Investir en LMNP à Montpellier : Guide complet

Montpellier offre une forte demande locative et une fiscalité avantageuse en meublé. Guide complet pour investir : meilleurs quartiers, régime fiscal, démarches essentielles.

Marie Nouhaud

24 décembre 2024

10 Minutes de lecture

LMNP à Montpellier

Montpellier, avec son dynamisme économique, son climat ensoleillé et son important pôle universitaire, attire chaque année de nouveaux habitants (étudiants, jeunes actifs, cadres en mobilité). Cette forte demande locative, conjuguée à des prix immobiliers encore abordables comparés à d’autres métropoles, fait de Montpellier une destination de choix pour investir en location meublée non professionnelle (LMNP). Quels avantages offre la ville de Montpellier aux investisseurs en meublé ? Comment fonctionne le statut LMNP et quelle fiscalité s’applique ? Ce guide complet vous accompagne pas à pas, des atouts du marché montpelliérain aux obligations légales et fiscales du LMNP, afin de réussir votre projet d’investissement meublé dans « la Surdouée ».

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Synthèse de l’article

  • Montpellier, marché porteur : 7ᵉ ville de France (~300 000 habitants) et 1ʳᵉ ville étudiante (80 000 étudiants), Montpellier offre une demande locative constante et diversifiée (étudiants, jeunes actifs, tourisme). Les loyers y sont encadrés depuis 2022 (zone tendue), mais la rentabilité brute moyenne reste attractive, autour de 4 à 6 % en location longue durée, et pouvant monter à 8‑10 % en location saisonnière dans les quartiers prisés. Les prix au m² (environ 3 500–4 000 €/m² en moyenne) demeurent plus abordables que dans d’autres grandes villes, facilitant l’accès à l’investissement immobilier.

  • Avantages du statut LMNP : Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) permet de bénéficier d’une fiscalité très avantageuse. Les revenus locatifs meublés sont imposés en Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), avec le choix entre deux régimes fiscaux : micro-BIC (abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers, ou 30 %/71 % pour certaines locations touristiques) ou régime réel (déduction effective des charges et amortissements). Le régime réel, en particulier, peut souvent aboutir à zéro impôt sur vos loyers pendant de longues années grâce à l’amortissement du bien et du mobilier. Par ailleurs, le LMNP profite du régime des plus-values des particuliers (exonération progressive à partir de 22 ans de détention) – attention : à compter de 2025, les amortissements déduits devront être réintégrés dans le calcul de la plus-value imposable lors de la revente, ce qui réduira l’avantage fiscal à la cession.

  • Obligations et démarches : Pour exercer en LMNP, il faut respecter certains critères (recettes annuelles ≤ 23 000 € ou inférieures à vos autres revenus du foyer), et immatriculer l’activité (obtention d’un n° SIRET). Depuis 2023, la déclaration d’activité LMNP se fait en ligne via le guichet unique de l’INPI (et non plus par formulaire P0i au Greffe). En cours d’exploitation, le bail meublé doit respecter la réglementation locale (loyers plafonnés en zone encadrée, enregistrement en mairie pour les locations de courte durée, etc.), et le logement doit comporter le mobilier minimum obligatoire (lit, plaques de cuisson, réfrigérateur, table, chaises, etc. – 11 éléments définis par le décret du 31 juillet 2015). Sur le plan fiscal, le loueur devra déclarer ses revenus chaque année : formulaire 2042 C PRO en micro-BIC, ou liasse fiscale (2031/2033) au régime réel. Il devra également s’acquitter de la CFE (cotisation foncière des entreprises), sauf exonération (recettes ≤ 5 000 €) ou décision locale. En tant que LMNP, il ne paie que les prélèvements sociaux (17,2 %) sur ses bénéfices, alors que le statut LMP (loueur en meublé professionnel) implique le paiement de cotisations sociales plein tarif.

