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Classer son logement meublé de tourisme consiste à lui faire attribuer un classement officiel de 1 à 5 étoiles par un organisme accrédité. Cette démarche volontaire n’est pas obligatoire, mais de plus en plus de propriétaires l’adoptent en raison de ses multiples atouts. En 2025, les règles fiscales ont évolué, renforçant l’intérêt de ce classement pour les loueurs en meublé non professionnels (LMNP). Dans cet article, nous allons voir pourquoi faire classer son meublé peut s’avérer très avantageux : avantages fiscaux (nouveaux abattements, seuils micro-BIC, etc.), réduction de certaines taxes, meilleure visibilité de votre annonce, possibilité d’accepter les chèques-vacances et augmentation de la rentabilité.
Qu’est-ce que le classement d’un logement meublé de tourisme ?
Le classement en meublé de tourisme est une évaluation officielle de votre logement loué en courte durée (location saisonnière). Un expert visite le bien et le note selon 133 critères (équipements, services aux clients, développement durable…). À l’issue du contrôle, un classement de 1 à 5 étoiles est attribué si le logement répond aux normes requises. Ce label de qualité est délivré pour 5 ans (renouvelable) et valorise les prestations du meublé en garantissant au client un certain niveau de confort. La démarche est facultative et se fait à l’initiative du propriétaire, en contactant un organisme de contrôle agréé ou accrédité par Atout France (liste disponible sur le site d’Atout France). Le coût de la procédure est généralement modéré (quelques centaines d’euros en fonction de la taille du logement), et un panonceau officiel vous est remis pour afficher le nombre d’étoiles obtenu.
Les avantages du classement de votre meublé : fiscalité, taxes et revenus
Faire classer son logement meublé comporte de nombreux avantages, en particulier sur le plan fiscal et financier. Voici les principaux bénéfices à connaître en 2025.
Un régime micro-BIC bien plus avantageux si votre bien est classé
L’un des atouts majeurs du classement est le traitement fiscal favorable accordé aux revenus locatifs en régime micro-BIC (micro-entreprise BIC). En effet, lorsque votre meublé est classé, vous pouvez bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50 % sur vos recettes locatives, avec un plafond de 77 700 € de revenus par an pour rester au micro-BIC. À l’inverse, un meublé non classé ne donne droit qu’à 30 % d’abattement et le plafond annuel tombe à seulement 15 000 € de recettes. Depuis le 1er janvier 2025, la différence est donc très significative : sans classement, de nombreux loueurs dépasseront vite le seuil de 15 000 € et seront contraints de basculer au régime réel (avec comptabilité plus lourde) pour déclarer leurs loyers. En faisant classer votre logement, vous préservez la simplicité du micro-BIC tout en profitant d’un abattement maximal sur vos revenus imposables.
Chiffres-clés 2025 : Meublé classé : 50 % d’abattement et 77 700 € de plafond annuel. Meublé non classé : 30 % d’abattement et 15 000 € de plafond. Au-delà de 15 000 €, le régime micro-BIC n’est plus applicable et l’imposition se fait obligatoirement au régime réel.
Par ailleurs, même si vous optez malgré tout pour le régime réel (plus avantageux dans certains cas car il permet de déduire amortissements et charges), le classement conserve son intérêt pour d’autres raisons (taxes locales, attractivité… nous y revenons ci-dessous). Retenez surtout qu’en 2025 le législateur a durci la fiscalité des locations touristiques non classées (« loi anti-Airbnb »), ce qui rend le classement quasi indispensable pour bénéficier d’une fiscalité allégée en micro-BIC.
Cotisations sociales allégées au-delà de 23 000 € de recettes
Outre l’impôt sur le revenu, le statut de loueur en meublé peut impliquer des cotisations sociales (Urssaf) si vos revenus locatifs dépassent 23 000 € par an (seuil au-delà duquel la location meublée touristique est considérée comme une activité professionnelle). Sur ce plan également, le fait d’être classé se révèle très avantageux. En choisissant le régime général de sécurité sociale pour vos locations saisonnières, l’assiette de calcul des cotisations est réduite grâce à un abattement spécifique : 87 % d’abattement pour les meublés classés, contre 60 % pour les meublés non classés. Concrètement, un loueur classé ne paiera des cotisations que sur 13 % de ses recettes, alors qu’un loueur non classé sera imposé sur 40 % de ses recettes. L’écart est important et permet aux propriétaires classés de diminuer drastiquement leurs charges sociales en cas de gros revenus locatifs. De plus, en micro-entreprise, le taux de cotisation applicable est beaucoup plus bas pour un meublé classé (environ 6 % du chiffre d’affaires, contre 22 % sans classement). Là encore, le classement préserve votre rentabilité si vous exploitez un meublé de tourisme à fort rendement.
