Investir en LMP : guide complet des avantages et inconvénients

Découvrez les avantages du statut LMP (Loueur Meublé Professionnel) et pesez les inconvénients. Notre guide vous fournit l’essentiel pour votre investissement locatif meublé.

Marie Nouhaud

21 octobre 2025

10 Minutes de lecture

Les avantages et inconvénients du LMP

Sommaire de l'article

  1. Les avantages du statut LMP
    1. Imputation des déficits sur le revenu global sans limite
    2. Amortissements et déductions : des loyers peu ou pas imposés
      1. Déduction des charges réelles 
      2. Amortissement du bien et du mobilier 
    3. Exonération de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI)
    4. Plus-value de cession avantageuse sous conditions
      1. Exonération rapide pour les “petits” LMP 
      2. Plus-value à long terme plafonnée 
      3. Alignement des règles en 2025 
    5. Autres avantages et aspects positifs du statut LMP
      1. Récupération de la TVA sur certains investissements 
      2. Patrimoine professionnel transmissible 
      3. Pas de plafonnement des niches fiscales 
  2. Les inconvénients du statut LMP
    1. Cotisations sociales élevées : un impact sur la rentabilité
      1. Conséquences financières 
      2. Affiliation et gestion 
      3. Cas des non-résidents 
    2. Obligations comptables et administratives contraignantes
      1. Tenue d’une comptabilité complète 
      2. Déclarations fiscales spécifiques 
      3. Suivi administratif 
      4. Coûts de gestion 
    3. Conditions d’accès restrictives et perte de flexibilité
      1. Investissement massif
      2. Le LMP doit constituer votre activité principale
      3. Pas de choix rétroactif ou sur option
      4. Engagement professionnel
    4. Taxation à la revente : attention à la plus-value sur valeur nette
      1. Quid de l’exonération ?
  3. En résumé : faut-il encore choisir le statut LMP en 2025 ?
  4. Foire aux questions
    1. Ai-je besoin d’un expert-comptable pour mon statut LMP ?
    2. Le LMP valide-t-il des trimestres de retraite et combien cela coûte-t-il ?
    3. Un LMP peut-il louer à un membre de sa famille sans perdre ses avantages ?
    4. LMP ou LMNP : quel statut choisir en 2025 ?

Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) s’applique aux propriétaires qui exercent une activité de location meublée à titre professionnel. En d’autres termes, vos revenus tirés de la location meublée deviennent votre véritable activité commerciale du point de vue fiscal. Contrairement au loueur en meublé non professionnel (LMNP), le LMP est soumis à des règles spécifiques plus strictes, mais aussi à des avantages fiscaux accrus.

Conditions pour être considéré LMP : Pour obtenir le statut LMP en 2025, deux conditions cumulatives doivent être respectées :

        Recettes annuelles > 23 000 € TTC issues de vos locations meublées (loyers charges comprises) sur l’année civile.

        Recettes locatives supérieures aux autres revenus d’activité du foyer fiscal (salaires, pensions, bénéfices d’autres activités commerciales, etc.).

Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, vous restez au statut loueur en meublé non professionnel (LMNP).

À noter : pour un investisseur non-résident fiscal en France, qui n’a généralement pas d’autres revenus imposables en France, le simple dépassement de 23 000 € de loyers annuels entraînera automatiquement le statut LMP.

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Les avantages du statut LMP

Malgré des contraintes plus lourdes, le statut LMP présente en 2025 plusieurs avantages fiscaux et patrimoniaux notables. Ces atouts peuvent rendre la location meublée professionnelle très intéressante pour optimiser un investissement immobilier, à condition de bien comprendre les règles. Voici les principaux avantages du LMP :

Imputation des déficits sur le revenu global sans limite

C’est l’un des avantages fiscaux majeurs du LMP. Lorsque vos charges déductibles excèdent vos loyers (on parle alors de déficit foncier BIC), le déficit résultant peut être déduit de votre revenu global imposable, sans plafond de montant. Autrement dit, les pertes de votre activité de location meublée professionnelle peuvent venir réduire le montant imposable de vos autres revenus (salaires, retraites, etc.), ce qui diminue directement votre impôt sur le revenu total.

