Quelles aides de l'État pour transformer un logement vide en meublé ?

Aides pour financer le mobilier d’une location meublée : subventions publiques (rares), dispositifs locaux mobilisables et avantages fiscaux liés au mobilier (amortissement LMNP).

Marie Nouhaud

04 décembre 2024

6 Minutes de lecture

Logement nu transformé en meublé

Meubler un appartement destiné à la location meublée représente un investissement conséquent : lit, table, électroménager, etc. En 2025, de nombreux propriétaires bailleurs s’interrogent sur les aides ou avantages disponibles pour alléger le coût d’achat du mobilier. Existe-t-il des subventions publiques ou des prêts à taux zéro spécifiques ? Quels dispositifs locaux ou partenariats peut-on mobiliser ? Par ailleurs, le régime fiscal de la location meublée offre-t-il des avantages particuliers liés au mobilier (déduction, amortissement) ? Enfin, quelles sont les conditions à respecter pour que le logement soit reconnu comme « meublé » par la loi ? Nous vous proposons un tour d’horizon clair et pédagogique de ces points essentiels.

 
 

La Révolution de la Déclaration LMNP/LMP

Un outil ultime pour simplifier votre déclaration LMNP. Déclarez et envoyez votre liasse fiscale aux impôts en toute simplicité.

  • ✅ Tenir et optimiser votre comptabilité LMNP / LMP
  • ✅ Produire une liasse fiscale en PDF
  • ✅ Transmettre votre liasse fiscale aux impôts
  • ✅ Être 100% en règle avec l’administration fiscale
  • ✅ Obtenir un PDF d'aide à la déclaration d’impôts

Comptabilité LMNP la moins chère de France 🇫🇷

💰 Autonomie → 179€ TTC / an

Expert-comptable → 249€ TTC / an

Les aides publiques pour meubler un logement meublé : un constat mitigé

Pas d’aide nationale directe dédiée au mobilier. À ce jour, il n’existe pas de subvention de l’État spécifiquement destinée à l’achat de meubles pour équiper un logement en location meublée. Contrairement aux aides à la rénovation énergétique ou à des dispositifs fiscaux généraux (comme Loc’Avantages) qui encouragent l’investissement locatif, l’État ne propose aucune prime ni prêt à taux zéro spécifiquement fléchés vers l’ameublement d’un logement loué meublé. Le prêt à taux zéro (PTZ), par exemple, est réservé à l’acquisition ou à la rénovation de la résidence principale et ne s’applique pas à un investissement locatif mobilier. De même, les aides des caisses (comme la CAF) pour l’équipement ménager ciblent les locataires aux revenus modestes et non les propriétaires bailleurs.

Aides à la rénovation incluant indirectement le mobilier. En revanche, dans le cadre de certains programmes de rénovation plus larges, une partie du coût du mobilier peut être intégrée au projet financé. L’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), par exemple, offre des subventions aux propriétaires bailleurs qui rénovent un logement avant mise en location. Ces aides visent d’abord les travaux d’amélioration de l’habitat, mais peuvent inclure le coût du mobilier dans le budget global de rénovation, offrant ainsi un coup de pouce indirect pour s’équiper. Autrement dit, si vous entreprenez une réhabilitation complète d’un logement vide en vue de le louer meublé (par exemple remise aux normes, isolation, etc. + ameublement), une subvention de l’ANAH accordée pour les travaux pourra de facto réduire la charge financière de l’ameublement. Il faut toutefois respecter les critères de l’ANAH (logement ancien, convention de loyer modéré, locataire modeste, etc.) et déposer un dossier complet de travaux – le mobilier n’est pas financé isolément, mais comme part d’un projet de rénovation global.

Dispositifs indirects et aides locales mobilisables

Programmes locaux (OPAH) et primes des collectivités. En l’absence d’aide nationale dédiée aux meublés, renseignez-vous sur les dispositifs locaux. De nombreuses collectivités, souvent via des Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat (OPAH), encouragent la remise sur le marché de logements vacants ou la rénovation de logements anciens. Ces programmes, montés avec l’ANAH et les communes, peuvent offrir des subventions locales ou primes aux bailleurs qui s’engagent à rénover et louer leur bien. Par exemple, une communauté locale dans le Puy-de-Dôme accorde une prime de 2 000 € par logement vacant remis en location – ce type d’aide indirecte peut servir à financer en partie l’ameublement nécessaire. En général, ces primes locales ciblent la lutte contre l’habitat indécent ou la vacance, et imposent des conditions (logement ancien, convention de loyer social ou intermédiaire, travaux réalisés, etc.). Rapprochez-vous de votre mairie ou intercommunalité pour connaître les éventuelles aides à l’amélioration de l’habitat disponibles en 2025 dans votre région.

