Investir en location meublée en réméré : un guide complet pour comprendre et réussir

Découvrez comment fonctionne la vente à réméré, ses avantages (décote, revenus LMNP, sécurité), les risques et les clés pour réussir votre investissement meublé en réméré en 2025.

Marie Nouhaud

04 décembre 2024

7 Minutes de lecture

LMNP en réméré

Qu’est-ce que la vente à réméré ?

La vente à réméré (ou vente avec faculté de rachat) est une vente immobilière qui permet au vendeur de racheter ultérieurement le bien vendu, dans un délai convenu allant jusqu’à 5 ans maximum. En pratique, ce montage concerne souvent des propriétaires en difficulté financière cherchant une alternative à la saisie ou au crédit classique. Le principe est simple : le propriétaire vend son logement à un investisseur (généralement avec une décote sur le prix du marché), tout en conservant la possibilité exclusive de le racheter plus tard au prix fixé dès le départ. Durant la période de réméré, l’ancien propriétaire peut continuer à occuper le bien en versant une indemnité d’occupation mensuelle à l’investisseur (équivalente à un loyer). Si le vendeur exerce son option dans le délai imparti, il récupère son bien en remboursant le prix de vente initial majoré des frais et éventuelles pénalités convenues. En revanche, si le bien n’est pas racheté au bout de la période, l’investisseur en reste définitivement propriétaire et le vendeur occupant doit quitter les lieux. Ce système juridiquement encadré par les articles 1659 à 1673 du Code civil offre ainsi une seconde chance au vendeur tout en constituant une opportunité d’investissement originale pour l’acheteur.

 
 

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Fonctionnement d’un investissement en réméré meublé

Investir en réméré consiste à acquérir un bien immobilier avec une décote importante puis à le mettre en location meublée pendant la durée du réméré. Voici les grandes étapes pour comprendre le fonctionnement :

  • Recherche de l’opération et négociation : L’investisseur identifie un projet de vente à réméré, souvent par l’intermédiaire de sociétés spécialisées (ImmoSafe, Stayhome, etc.) qui mettent en relation vendeurs et acquéreurs. Le bien fait l’objet d’une expertise pour déterminer sa valeur réelle, et une décote d’environ 20 à 30 % est appliquée dans le prix de vente afin de rémunérer le risque de non-rachat. En pratique, la décote moyenne constatée se situe entre 30 % et 50 % selon les cas (soit un prix d’achat autour de 50 % à 70 % de la valeur du bien). À noter qu’en dessous de ~41,7 % de la valeur du bien, la vente pourrait être contestée pour lésion (prix trop bas) d’après l’article 1674 du Code civil. Le prix de rachat futur est également fixé contractuellement (souvent légèrement supérieur au prix d’achat pour inclure une plus-value prédéfinie au profit de l’investisseur).

  • Signature chez le notaire : La vente à réméré se formalise par un acte notarié incluant une clause de réméré. Deux documents sont signés simultanément : l’acte de vente avec faculté de rachat, et un contrat d’occupation meublée (bail meublé ou convention d’occupation) précisant les droits et obligations pendant la période. L’investisseur acquiert ainsi la pleine propriété du bien (avec des frais de notaire réduits s’il a un statut professionnel, sinon aux taux habituels). Le vendeur devient locataire/occupant et s’engage à payer une indemnité mensuelle convenue dès le départ. Par exemple, l’indemnité d’occupation est souvent fixée entre 1 % et 5 % du prix du bien par an, ce qui correspond à un loyer mensuel généralement proche du loyer de marché du bien. Cette indemnité peut être versée mensuellement ou parfois prélevée en avance sur le produit de la vente. Un dépôt de garantie peut également être prévu (placé chez le notaire) pour sécuriser une partie du futur rachat.

  • Période d’occupation et gestion locative : Une fois la vente conclue, le vendeur occupe le logement en tant que locataire meublé non professionnel de l’investisseur. L’investisseur perçoit ainsi immédiatement des loyers (indemnités d’occupation) dès le début de l’opération, sans vacance locative puisque l’occupant est déjà en place. En contrepartie, l’occupant dispose d’un délai (généralement 12 à 24 mois dans la plupart des montages, et maximum 60 mois) pour assainir sa situation financière et réunir les fonds nécessaires au rachat. Pendant cette période, l’investisseur doit gérer le bien comme un propriétaire bailleur : s’assurer que l’occupant paie régulièrement, entretenir le logement si besoin, et bien sûr déclarer les loyers perçus sous le régime LMNP (voir section Fiscalité plus loin).

