Sommaire de l'article
- Synthèse de l’article
- Les opportunités de la location meublée d’une maison
- Les contraintes et inconvénients à anticiper
- Foire aux questions
- Quels meubles doivent être fournis dans une location meublée ?
- Quelle est la durée et les conditions du bail meublé pour une maison ?
- Quel régime fiscal choisir pour louer en meublé : micro-BIC ou régime réel ?
- Quelle différence entre les statuts LMNP et LMP en location meublée ?
- La location meublée est-elle soumise à la CFE ou à la TVA ?
- Sources
Vous envisagez de louer votre maison en location meublée ? Ce mode de location attire de nombreux propriétaires grâce à son meilleur rendement locatif et sa fiscalité avantageuse. Toutefois, il comporte aussi des obligations légales strictes et peut exiger une gestion plus exigeante qu’une location vide classique. Dans cet article, nous faisons le point – en toute pédagogie – sur les opportunités à saisir et les contraintes à anticiper avant de louer une maison entière en meublé.
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Synthèse de l’article
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Rendement accru : Le loyer d’une maison louée meublée est en moyenne 20 % plus élevé qu’en location vide, améliorant la rentabilité brute. De plus, le bail meublé (1 an renouvelable) est plus souple qu’un bail vide (3 ans).
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Avantages fiscaux LMNP : Le statut de Loueur en meublé non professionnel (LMNP) permet d’opter pour un régime micro-BIC (abattement 50 % des loyers) ou réel (déduction des charges et amortissements du bien). Ces dispositifs réduisent fortement l’impôt sur vos loyers meublés.
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Obligations légales : Le propriétaire doit fournir au moins 11 meubles/équipements définis par la loi (literie, électroménager, etc.). Le bail meublé est conclu pour 1 an minimum (9 mois si étudiant) avec dépôt de garantie jusqu’à 2 mois de loyer. En zone tendue, le loyer est soumis à l’encadrement légal comme pour les locations vides.
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Contraintes et coûts : Louer meublé implique un investissement initial pour aménager la maison, ainsi que des frais d’entretien et de remplacement du mobilier réguliers. La rotation des locataires est généralement plus fréquente (baux plus courts), ce qui accroît le risque de vacance locative et demande plus de temps de gestion (états des lieux, annonces…).
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Statut LMP et charges sociales : Si vos recettes annuelles dépassent 23 000 € et excèdent vos autres revenus, vous basculez en loueur professionnel (LMP). Ce statut impose le paiement de cotisations sociales (URSSAF) sur les profits au lieu des 17,2 % de prélèvements sociaux, ainsi que des obligations comptables renforcées. En contrepartie, un LMP peut déduire ses déficits de son revenu global et profiter d’une éventuelle exonération de plus-value après 5 ans (selon le chiffre d’affaires).
Les opportunités de la location meublée d’une maison
Des loyers plus élevés et un meilleur rendement
L’un des premiers atouts de la location meublée est la hausse du loyer que le propriétaire peut en tirer. En moyenne, une location meublée se loue 20 % plus cher qu’une location vide équivalente. Cette prime s’explique par les services supplémentaires offerts (logement prêt à vivre, mobilier et électroménager fournis) et la demande de locataires en mobilité (étudiants, professionnels en mission, expatriés, etc.). Par exemple, à surface et localisation comparables, une maison meublée peut générer un loyer mensuel significativement plus haut qu’une maison louée nue. Cela se traduit par un meilleur rendement locatif pour le bailleur.
En outre, la législation permet au bailleur meublé de demander une garantie locative plus élevée : jusqu’à 2 mois de loyer hors charges de dépôt de garantie, contre 1 mois maximum en location vide. Cela sécurise davantage le propriétaire contre les dégradations ou impayés éventuels. Enfin, dans les zones sans encadrement de loyers, la location meublée offre une plus grande liberté pour fixer le loyer en fonction du standing (équipements haut de gamme, présence d’une piscine ou d’un jardin entretenu, etc.). Le propriétaire peut donc optimiser ses revenus, tout en veillant à rester cohérent avec le marché locatif local.