En LMNP (non-professionnel), en revanche, les déficits sont uniquement imputables sur les futurs revenus locatifs meublés (sur 10 ans) et ne réduisent pas votre revenu global. Le LMP offre donc une optimisation fiscale immédiate en cas de déficit.

Cet avantage est particulièrement intéressant les premières années d’un investissement, où les charges sont élevées (frais d’acquisition, intérêts d’emprunt, travaux d’aménagement, etc.). Par exemple, si vous réalisez 10 000 € de déficit la première année suite aux frais de notaire et d’intérêts, ce déficit de 10 000 € viendra diminuer d’autant votre revenu global de l’année, vous faisant potentiellement économiser plusieurs milliers d’euros d’impôt.

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À noter : 

Seuls les déficits hors amortissements sont imputables au revenu global. La part du déficit due aux amortissements est reportable sur les bénéfices locatifs futurs, mais ne peut créer une réduction d’impôt immédiate. Néanmoins, les autres charges (intérêts, taxes, frais) peuvent générer ce déficit imputable sans limite de 10 700 € (contrairement aux règles des déficits fonciers classiques).

En résumé, le LMP permet de défiscaliser vos revenus personnels grâce aux pertes de votre activité locative, ce qui constitue un puissant levier d’optimisation lorsque l’investissement est lourd ou peu rentable dans un premier temps.

Amortissements et déductions : des loyers peu ou pas imposés

En choisissant le régime réel, un loueur en meublé (LMNP ou LMP) peut déduire de son résultat la plupart des charges liées au bien ainsi que pratiquer l’amortissement comptable du logement et du mobilier. C’est un avantage essentiel de la location meublée par rapport à la location nue.

Déduction des charges réelles 

En LMP, vous déduisez de vos loyers imposables toutes les dépenses engagées pour votre activité de location meublée. Cela inclut par exemple : les frais d’entretien et réparations, les charges de copropriété non récupérées, les impôts locaux (taxe foncière, CFE…), les primes d’assurance, les frais de gestion (honoraires d’agence, expert-comptable), ainsi que les intérêts d’emprunt liés à l’acquisition du bien. Toutes ces charges viennent diminuer votre bénéfice imposable, et si elles dépassent vos loyers, vous créez un déficit (voir point précédent).

Amortissement du bien et du mobilier 

En plus des charges, le LMP permet d’amortir le coût d’achat du bien immobilier (hors terrain) ainsi que le mobilier et équipements. L’amortissement est une charge comptable théorique représentant l’usure et la perte de valeur du bien. Chaque année, vous pouvez déduire une fraction du prix du logement (par exemple ~3 à 4% du prix hors terrain par an sur 25 à 30 ans) et du mobilier (~10 à 20% par an sur 5 à 10 ans). Ces amortissements viennent souvent gommer la majeure partie du bénéfice tiré des loyers. Conséquence : beaucoup de LMP (ou LMNP au réel) arrivent à neutraliser fiscalement leurs revenus locatifs – c’est-à-dire ne payer quasiment aucun impôt sur les loyers, pendant de longues années, grâce à la combinaison charges + amortissements.

En pratique, un investisseur en LMP ayant recours à l’emprunt dégagera souvent un résultat fiscal nul ou très faible, alors même qu’il perçoit du cash-flow (les loyers remboursent le prêt et couvrent les charges). Cette quasi-exonération des revenus locatifs est un atout majeur pour maximiser la rentabilité nette d’un investissement locatif meublé. À noter que ce bénéfice existe aussi pour un LMNP au régime réel – ce n’est pas propre au LMP – mais le LMP cumule cet avantage avec celui des déficits sur le revenu global vu plus haut.

Par ailleurs, le choix du régime micro-BIC reste possible en LMP si vos recettes < 77 700 €. Le micro-BIC, avec son abattement 50%, peut être avantageux pour les bailleurs ayant peu de charges réelles (par ex. bien déjà amorti, sans emprunt). Il simplifie drastiquement les obligations (pas de bilan comptable à produire). Le fait de pouvoir librement opter pour le régime le plus favorable (forfait vs. réel) est en soi un avantage du statut de loueur meublé, professionnel comme non-professionnel.