  • Stratégies d’investissement : Pour maximiser la rentabilité à Montpellier, ciblez les biens en adéquation avec la demande locale. Exemples : miser sur les studios ou T2 pour étudiants (très recherchés près des facs à Montpellier Nord, Richter…) assure une vacance faible ; investir en colocation meublée peut augmenter le rendement au m² ; opter pour la location saisonnière (Airbnb) sur un pied-à-terre bien placé (Écusson, proche Comédie) peut doper vos revenus (mais implique de respecter les règles strictes : enregistrement obligatoire en mairie, autorisation de changement d’usage si ce n’est pas votre résidence principale, etc.). Enfin, n’hésitez pas à valoriser vos biens : un appartement à rénover (ou déjà rénové avec goût) se louera plus vite et plus cher. Le cas échéant, la gestion locative peut être déléguée (via une agence ou un bail commercial en résidence services) pour plus de sérénité, moyennant des frais réduisant légèrement la rentabilité nette.

Pourquoi investir en LMNP à Montpellier ?

Un marché locatif dynamique et diversifié

Montpellier affiche une croissance démographique soutenue (+4 000 habitants par an en moyenne ces dernières années) avec une population jeune (47 % ont moins de 30 ans). La ville a été élue meilleure ville étudiante de France en 2024 : elle accueille plus de 80 000 étudiants (soit ~17 % de sa population) répartis entre ses universités, écoles d’ingénieur, de commerce, etc.. Conséquence directe : la demande de logements étudiants est élevée et constante, ce qui est une aubaine pour les investisseurs en meublé (les étudiants recherchent majoritairement des studios ou petits T2 meublés, près des campus ou bien desservis par le tramway).

En parallèle, Montpellier est un pôle économique et technologique en plein essor (French Tech Méditerranée, santé, numérique…) qui attire des jeunes actifs et cadres. Ces derniers apprécient la qualité de vie montpelliéraine (mer à 15 km, climat méditerranéen, riche vie culturelle) et recherchent des logements meublés prêts à l’emploi lors de leurs missions temporaires ou installations rapides. Enfin, la clientèle touristique n’est pas en reste : la ville surnommée la « Surdouée » reçoit de nombreux visiteurs pour son centre historique attractif (l’Écusson), ses festivals et sa proximité des plages. Cela ouvre la voie à des investissements en location saisonnière (meublés de tourisme de courte durée) dans les quartiers centraux.

Des prix immobiliers raisonnables et une rentabilité attractive

Malgré cette forte demande, le prix de l’immobilier à Montpellier reste relativement abordable comparé à d’autres métropoles régionales ou à Paris. En 2025, le prix moyen se situe autour de 3 700 € / m² (tous quartiers confondus), avec des variations importantes selon les secteurs : de moins de 2 500 € /m² dans certains quartiers périphériques jusqu’à 5 000 € et plus dans les zones très prisées (ex : Port-Marianne neuf, Écusson rénové). Concrètement, on peut encore trouver des studios entre 80 000 et 120 000 € dans plusieurs quartiers montpelliérains, ce qui rend l’investissement accessible même avec un budget modéré.

La rentabilité locative brute à Montpellier est attractive pour une grande ville : elle oscille en général entre 4 % et 6 % pour une location meublée longue durée (selon le quartier et le type de bien). Certains investissements bien optimisés dépassent même 7 %. À titre d’exemple, un studio à ~100 000 € dans un quartier étudiant (loyer ~500 € HC) génère ~6 % brut. En meublé touristique (locations courtes Airbnb) ou colocation, les rendements peuvent monter entre 8 % et 10 % brut, en contrepartie d’une gestion plus intensive.

Il faut noter que Montpellier se situe en zone tendue et a mis en place l’encadrement des loyers au 1ᵉʳ juillet 2022 : pour les baux d’habitation (vide ou meublé) signés ou renouvelés depuis cette date, la ville fixe chaque année des loyers de référence par secteur, surface et année de construction. Le bailleur ne peut pas dépasser un loyer de référence majoré = loyer médian + 20 % (une majoration spécifique s’ajoute pour les meublés). Cela limite les excès, mais n’empêche pas une bonne rentabilité : par exemple, au 1ᵉʳ juillet 2024, le loyer de référence pour un studio meublé récent dans le centre était d’environ 17 €/m², soit ~510 € pour 30 m² (donc plafond majoré ~610 €). Il reste tout à fait possible de louer au maximum autorisé pour optimiser la rentabilité tout en respectant la loi. Pour vérifier les plafonds applicables, la métropole de Montpellier propose un simulateur en ligne.