Attention : Dans le cadre d’un réméré, il n’est pas possible de souscrire une assurance loyers impayés classique, l’investisseur assume donc le risque d’un défaut de paiement de l’occupant. Néanmoins, la plupart des opérations sélectionnent des dossiers sérieux pour limiter ce risque.

  • Issue de l’opération : À l’arrivée du terme prévu, deux scénarios se présentent. Si le vendeur exerce son option de rachat, il verse à l’investisseur le montant convenu dans l’acte (prix de vente initial + éventuels frais et majoration). Par exemple, dans une opération typique, un bien estimé 200 000 € peut être vendu 140 000 € en réméré, avec un prix de rachat fixé à ~150 000 € deux ans plus tard (la différence constituant la marge de l’investisseur, en plus des loyers perçus). Le vendeur récupère alors son bien et redevient propriétaire, tandis que l’investisseur réalise son profit et clôture l’investissement. Si le vendeur ne peut pas racheter le bien dans les délais, il perd son droit de rachat et doit quitter le logement. L’investisseur demeure propriétaire sans restriction et peut soit revendre le bien au prix du marché, soit le conserver pour le louer de façon classique. Dans ce second scénario, la plus-value potentielle de l’investisseur est généralement importante grâce à la décote obtenue à l’achat. Il faut toutefois engager une procédure légale d’expulsion si l’occupant refuse de partir spontanément, mais le contrat prévoit explicitement qu’au-delà de l’échéance il devient occupant sans titre et peut être expulsé. En pratique, la plupart des vendeurs acceptent cette issue, ayant bénéficié du délai pour se reloger ou se refaire financièrement.

Le portage immobilier est une variante du réméré où plusieurs investisseurs particuliers achètent collectivement un bien en difficulté via une plateforme. Chaque investisseur détient une quote-part du bien, et un contrat de location meublée est mis en place au profit de ces investisseurs. Ce montage collaboratif, parfois appelé “vente à réméré solidaire”, permet de mutualiser l’investissement (ticket d’entrée plus faible) et de partager les revenus locatifs. La durée de portage peut dépasser 5 ans, mais la mise en place est plus complexe et encadrée (multiplicité des parties prenantes, conditions d’éligibilité plus strictes). Le portage poursuit le même objectif d’aider un propriétaire en difficulté, tout en offrant aux investisseurs un rendement et des avantages fiscaux LMNP similaires. Il s’adresse à ceux qui veulent investir de manière éthique et diversifiée, en acceptant une certaine illiquidité sur leur apport.

Les avantages d’un investissement en location meublée en réméré

Investir en réméré meublé présente plusieurs atouts notables qui expliquent son succès croissant auprès des investisseurs avisés :

Prix d’acquisition attractif (bien décoté) 

Le premier avantage est évidemment le prix d’achat en dessous du marché. Afin de rémunérer le risque de non-rachat, l’investisseur achète le bien avec une décote généralement autour de 20 % du prix estimé (souvent davantage selon les dossiers). Des décotes de 30 % à 50 % ne sont pas rares, comme évoqué plus haut. Cet achat “discount” offre à l’investisseur une plus-value potentielle immédiate sur le bien. En effet, même si le vendeur réussit à racheter son bien, le contrat de réméré prévoit souvent une majoration du prix de rachat qui garantit à l’investisseur une plus-value fixe en plus des loyers. Et si le vendeur ne rachète pas, l’investisseur dispose d’un bien acquis bien en-dessous de sa valeur, qu’il pourra revendre au prix du marché. Dans les deux cas, la décote se traduit par un gain financier significatif. À titre d’exemple, un bien acquis à 80 % de sa valeur génère mécaniquement +25 % de gain latent (il suffirait de le revendre plein pot pour réaliser 25 % de plus que le prix payé). Bien sûr, on n’achète jamais un bien en réméré à moins de 50 % de sa valeur sans raison : plus la décote est forte, plus le dossier du vendeur est risqué ou le bien difficile à revendre. Néanmoins, la marge de sécurité offerte par le prix bas est un avantage clé de ce type d’investissement.

