c’est un peu mieux : imposé sur 50% des loyers seulement. Mais obtenir un classement pour un mobil-home de camping n’est pas toujours possible ou utile (certains campings ne le proposent pas, et cela implique des normes à respecter). Et même avec 50% d’abattement, beaucoup de propriétaires de mobil-home constatent que leurs charges réelles dépassent ce 50%.

En résumé, le micro-BIC version 2025 est rarement optimal pour un mobil-home en LMNP. D’ailleurs, les experts estiment que « rares sont les cas où il se révèle vraiment profitable » car entre les charges d’entretien, le loyer de l’emplacement, les intérêts d’emprunt... le régime réel permet souvent d’“effacer” les revenus imposables. Le micro-BIC ne garde d’intérêt que si vos charges sont très faibles et que vous tenez absolument à la simplicité administrative.

Régime réel : déduire toutes les charges, amortir le mobil-home

Le régime réel simplifié est plébiscité par la plupart des loueurs de mobil-homes car il permet de ne payer presque aucun impôt sur vos loyers dans la durée. Sous ce régime, vous allez déduire vos charges réelles à l’euro près de vos revenus locatifs, comme dans une comptabilité d’entreprise classique. Parmi les charges déductibles on trouve :

  • Le loyer de l’emplacement versé au camping (2 000 à 5 000 €/an, rappelons-le, qui passe en charge déductible)..

  • Les frais d’entretien, de réparation et de petit équipement (du rideau au micro-ondes).

  • Les frais de gestion (honoraires de comptable, commissions de plateforme, etc.).

  • Les intérêts d’emprunt si vous avez financé l’achat du mobil-home à crédit (les intérêts bancaires sont déductibles des loyers, réduisant d’autant votre bénéfice imposable).

  • Et surtout, les dotations aux amortissements : c’est LA différence majeure. En régime réel, vous pouvez amortir le mobil-home lui-même, c’est-à-dire étaler son coût d’achat en charge sur plusieurs années.

Amortissement du mobil-home : Étant un bien meublé de loisirs, la durée d’amortissement comptable d’un mobil-home est de l’ordre de 15 ans d’après les cabinets comptables. En pratique, on inscrit à l’actif le mobil-home pour sa valeur d’achat (hors TVA si vous l’avez récupérée, sinon TTC), et chaque année ~1/15ème de cette valeur est passée en charge (dotation aux amortissements). Par exemple, un mobil-home acquis 30 000 € sera amorti à raison de 2 000 € par an sur 15 ans. Idem pour le mobilier inclus : généralement, dans un mobil-home, le mobilier est intégré dans le prix et amorti en bloc avec, sauf équipements spécifiques ajoutés (TV, vaisselle…) qui peuvent s’amortir séparément sur 5 à 10 ans.

Grâce à l’amortissement, votre bénéfice imposable est réduit artificiellement sans décaisser un euro de plus. C’est un avantage fiscal puissant du LMNP réel. Ajoutez-y toutes les autres charges (terrain, assurance, etc.), et bien souvent le résultat comptable devient nul ou déficitaire, surtout les premières années.

Enfin, si votre exploitation dégage un déficit fiscal (charges > loyers, ce qui est fréquent les premières années avec l’amortissement), ce déficit est reportable sur vos futurs bénéfices LMNP pendant 10 ans. De quoi rester à l’abri de l’impôt jusqu’à rentabiliser pleinement l’investissement. (Attention, en LMNP les déficits ne s’imputent quesur des revenus de même nature, pas sur votre revenu global).

Bien sûr, le régime réel demande un peu plus de rigueur administrative : il faut tenir une comptabilité, faire une liasse fiscale annuelle, etc. Mais avec l’aide d’un expert-comptable, c’est tout à fait gérable, et le jeu en vaut la chandelle vu les économies d’impôts réalisées.

TVA et services para-hôteliers : un bonus envisageable

Un point particulier pour finir : la TVA. Normalement, la location meublée n’est pas soumise à TVA, sauf si vous offrez des prestations dites para-hôtelières (au moins 3 sur 4 parmi : petit-déjeuner, ménage régulier, fourniture de linge, accueil/réception). Dans un camping, le simple fait de nettoyer le mobil-home entre chaque locataire et de fournir le linge peut être considéré comme deux prestations, l’accueil étant de toute façon assuré – ce qui peut suffire à basculer dans le champ de la TVA pour les séjours courts.

Pourquoi s’en soucier ? Parce qu’il y a un intérêt financier potentiel : si votre activité devient assujettie à TVA, vous devrez facturer 10% de TVA sur vos loyers (taux de TVA réduit applicable aux hébergements touristiques) et reverser cette TVA à l’État. En contrepartie, vous pouvez récupérer la TVA que vous avez payée sur vos dépenses liées à l’activité. Notamment, 20% du prix d’achat du mobil-home peuvent vous être remboursés si vous optez pour ce régime. Par exemple, pour un mobil-home neuf de 40 000 € TTC, c’est 6 667 € de TVA récupérableimmédiatement, ce qui réduit énormément le coût d’investissement initial. De plus, vous récupérez la TVA sur le loyer du terrain et d’autres dépenses liées à la location.