Quartiers à fort potentiel pour un investissement LMNP

Le choix de l’emplacement est déterminant pour sécuriser votre investissement. À Montpellier, plusieurs quartiers se démarquent :

  • Centre historique – l’Écusson : le cœur médiéval de la ville, très touristique (Place de la Comédie, rues pittoresques) et animé par les étudiants (proximité des facs de droit, médecine…). Les appartements y sont souvent anciens (beaux immeubles haussmanniens ou hôtels particuliers) et recherchés en courte durée (Airbnb) comme en bail étudiant. Les prix y sont élevés pour Montpellier (~4 000–4 500 € /m², voire plus). Exemple : un studio de 25 m² dans l’Écusson se négocie autour de 150 000 € et peut se louer ~700 € par mois en meublé étudiant (9 mois sur 12), ou générer davantage en location saisonnière estivale. L’encadrement des loyers y fixe des plafonds relativement hauts compte tenu de l’attractivité du secteur, permettant de bonnes recettes.

  • Port-Marianne : quartier moderne et huppé à l’est du centre, développé autour de l’hôtel de ville moderne et du bassin Jacques Cœur. C’est le quartier d’affaires et des nouvelles résidences de standing, très prisé par les jeunes actifs et les cadres en mobilité. Les immeubles y sont récents, avec tout le confort, et la demande locative y est forte (proximité du tram, des bureaux, du centre commercial Odysseum). Les prix sont parmi les plus hauts de Montpellier (~4 000–5 500 € /m² selon les programmes neufs de luxe). En LMNP, on peut viser une clientèle de professionnels (baux mobilité, mutations) ou louer à l’année à des locataires cherchant du haut de gamme. Exemple : un T2 neuf de 45 m² acheté 230 000 € pourrait se louer ~800 € HC en meublé longue durée, soit ~4 % brut. L’avantage ici est la valorisation patrimoniale : Port-Marianne continue de se développer et les biens y prennent de la valeur.

  • Quartiers étudiants (Facs) – Montpellier Nord et Richter : autour des grands campus (Université de Montpellier à Triolet, Paul-Valéry à Route de Mende, école de commerce à Richter…), ces zones concentrent les résidences universitaires et étudiantes. Montpellier Nord (Hôpitaux-Facultés) est un secteur vaste englobant les facs de sciences, de lettres, les hôpitaux, avec de nombreux logements des années 60-70. Les prix y sont modérés (~3 000 €/m²) et la rentabilité potentielle très bonne en divisant en colocation ou studios. Richter, de l’autre côté du Lez, est plus récent (pôle universitaire de la fac de sciences économiques, proche du nouvel hôtel de région) : on y trouve des résidences services étudiantes et des studios récents aux alentours de 3 500–4 000 € /m². Investir près des facultés assure un remplissage facile : chaque rentrée universitaire, des milliers d’étudiants cherchent un meublé. Attention toutefois à bien respecter le bail étudiant (9 mois non renouvelable) ou à proposer des baux mobilité pour coller à la demande.

  • Antigone & Beaux-Arts : Antigone est un quartier néo-classique créé dans les années 1980 par Ricardo Bofill, jouxtant le centre-ville à l’est. Sa situation centrale, ses commodités (piscine olympique, centres administratifs) et son esthétique singulière attirent locataires et investisseurs. Prix autour de 3 800 € /m². Le quartier des Beaux-Arts, quant à lui, est un secteur bobo au nord-est de l’Écusson, très apprécié pour son ambiance « village », son marché et ses petites rues. Les loyers y sont soutenus, et les biens partent vite. Ces quartiers conviennent bien à une cible jeunes actifs ou étudiants aisés en quête d’un cadre de vie agréable.

  • Secteurs périphériques et opportunistes : Montpellier comporte aussi des quartiers plus excentrés comme Mosson/La Paillade ou Celleneuve à l’ouest, ou Près d’Arènes/Lemasson au sud, où les prix immobiliers sont parmi les plus bas (< 2 500 €/m² pour certains appartements). La demande locative y existe (familles modestes, étudiants des IUT, etc.) mais ces secteurs souffrent parfois d’une moins bonne image et d’une rentabilité pas toujours au rendez-vous une fois les risques locatifs pris en compte. En revanche, de villes adjacentes comme Lattes, Castelnau-le-Lez ou Juvignac peuvent offrir de bonnes alternatives (proximité immédiate de Montpellier, desservies par le tram, loyers souvent un peu plus bas que dans la ville-centre mais vacance très faible). Ces communes hors Montpellier ne sont pas soumises à l’encadrement des loyers tout en bénéficiant du bassin montpelliérain – un détail réglementaire à ne pas négliger pour optimiser ses loyers.