Revenus locatifs immédiats 

Contrairement à un investissement locatif classique où le bien peut rester vacant le temps de trouver un locataire, ici les loyers démarrent dès le premier jour. Le vendeur devient occupant et commence à payer l’indemnité d’occupation immédiatement après la vente. L’investisseur bénéficie ainsi de revenus locatifs sécurisés et réguliers pendant toute la durée du réméré. Le rendement locatif annuel de ces indemnités tourne souvent autour de 3 à 5 % du capital investi, ce qui est comparable à une location meublée classique dans la plupart des villes. Couplé à la décote à l’achat, cela permet d’atteindre une rentabilité globale attractive. En moyenne, les montages en réméré annoncent une rentabilité de l’ordre de 8 % par an pour l’investisseur. Ce rendement global comprend la part liée aux loyers perçus (indemnités) et la part liée à la plus-value de rachat ou de revente. Par exemple, une décote de 20 % sur 5 ans représente à elle seule un gain équivalent à ~4 % par an, auquel s’ajoutent les loyers annuels de ~3-4 %. L’investisseur cumule ainsi cash-flow positif immédiat et perspective de plus-value, ce qui optimise la performance de l’opération. 

A noter : Les indemnités d’occupation sont fixées contractuellement, ce qui signifie qu’elles sont indépendantes des aléas du marché locatif (pas de risque de vacance ni de négociation de loyer à la baisse en cours de bail).

Sécurité grâce à l’option de rachat 

Malgré l’apparente complexité, le réméré est considéré comme un investissement relativement sécurisé pour l’acheteur. D’une part, l’acquisition immobilière est faite avec une marge (décote) qui couvre le risque de défaillance du vendeur. Si le vendeur ne peut pas racheter, l’investisseur détient un bien tangible en garantie, acquis à prix réduit et donc revendable avec profit. D’autre part, si le vendeur rachète, c’est qu’il a retrouvé une solvabilité suffisante (souvent grâce à un refinancement bancaire une fois sa situation rétablie), ce qui valide la réussite de l’opération pour les deux parties. L’investisseur récupère alors son capital et la plus-value convenue en toute légalité. Dans tous les cas, l’issue est favorable à l’investisseur : soit il encaisse des loyers puis une plus-value à court terme lors du rachat, soit il conserve un bien immobilier acquis à très bon compte. En outre, le montage est encadré par un acte notarié solide, avec des clauses qui protègent l’acheteur (hypothèque inscrite, clause résolutoire en cas de non-paiement des indemnités, etc.). On peut ainsi dire que le risque “principal” pour l’investisseur n’est pas la perte en capital (puisqu’il y a toujours le bien en garantie), mais plutôt un retard dans la réalisation du gain. Par exemple, un vendeur pourrait faire traîner son départ au-delà du terme légal, nécessitant une procédure judiciaire pour expulsion. Ce genre de contretemps reste rare et encadré, et la décote à l’achat offre une large marge de manœuvre pour absorber ces aléas. En somme, votre investissement est adossé à un bien immobilier concret, ce qui constitue une sécurité non négligeable comparé à d’autres placements à haut rendement.