Taxe de séjour réduite pour vos vacanciers
Le classement officiel profite également à vos locataires sur la taxe de séjour, ce qui peut indirectement favoriser vos réservations. En France, les communes fixent la taxe de séjour soit via un barème fixe par nuit et par personne (pour les hébergements classés, selon le nombre d’étoiles), soit via un pourcentage du loyer (souvent de 1 % à 5 %) pour les hébergements non classés. Ainsi, un logement classé bénéficiera d’un taux forfaitaire généralement modique (par exemple quelques euros par nuit), tandis qu’un logement non classé verra sa taxe de séjour calculée en pourcentage du prix de la nuitée. Résultat : la taxe de séjour est souvent moins élevée pour un meublé classé, en particulier si le loyer à la nuit est élevé. Par exemple, au lieu de 5 % du loyer, vos voyageurs paieront peut-être seulement 1 € par adulte et par nuit. Ce gain de pouvoir d’achat pour vos clients peut rendre votre offre plus compétitive et attractive. D’ailleurs, de nombreuses plateformes (Airbnb, Abritel…) collectent automatiquement la taxe de séjour : avoir un classement réduit ce prélèvement et permet d’afficher un prix total plus doux aux yeux des voyageurs, ce qui peut augmenter votre taux de réservation.
Exonérations de taxe d’habitation et taxe foncière en zones rurales
Sous certaines conditions, le classement peut également vous faire économiser sur les taxes locales. Si votre meublé de tourisme classé est situé en zone de revitalisation rurale (ZRR), la commune peut décider de vous exonérer de taxe d’habitation et de taxe foncière sur ce bien. Cette exemption, prévue par le Code général des impôts, vise à encourager le tourisme en zone rurale. Elle n’est toutefois pas automatique : chaque commune ZRR reste libre de l’appliquer ou non, et souvent seule la partie du logement effectivement dédiée à l’activité touristique est concernée (par exemple, si vous louez une partie de votre résidence). En dehors des ZRR, notez qu’un meublé de tourisme (classé ou non) échappe de toute façon à la taxe d’habitation sur les résidences secondaires tant qu’il est exclusivement destiné à la location saisonnière et n’est pas occupé par le propriétaire. De même, les meublés de tourisme, du fait de leur nature commerciale, sont généralement exonérés de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) de plein droit (sauf délibération contraire de la commune). En résumé, faire classer votre logement peut améliorer votre fiscalité locale, notamment si vous louez en milieu rural, ce qui ajoute aux économies réalisables grâce au statut LMNP.
Un atout commercial : visibilité, confiance des voyageurs et revenus en hausse
Au-delà des chiffres et des taxes, classer son meublé offre des avantages notables pour mieux louer votre bien et en tirer le meilleur revenu.
Un label de qualité qui rassure et attire les locataires
Obtenir le classement en étoiles revient à décrocher un label officiel de qualité. Vous pourrez afficher fièrement sur vos annonces « Meublé de tourisme classé X étoiles », ce qui rassure les voyageurs quant au sérieux de votre location. Le classement atteste que votre logement a été inspecté et répond à des critères de confort bien définis, similaires à ceux de l’hôtellerie. Cela met en confiance les touristes, notamment ceux qui ne connaissent pas votre logement : ils savent à quoi s’attendre en termes d’équipements et de prestations. Un meublé classé apparaît comme plus fiable et professionnel, ce qui peut faire la différence dans le choix d’un hébergement.
En pratique, un classement 3 étoiles ou plus peut attirer une clientèle plus exigeante (familles, seniors, clientèle internationale habituée aux normes hôtelières) prête à réserver plus longtemps et à un tarif supérieur pour un gage de qualité. Selon de nombreux retours d’expérience, un meublé de tourisme classé enregistre davantage de réservations qu’un logement équivalent non classé, à emplacement identique. En effet, le bouche-à-oreille et les avis voyageurs soulignent souvent le sérieux d’un hébergement classé, renforçant votre e-réputation. En résumé, faire classer son logement meublé aide à sécuriser la confiance des locataires potentiels et à optimiser votre taux d’occupation tout au long de l’année.