Statut LMNP : conditions, fiscalité et obligations

Investir en location meublée n’est pas seulement un choix de rentabilité, c’est aussi un régime encadré par la loi. Voici les points clés à connaître sur le statut LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel).

Conditions pour bénéficier du statut LMNP vs LMP

En France, vous êtes considéré comme loueur en meublé non professionnel (LMNP) si vous remplissez au moins l’une des deux conditions suivantes :

  • Recettes annuelles ≤ 23 000 € (loyers charges comprises sur l’année civile) ;

  • Recettes annuelles ≤ 50 % de l’ensemble de vos autres revenus du foyer fiscal (salaires, BIC d’une autre activité, etc.).

Si vous dépassez à la fois 23 000 € de loyers par an et que ces loyers excèdent vos autres revenus, vous basculez alors en loueur en meublé professionnel (LMP). La distinction est importante car le régime fiscal diffère sur quelques points : en LMNP, vos déficits éventuels ne sont imputables que sur vos revenus locatifs meublés des 10 années suivantes (pas sur le revenu global), alors qu’en LMP les déficits peuvent s’imputer sur le revenu global du foyer. Surtout, un LMNP relève des prélèvements sociaux (17,2 %) sur ses bénéfices alors qu’un LMP devra s’affilier et cotiser aux cotisations sociales des indépendants (environ 30 % du bénéfice). Enfin, en cas de vente, le LMNP bénéficie du régime des plus-values immobilières des particuliers (exonération totale après 30 ans de détention, abattements progressifs dès 22 ans), tandis que le LMP était déjà soumis aux plus-values professionnelles. À partir de 2025, la loi homogénéise le calcul : les amortissements devront être réintégrés dans la plus-value taxable même pour les LMNP, sauf exceptions (biens en résidences étudiants, EHPAD… exclus de cette mesure). En pratique, cela réduit l’avantage à la revente dont bénéficiaient les LMNP, mais n’entame pas l’intérêt du régime réel pendant la phase de détention (voir section suivante).

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À noter : 

L’inscription au Registre du Commerce (RCS) n’est plus requise pour le statut LMP depuis la loi de finance 2020 (auparavant, un LMNP qui dépassait les seuils devait en plus s’inscrire pour être reconnu LMP). Désormais, dès lors que les seuils sont franchis, le statut LMP s’applique d’office. En revanche, vous devrez bien déclarer la création de votre activité de loueur meublé – qu’elle soit LMNP ou LMP – auprès du Centre de Formalités des Entreprises. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, cette formalité d’immatriculation se fait en ligne sur le portail unique géré par l’INPI (https://formalites.entreprises.gouv.fr). Vous obtiendrez ainsi un numéro SIRET (nécessaire pour vos déclarations fiscales, paiement de la CFE, etc.). L’inscription est gratuite (sauf taxe CFE ultérieure) et doit être effectuée dans les 15 jours du début de la location meublée.

Régime micro-BIC ou régime réel : choisir le bon régime fiscal

Lors de la création de votre activité LMNP, le service des impôts vous placera par défaut sous le régime “micro-BIC” si vous êtes éligible, mais vous avez la possibilité d’opter pour le régime réel dès le début (ou plus tard, avant le 1ᵉʳ février de l’année en cours, par tacite reconduction annuelle).

Le régime micro-BIC est applicable tant que vos recettes locatives ne dépassent pas 77 700 € par an (plafond 2023 reconduit en 2024-2025 pour les locations meublées classiques). Il se caractérise par un abattement forfaitaire de 50 % sur vos loyers imposables (vous ne serez taxé que sur 50 % de vos revenus, les 50 % restants pour couvrir vos charges). Ce régime simplifié dispense de comptabilité complexe : il suffit de reporter le montant total des loyers bruts perçus sur la déclaration complémentaire (formulaire 2042 C PRO) chaque année.