Fiscalité LMNP avantageuse 

Le fait de louer le bien en meublé pendant le réméré permet à l’investisseur de bénéficier du régime fiscal très avantageux du Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP). Concrètement, les loyers perçus (indemnités d’occupation) sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), et non en revenus fonciers, ce qui ouvre droit à des régimes fiscaux favorables. Deux options existent : le régime micro-BIC ou le régime réel simplifié. En micro-BIC, applicable de plein droit si vos recettes annuelles restent sous 77 700 € (plafond 2025 pour les locations meublées de longue durée), vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % sur vos loyers : seul la moitié de vos revenus est imposable, sans aucune justification de charges. Ce régime simplifié convient si les charges réelles sont faibles. Cependant, dans le cadre d’un investissement en réméré, il est souvent judicieux d’opter pour le régime réel (possible sur option même en dessous du seuil). En régime réel, toutes les charges effectives sont déductibles des revenus : intérêts d’emprunt, frais d’acte, taxes, travaux éventuels, etc. Surtout, vous pouvez pratiquer l’amortissement comptable du bien et du mobilier, c’est-à-dire déduire chaque année une partie du coût d’acquisition du logement (hors terrain) et des meubles. L’amortissement du bien s’étale typiquement sur 20 à 30 ans, ce qui représente une charge annuelle fictive très importante venant réduire d’autant le bénéfice imposable. Grâce à cela, il est fréquent de ne payer quasiment aucun impôt sur les loyers LMNP pendant de longues années. L’amortissement non utilisé s’accumule et peut compenser les revenus futurs. Au final, la fiscalité LMNP permet à l’investisseur en réméré de maximiser le rendement net : les loyers perçus sont en grande partie défiscalisés, surtout sous régime réel, et les prélèvements sociaux se limitent à 17,2 % des profits (contrairement au statut LMP où des cotisations sociales supplémentaires s’appliquent). Par ailleurs, tant que l’investisseur reste en statut non professionnel (recettes annuelles < 23 000 € et inférieures à ses autres revenus du foyer), la revente du bien en cas de non-rachat par le vendeur relèvera du régime des plus-values des particuliers, avec l’abattement pour durée de détention au-delà de 5 ans. Cela signifie qu’en cas de revente, vous pourrez bénéficier d’exonérations progressives de plus-value (40 % d’abattement dès 6 ans de détention, exonération totale après 22 ans pour l’impôt et 30 ans pour les prélèvements sociaux). Ce traitement est bien plus favorable que celui des marchands de biens ou loueurs professionnels. En résumé, la combinaison “décote + LMNP” fait du réméré meublé un montage très performant fiscalement : vous cumulez des revenus peu ou pas imposés et une éventuelle plus-value optimisée.

Diversification patrimoniale et impact social 

Enfin, investir en location meublée en réméré permet de diversifier son patrimoine immobilier tout en ayant un impact social positif. Sur le plan financier, c’est une opportunité de placement originale offrant une rentabilité souvent supérieure à un investissement locatif classique ou à des placements financiers traditionnels. Vous ajoutez à votre portefeuille un actif à rendement élevé, décorrélé en partie des fluctuations du marché immobilier (puisque l’option de rachat fixe à l’avance l’issue financière). De plus, la durée relativement courte des opérations (souvent 1 à 3 ans) peut correspondre à une stratégie de rotation du capital plus rapide qu’un investissement locatif classique, ce qui est appréciable pour un investisseur cherchant à optimiser sa trésorerie. Sur le plan humain, une vente à réméré est souvent présentée comme un investissement solidaire : vous venez en aide à un ménage en difficulté, en lui évitant une saisie ou une vente à perte, et en lui laissant la chance de se maintenir dans son logement le temps de se remettre à flot. Beaucoup d’investisseurs y voient un moyen de donner du sens à leur placement, en alliant performance et solidarité. Cette dimension éthique, ajoutée aux avantages financiers et fiscaux, fait du réméré un montage à la fois attractif et vertueux lorsqu’il est mené dans de bonnes conditions.

Risques et précautions à connaître

Malgré ses nombreux avantages, l’investissement en réméré comporte aussi des risques et inconvénients qu’il convient d’anticiper :

  • Défaut de paiement de l’occupant : L’un des principaux risques pour l’investisseur est que le vendeur occupant cesse de verser l’indemnité d’occupation convenue. Étant donné qu’il ne s’agit pas d’un locataire classique, les recours comme l’assurance loyers impayés ne s’appliquent pas. En cas de non-paiement, l’investisseur peut se retrouver sans revenu locatif tout en ne pouvant pas expulser immédiatement l’occupant (puisque celui-ci conserve son droit de rachat pendant la durée du contrat). Il faudra attendre la fin de la période ou trouver un accord à l’amiable. Pour limiter ce risque, il est crucial de bien sélectionner les dossiers (via des sociétés de réméré sérieuses) et de s’assurer que l’indemnité d’occupation reste raisonnable pour le vendeur. Souvent, elle est fixée à un niveau soutenable (aux alentours de 3 % du prix de vente annuel) afin d’éviter les impayés.