Exonération de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI)

Les biens immobiliers détenus dans le cadre d’une activité de loueur meublé professionnel peuvent être exonérés d’IFI. En effet, la loi fiscale considère que, dès lors que vous remplissez les conditions du LMP (recettes >23 000 € et activité principale), les logements meublés que vous exploitez sont des biens professionnels. Or, l’IFI (impôt sur la fortune immobilière, qui taxe le patrimoine immobilier net au-delà de 1,3 million d’€) exclut de son calcul les actifs professionnels.

Concrètement : si vous êtes soumis à l’IFI, vos logements loués en LMP n’entrent pas dans l’assiette taxable, ce qui réduit potentiellement beaucoup votre IFI à payer. Par exemple, un investisseur avec 2 millions d’euros de biens immobiliers locatifs meublés ne paiera pas d’IFI dessus s’il a le statut LMP (alors que ces mêmes biens seraient taxables à l’IFI s’il était LMNP).

Cette exonération IFI est un avantage réservé aux LMP (les LMNP, considérés comme bailleurs non professionnels, voient leurs biens intégralement pris en compte dans l’IFI). Cela peut inciter les gros investisseurs immobiliers à basculer en LMP pour alléger leur fiscalité patrimoniale, en particulier s’ils approchent du seuil d’IFI.

Plus-value de cession avantageuse sous conditions

Le régime d’imposition des plus-values immobilières diffère entre LMP et LMNP, et il peut tourner à l’avantage du LMP dans certains cas. En tant que LMP, vous relevez du régime des plus-values professionnelles (et non des plus-values des particuliers). Quelques règles clés sont à retenir.

Exonération rapide pour les “petits” LMP 

Si vous vendez un bien après au moins 5 ans d’activité LMP, vous pouvez bénéficier d’une exonération totale de plus-value si vos recettes locatives des deux années précédant la vente sont inférieures à 90 000 € HT par an. L’exonération est partielle (décote progressive) pour des recettes jusqu’à 126 000 € HT. Cela signifie qu’un LMP de taille modérée (par exemple un propriétaire de 1 ou 2 appartements meublés générant <90k€ de loyers annuels) pourra revendre ses biens sans impôt sur la plus-value dès 5 ans de détention révolus. C’est un avantage considérable : à titre de comparaison, un bailleur LMNP ou un propriétaire classique doit attendre 22 ans de détention pour être exonéré d’impôt sur la plus-value immobilière (30 ans pour les prélèvements sociaux).

Plus-value à long terme plafonnée 

Si vous ne remplissez pas les conditions d’exonération ci-dessus (par exemple, recettes LMP trop élevées), la plus-value réalisée en LMP reste imposée, mais selon des taux fixes potentiellement intéressants. On distingue la plus-value court terme (biens détenus depuis moins de 2 ans) imposée comme un revenu (à la tranche d’IR + 17,2% de prélèvements sociaux), et la plus-value long terme (au-delà de 2 ans de détention) imposée au taux forfaitaire de 30% (12,8% d’impôt + 17,2% de prélèvements sociaux, sans abattement pour durée de détention). Ce taux global ~30% dès 2 ans peut s’avérer légèrement inférieur à l’imposition d’une plus-value des particuliers sur la même période (qui serait 19% + 17,2% = 36,2% sans abattement). Le LMP évite donc l’échelle de temps très longue des abattements classiques, ce qui peut être vu comme un atout pour revendre plus librement à moyen terme.

Alignement des règles en 2025 

Historiquement, le LMNP bénéficiait d’un avantage sur ce point car les amortissements pratiqués n’étaient pas déduits du prix d’acquisition dans le calcul de la plus-value des particuliers. En clair, un LMNP pouvait amortir son bien pour réduire ses loyers imposés, sans augmenter la plus-value taxable à la revente (s’il revendait après 30 ans, zéro impôt tout en ayant déduit des amortissements pendant 30 ans).

Ce n’est plus le cas à partir de 2025 : la loi de finances pour 2025 prévoit que les amortissements devront désormais être réintégrés dans le calcul des plus-values même pour les non-professionnels. Autrement dit, LMNP et LMP se retrouvent logés à la même enseigne sur la plus-value taxable : dans les deux cas, la plus-value sera calculée sur la valeur nette comptable du bien (prix d’achat moins amortissements déduits). Cette évolution réduit l’écart de traitement qui défavorisait le LMP auparavant. Désormais, un LMNP n’a plus ce “bonus” fiscal à la revente, ce qui rend le statut LMP relativement plus attractif qu’auparavant pour les investisseurs long terme.