Un bail plus flexible et une récupération facile du bien
Autre opportunité non négligeable : la flexibilité contractuelle. Le bail meublé d’habitation est conclu pour 1 an renouvelable (ou 9 mois non renouvelable si le locataire est étudiant). Cette durée plus courte qu’un bail de 3 ans en location vide permet au bailleur de reprendre son bien plus rapidement en cas de besoin (revente, reprise pour y habiter, etc.). Le préavis de congé du locataire n’est que d’1 mois en meublé (contre 3 mois en bail vide standard), ce qui correspond souvent au profil de locataires souhaitant une solution temporaire. De son côté, le propriétaire peut donner congé à l’échéance annuelle du bail plus facilement. Cette souplesse du bail meublé est appréciée si vous souhaitez garder la maîtrise de la disponibilité de votre maison (par exemple pour la récupérer l’été, ou la revendre sans attendre plusieurs années).
La location meublée offre également la possibilité de choisir des baux spécifiques adaptés : le bail mobilité (1 à 10 mois, non renouvelable) pour loger des personnes en formation ou mission professionnelle de courte durée, ou le bail étudiant de 9 mois. Ces contrats courts, réservés aux meublés, permettent d’optimiser l’occupation de votre maison sur des périodes précises (par exemple, louer votre maison meublée uniquement pendant une année sabbatique ou une expatriation de 6 mois). Cette modularité contractuelle est un réel avantage pour les propriétaires qui ont des projets personnels et qui ne veulent pas immobiliser leur bien trop longtemps.
Un cadre fiscal avantageux (statut LMNP)
Sur le plan fiscal, louer en meublé offre des régimes d’imposition très favorables par rapport à la location nue. Les revenus tirés d’une location meublée relèvent des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et non des revenus fonciers, ce qui ouvre droit à des abattements et déductions plus généreux. Deux options s’offrent au bailleur, généralement sous le statut LMNP (Loueur en meublé non professionnel) si l’activité reste accessoire par rapport à ses autres revenus :
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Régime Micro-BIC : Il s’applique de plein droit si vos recettes annuelles n’excèdent pas 77 700 € (seuil 2023, revalorisé). Vous bénéficiez alors d’un abattement forfaitaire de 50 % sur vos loyers (71 % si meublé de tourisme classé). Autrement dit, seule la moitié de vos recettes est imposée. Ce régime simplifié dispense de tenir une comptabilité complexe. Il est intéressant si vous avez peu de charges réelles, et permet souvent de payer très peu d’impôt sur vos loyers meublés.
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Régime réel BIC : Vous pouvez opter pour le régime réel (obligatoire au-delà de 77 700 € de recettes). Dans ce cas, toutes les charges liées à la location sont déductibles des loyers perçus : intérêts d’emprunt, assurances, travaux d’entretien, taxe foncière, honoraires de gestion, frais de déplacement, etc. Surtout, vous pouvez pratiquer l’amortissement comptable du logement (hors terrain) et du mobilier. Cela signifie que chaque année, une quote-part du prix d’achat de la maison et des meubles est déduite de vos revenus imposables, sans sortie de trésorerie. Sur une maison amortie sur 30 ou 40 ans, cet amortissement peut représenter 2 à 3 % du prix du bien par an en déduction, réduisant drastiquement le bénéfice taxable. Concrètement, beaucoup de bailleurs en réel LMNP arrivent à neutraliser leurs loyers imposables pendant de longues années grâce à l’amortissement, tout en encaissant un revenu net. C’est un levier fiscal extrêmement puissant de la location meublée. En cas de déficit (charges + amortissements > loyers), celui-ci est reportable sur les bénéfices BIC des 10 années suivantes (pour LMNP).
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En résumé, la fiscalité de la location meublée peut être optimisée de façon à réduire fortement, voire annuler l’imposition sur vos revenus locatifs. Ce bénéfice fiscal est un argument majeur en faveur du meublé. À noter que les recettes meublées sont exonérées de TVA en l’absence de services para-hôteliers (la location d’une maison d’habitation meublée n’est pas soumise à TVA dans la quasi-totalité des cas). Par ailleurs, tant que vous restez en statut LMNP, vous ne payez pas de cotisations sociales de travailleur indépendant sur vos loyers : vous acquittez uniquement les prélèvements sociaux de 17,2 % sur le bénéfice imposable (si celui-ci n’est pas nul grâce à l’amortissement).
Une demande locative et des usages variés
Louer une maison entière en meublé peut vous ouvrir des opportunités spécifiques selon la localisation et la période. Dans les grandes villes universitaires ou les bassins d’emploi, une maison meublée peut intéresser des colocations étudiantes ou de jeunes actifs cherchant un logement “clé en main”. La colocation meublée permet au propriétaire d’optimiser le loyer par chambre et de réduire le risque d’impayés (loyers partagés). Si votre maison s’y prête (plusieurs chambres, proximité des transports), c’est une piste à considérer.