Pour les locations meublées touristiques (locations de courte durée type Airbnb) un peu particulières : depuis la loi de novembre 2024 dite “loi Le Meur”, le plafond micro-BIC a été abaissé à 15 000 € par an pour les meublés de tourisme non classés (avec un abattement réduit à 71 % → 30 % à partir de 2025). Autrement dit, au-delà de 15 000 € de recettes annuelles en Airbnb non classé, vous ne pourrez plus bénéficier du micro-BIC et basculerez obligatoirement au réel. En revanche, les meublés de tourisme classés (labellisés officielement “classés tourisme”) conservent le plafond général de 77 700 € mais voient leur abattement passer de 71 % à 50 % à partir des revenus 2025 – s’alignant ainsi sur le régime commun des meublés. Ces mesures visent à durcir la fiscalité des locations type Airbnb. Pour les meublés loués à l’année, rien ne change : plafond 77 700 € et abattement 50 % restent en vigueur.

Le micro-BIC est intéressant si vos charges réelles sont faibles, car l’abattement de 50 % est généreux. Par exemple, avec 8 000 € de loyers annuels, vous n’êtes imposé que sur 4 000 € de bénéfice taxable, même si vos charges effectives n’étaient que de 2 000 € (vous “gagnez” donc 2 000 € d’abattement au-delà de vos charges réelles). À l’inverse, si vous avez contracté un prêt immobilier important (générant beaucoup d’intérêts), réalisé des travaux, ou acheté un bien avec de fortes charges (copropriété, taxe foncière…), il est probable que vos charges dépassent 50 % des loyers – dans ce cas le micro-BIC vous “laisse” une part de revenus imposables alors que vous êtes peut-être en perte réelle. C’est là qu’intervient le régime réel.

Le régime réel d’imposition est ouvert sur option (ou par obligation si vos loyers excèdent le plafond micro). Sous ce régime, vous déduisez toutes vos charges réelles des loyers perçus : intérêts d’emprunt, assurance, charges de copropriété, frais de gestion, honoraires de comptable, taxe foncière, etc. Mieux encore, vous pouvez pratiquer l’amortissement comptable par composant (toiture, étanchéité, gors oeuvre...) du logement et du mobilier : c’est-à-dire déduire chaque année une fraction du prix d’achat, reflétant l’usure du bien. Ces amortissements ne sont pas des sorties de trésorerie, mais ils réduisent significativement le résultat fiscal.

En régime réel, il n’est pas rare qu’un investisseur en LMNP n’ait aucun bénéfice imposable pendant 10 ans ou plus, surtout s’il a financé à crédit. Par exemple, avec 15 000 € de loyers annuels, 5 000 € de charges et 8 000 € d’amortissements, le résultat fiscal n’est que de 2 000 € – imposé à l’IR +17,2 % prélèvements sociaux, ce qui est très faible. Si le résultat est négatif (déficit), il est reportable sur les bénéfices LMNP des 10 années suivantes. Attention : en LMNP, ce déficit ne réduit pas votre revenu global (alors qu’en LMP, oui). S’il n’est pas utilisé au bout de 10 ans, il est perdu. Cela dit, dans la pratique, grâce à l’amortissement, vos loyers peuvent être défiscalisés pendant de longues années. C’est le grand avantage du LMNP réel.

Le revers de la médaille, c’est la gestion comptable et administrative : il faut tenir une comptabilité selon les règles BIC, établir un bilan et un compte de résultat, et télédéclarer une liasse fiscale 2031/2033 chaque année (généralement avant mai). Beaucoup d’investisseurs délèguent cette partie à un expert-comptable spécialisé LMNP (coût typique : 300 à 600 € par an, souvent amortissable ou déductible). Notez qu’en adhérant à un Centre de Gestion Agréé (CGA), vous évitez la majoration de 20 % du bénéfice fiscal qui était auparavant appliquée aux non-adhérents (cette majoration a été supprimée à compter de 2023). L’adhésion à un CGA n’est plus aussi cruciale, mais ces centres peuvent fournir assistance et vérification de votre liasse fiscale.

 

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En résumé : le micro-BIC convient si vous privilégiez la simplicité et que vos charges sont faibles (absence de crédit notamment), tandis que le régime réel est généralement plus profitable dès que l’on a un emprunt ou des charges importantes, car il permet souvent de neutraliser l’imposition sur les loyers pendant de nombreuses années. Il est possible de simuler les deux scénarios (de nombreux simulateurs en ligne existent, ou auprès de votre expert-comptable) pour prendre une décision éclairée.

