Gestion des charges de copropriété en LMNP : Optimisez vos dépenses

Propriétaire LMNP : apprenez à réduire vos charges de copropriété. Astuces pour diminuer ces dépenses et déduire un maximum de charges de vos revenus locatifs.

Marie Nouhaud

19 décembre 2024

10 Minutes de lecture

charges de copro en LMNP

Vous êtes propriétaire d’un investissement locatif en location meublée non professionnelle (LMNP) et vous souhaitez maîtriser les charges de copropriété qui grèvent la rentabilité de votre bien ? Ce guide va vous aider. Les charges de copropriété peuvent représenter une part importante des dépenses d’un bailleur, mais il existe des moyens de les optimiser. Entre les charges récupérables sur le locataire, les charges que vous pouvez déduire de vos revenus imposables, et les bonnes pratiques pour réduire le montant global de ces dépenses, nous allons passer en revue tout ce qu’un propriétaire en LMNP doit savoir. Objectif : payer moins, sans sacrifier la qualité de gestion de votre bien, en restant bien entendu dans le cadre légal et fiscal le plus à jour (informations valables en 2025).

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Synthèse de l’article

  • Charges de copropriété : définition et enjeux en LMNP. Les charges de copropriété correspondent aux dépenses liées à l’immeuble (entretien, services communs, etc.) que le propriétaire doit payer au syndic. En tant que bailleur LMNP, une grande partie de ces charges peut être refacturée au locataire (on parle de charges locatives récupérables), tandis que le reste demeure à votre charge. Il est donc crucial de distinguer charges récupérables et non récupérables et de bien les prévoir dans votre budget. En pratique, environ 75 % à 80 % du budget prévisionnel d’une copropriété sont récupérables, le solde restant définitivement à la charge du propriétaire.

  • Régime fiscal : déduire les charges en LMNP. Si vous êtes au régime micro-BIC, vos loyers sont imposés après un abattement forfaitaire (50 % ou 71 % selon les cas) mais sans déduction des charges au réel. En revanche, au régime réel simplifié, toutes les charges liées à votre location meublée (y compris les charges de copropriété non récupérées) sont déductibles de vos revenus locatifs imposables. C’est pourquoi de nombreux investisseurs optent pour le régime réel dès lors que leurs charges dépassent l’abattement forfaitaire. Les charges déduites peuvent même créer un déficit foncier/BIC reportable, diminuant d’autant votre imposition future. (Point de vigilance : les charges refacturées au locataire ne sont pas une dépense pour vous, il ne faut pas les déduire une seconde fois.)

  • LMNP vs LMP : seuils à connaître. Le statut LMNP s’applique tant que vos revenus locatifs meublés n’excèdent pas 23 000 € par an ou 50 % de vos revenus totaux. Si vous dépassez 23 000 € de loyers annuels ET que cette activité représente plus de la moitié de vos revenus, vous basculez automatiquement en loueur en meublé professionnel (LMP). Dans ce cas, la fiscalité change peu sur les charges (vous continuez à déduire vos charges au réel), mais vous devrez payer des cotisations sociales sur vos profits locatifs et le régime d’imposition des plus-values à la revente devient moins favorable.

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À noter : 

Il n’est plus obligatoire de s’inscrire au RCS pour être reconnu en LMP, la condition de revenus suffit depuis les dernières évolutions législatives.

  • 5 conseils pour optimiser vos charges de copropriété. Pour réduire concrètement le poids des charges qui vous incombent, plusieurs actions sont recommandées : 1) analyser en détail vos appels de fonds et le budget de la copropriété afin d’identifier les postes coûteux, 2) participer activement aux assemblées générales de copropriété pour voter contre les dépenses excessives ou non prioritaires, 3) négocier avec le syndic et mettre en concurrence les fournisseurs (ascenseur, assurance immeuble, maintenance…) afin d’obtenir de meilleurs tarifs, 4) éviter les équipements ou services superflus qui augmenteraient les charges (ex : recruter un gardien alors qu’un simple service de nettoyage suffit, multiplier les aménagements de luxe dans les communs…), et 5) investir dans des améliorations qui feront baisser les dépenses à terme (par exemple des ampoules LED et détecteurs pour réduire la facture d’électricité des communs, ou des travaux d’économie d’énergie subventionnés pour diminuer les charges de chauffage). Nous détaillons ces astuces dans la suite de l’article.