Dans les zones touristiques ou littorales, louer une maison meublée en location saisonnière (meublé de tourisme) pendant les vacances peut générer des revenus importants sur une courte période. Une villa bien située avec piscine, louée meublée à la semaine en été, offre des rentabilités élevées (mais attention à la gestion type conciergerie). De plus, tant qu’il s’agit de votre résidence principale, la loi vous permet de la louer en saisonnier jusqu’à 120 jours par an sans formalité de changement d’usage. Au-delà, ou si ce n’est pas votre résidence principale, il faudra vérifier les réglementations locales (certaines villes imposent une autorisation ou une déclaration en mairie pour la location de courte durée).
Enfin, la location meublée peut faciliter la location d’une maison dans le cadre d’une mutation professionnelle. Des entreprises recherchent régulièrement des maisons meublées pour loger temporairement des salariés en déplacement (missions de quelques mois, expatriés revenant en France, etc.). Disposer d’une maison déjà meublée est un atout commercial pour attirer ce type de locataires solvables, souvent pris en charge par leur employeur. Vous pouvez ainsi trouver preneur plus rapidement sur un marché de niche grâce au meublé.
Les contraintes et inconvénients à anticiper
Investissement initial et entretien du mobilier
Le revers de la médaille d’une location meublée, ce sont les coûts supplémentaires qu’elle impose au propriétaire. Contrairement à une location vide, vous devez meubler et équiper intégralement la maison avant l’arrivée des locataires. La loi fixe une liste minimale de 11 meubles et équipements obligatoires (voir encadré plus bas) sans lesquels le logement ne peut être légalement considéré comme “meublé”. En pratique, pour une maison, il faudra souvent aller au-delà du strict minimum afin de la rendre attractive (salon confortable avec canapé, décoration, électroménager complet, etc.). L’investissement initial en mobilier peut ainsi représenter plusieurs milliers d’euros pour une maison entière (cuisine équipée, literie de chaque chambre, ameublement du séjour, etc.). C’est un capital immobilisé qu’il faut accepter de dépenser dès le départ.
De plus, ce mobilier va s’user avec le temps : il faut prévoir son entretien régulier (nettoyage, petites réparations) et son renouvellement périodique. Par exemple, les peintures peuvent être rafraîchies plus souvent à cause des déménagements fréquents, l’électroménager devra être réparé ou remplacé en cas de panne. Le propriétaire supporte ces frais d’usure normale du bien loué. Même en étant précautionneux dans le choix des locataires, il y aura de la casse et de la vétusté sur les équipements fournis. Ces coûts d’entretien et de remplacement grèvent d’autant le rendement locatif brut. D’après l’expérience de nombreux bailleurs, il faut réserver une partie des loyers perçus pour réinvestir dans le mobilier tous les 5 à 10 ans (changement de matelas, de canapé, renouvellement de l’électroménager, etc.). Cet aspect est à budgéter dès le départ.
Enfin, qui dit maison dit souvent espace extérieur (jardin, terrasse, piscine éventuelle). Si votre bien en est doté, sachez que le locataire a l’obligation légale d’entretenir le jardin et la piscine courants pendant la location (tondre, arroser, nettoyer). Mais en pratique, pour qu’il puisse le faire, le propriétaire doit fournir le matériel nécessaire (tondeuse, outils de jardinage, aspirateur de piscine…). Cela représente un équipement supplémentaire à mettre à disposition dans la maison meublée. C’est une contrainte matérielle spécifique aux maisons : assurez-vous de laisser les outils adéquats, faute de quoi le locataire ne pourra pas remplir son obligation d’entretien. Malgré cela, le propriétaire devra possiblement intervenir pour les gros travaux ou la maintenance plus technique (par exemple, faire réviser la chaudière chaque année, remplacer un filtre de piscine défectueux, élaguer les grands arbres dangereux – à sa charge si cela dépasse la capacité normale du locataire). La gestion technique d’une maison meublée peut donc s’avérer plus lourde que celle d’un appartement meublé, et il faut soit habiter à proximité pour intervenir, soit mandater un gestionnaire locatif pour s’en charger.