En résumé, le statut LMP offre un régime de plus-value potentiellement très avantageux si votre activité reste de taille raisonnable (exonération totale possible dès 5 ans). Même pour une activité importante, la taxation forfaitaire à 30% sans attendre 22 ans peut être appréciée, bien que la contrepartie soit l’absence d’abattements progressifs. Avec la réforme 2025, l’avantage qu’avait le LMNP à la revente est supprimé, ce qui renforce la compétitivité fiscale du LMP sur ce point.

Autres avantages et aspects positifs du statut LMP

Récupération de la TVA sur certains investissements 

En règle générale, la location meublée est hors champ de TVA (le bailleur ne facture pas de TVA sur les loyers). Toutefois, dans certains cas particuliers (investissement en résidences services, ehpad, tourisme classé, etc.), il est possible d’opter pour un régime assujetti à TVA afin de récupérer la TVA sur le prix d’achat du bien et les meubles (20% du montant). Cette option s’accompagne de l’obligation de facturer la TVA aux locataires ou à l’exploitant du bail commercial, et de conserver le bien un certain nombre d’années sous ce régime. Ce n’est donc pas un avantage automatique du LMP, mais une opportunité fiscale offerte aux investisseurs meublés professionnels dans des contextes spécifiques (par exemple, l’acquisition d’un appartement en résidence de tourisme avec bail commercial de 9 ans permet de récupérer la TVA à l’achat).

Patrimoine professionnel transmissible 

Les revenus LMP étant considérés comme des BIC professionnels, l’activité peut être logée dans une société (type SARL de famille ou EURL) pour faciliter la transmission. Même en nom propre, constituer un parc immobilier sous statut LMP permet de bâtir un patrimoine pérenne générant un revenu principal. En cas de transmission aux héritiers, ceux-ci pourraient bénéficier, sous conditions, d’allègements de droits de succession liés à la poursuite d’une activité professionnelle. Le LMP, en transformant l’immobilier en “outil de travail”, ouvre la porte à certains dispositifs de faveur (à étudier avec un conseil fiscal). De plus, le fait de payer des cotisations sociales en LMP (voir plus bas) donne droit à une protection sociale (assurance maladie, validation de trimestres de retraite), ce qui peut être vu comme un point positif pour le bailleur qui devient un travailleur indépendant cotisant (là où le LMNP ne cotise pas du tout pour la retraite sur ses loyers).

Pas de plafonnement des niches fiscales 

Les économies d’impôt générées par le LMP (déficits déduits, IFI évité, etc.) ne sont pas considérées comme des niches fiscales plafonnées. Le plafonnement global des niches fiscales (10 000 € par an) ne s’applique pas ici, car il concerne les réductions/crédits d’impôt et non la déduction de charges ou amortissements. Autrement dit, le LMP vous permet de réduire vos impôts sans être limité par un plafond annuel arbitraire, tant que cela découle de vos charges réelles ou déficits.

Les inconvénients du statut LMP

Le statut de loueur en meublé professionnel comporte aussi son lot de contraintes et d’inconvénients, qui peuvent en dissuader plus d’un. Il est crucial de bien peser ces aspects moins favorables avant de vouloir basculer en LMP. Voici les principaux inconvénients du LMP en 2025.

Cotisations sociales élevées : un impact sur la rentabilité

C’est le point noir principal du LMP depuis quelques années. Contrairement au LMNP qui n’est soumis qu’aux prélèvements sociaux sur les loyers (17,2% de CSG-CRDS), le LMP doit s’affilier à un régime de cotisations sociales des indépendants. En effet, depuis la loi de finances 2020, les bénéfices tirés de la location meublée professionnelle sont assujettis aux cotisations sociales SSI (Sécurité Sociale des Indépendants, ex-RSI), comme n’importe quelle activité commerciale.

Deux options sociales sont possibles : soit opter pour le régime micro-entrepreneur (auto-entrepreneur) si votre chiffre d’affaires le permet, soit le statut de travailleur indépendant classique. En micro-entreprise LMP, vous payez environ 22% du CA en cotisations sociales (taux forfaitaire) + l’impôt sur le revenu (après abattement de 50%). En régime réel indépendant, vous payez environ 30% de votre bénéfice en cotisations sociales (taux variables incluant retraite, maladie, allocations familiales…), en plus de l’impôt sur le revenu sur ce bénéfice. Dans les deux cas, la charge sociale est bien plus lourde qu’en LMNP.

