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Le statut de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP) offre des avantages fiscaux considérables pour l’investissement locatif meublé. Concrètement, louer en meublé permet de minimiser vos impôts locatifs, ce qui améliore votre rentabilité et votre capacité d’emprunt nette. Cependant, obtenir un financement pour un nouveau projet immobilier reste un défi si vous avez déjà des crédits en cours et approchez la limite d’endettement fixée par les banques. C’est ici qu’intervient le rachat de crédit, une solution financière efficace pour optimiser votre capacité d’emprunt et renforcer votre dossier bancaire.
Découvrez dans ce guide complet pourquoi et comment utiliser le rachat de crédits pour investir en LMNP, les implications fiscales à connaître en 2025, ainsi que des conseils pratiques et un exemple concret. L’objectif : vous permettre de réduire votre taux d’endettement, de constituer un apport et de concrétiser votre projet d’investissement locatif meublé en profitant au maximum du régime LMNP.
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Pourquoi envisager un rachat de crédit pour investir en LMNP ?
1. Réduire votre taux d’endettement
Les banques sont soumises aux recommandations du Haut Conseil de la Stabilité Financière (HCSF), qui impose un taux d’endettement maximum d’environ 35 % des revenus nets. En pratique, cela signifie que l’ensemble de vos charges financières (mensualités de prêts, etc.) ne doit pas dépasser 35 % de vos revenus. Exemple : avec 6 000 € de revenus nets mensuels, vos remboursements de crédits ne devraient pas excéder ~2 100 €. Si vous avez déjà un crédit immobilier (votre résidence principale) et/ou des crédits à la consommation, il est possible que vous vous rapprochiez dangereusement de ce seuil de 35 %. Au-delà, obtenir un nouvel emprunt pour investir en LMNP devient très difficile.
Le rachat de crédit (ou regroupement de crédits) permet justement de faire baisser artificiellement ce taux d’endettement. Le principe est de regrouper tous vos prêts en un seul, souvent en allongeant la durée de remboursement, de façon à réduire le montant total des mensualités. En étalant vos crédits existants sur une période plus longue (par exemple en passant un prêt auto de 5 ans sur 15 ou 20 ans), vos échéances mensuelles diminuent automatiquement. Qui dit mensualités en baisse, dit taux d’endettement réduit, libérant ainsi de la marge dans votre budget pour financer un nouvel investissement locatif. En somme, réduire vos charges mensuelles grâce au rachat de crédits vous redonne de la capacité d’emprunt pour lancer un projet LMNP.
2. Constituer un apport immobilier
Outre la baisse du taux d’endettement, le rachat de crédits peut aussi vous aider à constituer l’apport nécessaire à votre nouvel achat immobilier. En effet, lors du montage de l’opération de regroupement, vous pouvez intégrer une trésorerie supplémentaire dans le nouveau prêt. Concrètement, cela signifie que vous empruntez un peu plus que le montant nécessaire au remboursement de vos anciens crédits, et cette somme additionnelle vous est versée en trésorerie. Vous pourrez ensuite utiliser ce capital comme apport personnel pour votre prochain investissement LMNP.
Or, on le sait, disposer d’un apport personnel rassure les banques et facilite l’obtention d’un prêt immobilier. Les établissements prêteurs exigent souvent environ 10 % d’apport (au moins pour couvrir les frais de notaire, de garantie, etc.). Grâce au rachat de crédit, vous pouvez présenter un dossier avec apport, ce qui maximise vos chances d’obtenir un nouveau financement.
Astuce : cette trésorerie complémentaire peut aussi servir à financer des travaux d’amélioration dans le bien que vous allez acquérir. Des travaux bien pensés pourront augmenter la valeur locative du logement (loyer plus élevé) ou sa rentabilité (par exemple en aménageant une colocation ou en améliorant la performance énergétique), ce qui renforce la viabilité de votre projet LMNP.