Durées de location plus courtes et vacance locative
Par nature, la location meublée s’adresse souvent à des locataires en situation temporaire (études, mission, transition…). Par conséquent, la durée moyenne d’occupation d’un locataire meublé est plus courte que celle d’un locataire en bail vide traditionnel. Un étudiant ne restera que 9 mois, un salarié en mobilité 1 an peut-être, là où une famille en location nue aurait pu rester plusieurs années. Cette rotation fréquente des occupants implique plusieurs contraintes :
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Vacance locative : entre deux locataires meublés, vous aurez des périodes d’inoccupation plus régulières. Il faut parfois quelques semaines ou mois pour retrouver un preneur, ce qui crée un manque à gagner. Sauf forte demande locale, le logement meublé n’est pas toujours reloué immédiatement, surtout si on est hors saison (pour un meublé touristique) ou entre deux années universitaires. Le risque de vacance locative est donc accru en meublé, ce qui peut venir compenser en partie le surplus de loyer mensuel.
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Recherche de locataires : vous devrez recommercialiser le bien plus souvent : annonces à publier, visites à organiser, sélection de dossiers, rédaction du bail et état des lieux d’entrée… Ces démarches prennent du temps ou ont un coût si vous les déléguez à une agence. La gestion courante d’une location meublée est plus chronophage du fait de cette succession de locations courtes. En outre, chaque changement de locataire induit des frais de remise en état (nettoyage professionnel, petites réparations) plus fréquents.
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Instabilité et adaptation : chaque nouveau locataire aura ses propres demandes (enlever tel meuble, ajouter tel équipement). Par exemple, il n’est pas rare qu’un locataire demande à retirer certains meubles pour les remplacer par les siens. En tant que propriétaire, vous devez être prêt à faire preuve de flexibilité (et disposer d’un endroit où stocker les meubles retirés temporairement). Vous devrez aussi vous adapter aux profils variés : étudiants (baux non renouvelables), colocataires multiples, etc., avec les ajustements juridiques appropriés (baux individuels ou bail commun en colocation, clause de solidarité, etc.). Cette complexité de gestion fait partie des contraintes à anticiper.
Par ailleurs, dans les zones soumises à l’encadrement des loyers (comme Paris, Lyon, Lille…), louer meublé ne permet pas de dépasser librement les plafonds fixés par les autorités. Le bailleur doit respecter le loyer de référence majoré de la zone, éventuellement augmenté du complément meublé autorisé (souvent +10 ou +20 % maximum, selon la réglementation locale). Il est donc faux de penser qu’on peut toujours fixer un loyer exorbitant sous prétexte que le logement est meublé : la loi encadre cette pratique dans les agglomérations tendues. Ne pas respecter ces plafonds expose le propriétaire à des sanctions (réduction forcée du loyer, amende). Il s’agit d’une contrainte réglementaire à ne pas négliger si votre maison est située en zone tendue.
Obligations juridiques et réglementaires strictes
La location meublée est encadrée par des lois spécifiques qu’il faut connaître pour éviter tout litige ou requalification en location nue. Tout d’abord, le logement doit impérativement comporter tous les équipements obligatoires prévus par le décret n°2015-981 du 31 juillet 2015. Cette liste de 11 éléments comprend notamment : literie (lit + couette), dispositif d’occultation des fenêtres (rideaux ou volets) dans les chambres, plaques de cuisson, four ou micro-ondes, réfrigérateur avec compartiment freezer, vaisselle et ustensiles de cuisine en nombre suffisant, table et sièges, rangements, luminaires, et matériel d’entretien ménager (aspirateur ou balai, serpillère, etc.). Si l’un de ces éléments manque, le locataire pourrait prétendre que le bail n’est pas un meublé en bonne et due forme. Le risque ? Qu’il soit requalifié en bail vide (3 ans) avec les protections associées, ou qu’il obtienne un jugement vous obligeant à ajouter le mobilier manquant. Vous devez donc vous assurer, en tant que bailleur, que tous les meubles et équipements requis sont présents et en bon état de fonctionnement lors de l’état des lieux d’entrée. Un inventaire détaillé du mobilier doit d’ailleurs être annexé au bail meublé, attestant de la complétude du logement. Cette obligation légale peut représenter un effort initial, mais elle est incontournable pour sécuriser votre statut de location meublée.