Conséquences financières 

Ces cotisations viennent fortement réduire la rentabilité nette de votre investissement locatif. Par exemple, imaginons un bien meublé dégageant 15 000 € de bénéfice annuel. En LMNP, on paierait 17,2% de prélèvements sociaux = 2 580 €. En LMP (indépendant), on pourrait payer autour de 30% = 4500 € de cotisations, soit presque plus du double, avant même l’impôt sur le revenu. L’écart est encore plus flagrant si vous amortissez au maximum et dégagez peu de bénéfice imposable : en LMNP, un résultat nul signifie 0€ d’impôt et 0€ de CSG; en LMP, même avec bénéfice fiscal nul, vous aurez des cotisations minimales à verser chaque année (environ 1 000 € forfaitaires au titre de l’assurance maladie et retraite de base).

Affiliation et gestion 

Être LMP implique de s’inscrire auprès de l’URSSAF ou de la Sécurité sociale des indépendants pour cotiser. C’est une démarche administrative supplémentaire. De plus, les cotisations sont à payer trimestriellement ou mensuellement, ce qui affecte votre trésorerie au fil de l’eau.

En contrepartie de ces charges sociales, le loueur pro bénéficie d’une protection sociale : il cotise pour sa retraite, valide des trimestres, et peut accéder à l’assurance maladie des indépendants. Cependant, soyons honnêtes, beaucoup d’investisseurs considèrent qu’ils préféreraient se passer de cette “avantage” pour conserver une rentabilité brute plus élevée. Le LMNP est souvent privilégié pour cette raison, car aucune cotisation sociale obligatoire ne vient grever les loyers (hormis la CSG/CRDS de 17,2%).

Cas des non-résidents 

Bonne nouvelle si vous résidez fiscalement à l’étranger : un LMP affilié à la sécurité sociale d’un autre pays de l’UE/EEE ou en Suisse peut être exonéré des cotisations sociales en France. En effet, on ne cotise pas deux fois pour la même protection sociale au sein de l’Europe. Ainsi, un expatrié français LMP qui paye déjà des cotisations dans son pays de résidence ne paiera pas de cotisations SSI en France sur ses bénéfices locatifs (il restera seulement soumis aux prélèvements sociaux éventuellement ou à une cotisation de solidarité moindre). Ce point atténue considérablement l’inconvénient des charges sociales pour les investisseurs non-résidents en Europe. En revanche, un non-résident hors UE pourrait devoir cotiser à la SSI française s’il dépasse les seuils LMP.

En synthèse, la fiscalité sociale du LMP est beaucoup plus lourde que celle du LMNP. C’est souvent le principal frein au statut LMP, car il faut générer suffisamment de revenus pour compenser ces prélèvements supplémentaires. Ce facteur doit être soigneusement intégré dans vos calculs de rentabilité.

Obligations comptables et administratives contraignantes

Le revers de la médaille d’un régime fiscal avantageux, c’est une gestion administrative plus complexe. Le statut LMP s’accompagne d’obligations comptables et déclaratives bien plus lourdes que pour un investisseur immobilier classique.

Tenue d’une comptabilité complète 

Un loueur en meublé professionnel au régime réel doit tenir une comptabilité d’entreprise (même s’il exerce en nom propre). Cela implique de produire chaque année un bilan comptable, un compte de résultat, et de gérer des écritures d’amortissement, etc. C’est un travail technique qui nécessite en pratique de faire appel à un expert-comptable spécialisé en location meublée. Même en micro-BIC (où la compta est simplifiée), l’inscription administrative et les déclarations spécifiques restent nécessaires.

Déclarations fiscales spécifiques 

Le LMP doit déposer une déclaration professionnelle de résultats (formulaire 2031 BIC) chaque année auprès du service des impôts des entreprises, en plus de la déclaration de revenus personnelle. Il y a également la déclaration de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) à réaliser et s’acquitter de cette taxe locale chaque année (même si son montant est modeste pour les petites activités, typiquement quelques centaines d’euros). Si votre chiffre d’affaires dépasse 152 500 € HT, il faut aussi gérer la CVAE (Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises). On est donc bien loin de la simplicité d’un investissement locatif classique.

