Loi ANTI-AIRBNB validée pour le PLF 2025 : la fin du AIRBNB en LMNP ?

La nouvelle loi Airbnb modifie les règles fiscales et les autorisations pour les locations meublées touristiques en France. Découvrez les nouveaux abattements, plafonds et restrictions adoptés par le Parlement.

Marie Nouhaud

07 novembre 2024

9 Minutes de lecture

Fin du Airbnb en LMNP

La location meublée de courte durée (Airbnb et autres plateformes) fait face à un sérieux tour de vis réglementaire en 2025. La loi dite « anti-Airbnb », adoptée fin 2024 dans le cadre du budget 2025, introduit de nouvelles règles fiscales et administratives qui bouleversent la rentabilité et les pratiques des loueurs en meublé non professionnels (LMNP). Abattements fiscaux réduits, durée de location plafonnée, quotas communaux, DPE obligatoire... Faut-il y voir la fin d’Airbnb sous statut LMNP ? Découvrons en détail tout ce qui change en 2025 et les conséquences pour les propriétaires.

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Réduction des avantages fiscaux pour les locations Airbnb en LMNP

L’une des mesures phares de la loi anti-Airbnb concerne la fiscalité des revenus tirés de locations meublées touristiques (courte durée). À partir des revenus 2025, les propriétaires perdent une partie de l’abattement forfaitaire du régime micro-BIC dont ils bénéficiaient jusque-là. L’objectif affiché est d’aligner ces locations saisonnières sur le régime des locations meublées classiques, moins favorisé fiscalement.

Meublés de tourisme non classés : micro-BIC limité à 15 000 € (abattement 30 %)

Les meublés de tourisme non classés (ex : logement loué sur Airbnb sans avoir obtenu de classement officiel) étaient auparavant imposés au micro-BIC avec 50 % d’abattement sur les loyers et un plafond de 77 700 € de recettes annuelles. Désormais, ces locations “Airbnb” non classées sont traitées comme de la location nue : seulement 30 % d’abattement fiscal et un plafond de 15 000 € de loyers annuels pour bénéficier du micro-BIC. Au-delà de 15 000 € de revenus, le bailleur basculera d’office au régime réel d’imposition. En d’autres termes, passé ce seuil assez bas, le statut LMNP en micro-BIC n’est plus accessible pour une location touristique non classée.

Meublés de tourisme classés et chambres d’hôtes : abattement réduit à 50 % (plafond 77 700 €)

Jusqu’en 2024, les meublés de tourisme officiellement classés (1 à 5 étoiles) – ainsi que les chambres d’hôtes – bénéficiaient d’un super-abattement de 71 % avec un plafond de 188 700 € de recettes, ce qui rendait leur fiscalité très avantageuse. Cette ère est révolue. Dès 2025, le régime micro-BIC de ces locations aligné sur le droit commun offre un abattement ramené à 50 % seulement, et un plafond réduit à 77 700 € de recettes annuelles. Autrement dit, un meublé classé est désormais fiscalement logé à la même enseigne qu’une location meublée classique non touristique. Au-delà de 77 700 € de revenus, le bailleur sera au régime réel (et probablement au statut LMP, loueur en meublé professionnel, si plus de 23 000 € de recettes).

💡 Comparatif avant/aprèsVoici un résumé de l’évolution du régime micro-BIC pour les locations meublées de tourisme :

Catégorie de location Micro-BIC jusqu’en 2024 (loyers 2024 déclarés en 2025) Micro-BIC dès 2025 (loyers 2025 déclarés en 2026)
Meublé de tourisme non classé Abattement 50 % – Plafond 77 700 € Abattement 30 % – Plafond 15 000 €
Meublé de tourisme classé (ou chambre d’hôtes) Abattement 71 % – Plafond 188 700 € Abattement 50 % – Plafond 77 700 €
Location meublée classique(longue durée, non touristique) Abattement 50 % – Plafond ~77 700 € Abattement 50 % – Plafond ~77 700 € (inchangé)

 

A noter : Les locations meublées à l’année (louées comme résidences principales de locataires) ne sont pas concernées par la loi anti-Airbnb et conservent leur régime micro-BIC habituel à 50 % d’abattement jusqu’à 77 700 € de recettes. C’est vraiment la location meublée de tourisme (courte durée) qui est visée par le durcissement fiscal.