Ensuite, le contrat de bail meublé doit respecter le modèle type défini par la loi Alur. Il contient des clauses spécifiques aux meublés (durée réduite, dépôt de garantie de 2 mois max, mention des meubles fournis, etc.). Veillez à bien utiliser un contrat conforme pour éviter les clauses nulles. Notez qu’en bail meublé, le locataire a un préavis de départ réduit (1 mois) mais le propriétaire doit respecter un préavis de 3 mois en cas de congé donné pour vente ou reprise, et ne peut le faire qu’à l’échéance annuelle du bail. Ces règles protectrices du locataire imposent une certaine planification si vous souhaitez récupérer votre maison – même en meublé, on ne peut pas mettre fin au bail du jour au lendemain en dehors des cas légaux (défaut de paiement, faute grave du locataire). En meublé étudiant (9 mois) ou mobilité, la reprise est automatique en fin de bail non renouvelable, ce qui est plus simple de ce point de vue.
Par ailleurs, louer en meublé ne dispense pas de fournir un logement décent et aux normes. Vous devez ainsi réaliser les diagnostics techniques obligatoires (DPE, plomb, électricité/gaz, ERP, etc.), et effectuer les travaux nécessaires pour que la maison respecte les critères de décence (surface minimale, ventilation, sécurité des équipements, absence de nuisibles, etc.). L’ajout de mobilier doit aussi tenir compte de la surface – par exemple chaque pièce principale doit pouvoir être chauffée et ventilée, ce qui peut exclure de surcharger l’espace. Si votre maison comporte des équipements spécifiques (cheminée, alarme piscine…), assurez-vous de bien informer le locataire de son usage et de respecter les normes (une piscine doit avoir une alarme ou une barrière aux normes NF P90-308). En cas de manquement aux obligations de sécurité ou décence, votre responsabilité de bailleur peut être engagée.
Enfin, la location meublée étant une activité commerciale, elle entraîne le paiement de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) dans la plupart des cas. Cette taxe locale, due chaque année à la commune, s’applique aux locations meublées non professionnelles (même en LMNP) sauf rares exceptions. Son montant varie selon la commune (généralement de 200 à 1 000 € par an pour une location meublée standard). C’est un élément à ne pas oublier dans vos charges, sous peine de recevoir un avis d’imposition surprise la première année suivant le début de l’activité. Il est obligatoire de vous déclarer auprès du service des impôts lors de la mise en location, afin que l’administration vous assujettisse correctement à la CFE et au régime BIC. Par la même occasion, vous obtiendrez un numéro SIRET pour votre activité de loueur en meublé (obligatoire pour vos déclarations fiscales en régime réel). Ces démarches administratives, bien que relativement simples, constituent une contrainte supplémentaire par rapport à la mise en location d’un bien vide (où les loyers sont déclarés comme revenus fonciers sans création d’activité). En meublé, vous devenez un “micro-entrepreneur immobilier”, ce qui implique un minimum de formalités et de rigueur comptable.
Statut LMP : seuils à surveiller et impacts
Tant que vos recettes annuelles de location meublée restent < 23 000 € TTC ou inférieures à vos autres revenus d’activité, vous restez LMNP. Dans ce cas, pas de cotisations SSI ; vous supportez les prélèvements sociaux de 17,2 % sur votre revenu BIC net imposable (et l’IR selon votre régime). Si vous dépassez cumulativement les deux seuils (recettes > 23 000 € TTC et recettes meublées > revenus d’activité du foyer), vous basculez automatiquement en LMP. L’inscription au RCS n’est plus requise depuis 2019 : le basculement est de plein droit dès dépassement des seuils.
Le passage en LMP entraîne plusieurs impacts majeurs à anticiper :
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Affiliation sociale : En LMP, vos revenus relèvent des cotisations sociales SSI (et non des seuls prélèvements sociaux). Comptez ≈ 30 % du bénéfice à titre indicatif, avec un minimum 2025 de 1 231 € même en cas de résultat nul ou déficitaire. Depuis 2019, l’affiliation SSI est obligatoire pour les LMP, sans exigence d’inscription au RCS. À distinguer : en LMNP de courte durée (type Airbnb), si vos recettes dépassent 23 000 €, vous devez aussi vous affilier à l’URSSAF et payer des cotisations sociales même sans passer LMP.