Suivi administratif 

Dès le début de l’activité LMP, il faut respecter la procédure de création d’activité (déclaration sur le guichet unique, obtention du SIRET sous 15 jours, choix du régime fiscal, affiliation SSI, etc.). Il faudra également tenir un livre des recettes, conserver factures et justificatifs de charges, respecter les normes comptables... En cas de contrôle fiscal, l’administration exigera des comptes précis. Cette rigueur administrative demande du temps, des compétences, ou l’assistance de professionnels.

Coûts de gestion 

Qui dit obligations comptables dit souvent frais comptables. La plupart des LMP vont déléguer la tenue comptable et l’établissement des bilans à un expert-comptable, dont les honoraires peuvent varier de 500 à plus de 1 500 € par an selon la complexité et le cabinet. C’est un coût additionnel à prévoir, inexistant pour un LMNP au micro-BIC qui se contente de sa déclaration de revenus.

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Conditions d’accès restrictives et perte de flexibilité

Le statut LMP n’est pas accessible à tous les investisseurs immobiliers, ce qui peut être vu comme un inconvénient en soi.

Investissement massif

Vous devez investir massivement en immobilier meublé pour y accéder. Générer plus de 23 000 € de loyers annuels suppose, par exemple, de louer plusieurs appartements ou un bien de grande taille. Ce n’est pas un seuil anodin (23k€ correspond à ~1 917 € de loyer mensuel charges comprises). Beaucoup de petits investisseurs restent en dessous presque involontairement.

Le LMP doit constituer votre activité principale

Si vous avez un emploi bien rémunéré à côté, il sera difficile que vos loyers dépassent votre salaire. En pratique, le LMP concerne souvent des personnes quasi rentières ou à mi-temps, ou bien des retraités/professions à revenus modestes qui investissent dans l’immobilier. Pour un cadre ou un chef d’entreprise avec des revenus élevés, atteindre le statut LMP exigerait un portefeuille immobilier très important – et dans ce cas, les cotisations sociales du LMP pourraient le dissuader (d’où une situation paradoxale où de nombreux investisseurs font en sorte de ne pas devenir LMP en régulant leurs loyers ou en conservant une autre activité rémunératrice).

Pas de choix rétroactif ou sur option

Le statut LMP découle automatiquement des seuils atteints chaque année. Cela signifie qu’une année où vos loyers augmentent ou d’autres revenus baissent, vous pouvez basculer en LMP malgré vous, et inversement repasser LMNP l’année suivante si les conditions ne sont plus remplies. Ce manque de stabilité peut compliquer votre gestion fiscale.

Par exemple, vous pourriez devoir commencer à payer des cotisations sociales une année, puis arrêter l’année suivante. Cette imprévisibilité oblige à surveiller de près l’évolution de vos revenus et éventuellement à ajuster votre stratégie (certaines personnes n’hésitent pas à limiter volontairement leurs revenus locatifs en fin d’année – par exemple en fermant des locations saisonnières – pour rester sous le seuil de 23 000 € et éviter de basculer LMP).

Engagement professionnel

Devenir LMP, c’est en quelque sorte déclarer que l’immobilier est votre métier. Cela implique d’y consacrer du temps (gestion locative, comptabilité, obligations sociales). Ce n’est pas qu’un revenu passif “oublié dans un coin”. Certains investisseurs préfèrent rester LMNP pour conserver une simplicité et une liberté d’esprit, là où le LMP peut être vu comme une petite entreprise à piloter.

En résumé, le LMP est un statut élitiste par certains aspects : seuls ceux qui font de l’immobilier locatif une activité suffisamment importante y accèdent. Pour les autres, le régime LMNP plus souple restera la norme. Il faut donc s’assurer que les avantages fiscaux du LMP valent la peine au regard de votre situation personnelle, sans quoi il peut être plus judicieux de rester en LMNP (quitte à renoncer à certaines déductions) afin de préserver une gestion plus légère et une fiscalité sociale nulle.

Taxation à la revente : attention à la plus-value sur valeur nette

Nous avons vu dans les avantages que le LMP offre une exonération possible des plus-values après 5 ans pour les activités modestes. Cependant, il faut souligner un aspect technique qui peut aussi être un inconvénient du LMP pour les reventes : le mode de calcul de la plus-value professionnelle.