Autres obligations du loueur en meublé

Investir en LMNP implique de respecter non seulement des règles fiscales, mais aussi des normes civiles et administratives :

  • Bail meublé conforme : Les locations meublées à usage de résidence principale du locataire sont soumises à la loi du 6 juillet 1989 modifiée (comme les locations vides, mais avec des particularités). La durée minimale du bail meublé est de 1 an renouvelable tacitement (ou 9 mois pour un bail étudiant non renouvelable, ou de 1 à 10 mois pour un bail mobilité). Le préavis du locataire est d’un mois (contre 3 mois en vide) et le dépôt de garantie peut atteindre 2 mois de loyer hors charges (contre 1 mois en vide). Assurez-vous d’utiliser un contrat de bail meublé en bonne et due forme, incluant l’inventaire du mobilier et conforme à la réglementation ALUR.

  • Mobilier obligatoire : Pour qu’une location soit juridiquement considérée « meublée », le logement doit comporter au minimum 11 éléments de mobilier indispensables : literie (avec couette ou couverture), dispositifs d’occultation aux fenêtres des chambres (rideaux ou volets), plaques de cuisson, four ou micro-ondes, réfrigérateur (et congélateur ou compartiment freezer), vaisselle et ustensiles de cuisine en nombre suffisant, table et sièges, étagères de rangement, luminaires, et matériel d’entretien ménager adapté (aspirateur ou balai…). En l’absence de ces équipements, le locataire peut exiger la requalification du bail en location vide (bail de 3 ans) devant le tribunal. Veillez donc à bien équiper votre bien et à annexer un inventaire détaillé du mobilier au contrat.

  • Diagnostic et décence : Comme toute location, un meublé doit respecter les critères de logement décent (surface ≥ 9 m², absence de risques pour la sécurité, ventilation, éclairage naturel, sanitaires intérieurs, etc.). Vous devez fournir au locataire les diagnostics immobiliers obligatoires (DPE, électricité si installation > 15 ans, plomb si immeuble ancien, etc.). À noter : la loi du 19 novembre 2024 a introduit l’obligation, pour les locations de courte durée soumises à autorisation, de présenter un DPE ≥ classe E dès 2028 (puis D dès 2034), sous peine de sanctions. Cela vise les meublés de tourisme dans les communes réglementant les changements d’usage, comme Montpellier.

  • Enregistrement en mairie (location saisonnière) : Si vous envisagez de louer en courte durée (Airbnb) à Montpellier, sachez que la commune impose depuis fin 2021 une déclaration en mairie avec numéro d’enregistrement pour tout meublé de tourisme, y compris pour une résidence principale louée occasionnellement. Ce numéro d’enregistrement (à 13 chiffres) doit figurer dans votre annonce. Par ailleurs, si le logement n’est pas votre résidence principale, vous devez obtenir une autorisation de changement d’usage auprès de la mairie. Montpellier permet une autorisation personnelle sans compensation (gratuite) pour un seul logement par foyer fiscal (durée 3 ans renouvelable une fois). Au-delà, ou pour un second bien, une autorisation avec compensation (transformer des locaux commerciaux en logement ailleurs) sera exigée. Ces règles visent à limiter l’impact d’Airbnb sur le marché local. Renseignez-vous auprès de la métropole de Montpellier avant de vous lancer en location touristique. Bien sûr, la taxe de séjour devra être collectée sur les nuitées (les plateformes type Airbnb s’en chargent généralement automatiquement sur Montpellier). En résumé, la location courte durée est possible en LMNP, mais fortement encadrée en zone tendue.

  • Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) : Toute activité LMNP est une activité commerciale, assujettie à la CFE. Cette taxe annuelle locale (au profit de la commune) comporte un minimum forfaitaire variable selon la ville. La bonne nouvelle : depuis 2019, les LMNP réalisant moins de 5 000 € de chiffre d’affaires annuel sont exonérés de CFE (exonération dite des “petits redevables”). De plus, l’année de début d’activité est exonérée. Concrètement, si vos loyers bruts dépassent 5 000 € par an à Montpellier, vous recevrez un avis de CFE (montant du minimum : environ 200–400 € selon les communes). Pensez à bien déclarer votre activité au SIE (Service des Impôts des Entreprises) pour obtenir cet avis. La CFE est déductible de vos revenus imposables en régime réel.