Enfin, notez que si vous avez déjà un bien immobilier financé (votre résidence principale par exemple), cela constitue une garantie appréciable lors du rachat de crédit. Le fait d’avoir un bien en hypothèque montre à la banque un actif tangible, ce qui facilite la négociation du regroupement. À l’inverse, accumuler de nombreux petits crédits à la consommation sans actif en face peut donner une mauvaise image de votre gestion financière. Mieux vaut donc consolider ces crédits et présenter un profil sain.
Comment effectuer un rachat de crédit pour un investissement LMNP ?
Le rachat de crédit est une opération courante, mais pour qu’il serve au mieux votre projet d’investissement locatif meublé, certaines étapes et précautions sont essentielles. Voici comment bien procéder :
Étapes essentielles pour réussir votre rachat de crédit
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Calculez la rentabilité de votre projet : Avant de vous lancer, évaluez précisément la rentabilité locative de l’investissement LMNP envisagé. Idéalement, les loyers du futur bien doivent couvrir la totalité de la nouvelle mensualité d’emprunt (ou s’approcher de 100 %). Assurez-vous que le projet génère un cash-flow positif ou neutre, afin de ne pas grever votre budget mensuel. Cette prudence vous évitera d’être à nouveau limité par le taux d’endettement pour vos prochains investissements.
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Comparez les offres bancaires : Chaque banque ou organisme de financement a ses propres conditions (taux d’intérêt, durée maximale, frais, etc.). N’acceptez pas la première proposition venue : mettez les établissements en concurrence pour décrocher le meilleur taux et les meilleures conditions. Utilisez des simulateurs en ligne ou faites appel à un courtier en crédit pour obtenir plusieurs devis de rachat de crédit. Faites attention non seulement au taux nominal, mais aussi aux frais de dossier et aux éventuelles pénalités de remboursement anticipé sur vos prêts actuels. L’objectif est de trouver l’offre de regroupement la plus avantageuse, celle qui réduira vos mensualités tout en minimisant le coût total du crédit sur la durée.
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Soignez votre profil emprunteur : Un rachat de crédits reste un nouveau prêt aux yeux de la banque. Vous devez donc convaincre de votre sérieux financier. Mettez en avant vos atouts : stabilité professionnelle (CDI, ancienneté), revenus réguliers et confortables, absence d’incidents bancaires, etc. Si vous avez déjà investi dans l’immobilier par le passé et bien géré ces investissements, n’hésitez pas à le signaler. Notez que la présence d’un bien immobilier dans votre patrimoine (résidence principale ou autre) est un plus, car il sert de garantie hypothécaire pour la banque. À l’inverse, évitez de multiplier les découverts ou les crédits renouvelables inutiles : cela peut donner une image de surendettement ou de mauvaise gestion. Montrez une situation financière saine sur les derniers mois (soldes positifs, épargne de précaution mise de côté). En résumé, bâtissez un dossier solide et rassurant pour mettre toutes les chances de votre côté.
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Optimisez votre assurance emprunteur : Lors d’un rachat de crédit immobilier, vous souscrivez généralement une nouvelle assurance emprunteur pour couvrir le prêt regroupé. Profitez-en pour faire jouer la concurrence là aussi. Les contrats d’assurance proposés par la banque sont souvent chers ; envisagez une délégation d’assurance chez un assureur externe pour économiser. Une différence de quelques dixièmes de point sur le taux d’assurance peut représenter des économies notables sur la mensualité totale. Astuce : depuis les dernières évolutions législatives (loi Lemoine), vous pouvez changer d’assurance emprunteur à tout moment pour un contrat équivalent moins cher. N’hésitez donc pas à comparer les offres d’assurance et à renégocier ce poste de dépense. Réduire le coût de l’assurance contribuera directement à diminuer vos charges mensuelles, et donc à améliorer votre taux d’endettement après rachat.
En suivant ces étapes – calcul rigoureux de la rentabilité, comparaison des offres, préparation d’un dossier solide et optimisation des coûts – vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir votre rachat de crédit et financer sereinement votre investissement LMNP.
Déduction fiscale du rachat de crédit en LMNP
Un avantage majeur du statut LMNP est de pouvoir déduire fiscalement une grande partie des charges liées à votre investissement locatif, y compris celles relatives à votre emprunt. Cependant, cela n’est vrai qu’à condition d’opter pour le régime réel d’imposition. Faisons le point sur le régime fiscal à choisir et les déductions possibles, notamment dans le contexte d’un rachat de crédit.