Nouveaux pouvoirs des maires : 90 jours maxi et quotas de locations

En plus de la fiscalité, la loi renforce considérablement le pouvoir des communes pour encadrer les meublés de tourisme sur leur territoire. Deux outils principaux sont mis à disposition des maires : la réduction du nombre de jours de location autorisés pour une résidence principale, et la mise en place de quotas de meublés touristiques.

90 jours maximum de location pour les résidences principales

Dès 2025, chaque commune peut limiter la durée pendant laquelle un logement occupé à titre de résidence principale peut être loué en meublé touristique (type Airbnb). La limite légale nationale était de 120 jours par an, mais les maires ont désormais la faculté d’abaisser ce plafond à 90 jours par an. Concrètement, si votre mairie applique cette restriction, vous ne pourrez louer votre résidence principale sur Airbnb que trois mois cumulés par an. Le contrôle du décompte des nuitées se fera via la plateforme d’enregistrement nationale. En cas de dépassement du plafond local, le propriétaire risque une amende civile pouvant atteindre 15 000 € pour excès de location. Cette mesure, déjà adoptée par certaines villes dès janvier 2025 (Paris, par exemple), vise à réserver une plus grande partie de l’année à l’occupation classique des logements par des habitants locaux.

Quotas de meublés touristiques étendus à toutes les communes

Autre nouveauté : toutes les communes de France, et pas seulement celles en zones tendues, peuvent désormais fixer des quotas de meublés de tourisme sur leur sol. Via le plan local d’urbanisme (PLU) ou une délibération, une municipalité peut délimiter des secteurs où les meublés touristiques sont plafonnés en nombre, voire interdits au profit des résidences principales. Par exemple, une ville côtière pourrait décider qu’au-delà de 20 % de résidences secondaires dans un quartier, plus aucune nouvelle autorisation de location saisonnière ne sera accordée. L’objectif est d’empêcher la « touristification » excessive de certains secteurs et l’éviction des habitants à l’année. Les propriétaires ont donc tout intérêt à se renseigner en mairie sur les éventuelles restrictions locales avant de lancer un projet Airbnb, au risque de se voir refuser l’autorisation de changement d’usage. Un service d’information dédié doit être mis en place dans chaque commune concernée pour accompagner les bailleurs dans ces démarches.

Enregistrement national obligatoire et sanctions alourdies

La loi instaure un enregistrement obligatoire pour tous les meublés de tourisme, afin de mieux contrôler cette activité. Au plus tard le 20 mai 2026, chaque logement loué en meublé touristique devra être déclaré sur un téléservice national dédié. Cette procédure, déjà en place dans de nombreuses grandes villes, devient générale et centralisée. Le propriétaire bailleur devra notamment fournir la preuve que le logement est bien sa résidence principale (par exemple en fournissant son avis d’imposition mentionnant l’adresse du bien) – condition sine qua non pour louer en courte durée au-delà de 120 jours (ou 90 jours si la commune a abaissé le seuil). Un numéro d’enregistrement unique sera délivré, que les plateformes (Airbnb, Booking, Abritel, etc.) devront exiger avant de publier une annonce.

Le non-respect de ces obligations d’enregistrement sera fortement sanctionné. La loi crée deux nouvelles amendes administratives : jusqu’à 10 000 € d’amende si vous ne déclarez pas un meublé de tourisme alors que c’est requis, et jusqu’à 20 000 € en cas de fausse déclaration ou de réutilisation d’un faux numéro d’enregistrement. Ces amendes viennent compléter l’arsenal existant pour dissuader les locations illégales. Les propriétaires doivent donc se mettre en conformité sans tarder : si vous exploitez un Airbnb, assurez-vous d’avoir procédé à la déclaration en mairie (dans les communes où c’était déjà obligatoire) et tenez-vous prêt pour la plateforme nationale en 2026.

Diagnostic énergétique obligatoire et interdiction des « passoires »

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) s’invite aussi dans la réglementation des locations saisonnières. Jusqu’à présent, louer un meublé touristique n’exigeait pas de DPE, mais la loi anti-Airbnb change la donne pour améliorer la qualité du parc loué aux visiteurs.

  • Nouveaux meublés touristiques : À compter de la promulgation de la loi (fin 2024), tout nouveau logement qui demande une autorisation de changement d’usage pour être loué en courte durée doit justifier d’un DPE d’au moins classe E. Autrement dit, un appartement classé F ou G ne pourra plus être converti en location touristique dès 2025. Le maire peut exiger la présentation du DPE et, en cas de manquement, infliger une astreinte de 100 € par jour de retard.