En respectant ces obligations et en optimisant votre régime fiscal, l’investissement en LMNP à Montpellier peut être extrêmement rentable et sûr. N’hésitez pas à vous rapprocher de professionnels (ADIL, expert-comptable, gestionnaire immobilier) en cas de doute, afin de rester en conformité et de tirer le meilleur parti de votre placement.

Astuces pour maximiser la rentabilité de votre LMNP montpelliérain

Même dans une ville attractive comme Montpellier, la performance de votre investissement dépendra de vos choix et de votre gestion. Voici quelques conseils de terrain pour booster vos revenus locatifs :

  • Ciblez la demande étudiante intelligemment : Avec des dizaines de milliers d’étudiants chaque année, les petites surfaces meublées près des campus (ou bien connectées en transports) sont une valeur sûre. Pensez aux logements en colocation (un grand T4 proche tram divisé en 3 chambres meublées procurera souvent un loyer total supérieur de 15 à 20 % à une location unitaire). Les baux étudiants 9 mois vous laissent la possibilité de louer en saisonnier l’été pour une double rentabilité. Astuce : les résidences étudiantes privées clé en main offrent un rendement correct sans gestion, mais l’achat de lots dans ces résidences doit se faire en vérifiant bien la solidité de l’exploitant et le niveau de loyers garantis.

  • Profitez des hauts revenus saisonniers (en respectant la loi) : Louer en court séjour à des touristes de passage ou des professionnels de congrès peut rapporter 2 à 3 fois le loyer mensuel classique, surtout sur de courtes périodes (festival, été…). Montpellier étant touristique de mai à septembre, un appartement bien placé dans l’Écusson ou à Antigone peut dégager une excellente rentabilité estivale. Toutefois, il faut se conformer aux contraintes d’enregistrement et d’autorisation évoquées plus haut. Une stratégie consiste à louer à l’année en meublé classique pour la stabilité, ou en bail mobilité de 1 à 10 mois pour des jeunes actifs, et ponctuellement en été de basculer en saisonnier si le bail le permet. Ainsi, on allie revenus élevés et occupation annuelle du bien.

  • Achetez avec travaux ou rénovez pour créer du gain : Un appartement à rafraîchir peut être négocié à un meilleur prix, et les travaux de rénovation que vous effectuerez (s’ils sont de nature d’amélioration, pas de simple décoration) pourront être amortis fiscalement en régime réel. De plus, un bien refait à neuf avec une déco moderne se louera plus rapidement et plus cher. À Montpellier, de nombreux appartements des années 60-70 (notamment autour des facultés) méritent un coup de jeune : transformation d’une cuisine séparée en kitchenette ouverte pour gagner une pièce, ameublement optimisé pour les petites surfaces… Ces améliorations augmentent la valeur perçue de votre location. Et si vous visez la location touristique, un bien atypique ou très bien aménagé se démarquera dans les annonces et pourra justifier un tarif premium.

  • Optimisez fiscalement et juridiquement : Ne laissez pas l’impôt grignoter votre rendement plus que nécessaire. Par exemple, adhérez à un organisme de gestion agréé si vous êtes au réel (pour sécuriser vos déclarations, la majoration de 20 % ayant été supprimée cela n’impacte plus le calcul mais l’adhésion reste utile pour le suivi). Vérifiez votre assurance PNO (propriétaire non occupant) et éventuellement prenez une GLI (Garantie Loyers Impayés) pour vous prémunir des défauts de paiement – le coût est modeste (~2,5 à 3 % des loyers) et déductible des impôts. Enfin, pensez long terme : la revente d’un LMNP peut déclencher de la plus-value imposable surtout après 2025 (avec réintégration des amortissements). Si vous anticipez de revendre dans 5-10 ans, comparez avec d’autres stratégies (location nue en régime Pinel par exemple, SCI, etc.) ou ciblez des investissements où la plus-value sera faible (biens déjà anciens, marchés peu spéculatifs) pour minimiser cet impact. En cas d’hésitation, faites-vous conseiller par un professionnel du patrimoine.