Régime fiscal applicable
Pour bénéficier pleinement des avantages fiscaux du rachat de crédit en LMNP, il est fortement recommandé d’opter pour le régime réel d’imposition (aussi appelé régime réel simplifié en LMNP). En régime micro-BIC, vous n’avez droit qu’à un abattement forfaitaire sur vos loyers (50 % dans le cas général, et même seulement 30 % si vous louez en saisonnier de courte durée depuis la réforme de 2024). Cet abattement ne couvre qu’une partie de vos charges réelles, et aucune déduction spécifique n’est possible (les intérêts d’emprunt, par exemple, ne sont pas déductibles en micro-BIC, car l’abattement est censé couvrir forfaitairement les charges). Avec l’entrée en vigueur de la loi de finances 2024, le régime micro-BIC est encore moins avantageux pour la location meublée touristique : le plafond de revenus pour y prétendre a été drastiquement abaissé à 15 000 € par an (contre 77 700 € pour une location meublée longue durée classique) et l’abattement réduit à 30 % sur les loyers saisonniers. Autrement dit, de nombreux bailleurs en meublé basculent désormais de fait au régime réel.
En régime réel LMNP, vous pouvez déduire l’ensemble des charges effectives liées à votre bien et à son financement. Cela inclut en particulier tous les frais liés au prêt immobilier contracté pour l’investissement locatif. Ainsi, si vous financez votre projet LMNP (ou votre rachat de crédits + nouveau prêt) via un emprunt, vous aurez la possibilité de déduire :
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Les intérêts d’emprunt, c’est-à-dire les intérêts payés chaque année sur votre crédit immobilier (y compris s’il s’agit d’un prêt issu d’un regroupement).
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Les frais de dossier de prêt et frais de courtage éventuels.
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Les frais de notaire liés à l’acquisition du bien immobilier
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Les frais d’inscription hypothécaire (garantie prise par la banque).
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Les pénalités de remboursement anticipé ou frais de rachat de crédit eux-mêmes, s’il y en a eu pour solder vos anciens prêts.
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De manière générale, toutes les charges et frais liés à l’acquisition et au financement du bien meublé peuvent être déduits des loyers, au réel, pour diminuer votre base imposable.
En optant pour le régime réel, vos loyers seront imposés sur la base du bénéfice réel (loyers perçus – charges déductibles). Or, dans le cadre d’un investissement LMNP financé à crédit, ce bénéfice imposable peut souvent être très faible, voire nul les premières années, grâce à la combinaison des intérêts et des amortissements. Cela signifie potentiellement 0 € d’impôt sur vos revenus locatifs pendant de longues années, sans pour autant être en déficit global. C’est l’un des attraits majeurs du LMNP : payer peu ou pas d’impôts tout en générant des revenus complémentaires.
Amortissement et charges déductibles
Au-delà des charges liées au crédit, le régime réel en LMNP vous permet d’utiliser le puissant levier de l’amortissement comptable. L’amortissement consiste à étaler dans le temps le coût d’un bien (immeuble, équipement…) pour traduire sa perte de valeur annuelle. En LMNP réel, on peut amortir :
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Le bien immobilier lui-même (structure, murs) – généralement sur une durée d’environ 25 à 30 ans pour l’immobilier ancien, hors valeur du terrain.
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Les travaux d’amélioration et de rénovation (amortissables sur une durée plus courte, par exemple 5 à 10 ans selon la nature des travaux).
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Le mobilier et les équipements du logement meublé (amortissables sur 5 à 10 ans en général).
Ces amortissements viennent s’ajouter aux déductions annuelles et ne génèrent pas de sortie de trésorerie (vous ne déboursez rien, c’est une charge « fictive »). Ils permettent souvent de créer ou d’augmenter un déficit foncier comptable, venant annuler le bénéfice imposable.
Exemple chiffré : Supposons un investissement locatif meublé de 200 000 € financé par emprunt, avec 10 000 € de loyers annuels. Imaginons que la première année :
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Les intérêts d’emprunt s’élèvent à 6 000 € (avec un taux moyen autour de 3 %).