  • Interdiction progressive des passoires : La loi aligne le calendrier des locations saisonnières sur celui des locations à l’année en matière de performance énergétique minimale. Sont bannis de la location de tourisme : les logements classés G dès 2025, ceux classés F à partir de 2028, et E à partir de 2034. Concrètement, du 21 novembre 2024 au 31 décembre 2033, seuls les meublés de tourisme DPE A à E pourront être loués légalement. À compter du 1ᵉʳ janvier 2034, il faudra un DPE classé A à D pour continuer à louer. À cette date, un propriétaire qui persisterait à louer un logement classé E (ou pire) s’exposera à une amende pouvant atteindre 5 000 €, en plus de l’astreinte de 100 € par jour en l’absence de DPE valide. Ces mesures laissent le temps aux propriétaires de rénover leurs biens, mais indiquent clairement que les logements énergivores n’auront plus leur place sur le marché touristique d’ici une décennie.

Copropriétés : des règles plus strictes pour les locations touristiques

Beaucoup de locations Airbnb se situent en copropriété. La nouvelle loi facilite pour les voisins et syndics le fait de contrôler ou interdire ces activités dans l’immeuble, afin de préserver la tranquillité des résidents permanents.

  • Modification du règlement de copropriété : À partir du 21 novembre 2024, tout nouveau règlement de copropriété doit préciser si les locations meublées de tourisme sont autorisées ou interdites dans l’immeuble. Pour les copropriétés existantes, il devient beaucoup plus simple de modifier le règlement et y ajouter une interdiction de louer en courte durée. Désormais, une majorité des deux tiers des voix en assemblée générale suffit pour voter cette modification, alors qu’auparavant il fallait l’unanimité (difficile à obtenir). Cette réduction du seuil de vote va potentiellement multiplier les résidences où les Airbnb sont bannis par décision collective.

  • Obligation d’informer le syndic : Un copropriétaire qui se lance dans la location meublée de tourisme devra en avertir son syndic de copropriété dès qu’il obtient son numéro d’enregistrement en mairie. Le syndic inscrira alors ce point à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale, pour en discuter entre copropriétaires. Objectif : jouer la transparence et permettre aux autres copropriétaires d’être informés de la présence d’une activité Airbnb dans l’immeuble. Si le propriétaire bailleur oublie de déclarer son activité au syndic, il risque une astreinte de 100 € par jour de retard.

En résumé, les copropriétaires hostiles aux locations touristiques disposent de leviers renforcés pour limiter ou interdire ces pratiques dans leur immeuble. Les bailleurs, eux, sont tenus de coopérer et de se conformer aux règles de la copropriété sous peine de sanctions.

Quel impact pour les propriétaires LMNP ? (Conseils et stratégies)

Face à ce tsunami de nouvelles règles, les propriétaires en LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) pratiquant la location courte durée doivent adapter leur stratégie. Alors, est-ce la fin d’Airbnb en LMNP ? Pas totalement, mais il va falloir se professionnaliser et faire des choix éclairés.

Baisse de rentabilité à prévoir, mais pas de panique fiscale : Avec des abattements fiscaux réduits, les revenus Airbnb seront plus imposés qu’avant (jusqu’à +20 % de base taxable supplémentaire pour les non classés, +21 % pour les classés). Par exemple, un propriétaire gagnant 12 000 € par an sur Airbnb verra son impôt sur ces loyers augmenter d’environ 40 % d’une année sur l’autre, à taux d’imposition égal. Cela grignote la rentabilité, mais ne la détruit pas : beaucoup de locations saisonnières conservent une bonne marge nette, car elles génèrent des loyers élevés. En outre, si vos charges sont importantes (intérêts d’emprunt, frais de gestion, ménage…), le régime réel peut compenser cette hausse d’imposition.