  • Non-rachat et expulsion : Si le vendeur ne parvient pas à racheter le bien, l’investisseur doit enclencher la procédure pour récupérer la pleine disposition du logement. Juridiquement, le contrat stipule qu’en l’absence de rachat, l’occupant devient occupant sans titre et doit quitter les lieux. Toutefois, en pratique, si l’ex-propriétaire refuse de partir, il faudra engager une procédure d’expulsion via huissier et tribunal. C’est une démarche contraignante et potentiellement longue, soumise (comme toute expulsion) à la trêve hivernale, etc. Ce risque de délai supplémentaire doit être pris en compte. Néanmoins, comme évoqué, l’investisseur garde la propriété du bien et finit tôt ou tard par pouvoir le valoriser. La décote initiale sert en partie à compenser ce type d’aléa.

  • Immobilisation du capital : Un investissement en réméré verrouille vos fonds sur une période déterminée. Vous devez être capable d’immobiliser la somme investie (souvent significative, puisqu’il s’agit d’acheter un bien immobilier) pendant 1 à 5 ans sans certitude de liquidité avant l’échéance. En cas de besoin urgent de récupérer votre capital, la revente anticipée du bien est compliquée car grevée du pacte de rachat. Il est théoriquement possible de céder votre position à un autre investisseur, mais cela reste peu courant. Il faut donc investir des fonds dont vous n’aurez pas besoin à court terme, et bien gérer votre trésorerie autour de cette opération.

  • Frais et coûts liés à l’opération : L’investisseur supporte dès le départ plusieurs frais qu’il convient d’intégrer dans le calcul de rentabilité. Il y a les frais d’acquisition (frais de notaire) sur le prix d’achat : environ 7 à 8 % pour un particulier (sauf montage via une société marchande de biens à frais réduits). Il peut y avoir une commission d’intermédiaire si vous passez par une plateforme de réméré (de l’ordre de quelques pourcents du prix, par exemple 5 % dans certaines opérations). Par ailleurs, vous devrez payer la taxe foncière du bien en tant que nouveau propriétaire, ainsi que la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) liée à votre activité LMNP (quelques centaines d’euros par an, variable selon les communes). Si le vendeur rachète le bien, le contrat prévoit qu’il rembourse généralement les frais de notaire et éventuellement une partie des coûts à l’investisseur, mais il faut avancer ces sommes. Enfin, en cas de revente du bien par l’investisseur (scénario non-rachat), il y aura des frais de vente (agence éventuelle, diagnostics) et la fiscalité sur la plus-value à acquitter. Ces différents coûts réduisent mécaniquement le gain net : il est important de les estimer dès le départ pour s’assurer que l’opération reste rentable.

  • Incertitudes sur la plus-value finale : Si le vendeur rachète le bien, la plus-value de l’investisseur est fixée contractuellement (souvent quelques pourcents du prix). Si le vendeur ne rachète pas, l’investisseur espère revendre le bien au prix du marché. Or, la valeur du bien peut évoluer pendant les années de réméré. Un risque (certes limité sur 2-3 ans) est une baisse du marché immobilier local, qui réduirait la plus-value espérée à la revente. Inversement, une forte hausse bénéficierait au vendeur uniquement s’il rachète à prix fixé à l’avance, mais profiterait à l’investisseur s’il récupère le bien et le vend plus cher. Quoi qu’il arrive, l’investisseur est exposé aux fluctuations du marché pendant la durée de l’opération. Heureusement, la décote initiale offre là encore un matelas de sécurité : le bien devrait pouvoir être revendu au moins au prix d’achat, même en cas de baisse du marché, sauf circonstance exceptionnelle. Mais l’éventualité d’un gain final inférieur aux prévisions n’est pas à exclure.

En synthèse, les risques du réméré pour l’investisseur sont surtout liés à des délais et coûts additionnels plutôt qu’à une perte en capital. En prenant les précautions adéquates (choix rigoureux des dossiers, calcul réaliste de la rentabilité nette, diversification des investissements), ces risques peuvent être maîtrisés. Le réméré demeure un placement rentable, mais qui exige une gestion prudente et proactive.