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Les autres charges déductibles (assurance, taxe foncière, frais de gestion…) totalisent 2 000 €.
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L’amortissement annuel du bien + mobilier est d’environ 8 000 € (par exemple, 6 500 € pour l’immobilier et 1 500 € pour les meubles).
Total des charges déductibles : 6 000 + 2 000 + 8 000 = 16 000 € la première année. Comparés aux 10 000 € de loyers, ces charges créent un déficit de 6 000 € reportable, et aucun impôt n’est dû sur ces revenus locatifs. Même les années suivantes, alors que les intérêts d’emprunt diminueront, l’amortissement continuera de réduire fortement le bénéfice imposable. On voit ainsi que grâce au régime réel, presque toutes les dépenses liées au prêt et au bien peuvent être déduites ou amorties. Le rachat de crédit, en augmentant la durée du prêt, prolonge d’ailleurs la période où les intérêts sont significatifs, donc où la charge déductible est élevée.
En résumé, pour déduire le coût de votre rachat de crédit et optimiser la fiscalité de votre investissement LMNP, le régime réel est quasiment incontournable en 2025. Le micro-BIC, avec ses nouveaux seuils et abattements réduits pour la location meublée touristique, ne permet plus de gommer autant de charges. Le régime réel vous offrira la possibilité de déduire intérêts et frais du regroupement de crédits, et d’amortir votre bien, de sorte à payer le moins d’impôts possible sur vos loyers tout en restant dans la légalité fiscale.
À noter :
La loi de finances 2025 a finalement opté pour une disposition qui consiste à réintégrer les amortissements pratiqués en LMNP dans le calcul de la plus-value lors de la revente du bien. Cependant, la plus value est celle des particuliers et continue de bénéficier des exonérations au fil des années jusqu'à gommer totalement ces exonérations au bout de 30 ans.
Avantages et inconvénients du rachat de crédit en LMNP
Comme toute stratégie financière, le rachat de crédits pour investir en LMNP comporte des avantages notables mais aussi quelques inconvénients qu’il faut avoir en tête. Faisons le bilan.
Avantages
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Réduction du taux d’endettement : C’est le bénéfice premier recherché. En regroupant vos prêts, vous abaissez vos mensualités globales et libérez de la capacité d’emprunt pour financer d’autres projets immobiliers. Vous pouvez ainsi poursuivre votre parcours d’investisseur au lieu de rester bloqué par un endettement maximal.
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Constitution d’un apport personnel : L’intégration d’une trésorerie dans le rachat de crédit vous permet de dégager un apport pour votre nouvel achat. Cet apport améliore votre profil emprunteur et rassure la banque, augmentant les chances de voir votre prêt immobilier accepté.
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Optimisation fiscale du prêt : En choisissant le régime réel LMNP, la grande majorité des frais liés au rachat et au nouveau prêt sont déductibles de vos loyers (intérêts, frais de dossier, garantie, etc.). Une part importante du coût du crédit est ainsi « absorbée » fiscalement, ce qui réduit votre imposition et améliore le rendement net de l’opération.
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Simplification de la gestion financière : Au lieu de gérer plusieurs échéances de crédits dispersées (immobilier, auto, conso…), vous n’aurez plus qu’une seule mensualité à payer chaque mois. Cette simplification facilite le suivi de votre budget et limite les risques d’oubli de paiement. Votre gestion financière gagne en lisibilité et en sérénité.
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Possibilité d’obtenir de meilleures conditions (sous réserve du contexte) : Si les taux d’intérêt ont baissé par rapport à l’époque où vous aviez souscrit vos anciens prêts, le rachat de crédit peut permettre de refinancer à un taux plus avantageux. Cela n’a pas toujours lieu (en 2023-2024, les taux étaient plutôt en hausse), mais dans certains cas vous pouvez y gagner. De même, vous pourriez en profiter pour négocier une assurance emprunteur moins chère, ce qui contribue à l’économie globale.