Envisagez le passage au régime réel : De nombreux loueurs en micro-BIC vont être contraints d’opter pour le régime réel dès 2025, soit parce qu’ils dépasseront les nouveaux plafonds (15 000 € pour les non classés, 77 700 € pour les classés), soit pour atténuer la pression fiscale. Le régime réel en LMNP permet de déduire toutes les charges réelles (intérêts d’emprunt, travaux, frais divers) ainsi que d’amortir comptablement le bien et le mobilier, ce qui réduit fortement le revenu imposable. Dans bien des cas, un loueur en réel ne paie quasiment pas d’impôt sur ses loyers, même après la réforme, grâce à l’amortissement. Certes, la contrepartie est une comptabilité plus complexe et l’établissement d’une liasse fiscale annuelle, mais vous pouvez vous faire accompagner (expert-comptable, outils en ligne). Optimiser sa fiscalité via le régime réel devient plus pertinent que jamais pour les adeptes d’Airbnb. Attention cependant, notez que la loi de finances 2025 a introduit un rattrapage des amortissements en cas de revente du bien : désormais, les amortissements déduits seront réintégrés dans le calcul de la plus-value taxable lors de la cession, ce qui peut augmenter l’impôt sur la plus-value. Cette mesure réduit un avantage historique du LMNP, mais son impact reste limité dans la plupart des situations (vente après de longues années, transmission en succession, ou bien devenu résidence principale exonérée).

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Classez votre meublé ou ajustez votre offre : Si vous souhaitez rester en micro-BIC, il peut être judicieux de faire classer votre logement en meublé de tourisme (via un organisme agréé) pour profiter de l’abattement de 50 % au lieu de 30 %. Le classement vous permet aussi de maintenir le plafond à 77 700 € de recettes, utile si vous avez plusieurs biens ou un gros chiffre d’affaires. En contrepartie, il faudra respecter des critères de confort et payer des frais de classement, mais le jeu en vaut la chandelle pour amortir le choc fiscal. Par ailleurs, réfléchissez à votre stratégie de location : la loi cible les courts séjours touristiques. Vous pourriez orienter votre activité vers de la moyenne durée (locations meublées de quelques mois à des étudiants ou professionnels en déplacement) qui n’entrent pas dans la catégorie “meublé de tourisme” et ne subissent pas ces nouvelles contraintes. La location meublée longue durée reste également possible en LMNP avec une fiscalité inchangée et une demande forte dans de nombreuses villes.

Restez en conformité pour éviter les ennuis : Avec les nouvelles obligations (enregistrement, DPE, règles de copropriété), il est impératif d’être en règle. Inscrivez vos logements sur le téléservice national dès que disponible, affichez le numéro d’enregistrement sur vos annonces, et respectez scrupuleusement les plafonds de nuitées imposés localement. Investissez dans des travaux d’amélioration énergétique si votre logement est mal classé, afin d’anticiper les interdictions à venir et de valoriser votre bien. N’oubliez pas d’informer votre syndic si nécessaire, pour maintenir de bonnes relations avec le voisinage. En cas de doute, rapprochez-vous d’un conseiller fiscal ou juridique spécialisé en location meublée – mieux vaut prévenir que guérir, d’autant que les règles évoluent.

En conclusion, la loi anti-Airbnb marque un tournant dans la location meublée touristique en France. Sans signer la mort d’Airbnb, elle en redistribue les cartes : les profits faciles laissent place à une gestion plus technique, encadrée et responsable. Les propriétaires LMNP ont tout intérêt à s’adapter rapidement – en optimisant leur fiscalité, en professionnalisant leur activité et en respectant les nouvelles limites – pour continuer à prospérer tout en restant dans les clous. Airbnb en LMNP reste possible en 2025, mais il faudra jouer selon les nouvelles règles du jeu.

Foire aux Questions

1. Qu’est-ce qu’un meublé de tourisme non classé ?
Logement meublé loué en courte durée sans classement officiel ; dès 2025 il relève du micro‑BIC 30 % d’abattementavec un plafond de 15 000 € de recettes, au‑delà passage au régime réel.

2. Quel est le nouvel abattement pour un meublé de tourisme classé ?
Les meublés classés (1‑5 ★) et chambres d’hôtes bénéficient d’un abattement unique de 50 % avec un plafond micro‑BIC ramené à 77 700 € de recettes ; au‑delà, régime réel.

3. Peut‑on encore louer sa résidence principale sur Airbnb plus de 90 jours ?
La limite nationale reste 120 jours/an, mais chaque mairie peut la réduire à 90 jours ; dépasser le seuil local expose à une amende pouvant atteindre 15 000 €.

4. Quelles communes peuvent imposer des quotas de meublés de tourisme ?
Depuis 2025, toutes les communes (zones tendues ou non) peuvent fixer des quotas ou subordonner la location touristique à une autorisation préalable ; vérifiez les règles auprès de votre mairie.

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