  • Bien gérer la refacturation et la déclaration. Assurez-vous de prévoir correctement la provision pour charges dans le bail de votre locataire (au réel avec régularisation annuelle, ou au forfait sans régularisation). Une bonne estimation évite de supporter des dépenses non remboursées par le locataire. Chaque année, faites la régularisation des charges locatives : comparez ce que le locataire vous a versé et les dépenses réelles, puis ajustez (remboursez le trop-perçu ou réclamez un complément si nécessaire). Côté fiscal, si vous êtes au régime réel, reportez dans votre comptabilité toutes les charges payées au cours de l’année (au besoin, votre expert-comptable ou un logiciel spécialisé LMNP vous y aidera). Un conseil : archivez bien toutes les factures et justificatifs (appels de fonds du syndic, décompte annuel de charges, etc.), en cas de contrôle des impôts ou de contestation du locataire.

Passons maintenant en revue ces points plus en détail, afin que la gestion de vos charges de copropriété en LMNP n’ait plus de secrets pour vous et que vous puissiez optimiser vos dépenses dès cette année.

Qu’est-ce que les charges de copropriété ? Qui paie quoi en meublé ?

Les charges de copropriété représentent l’ensemble des dépenses liées aux parties communes et au fonctionnement d’une copropriété. Ce sont par exemple : les frais de nettoyage des parties communes, l’entretien de l’ascenseur, les factures d’électricité des couloirs, le contrat de chauffage collectif, l’assurance de l’immeuble, la rémunération du syndic de copropriété ou du gardien, etc. Tous les propriétaires de l’immeuble y contribuent, généralement via des appels de fonds trimestriels émis par le syndic.

En tant que propriétaire bailleur, doit-on payer la totalité de ces charges ou le locataire en assume-t-il une partie ? La règle en France est la suivante : certaines charges de copropriété sont “récupérables” sur le locataire, car liées à des services dont il profite directement, tandis que d’autres restent définitivement à la charge du propriétaire. Le décret n° 87-713 du 26 août 1987 (toujours en vigueur) établit la liste exhaustive des charges locatives récupérables par le bailleur. Si une dépense n’y figure pas, vous ne pouvez pas la facturer au locataire.

  • Charges récupérables par le propriétaire sur le locataire : ce sont les charges locatives, c’est-à-dire les dépenses liées aux services et usages dont bénéficie le locataire. Par exemple, l’entretien courant de l’immeuble (ménage des parties communes, électricité des couloirs), le fonctionnement de l’ascenseur (contrat de maintenance, petites réparations), le gardiennage (une partie du salaire du gardien ou concierge), la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, l’eau et le chauffage collectifs, etc. En pratique, 3 grandes catégories de charges sont récupérables : les dépenses de services (eau, énergie, ascenseur…), les frais d’entretien courant et menues réparations des parties communes, et les taxes locatives (ordures ménagères notamment). Un propriétaire LMNP peut donc exiger du locataire le remboursement de ces charges, soit via des provisions mensuelles avec régularisation annuelle, soit via un forfait de charges indiqué au bail (forfait non régularisable en meublé, sauf si le bail le prévoit expressément).

  • Charges non récupérables (à la charge définitive du propriétaire) : il s’agit principalement des dépenses d’entretien lourd, de conservation ou d’administration de l’immeuble, qui profitent au propriétaire en préservant son patrimoine plutôt qu’au locataire au quotidien. Par exemple, les gros travaux votés en assemblée (ravalement de façade, réfection de la toiture, remplacement de l’ascenseur, mise aux normes importantes), les frais de syndic (honoraires de gestion courante du syndic, frais d’agences), l’assurance de l’immeuble (multirisque copropriété), ou encore la cotisation au fonds de travaux obligatoire (loi ALUR) ne peuvent pas être refacturés au locataire. Ces dépenses sont donc supportées par vous, le bailleur.

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Astuce pratique

Dans la pratique, on considère qu’environ 20 % à 25 % du total des charges de copropriété ne sont pas récupérables sur le locataire. Cela inclut souvent les gros travaux et frais de syndic. Il est important de bien estimer cette part non récupérable car elle viendra diminuer votre rendement locatif. Au contraire, la part récupérable (75-80 %) devrait idéalement être couverte par les provisions versées par votre locataire. Pensez à fixer un montant de provision pour charges réaliste dans le bail (ou un forfait adapté), en vous basant sur le budget prévisionnel voté en assemblée générale et la quote-part de charges correspondant à votre lot. Chaque année, fournissez à votre locataire le décompte des charges et le régularisez : c’est une obligation légale de “reddition des comptes” vis-à-vis du locataire (article 23 de la loi du 6 juillet 1989).