Inconvénients
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Allongement de la durée du prêt : En regroupant vos crédits, vous étalez la dette sur une plus longue période. Certes, cela réduit les mensualités, mais le coût total des intérêts augmentera mécaniquement sur la durée. Un prêt sur 20 ans coûtera plus cher en intérêts qu’un prêt restant de 10 ans, même à taux égal. Il faut accepter de payer davantage d’intérêts au fil du temps en contrepartie de l’air que l’on se donne chaque mois.
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Frais liés au rachat : L’opération de rachat de crédits engendre des frais qu’il faut intégrer dans vos calculs. Il peut y avoir des indemnités de remboursement anticipé (IRA) sur vos anciens prêts (généralement jusqu’à 3 % du capital restant dû ou 6 mois d’intérêts) si vous les clôturez avant terme. Le nouvel organisme prêteur prendra aussi des frais de dossier. Sans oublier les éventuels frais de garantie (inscription hypothécaire ou caution) sur le nouveau prêt. Ces coûts viennent diminuer le bénéfice financier de l’opération. Il est crucial de les chiffrer pour vérifier que le rachat est rentable.
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Taux potentiellement plus élevé : Selon le contexte économique, le taux d’intérêt proposé pour le rachat de crédit peut être plus élevé que ceux de vos anciens prêts, surtout si ces derniers datent de quelques années (quand les taux étaient très bas). En 2025, les taux de crédit immobilier sont par exemple nettement supérieurs à ceux de 2019-2020. Regrouper d’anciens crédits à 1,5 % dans un nouveau prêt à 3,5 % peut être contre-productif en termes de coût. Il faut donc évaluer l’écart de taux : parfois, le rachat n’est pertinent que pour baisser l’endettement, pas pour économiser des intérêts.
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Impact sur la rentabilité immédiate : En réduisant vos mensualités, vous améliorez votre trésorerie mensuelle, mais si vous financez un nouveau bien avec un emprunt long, la rentabilité nette de l’investissement peut être plus faible. Par exemple, un prêt plus long signifie que vous remboursez plus d’intérêts chaque mois, ce qui peut entamer le cash-flow locatif. Il faut trouver le bon équilibre entre des mensualités soutenables et une rentabilité locative satisfaisante. Par ailleurs, l’ajout de nouveaux crédits rallonge la durée pendant laquelle vous êtes endetté, ce qui peut limiter temporairement d’autres projets (tant que le ratio reste élevé).
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Dossier plus complexe : Monter un rachat de crédits + un nouvel emprunt simultanément peut rendre votre dossier bancaire plus lourd. La banque va analyser en détail votre situation et le nouveau projet. Cela demande un peu plus de temps et d’efforts administratifs (rassembler les justificatifs de tous les prêts, expliquer votre stratégie, etc.). Mieux vaut être bien accompagné (conseiller financier, courtier) pour naviguer dans cette complexité et obtenir un accord rapidement.
En somme, le rachat de crédit est un levier puissant pour investir en LMNP, mais il ne faut pas négliger son coût et ses implications. Assurez-vous que les avantages (investissement rendu possible, fiscalité optimisée, confort de gestion) l’emportent nettement sur les inconvénients (surcoût d’intérêts, frais) avant de vous lancer.
Exemple pratique
Pour illustrer concrètement l’impact d’un rachat de crédits dans le cadre d’un nouvel investissement LMNP, prenons un cas pratique simplifié.
Situation initiale :
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Vous remboursez actuellement deux prêts : l’un pour votre résidence principale avec une mensualité de 1 200 € (reste 15 ans), et un crédit auto avec une mensualité de 300 € (reste 5 ans).
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Au total, vos charges de crédit mensuelles sont donc de 1 500 €. Si vos revenus nets du foyer sont de 6 000 € par mois, votre taux d’endettement actuel est de 25 % (1 500 / 6 000).
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Ce niveau d’endettement est raisonnable, mais si vous contractez un nouveau prêt immobilier important, vous risquez de dépasser le fameux seuil de 35 %.