ADIL : informations sur les aides de votre département. Les Agences Départementales d’Information sur le Logement (ADIL) sont des organismes publics qui informent gratuitement les propriétaires sur les dispositifs existants. Il est vivement conseillé de contacter l’ADIL de votre département pour faire un point sur toutes les aides financières mobilisables localement. L’ADIL pourra vous indiquer si des prêts à taux zéro locaux, des subventions communales ou régionales spécifiques à l’ameublement (rare, mais possible) ou des programmes comme les OPAH sont en cours près de chez vous. Elle vous orientera également sur les démarches à suivre pour en bénéficier.

Associations et partenariats pour s’équiper à moindre coût. Au-delà des subventions, pensez aux solutions partenariales pour réduire le coût d’acquisition du mobilier. Certaines associations ou organismes spécialisés dans le logement social proposent un accompagnement aux bailleurs. Par exemple, en passant par une Agence Immobilière à Vocation Sociale (AIVS) ou un dispositif d’intermédiation locative, vous pourrez bénéficier de conseils et parfois d’aides matérielles pour équiper le logement aux normes requises. Des partenariats existent aussi entre collectivités et acteurs du réemploi : associations comme Emmaüs, le Secours Catholique, le Secours Populaire ou des ressourceries/recycleries proposent du mobilier d’occasion en bon état à prix solidaire. Vous pouvez également consulter le site leboncoin qui propose la vente ou l'achat de meubles d'occasion de particulier à particulier. S’équiper via ces réseaux permet de meubler le logement à faible coût, ce qui revient à une forme d’« aide indirecte » en allégeant fortement la dépense initiale. Enfin, certaines collectivités ou CCAS offrent des prêts d’honneur ou aides ponctuelles pour l’ameublement lorsque le logement est destiné à des publics spécifiques (par exemple, logement pour étudiants ou jeunes travailleurs). Toutes ces pistes méritent d’être explorées, même si elles ne constituent pas des aides financières directes de l’État.

Avantages fiscaux LMNP : déductions et amortissement du mobilier

Lorsque les aides financières sont limitées, le principal levier pour compenser le coût du mobilier réside dans les avantages fiscaux du statut de loueur en meublé. En location meublée non professionnelle (LMNP), les loyers sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), ce qui ouvre droit à deux régimes fiscaux au choix : micro-BIC ou réel simplifié.

  • Micro-BIC : Ce régime forfaitaire s’applique par défaut si vos recettes annuelles n’excèdent pas 77 700 € (en location meublée longue durée). Il offre un abattement automatique de 50 % sur les loyers (charges comprises) pour couvrir les frais. Cet abattement remplace la déduction des charges réelles : ainsi, aucune charge ni aucun achat de mobilier ne peut être déduit au réel sous ce régime. Par exemple, même si vous dépensez beaucoup pour meubler le logement, le fisc retranchera forfaitairement 50% de vos revenus locatifs et taxera l’autre moitié, sans tenir compte de vos dépenses effectives. Le micro-BIC est simple d’usage, mais il peut être moins avantageux si vos charges (ameublement, travaux, etc.) dépassent le niveau de l’abattement forfaitaire.

  • Régime réel BIC : Vous pouvez opter pour le régime réel (obligatoire au-delà de 77 700 € de recettes). Dans ce régime, vous déduisez l’ensemble des charges et frais réels de vos loyers, ce qui inclut l’achat du mobilier et des équipements du logement. Toutes les dépenses engagées dans l’intérêt de la location sont déductibles ou amortissables. Concrètement, cela signifie que vous pouvez déduire les factures de meubles du revenu imposable de la location. Deux cas se présentent concernant le mobilier : soit la dépense est considérée comme une charge immédiate, soit elle doit être amortie (étalée sur plusieurs années).