Conseils pour réussir votre investissement en réméré

Pour mettre toutes les chances de votre côté et surpasser la concurrence sur ce type d’opérations, voici quelques conseils pratiques :

  • Passer par des professionnels compétents : Adressez-vous à des sociétés spécialisées en vente à réméré ou à des plateformes de portage immobilier reconnues. Elles filtrent les dossiers, s’occupent de la mise en relation et du montage juridique, et vous conseillent sur le plan fiscal. Par exemple, Immosafe, StayHome, Apirem, etc., ont bonne réputation sur ce marché. Un bon intermédiaire sécurise l’opération et vous accompagne dans les démarches (notaire, bail, etc.), certes contre rémunération, mais c’est généralement justifié par la complexité du montage.

  • Analyser scrupuleusement le dossier du vendeur : Intéressez-vous au profil du vendeur et aux raisons de sa difficulté financière. Quel est son endettement ? Quelle somme doit-il rembourser ? A-t-il un plan crédible pour refinancer le rachat (par exemple, un projet de prêt bancaire une fois défiché Banque de France) ? Un vendeur trop lourdement endetté (au-delà de 60 % de la valeur du bien) aura du mal à redevenir solvable. Idéalement, choisissez des dossiers où la probabilité de rachat ou de revente profitable est élevée dans un délai raisonnable. Par exemple, un propriétaire dont la dette à apurer est faible par rapport à la valeur du bien a de bonnes chances de rachat, tandis qu’un bien très décoté dans une zone dynamique offre une bonne perspective de revente au cas où.

  • Vérifier la qualité et la valeur du bien immobilier : Comme pour tout investissement immobilier, faites une due diligence du bien : localisation, état général, potentiel locatif, prix du marché. N’achetez qu’avec une expertise valeur fiable à l’appui. Si possible, visitez le bien (même si le vendeur l’occupe) pour évaluer son état. Un bien en très mauvais état pourrait impliquer des travaux non prévus si vous deviez le récupérer. De même, un bien dans une zone peu fréquentée pourrait être difficile à revendre rapidement. Privilégiez les opérations sur des biens dont la valeur de marché est certaine et la revente assez aisée (appartement en ville par exemple). La décote ne doit pas vous aveugler : un bien mal situé reste un bien mal situé, même à -40 %.

  • Soigner le contrat de location meublée : Assurez-vous que le bail ou la convention d’occupation signée avec le vendeur respecte les critères de la location meublée (logement décent et équipé du mobilier obligatoire). Même si le vendeur occupe déjà le logement, il peut être nécessaire d’ajouter ou de vérifier la présence des meubles essentiels (lit, table, chaises, rangements, électroménager de base) pour que le statut de meublé soit incontestable. Établissez un état des lieux et un inventaire du mobilier en bonne et due forme au départ. Ceci vous protège en cas de dégradation et légitime votre statut LMNP. Par ailleurs, exigez que l’occupant souscrive une assurance habitation locataire (risques locatifs), et de votre côté prenez une assurance propriétaire non-occupant (PNO) pour être couvert en cas de sinistre.

  • Optimiser le régime fiscal dès le départ : Décidez dès l’achat si vous optez pour le micro-BIC ou le régime réel. Le régime micro-BIC offre la simplicité (un abattement automatique de 50 %), mais le régime réel est généralement plus avantageux pour un réméré, compte tenu des frais et amortissements importants que vous pouvez déduire. N’oubliez pas de vous immatriculer en tant que LMNP dès le début de l’activité (formulaire P0i à déposer pour obtenir un SIRET) afin d’être en règle et de pouvoir déclarer vos revenus correctement. Tenez une comptabilité rigoureuse de l’opération, éventuellement avec l’aide d’un expert-comptable spécialisé en location meublée. Cela vous permettra de calculer précisément votre résultat fiscal et d’optimiser vos déductions (notamment l’amortissement du bien sur la durée du réméré, et au-delà si vous conservez le bien en location).