En LMP, lorsque vous vendez un bien, la plus-value imposable est calculée par rapport à la valeur comptable nette du bien, c’est-à-dire le prix d’acquisition diminué des amortissements pratiqués. Cela veut dire que plus vous avez amorti le bien, plus la base taxable de plus-value sera élevée en cas de cession.

💡

Exemple :

Si vous avez acheté un appartement 200 000 € et que vous avez déduit 50 000 € d’amortissements au fil des ans, puis vous revendez 300 000 €, alors au lieu de calculer la plus-value sur 300 – 200 = 100 000 €, on la calculera sur 300 – (200 – 50) = 150 000 €. Les amortissements qui vous ont fait économiser de l’impôt sur les loyers viennent donc augmenter votre plus-value imposable.

* Exemple fictif fourni à titre pédagogique. Les situations réelles peuvent varier selon les cas de figure. Pensez à consulter un expert.

Quid de l’exonération ?

Si vous pouvez bénéficier de l’exonération (recettes < 90k€, >5 ans), ce problème disparaît puisque vous ne payerez rien. Mais un LMP avec de forts loyers (par ex. >126k€) ne sera pas exonéré et devra payer la flat tax 30% sur une plus-value gonflée par l’amorti. Un LMNP, lui, jusqu’en 2024 ne voyait pas ses amortissements impacter la plus-value (on repartait du prix d’achat initial). À partir de 2025, comme évoqué, les amortissements seront également déduits pour le LMNP, ce qui uniformise la règle. Néanmoins, un LMNP conserve les abattements pour durée de détention (jusqu’à exonération après 30 ans), alors qu’un LMP hors exonération paiera toujours 30% quelle que soit la durée de détention. Cela peut désavantager le LMP sur de très longues durées : par exemple, après 15 ans, un LMNP aura réduit fortement son impôt via les abattements (il ne paiera peut-être l’impôt que sur 50% du gain imposable + 100% des prélèvements sociaux), alors qu’un LMP paiera 30% plein pot sur 100% du gain net comptable.

Autre aspect, en LMP la plus-value court-terme (<2 ans) est assimilée à du revenu classique. Cela signifie qu’une revente rapide sera fiscalement très coûteuse (imposée à votre tranche marginale IR + charges sociales SSI), alors qu’un LMNP qui revend en moins de 2 ans paiera 19% + 17,2% (sans amortissements toutefois s’il n’a pas opté pour le réel). Heureusement peu d’investisseurs achètent pour revendre en si peu de temps, mais il faut le savoir.

En somme, le traitement de la plus-value en LMP peut devenir un inconvénient dans les situations où l’exonération PME n’est pas applicable. Il faut anticiper l’impact des amortissements sur la revente et raisonner en fiscalité globale sur le long terme : vous gagnez d’un côté (impôts économisés pendant l’exploitation) mais vous pourrez rendre une partie au fisc à la sortie si vous vendez cher et vite. La réforme 2025 atténue ce différentiel puisque les LMNP subiront désormais le même mécanisme de réintégration des amortissements dans le calcul de leurs plus-values imposables. Ainsi, ce point noir du LMP est maintenant partagé par tous les loueurs en meublé, professionnels ou non.

Pour conclure sur les inconvénients, il apparaît que la charge sociale et la complexité administrative sont les freins principaux du statut LMP. La question de la plus-value doit être gérée intelligemment pour profiter au mieux des règles d’exonération. Enfin, le LMP s’adresse surtout à des investisseurs conséquents ou dédiés, ce qui limite son champ d’application. Il est donc indispensable d’analyser sa propre situation avant d’opter (ou non) pour ce statut, et de se faire accompagner si besoin pour naviguer dans ces obligations.

En résumé : faut-il encore choisir le statut LMP en 2025 ?

Le statut de loueur en meublé professionnel en 2025 présente un visage à double tranchant. D’un côté, il offre aux investisseurs immobiliers une panoplie d’optimisations fiscales très attractives : loyers peu imposés grâce aux amortissements, déficits imputables sur le revenu global, exonération d’IFI, et même une possible exonération totale de plus-value au bout de 5 ans pour les activités raisonnables. À la lumière des dernières évolutions législatives (loi de finances 2025), certains avantages du LMNP se sont réduits – rapprochant le cadre fiscal des LMP et LMNP, notamment sur la revente. Ainsi, le LMP apparaît plus que jamais comme le régime de faveur pour qui veut vivre de l’immobilier meublé et optimiser ses revenus.