Déduction immédiate vs amortissement du mobilier

En régime réel, la règle fiscale distingue les petits achats courants et les équipements durables :

  • Les petits achats de mobilier et d’équipement, notamment ceux effectués en cours de location (remplacement d’un élément usé, linge de maison, petit électroménager…), peuvent être passés en charges déductibles l’année de l’achat, surtout si le montant est modeste. Par exemple, l’achat ponctuel d’une micro-ondes à 150 € ou de chaises pour 400 € sera comptabilisé en charge, venant réduire le bénéfice imposable de l’année en cours.

  • En revanche, le mobilier important ou groupé doit être amorti, c’est-à-dire déduit de manière étalée sur sa durée d’utilisation. Lorsque vous meublez intégralement un logement (avant la mise en location ou lors d’une rénovation complète), les dépenses sont généralement regroupées et considérées comme des immobilisations. Toute facture de mobilier supérieure à 600 € doit ainsi être traitée en dépense amortissable. De plus, le premier ameublement complet d’un logement (même si chaque pièce prise isolément coûte moins de 600 €) est par nature une dépense à inscrire à l’actif et à amortir. Cela évite de déduire en une seule année une grosse dépense qui bénéficie en réalité à plusieurs années de location.

Sur quelle durée amortir les meubles ? La fiscalité LMNP n’impose pas une durée fixe pour chaque type de bien, mais elle doit refléter la durée de vie utile estimée. En pratique, le mobilier et l’électroménager sont amortis sur 5 à 10 ans en moyenne. Par exemple, on pourra amortir un réfrigérateur ou un lave-linge sur ~5 à 7 ans (ces appareils ont une durée de vie limitée), tandis qu’une table en bois massif ou une armoire pourront être amorties sur 10 ans étant donné leur longévité. L’amortissement linéaire est le plus couramment utilisé : on déduit chaque année une fraction égale du prix.

Amortissement global du lot de mobilier. Plutôt que de s’encombrer de calculs par objet, l’administration fiscale admet que l’on puisse globaliser le mobilier acheté en début de location et l’amortir en bloc sur une durée unique. En pratique, la grande majorité des bailleurs amortissent la totalité du pack mobilier sur 10 ans, durée usuelle retenue par les experts-comptables. Cette simplification veut dire que, si vous avez dépensé par exemple 5 000 € pour meubler entièrement votre appartement, vous pouvez déduire 10 % de cette somme par an pendant 10 ans, soit 500 € de charge annuelle (en plus des autres charges) chaque année pendant 10 ans. Si vous choisissez une durée plus courte (par exemple 5 ans), l’amortissement annuel serait de 20 % du prix.

A noter : On ne peut pas amortir sur moins de 5 ans ce type de bien sans justification, ni sur une durée excessive non réaliste ; 10 ans est une norme courante et acceptée.

Le mobilier obligatoire pour qu’un logement soit considéré « meublé »

Attention, pour bénéficier du statut de location meublée (et de ses avantages fiscaux), encore faut-il que le logement respecte la définition légale d’un “logement meublé”. Un logement meublé doit comporter un minimum d’équipements obligatoires. Il s’agit des éléments nécessaires pour permettre au locataire d’y vivre convenablement dès son entrée. La loi énumère ainsi les meubles et équipements indispensables suivants :

  • Literie complète (un lit ou canapé-lit en bon état avec matelas, couette ou couverture)

  • Un dispositif d’occultation des fenêtres dans les chambres (rideaux ou volets)

  • Plaques de cuisson (au gaz ou électriques)

  • Four ou four à micro-ondes

  • Réfrigérateur (contenant un compartiment freezer à -6 °C minimum si pas de congélateur séparé)

  • Congélateur ou compartiment de congélation dans le frigo

  • Vaisselle et ustensiles de cuisine en quantité suffisante pour que les occupants puissent prendre les repas

  • Table et sièges (pour pouvoir manger)

  • Étagères de rangement (placards, commode ou étagère pour les vêtements et effets personnels)

  • Luminaires (éclairage suffisant dans les pièces)

  • Matériel d’entretien ménager adapté au logement (aspirateur si moquette, balai et serpillière pour du carrelage, etc.)