En somme, Montpellier offre un terreau favorable aux investisseurs immobiliers en meublé. En choisissant bien votre quartier et votre régime fiscal, en respectant scrupuleusement les règles (encadrement des loyers, enregistrement Airbnb…) et en adaptant votre offre à la demande (étudiant, colocation, saisonnier…), vous mettrez toutes les chances de votre côté pour un investissement LMNP rentable, pérenne et serein.

 

Foire aux questions

Les réponses rapides aux questions les plus posées.

Quelle est la rentabilité moyenne pour un investissement LMNP à Montpellier ?

La rentabilité brute se situe entre 4 et 6 % en longue durée, avec de meilleures performances pour les studios étudiants. La colocation ou la location saisonnière peut monter à 8-10 % brut, mais implique plus de gestion. L’encadrement des loyers limite les excès, sans empêcher de louer au maximum autorisé. Grâce au régime LMNP (réel ou micro-BIC), la rentabilité nette est souvent 2 points supérieure à la location nue.

Quelles démarches administratives pour obtenir le statut LMNP ?

Il faut déclarer l’activité via le guichet unique INPI pour obtenir un n° SIRET. Les revenus sont ensuite déclarés chaque année (2042 C PRO en micro-BIC, liasse 2031/2033 au réel). À Montpellier, un numéro d’enregistrement en mairie est obligatoire pour le saisonnier. Le logement doit aussi respecter la liste des meubles exigés par décret.

Faut-il choisir le régime micro-BIC ou le régime réel pour sa location meublée ?

Le micro-BIC (abattement 50 %, 30 % dès 2025 pour meublés de tourisme non classés) convient si vos charges sont faibles. Le réel est préférable avec crédit ou charges importantes : vous déduisez toutes les dépenses et amortissez le bien, ce qui neutralise souvent l’impôt pendant plusieurs années. Pour un investissement financé à crédit, le réel est quasi toujours plus avantageux.

Quelle est la différence entre LMNP et LMP ?

Le LMNP s’applique si vos loyers sont ≤ 23 000 € ou inférieurs à vos autres revenus. Le LMP s’applique si vous dépassez ces seuils : il implique des cotisations sociales (~30%) mais permet d’imputer les déficits sur le revenu global. Depuis 2025, les amortissements doivent être réintégrés dans la plus-value en cas de revente, y compris en LMNP.

La location meublée à Montpellier est-elle soumise à l’encadrement des loyers ?

Oui, depuis 2022. Le loyer ne peut pas dépasser le loyer de référence majoré (+20 %). Des simulateurs officiels permettent de vérifier le plafond par adresse. Le dispositif ne s’applique pas aux locations saisonnières, mais celles-ci sont encadrées par d’autres règles (enregistrement, autorisation).

Besoin d’aide ? 03 74 47 20 18

Sources 

  1. Service-Public.fr – Impôt sur le revenu : revenus d’une location meublée (statut LMNP/LMP). Disponible en ligne : service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32744 (consulté le 22/08/2025).

  2. Service-Public.fr – Locations touristiques : de nouvelles règles en 2025 (loi n°2024-1039 du 19 nov. 2024). Actualité du 26/11/2024, à jour au 20/01/2025. Disponible en ligne : service-public.fr/particuliers/actualites/A17883 (consulté le 22/08/2025).

  3. Service-Public.fr – Qu’est-ce qu’un logement d’habitation meublé ? (Liste du mobilier minimum). Vérifié le 03/07/2024. Disponible en ligne : service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34769 (consulté le 22/08/2025).

  4. ADIL de l’Hérault (ADIL 34) – L’encadrement des loyers à Montpellier. Dossier explicatif (2022). Disponible en ligne : adil34.org/…/lencadrement-des-loyers-a-montpellier/ (consulté le 22/08/2025).

  5. Montpellier Méditerranée Métropole – Logement en location meublée de tourisme (règles Airbnb). Page officielle, mise à jour 2022. Disponible en ligne : montpellier3m.fr/logement-en-location-meublee-de-tourisme (consulté le 22/08/2025).

  6. Éditions Francis Lefebvre – Loi de finances 2025 : plus-value des LMNP et réintégration des amortissements. Article du 05/03/2025 (loi n°2025-127 du 14/02/2025, art. 84). Disponible en ligne : efl.fr/actualite/loi-finances-2025-plus-value-lmnp (consulté le 22/08/2025).

 

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