Bien sûr, ce n’est pas anodin : il faut déclarer la TVA chaque année (ou trimestre), tenir une compta TVA, etc. Et surtout, il faut respecter les conditions pendant au moins 20 ans sous peine de rembourser la TVA récupérée au prorata (engagement de location touristique sur la durée). Par exemple, Siblu (un gestionnaire de campings) exige de louer le mobil-home au moins 4 à 5 semaines par an pendant 5 ans dans leur programme, entre autres obligations, pour bénéficier de la TVA. C’est donc un choix stratégique : intéressant si vous êtes certain de louer régulièrement sur le long terme. De nombreux propriétaires LMNP en mobil-home choisissent cette option avec succès (souvent en délégant la gestion à des pros comme Siblu qui s’occupent de la facturation TVA). En bref, la récupération de TVA peut être un bonus fiscal non négligeable, mais implique de se comporter en véritable « para-hôtelier » et de ne pas stopper l’activité trop tôt. Il convient de bien se faire conseiller par un expert-comptable avant de foncer.

En résumé, louer un mobil-home en meublé s’accompagne d’une panoplie de charges à prévoir : le loyer annuel du terrain de camping, les assurances, l’entretien constant du mobil-home, sans oublier les taxes (de séjour, CFE) et les frais de gestion. Au total, ces dépenses peuvent représenter plus de la moitié des revenus bruts tirés de la location – d’où l’importance vitale de les intégrer dans votre calcul de rentabilité. La bonne nouvelle, c’est qu’en optimisant le régime fiscal LMNP, vous pouvez réduire drastiquement l’impact de ces charges sur votre résultat net. Le régime réel permet de déduire l’intégralité des frais et d’amortir le mobil-home, souvent au point de ne payer aucun impôt sur vos loyers pendant de longues années. Par ailleurs, l’absence de taxe foncière et d’habitation, ainsi que la possibilité d’alléger la TVA sur l’investissement, sont autant d’avantages propres à ce type d’hébergement.

En 2025, avec le durcissement du micro-BIC, il est plus que jamais crucial de faire les bons choix fiscaux : envisagez de faire classer votre mobil-home en meublé de tourisme pour bénéficier de l’abattement de 50%, ou mieux encore, optez pour le régime réel afin de coller au plus près de vos charges réelles. Assurez-vous également de rester en règle (déclaration en mairie si location saisonnière, SIRET pour votre activité LMNP, paiement de la CFE le cas échéant, etc.).

En synthèse, un mobil-home en location meublée peut s’avérer très rentable et quasiment net d’impôts si l’on gère bien l’ensemble des charges et obligations. Prévoyez un budget réaliste, conservez chaque facture pour justifier vos charges, et n’hésitez pas à vous faire accompagner d’un professionnel pour optimiser votre situation. Vous pourrez alors profiter sereinement des revenus de votre mobil-home, tout en offrant à vos locataires des séjours agréables.

Foire aux Questions

1. Un mobil‑home loué est‑il soumis à la taxe foncière ou d’habitation ?

 Non, tant qu’il reste mobile : installé sur cales dans un camping ou PRL, il n’est ni assujetti à la taxe foncière ni à la taxe d’habitation. Seule exception : s’il est fixé de manière permanente (dalle béton, raccordements scellés), l’administration peut le requalifier en construction taxable.

2 . Micro‑BIC ou régime réel simplifié : quel régime fiscal choisir ?

 Le régime réel LMNP est le plus rentable dans la majorité des cas :

  • Micro‑BIC : abattement plafonné à 30 % (50 % si classé).

  • Réel : déduction intégrale des charges + amortissement du mobil‑home (≈ 15 ans) et du mobilier, ce qui écrase souvent le bénéfice imposable.

3 . Quelles charges sont déductibles au régime réel ?

  • Loyer de parcelle, assurance, entretien/réparations, petit équipement.

  • Frais de gestion (comptable, plateformes, commissions camping).

  • Intérêts d’emprunt.

  • Amortissements mobil‑home & mobilier (≈ 6‑7 %/an).

  • Déficit reportable 10 ans sur les futurs bénéfices LMNP.

4. Combien rapporte réellement un mobil‑home ?

Exemple courant : 8 000 € de loyers/an – 4 500 € de charges = ≈ 3 000 € net avant impôts. Avec l’amortissement, l’impôt peut être quasi nul ; on obtient alors ≈ 10 % de rentabilité nette pour un achat à 30 000 €. Résultat variable selon taux d’occupation, tarifs et maîtrise des coûts.

5. Peut‑on récupérer la TVA à l’achat ?

Oui seulement si l’activité est para‑hôtelière (au moins 3 prestations : accueil, ménage, linge, petit‑déjeuner). Dans ce cas :

  • Mobil‑home facturé HT, TVA (20 %) récupérable, idem pour la parcelle.

  • Obligation de rester 20 ans dans le régime ou de restituer la TVA au prorata.
    Sans ces services, la location reste hors TVA : rien à facturer, rien à récupérer.

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