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Régime fiscal LMP : Vous restez en BIC (micro ou réel), avec une différence clé : les déficits LMP sont imputables sur le revenu global du foyer, sans plafond. À la revente, s’appliquent les plus-values professionnelles : distinguez PV court terme (total des amortissements pratiqués, imposée comme un BIC et soumise aux cotisations sociales) et PV long terme (prix de vente − valeur d’apport à l’actif ; en cas de passage en LMP après achat, la valeur d’apport = valeur vénale à la date de bascule). En l’absence d’exonération, la PV LT est taxée au PFU de 30 % (12,8 % d’IR + 17,2 % de prélèvements sociaux). Attention : revente < 2 ans ⇒ PV LT requalifiée en PV CT.
Exonération “151 septies” : après 5 ans d’activité, exonération totale de PV LT si la moyenne de CA des 2 dernières années < 90 000 € ; exonération partielle entre 90 000 € et 126 000 € ; aucune au-delà (cassure). Un abattement progressif s’applique en outre à partir de la 6ᵉ année : 10 %/an jusqu’à la 15ᵉ (exonération totale après 15 ans), cumulable avec l’exonération partielle. En cas d’exonération de PV LT, la PV CT reste soumise aux cotisations sociales mais n’est pas imposée à l’IR.
Comparaison : en LMNP (plus-values des particuliers), abattements 22 ans/30 ans et pas de PV CT liée aux amortissements. Au final, le LMP implique des obligations sociales et un traitement des plus-values plus technique ; il devient pertinent surtout lorsque l’activité est significative et suivie.
Foire aux questions
Les réponses rapides aux questions les plus posées.
Quels meubles doivent être fournis dans une location meublée ?
La loi impose 11 éléments minimum : literie complète, occultation des fenêtres, plaques de cuisson, four ou micro-ondes, réfrigérateur avec congélation, vaisselle/ustensiles, table et sièges, rangements, luminaires, matériel d’entretien. Un inventaire doit être annexé au bail. Il est conseillé d’ajouter canapé, lave-linge, lave-vaisselle pour une maison familiale.
Quelle est la durée et les conditions du bail meublé pour une maison ?
Bail classique : 1 an renouvelable (9 mois étudiant, 1 à 10 mois bail mobilité). Préavis locataire : 1 mois. Préavis bailleur : 3 mois à l’échéance avec motif légitime. Dépôt de garantie : jusqu’à 2 mois de loyer hors charges.
Quel régime fiscal choisir pour louer en meublé : micro-BIC ou régime réel ?
Micro-BIC : abattement de 50 % (30 % si saisonnier non classé), simple à déclarer, adapté si peu de charges.
Régime réel : déduction des charges + amortissements, souvent plus avantageux avec crédit ou travaux, mais comptabilité BIC obligatoire.
Quelle différence entre les statuts LMNP et LMP en location meublée ?
LMNP : recettes ≤ 23 000 € ou < 50 % des revenus du foyer. Imposition BIC, prélèvements sociaux 17,2 %.
LMP : recettes > 23 000 € et > autres revenus du foyer. Cotisations sociales (~30 % du bénéfice, min. 1 231 €), déficits imputables sur le revenu global, plus-value professionnelle (exonération possible si recettes ≤ 90 000 € et activité > 5 ans).
La location meublée est-elle soumise à la CFE ou à la TVA ?
CFE : due chaque année (sauf recettes ≤ 5 000 € ou location partielle résidence principale).
TVA : non, sauf si vous fournissez au moins 3 services para-hôteliers. Les loyers meublés classiques sont exonérés.
Besoin d’aide ? 03 74 47 20 18
Sources
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Service-public.fr – Régime fiscal du loueur en meublé professionnel (LMP)entreprendre.service-public.frentreprendre.service-public.fr (conditions LMP/LMNP, vérifié au 01/01/2025).
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Service-public.fr – Impôts : location meublée et cotisations socialesjedeclaremonmeuble.comjedeclaremonmeuble.com (affiliation URSSAF >23 000 € en LMNP saisonnier, mis à jour 04/2025).
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Service-public.fr – Location meublée : liste du mobilier obligatoirelegalstart.fr (décret du 31/07/2015 fixant les 11 éléments indispensables).
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CAFPI – Guide location meublée : avantages et inconvénientscafpi.frcafpi.fr (loyer meublé ~20 % plus élevé, bail plus souple, mis à jour 03/04/2025).
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BOFiP-Impôts, réf. BOI-BIC-CHAMP-40-20 (régime fiscal de la location meublée, amortissements et plus-values professionnelles, §150-240, mise à jour 2024).
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Legifrance – Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 (articles régissant le bail d’habitation meublée, durée 1 an, dépôt de garantie, préavis, etc., version consolidée au 01/01/2023).
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