Ce socle de mobilier obligatoire représente le strict minimum légal. Si l’un de ces éléments manque, le locataire pourrait exiger que vous le fournissiez, et en cas de litige le juge pourrait requalifier le bail en location vide. Bien entendu, rien n’interdit d’ajouter d’autres équipements pour améliorer le confort (canapé, télévision, lave-linge, décoration, etc.), mais ces ajouts ne sont pas obligatoires. Ils doivent être choisis en fonction du standing que vous visez et du loyer que vous souhaitez pratiquer. Gardez à l’esprit que plus vous meublez et équipez, plus vous pourrez amortir fiscalement ces dépenses – mais aussi, possiblement, plus la valeur locative augmente. Il convient de trouver un équilibre entre attractivité du logement (pour attirer les locataires rapidement) et budget consenti pour l’ameublement.

Pour conclure, équiper un logement pour le louer meublé relève avant tout d’une démarche d’investissement personnel, car il existe peu d’aides publiques directement dédiées à l’achat de mobilier. Le propriétaire bailleur devra compter principalement sur ses propres fonds et sur d’éventuels coups de pouce indirects (aides locales à la rénovation, primes de remise en location, conseils d’associations). Toutefois, le statut LMNP/LMP offre un filet de rattrapage fiscal non négligeable : en régime réel, chaque euro dépensé pour du mobilier est récupéré peu à peu sous forme d’économie d’impôts grâce à la déduction ou l’amortissement. Sur plusieurs années, l’amortissement du mobilier permet de compenser le coût initial et d’optimiser la rentabilité locative. Il est donc crucial de bien déclarer ces dépenses et de choisir le régime fiscal adapté (généralement le réel dès que les charges sont élevées). Enfin, n’oublions pas que pour profiter pleinement de ces avantages, le logement doit être meublé conformément aux exigences légales : fournir le kit de base obligatoire évite les ennuis juridiques et assure une location sereine. En synthèse, si les aides directes pour meubler sont limitées, une combinaison de bonnes pratiques fiscales et d’initiatives locales peut alléger significativement la facture et faire de votre projet de location meublée une réussite sur le plan financier.

En l’absence d’aides directes, optimiser votre budget passe aussi par le choix de vos sources d’approvisionnement en mobilier. Pour limiter l’investissement initial, privilégiez l’achat de meubles d’occasion ou reconditionnés. Des plateformes comme LeBonCoin, Facebook Marketplace ou encore Vinted regorgent de bonnes affaires, parfois quasi neuves, à prix très réduit. Les ressourceries et associations comme Emmaüs, le Secours Catholique ou le Secours Populaire proposent également du mobilier fonctionnel et propre, souvent pour quelques dizaines d’euros seulement, tout en donnant une seconde vie aux objets. Enfin, certaines grandes enseignes d’ameublement offrent des gammes économiques ou des promotions sur les fins de série, idéales pour équiper un logement locatif sans sacrifier la qualité. 

Foire aux Questions

1. Existe-t-il des subventions de l’État pour acheter des meubles dans une location meublée ?
Non. Aucune prime nationale spécifique n’existe en 2025. Le mobilier peut seulement être intégré au budget d’un projet de rénovation subventionné (ex. : ANAH).

2. Un prêt à taux zéro peut-il financer l’ameublement de mon logement ?
Pas directement. Le PTZ concerne la résidence principale. Certaines collectivités peuvent proposer des prêts ou avances via des programmes habitat, mais c’est rare.

3. Vaut-il mieux déclarer mes loyers meublés au régime micro-BIC ou au régime réel ?
Micro-BIC si vos charges sont faibles. Si vos dépenses (dont mobilier) dépassent 50 % des loyers, le régime réel est souvent plus avantageux grâce aux déductions et amortissements.

4. Comment fonctionne l’amortissement du mobilier en location meublée (LMNP) ?
On déduit le coût du mobilier sur 5 à 10 ans. Un achat important est amorti ; un petit achat (< 600 €) peut être déduit immédiatement. Cela réduit le bénéfice imposable chaque année.

5. Quel est le mobilier minimum obligatoire pour louer en meublé ?
Literie avec couette ou couverture, occultations (rideaux/volets), plaques de cuisson, four ou micro-ondes, réfrigérateur avec congélateur, vaisselle, table et chaises, rangements, luminaires, matériel d’entretien.

Prenez un rendez-vous avec un professionnel en LMNP / LMP !

Photo de Kévin

Kévin

Expert en fiscalité immobilière

Photo de Clément

Clément

Expert en défiscalisation

Prendre rendez-vous

Grâce à notre solution, 96% de nos clients payent 0€ d’impôts sur leurs revenus locatifs meublés