  • Prévoir la sortie et ses implications : Anticipez dès le départ ce que vous ferez à l’issue du réméré. Si le vendeur rachète, serez-vous prêt à réinvestir les fonds dans un nouveau projet (aurez-vous identifié d’autres opportunités ?) ? Si le vendeur ne rachète pas, avez-vous un plan pour le bien : le revendre tout de suite, le garder en location meublée classique, ou le revendre plus tard pour bénéficier d’abattements fiscaux sur la plus-value ? Par exemple, certains investisseurs choisissent de conserver le bien quelques années de plus après un non-rachat, pour continuer de percevoir des loyers défiscalisés et atteindre le seuil d’abattement des 5 ans de détention avant de vendre. Cette stratégie peut maximiser le gain net. Dans tous les cas, ne vous lancez pas sans stratégie de sortie claire pour les deux scénarios possibles.

En suivant ces recommandations, vous aborderez votre investissement en location meublée en réméré de manière professionnelle et sereine. Ce type de placement peut offrir d’excellents rendements, mais sa réussite dépend largement de la qualité de l’exécution et du sérieux apporté à chaque étape, de la sélection du dossier jusqu’à la gestion finale.

Pour conclure, investir en location meublée en réméré s’impose en 2025 comme un levier innovant pour allier performance financière et utilité sociale. Ce guide complet a montré qu’en achetant un bien décoté et en le louant en meublé pendant la durée du réméré, un investisseur peut générer des revenus immédiats tout en sécurisant une plus-value future, le tout sous le régime fiscal très avantageux du LMNP. Les avantages – prix d’achat attractif, rentabilité élevée, relative sécurité de l’actif immobilier et fiscalité optimisée – font du réméré un outil puissant pour diversifier son patrimoine. Cependant, ce montage n’est pas sans contraintes : il requiert une gestion rigoureuse, une bonne sélection des dossiers et une compréhension fine des engagements juridiques. Les risques (impayés, non-rachat, frais) restent maîtrisables si l’on applique les précautions d’usage et que l’on s’entoure de professionnels compétents. En définitive, la vente à réméré meublée peut être une véritable solution gagnant-gagnant : l’investisseur y trouve un rendement supérieur à la moyenne du marché immobilier, tandis que le vendeur en difficulté bénéficie d’une seconde chance pour conserver son bien. Avec les dernières évolutions législatives intégrées (plafonds fiscaux 2025, etc.) et les conseils pratiques partagés dans ce guide, vous avez désormais toutes les clés en main pour comprendre et – pourquoi pas – réussir vous aussi un investissement en réméré. 

Foire aux Questions

1. Qu’est-ce qu’une vente à réméré ?
C’est une vente + option de rachat max 5 ans : le propriétaire vend avec une décote, reste occupant contre indemnité mensuelle et peut racheter au prix convenu. Solution de trésorerie pour le vendeur, opportunité d’achat décoté pour l’investisseur.

2. Quel rendement peut-on attendre d’un investissement en réméré meublé ?
En moyenne ≈ 8 %/an : 3-5 % issus des indemnités d’occupation + 3-5 % liés à la décote/plus-value. Le ratio exact dépend de la vitesse de rachat ou, à défaut, de la revente au prix du marché.

3. La vente à réméré est-elle risquée pour l’investisseur ?
Risque limité : actif acquis sous le marché. Principaux aléas : impayés ou retard de libération, immobilisation de capital et fluctuation du marché. Sélection rigoureuse des dossiers et cadre notarié réduisent ces risques.

4. Quel statut fiscal pour les loyers perçus pendant le réméré ?
Revenus déclarés en LMNP, catégorie BIC :

  • Micro-BIC (< 77 700 € de recettes) : abattement 50 %.

  • Régime réel (souvent préférable) : charges et amortissements déductibles, impôt quasi nul.
    Basculage en LMP si > 23 000 € et > 50 % des revenus du foyer. Plus-value à la revente sous régime des particuliers.

5. Quelle est la durée maximale d’une opération en réméré ?
Légalement 5 ans. Sur le terrain : 12-24 mois, parfois extension jusqu’à 60 mois. Au-delà, le droit de rachat expire et l’investisseur dispose librement du bien.

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