D’un autre côté, le LMP impose un coût non négligeable en cotisations sociales et en charges de gestion. La rentabilité immédiate peut en souffrir, et la contrainte administrative est réelle. Ce statut ne se justifie pleinement que si vos revenus locatifs sont suffisamment élevés pour compenser ces charges et que vous envisagez l’immobilier comme une activité professionnelle à part entière (ou si vous êtes dans une situation particulière, comme un non-résident européen pouvant éviter les cotisations françaises). Pour de nombreux bailleurs occasionnels ou investisseurs cherchant la simplicité, le statut LMNP restera plus adapté en dépit d’avantages fiscaux moindres.

En définitive, faut-il opter pour le LMP ? La réponse dépend de votre profil : si vos loyers dépassent les seuils et que vous ambitionnez de faire de l’immobilier un levier principal de revenus, le LMP en 2025 vous permettra de maximiser vos gains nets d’impôts sur le long terme, à condition d’accepter la logique entrepreneuriale du statut. Si en revanche vous privilégiez la facilité de gestion et une fiscalité allégée en prélèvements sociaux, rester en LMNP (quitte à calibrer vos investissements) sera souvent plus judicieux.

Foire aux questions

Les réponses rapides aux questions les plus posées.

Ai-je besoin d’un expert-comptable pour mon statut LMP ?

Ce n’est pas une obligation légale d’avoir un expert-comptable en LMP, mais c’est vivement recommandé. Le LMP implique une comptabilité commerciale, avec bilan, compte de résultat, liasse fiscale BIC… Des compétences pointues sont requises pour établir correctement ces documents et optimiser fiscalement votre activité. Faire appel à un expert-comptable vous sécurise vis-à-vis de l’administration et vous fait gagner du temps. Si le coût d’un cabinet traditionnel vous inquiète, sachez qu’il existe des solutions en ligne spécialisées LMP/LMNP très abordables (par exemple, LMNP.ai propose une assistance comptable professionnelle à 249 € par an, et même une formule à 179 € si vous gérez en autonomie guidée). Compte tenu des enjeux fiscaux, le recours à un expert (ou à un outil dédié) est un investissement judicieux pour tout loueur en meublé professionnel soucieux de conformité et d’optimisation.

Le LMP valide-t-il des trimestres de retraite et combien cela coûte-t-il ?

Oui : chaque année d’affiliation à la Sécurité sociale des indépendants vous permet de valider jusqu’à quatre trimestres en fonction du bénéfice déclaré. Le coût dépend du résultat : comptez environ 17 % pour la retraite de base et complémentaire dans le taux global de cotisations SSI, avec un plancher d’environ 1 000 € même si le bénéfice est nul.

Un LMP peut-il louer à un membre de sa famille sans perdre ses avantages ?

Oui, à condition de pratiquer un loyer de marché et de respecter le bail habitation meublée classique ; l’administration peut requalifier l’opération si le loyer est manifestement minoré ou si l’usage devient gratuit, mais le simple fait de louer à un ascendant ou descendant ne remet pas en cause le statut ni les amortissements.

LMP ou LMNP : quel statut choisir en 2025 ?

Si vos loyers meublés dépassent 23 000 € et constituent votre principale source de revenu, vous n’aurez pas vraiment le choix – le fisc vous classera en LMP. En dehors de ce cas, le choix dépend de votre stratégie : le LMNP convient aux investisseurs souhaitant un revenu complémentaire avec une gestion simplifiée et sans cotisations sociales, même si la fiscalité y est un peu moins favorable. Le LMP s’adresse à ceux qui veulent faire de l’investissement locatif une activité professionnelle à part entière : vous profiterez d’avantages fiscaux plus poussés, mais avec plus de contraintes. En résumé, choisissez LMP si vous visez l’optimisation fiscale maximale sur de gros montants et que vous êtes prêt à gérer une structure pro; choisissez LMNP si vous privilégiez la simplicité et la souplesse pour un investissement de moindre envergure.

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Expert en fiscalité immobilière

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