Objectif :
Vous souhaitez investir dans un appartement meublé LMNP d’une valeur de 150 000 €, qui pourrait générer un loyer de 750 € par mois (soit 9 000 € annuels). Idéalement, vous aimeriez emprunter à 110 % (prix + frais), c’est-à-dire ne pas apporter de fonds propres sur cette acquisition. La mensualité du nouveau prêt serait d’environ 650 € (emprunt ~165 000 € sur 20 ans à un taux aux alentours de 4 %). Sans restructuration de vos crédits existants, ajouter 650 € de charges porterait vos remboursements totaux à 2 150 € par mois, ce qui correspondrait à un endettement de ~36 % des revenus – au-dessus de la limite.
Solution :
Vous décidez de procéder à un rachat de crédits pour regrouper vos deux prêts actuels en un seul. L’organisme de rachat solde vos crédits (résidence + auto) et les remplace par un nouveau prêt unique de montant équivalent. Vous choisissez d’allonger la durée de remboursement sur 20 ans, ce qui fait passer la mensualité combinée de vos anciens crédits à ~900 € par mois, au lieu de 1 500 € précédemment. Votre endettement avant nouveau projet tombe ainsi à 15 % (900 / 6 000). Par la même opération, vous avez négocié l’inclusion d’une trésorerie supplémentaire pour couvrir les frais du nouveau projet (d’où le financement à 110 %).
Ensuite, vous contractez le nouveau prêt immobilier de 150 000 € (à 110 %, soit ~165 000 € empruntés) avec une mensualité d’environ 650 € sur 20 ans. Au final, vos charges mensuelles totales après rachat + nouvel investissement s’élèvent à 900 € + 650 € = 1 550 €. Votre taux d’endettement global n’est plus que d’environ 25,8 %, toujours largement sous le seuil des 35 %. Vous avez donc réussi à financer un bien locatif supplémentaire sans dépasser les limites d’endettement imposées par les banques.
Dans cet exemple, l’opération de rachat de crédit a été le sésame pour concrétiser l’investissement : sans elle, le projet n’aurait pas été finançable (36 % d’endettement). Grâce à elle, vous conservez une marge de manœuvre et restez éligible au prêt immobilier. Naturellement, il faudra tenir compte du coût du rachat (frais et intérêts additionnels dus à l’allongement de durée), mais ce coût est en partie compensé par les revenus locatifs du nouveau bien et les économies d’impôts obtenues via le statut LMNP.
Remarque : le succès de ce montage repose aussi sur le fait que le bien LMNP acheté est suffisamment rentable. Dans notre cas, le loyer de 750 € couvre une bonne partie des 650 € de mensualité du nouveau prêt, ce qui rend l’opération soutenable dans votre budget. Si le loyer avait été bien plus faible, le projet aurait généré un effort financier mensuel important en plus de vos charges existantes, ce qui aurait pu fragiliser votre situation. Il est donc crucial de choisir un investissement rentable et bien loué pour accompagner une stratégie de rachat de crédits.
Le rachat de crédit s’affirme comme une stratégie puissante pour les investisseurs en LMNP qui cherchent à optimiser leur capacité d’emprunt tout en continuant à profiter des atouts fiscaux de la location meublée. En regroupant vos prêts en une seule mensualité allégée, puis en empruntant de nouveau pour un projet locatif, vous parvenez à contourner le frein du taux d’endettement et à ouvrir la voie à de nouvelles acquisitions immobilières. De plus, en intégrant une trésorerie d’apport et en optant pour le régime réel, vous maximisez vos avantages : réduction d’impôts, préparation efficace du dossier bancaire, etc.
Il convient toutefois d’être pragmatique et de bien évaluer l’opération dans sa globalité. Le rachat de crédit n’est pas magique : il coûte de l’argent (intérêts sur une durée plus longue, frais de refinancement). Il doit donc s’inscrire dans un plan d’investissement mûrement réfléchi. Assurez-vous que le gain économique et patrimonial (loyers perçus, valorisation du bien, économies d’impôts) soit nettement supérieur au surcoût engendré par le rachat. Faites des simulations sur plusieurs années, en tenant compte de l’évolution prévisible de vos revenus et des taux d’intérêt.