Plus de visibilité sur les plateformes et l’office du tourisme
Au-delà de la confiance accrue des voyageurs, le classement étoilé améliore aussi la visibilité de votre offre sur certains canaux de diffusion. D’une part, les sites des Offices de Tourisme locaux et autres portails institutionnels (type Atout France, Clévacances, Gîtes de France) mettent souvent en avant les meublés classés dans leurs annuaires. En obtenant le classement, vous pourrez généralement faire référencer votre logement auprès de l’Office de Tourisme de votre secteur, ce qui vous donnera accès à une clientèle supplémentaire (touristes cherchant leur hébergement via les canaux officiels). D’autre part, sur les plateformes de réservation en ligne (Airbnb, Booking, Abritel, etc.), le fait d’indiquer votre statut « meublé de tourisme classé » dans la description ou via les filtres peut vous distinguer de la multitude d’offres non classées. Certaines plateformes ou labels de qualité acceptent d’ailleurs uniquement les hébergements ayant une classification officielle ou un label équivalent. Le classement devient donc un avantage marketing : il augmente votre crédibilité en tant que loueur et vous permet de multiplier les canaux de commercialisation de votre location.
Encaisser les chèques-vacances : une nouvelle clientèle à la clé
Saviez-vous que seul un meublé de tourisme classé (minimum 1 étoile) est autorisé à accepter les Chèques-Vacances ANCV ? Ce mode de paiement, distribué par certains employeurs ou organismes à des millions de bénéficiaires, est très prisé des vacanciers français. En faisant classer votre logement, vous pourrez adhérer à l’Agence Nationale des Chèques-Vacances (ANCV) et ainsi accepter les chèques-vacances comme moyen de paiement. Concrètement, cela élargit votre cible de locataires : vous attirerez des clients disposant de ces chèques (familles, fonctionnaires, comités d’entreprise…) qui autrement écartent les locations n’acceptant pas ce dispositif. C’est un argument de plus dans votre annonce pour faire la différence. Par exemple, un couple de salariés ayant 400 € de chèques-vacances sera ravi de les utiliser chez vous plutôt que de payer en argent. Du point de vue du propriétaire, l’adhésion à l’ANCV nécessite quelques formalités administratives et une commission modique sur les montants encaissés, mais le jeu en vaut souvent la chandelle. Pouvoir afficher « Chèques-Vacances acceptés » augmente vos chances de louer en haute saison comme en moyenne saison, en particulier auprès de la clientèle française. Cet avantage est directement lié au classement : sans étoiles, impossible de se conventionner avec l’ANCV.
Tarifs plus élevés et meilleure rentabilité
Dernier avantage et non des moindres : monter en gamme grâce au classement vous permet généralement d’augmenter votre chiffre d’affaires. Un logement classé 4 étoiles, offrant un confort supérieur et un service soigné, pourra légitimement être loué plus cher qu’un logement non classé de base. Les voyageurs sont en effet prêts à payer un supplément pour une qualité garantie et des prestations premium (beaux équipements, décoration harmonieuse, services supplémentaires). Même avec un classement 2 ou 3 étoiles, vous marquez des points qui peuvent justifier un loyer légèrement plus haut que la concurrence non classée. En outre, le classement pouvant améliorer votre taux d’occupation (plus de réservations tout au long de l’année), c’est un cercle vertueux pour la rentabilité globale de votre investissement. Vous amortirez d’autant plus vite les coûts engagés (frais de classement, améliorations du logement pour atteindre les critères, etc.).
D’après des experts du secteur, un meublé classé et bien géré peut voir ses revenus augmenter de 10 à 20 % par rapport au même bien non classé, grâce à la combinaison d’un meilleur prix moyen par nuit et d’un taux de remplissage accru. En somme, faire classer son logement meublé peut être un levier de performance pour votre activité LMNP, en transformant votre bien en hébergement « haut de gamme accessible ».
Pour conclure, le classement de votre logement meublé de tourisme n’est pas une obligation, mais il s’affirme en 2025 comme un véritable atout pour tout propriétaire souhaitant maximiser les revenus et la visibilité de sa location saisonnière. D’un côté, les évolutions fiscales récentes rendent presque incontournable ce label pour continuer à bénéficier d’une fiscalité allégée (abattement 50 % au lieu de 30 %, seuil de recettes porté à 77 700 € en micro-BIC). De l’autre, les avantages commerciaux sont tangibles : vous assurez une clientèle plus large, vous valorisez votre offre avec un gage de qualité, vous profitez de canaux de diffusion supplémentaires et vous pouvez même toucher de nouveaux vacanciers via les chèques-vacances. Bien sûr, faire classer son meublé implique un investissement initial (dossier, visite de contrôle, mise aux normes si nécessaire, frais de classement) et de maintenir un certain niveau de prestations sur la durée. Cependant, au vu des bénéfices fiscaux et marketing qu’il procure, le jeu en vaut souvent la chandelle pour les loueurs en meublé sérieux et professionnels. En optimisant aussi bien vos charges fiscales que vos recettes locatives, le classement meublé de tourisme peut véritablement propulser votre rentabilité au niveau supérieur.
Foire aux Questions
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Kévin
Expert en fiscalité immobilière
Clément
Expert en défiscalisation