En 2025, le contexte des crédits immobiliers est marqué par des taux plus élevés qu’il y a quelques années et par une réglementation HCSF stricte (35 % d’endettement max, avec peu de dérogations pour les investissements locatifs). Dans ce cadre, le rachat de crédits peut être l’outil indispensable pour continuer à investir en LMNP sans exploser les compteurs. De nombreux investisseurs l’utilisent pour financer un second bien, un projet de colocation, ou un appartement en ville étudiante, alors même qu’ils remboursent déjà leur résidence principale.
En conclusion, investir en LMNP avec un rachat de crédit est tout à fait possible et peut s’avérer très avantageux si l’opération est bien menée. En combinant intelligemment ingénierie financière (regroupement, apport, taux négociés) et optimisation fiscale (régime réel, amortissements), vous pouvez accroître votre patrimoine immobilier et votre revenu locatif tout en maintenant une situation financière saine. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel du crédit ou un conseiller en gestion de patrimoine pour valider la pertinence de votre montage. Avec les bons conseils, vous serez armé pour propulser votre projet LMNP dans les meilleures conditions, et peut-être rejoindre ainsi le cercle des investisseurs qui ont su utiliser le levier du crédit à bon escient pour construire leur réussite.
Foire aux questions
Les réponses rapides aux questions les plus posées.
Qu’est-ce qu’un rachat de crédit en LMNP ?
C’est tout simplement le regroupement de vos crédits existants (immobilier, consommation, etc.) en un seul prêt. Une banque rachète vos différents emprunts en cours et les remplace par un nouveau crédit unique. L’objectif est de réduire vos mensualités en allongeant la durée de remboursement, afin de baisser votre taux d’endettement et de libérer de la capacité d’emprunt pour un nouvel investissement locatif meublé.
Quels frais sont déductibles avec le régime réel ?
En régime réel LMNP, vous pouvez déduire toutes les charges liées à votre bien et à son financement. Cela inclut notamment les intérêts d’emprunt, les frais de notaire, les frais de dossier bancaires, les frais de garantie (hypothèque), ainsi que les indemnités de remboursement anticipé si vous avez fait un rachat de crédit. Vous pouvez également déduire les charges d’exploitation (assurance, gestion, réparations) et pratiquer l’amortissement du bien et du mobilier, ce qui réduit fortement le revenu imposable. En micro-BIC en revanche, aucune charge précise n’est déductible : on bénéficie juste d’un abattement forfaitaire (50 % ou 30 % pour du saisonnier), d’où l’intérêt du régime réel pour un investisseur qui finance à crédit.
Puis-je inclure une trésorerie supplémentaire dans mon rachat ?
Oui, c’est même l’un des atouts du rachat de crédits. Lors du montage de l’opération, vous pouvez demander à l’organisme financier d’ajouter un montant de trésorerie au nouveau prêt. Cette somme vous est versée et peut servir d’apport pour votre prochain investissement LMNP (ou à financer des travaux, un projet personnel, etc.). Cela vous évite d’avoir à épargner longtemps pour constituer un apport. Veillez simplement à ce que l’augmentation de la somme rachetée reste cohérente avec votre capacité de remboursement et que le projet d’investissement derrière soit solide.
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Sources
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Nopillo – « Investir en LMNP avec un rachat de crédit »nopillo.comnopillo.comnopillo.comnopillo.comnopillo.comnopillo.comnopillo.com
-
Nopillo – « Comment déduire son rachat de crédit en LMNP ? »nopillo.comnopillo.comnopillo.com
-
BailFacile – « Réforme LMNP 2024 » (loi de finances)nopillo.comnopillo.comnopillo.com
-
JeDéclareMonMeublé (JD2M) – « Le rachat de crédits, une bonne idée pour investir en meublé ? »jedeclaremonmeuble.comjedeclaremonmeuble.com
-
TrackStone – « Investissement locatif avec un crédit en cours »trackstone.frtrackstone.frtrackstone.fr
-
Ateis Patrimoine – « Endettement et HCSF 2025 »ateispatrimoine.com
-
Service-Public.fr – « Revenus d’une location meublée » (régimes micro-BIC et réel)service-public.fr
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