Enfin, notez que si votre logement est en copropriété avec services collectifs, vous avez tout intérêt à individualiser autant que possible les consommations (installation de compteurs individuels d’eau, de chauffage, etc.). Ainsi, chaque occupant paie précisément sa part, et vous évitez d’avoir à couvrir des excès de consommation que les provisions standard n’auraient pas anticipés. Depuis 2022, par exemple, les immeubles équipés de chauffage collectif doivent fournir aux occupants une information mensuelle sur leur consommation d’énergie pour plus de transparence.

Charges de copropriété déductibles en LMNP : régime micro ou réel ?

Après avoir vu qui paie quoi, intéressons-nous à l’impact fiscal des charges de copropriété pour un loueur en meublé. Pouvez-vous déduire ces charges de vos impôts ? La réponse dépend du régime d’imposition de vos revenus LMNP (micro-BIC ou réel) et de la nature des charges en question.

➜ Régime micro-BIC : Le régime micro-BIC s’applique par défaut si vos recettes locatives meublées ne dépassent pas 77 700 € par an (pour une location classique d’habitation). Avec ce régime, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % sur vos recettes (50 % censés couvrir vos charges). Aucune charge particulière n’est déductible individuellement : les charges de copropriété que vous payez ne peuvent pas être déduites en plus, car l’abattement de 50 % est justement supposé en tenir compte. Concrètement, que vous payiez 1 000 € ou 5 000 € de charges, peu importe – le fisc retranchera 50 % de vos loyers et vous imposera sur l’autre moitié. Le régime micro-BIC est donc simple, mais peut être peu avantageux si vos charges réelles excèdent 50 % des loyers. (Cas particulier : si vous louez en meublé de tourisme non classé, l’abattement était de 50 % avec un plafond de 77 700 € jusqu’en 2024, mais à partir de 2025 ce plafond tombe à 15 000 € avec un abattement de 30 % seulement – une réforme visant les locations type Airbnb. Pour les meublés classés, l’abattement passe de 71 % à 50 % et le plafond de 188 700 € redescend à 77 700 € en 2025. Il devient donc encore plus pertinent de réfléchir au régime réel dans ces cas.)

➜ Régime réel simplifié : Le régime réel s’applique de plein droit si vos recettes excèdent 77 700 € (ou 15 000 € en 2025 pour certains meublés de tourisme), ou sur option volontaire si vos recettes sont en dessous. Au régime réel, vous devez déclarer vos loyers nets de charges : cela signifie que vous pouvez déduire toutes vos charges effectives liées à la location, pour leur montant réellement payé. C’est un atout majeur pour les bailleurs, car dans la plupart des cas le total des charges annuelles excède l’abattement micro-BIC. Parmi les charges déductibles on retrouve bien sûr les charges de copropriété (non récupérées sur le locataire) : le fisc vous permet de les soustraire de vos loyers imposables, au même titre que les autres frais (assurance PNO, intérêts d’emprunt, travaux, etc.). En pratique, sur votre liasse fiscale (formulaire 2031 ou 2044 selon les cas), il conviendra d’indiquer le montant total versé au syndic sur l’année, puis de réintégrer éventuellement la part correspondant aux charges récupérables que le locataire vous a remboursées. L’administration fiscale insiste en effet sur le fait que seules les charges “définitivement à votre charge” sont déductibles, pas celles couvertes par le locataire.

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Exemple :

Vous avez payé 4 000 € de charges de copropriété au syndic en 2024, dont 3 000 € étaient des charges récupérables (eau, ascenseur, etc.) et 1 000 € des charges non récupérables (syndic, fonds travaux). Votre locataire vous a versé 3 000 € de provisions sur charges. Au régime réel, vous déclarerez 100 % des loyers + 3 000 € de provisions = recettes brutes, et vous déduirez 4 000 € de charges payées. Le résultat imposable sera diminué de la différence (1 000 € restant à votre charge). L’année suivante, après régularisation, vous ajusterez pour ne pas déduire ce qui ne vous incombe pas. Cela peut paraître technique, mais rassurez-vous : si vous avez un expert-comptable ou utilisez un logiciel LMNP, ces calculs sont généralement automatisés. L’important est de bien conserver vos justificatifs (appels de fonds, décomptes de charges) au cas où l’on vous demande de prouver le détail des charges déduites.

* Exemple fictif fourni à titre pédagogique. Les situations réelles peuvent varier selon les cas de figure. Pensez à consulter un expert.

➜ Quelles charges de copropriété peut-on déduire ? Au réel, vous déduisez toutes les charges de copropriété que vous supportez réellement. Donc essentiellement les charges non récupérables (voir section précédente) et éventuellement la part des charges récupérables que vous n’avez pas réussi à vous faire rembourser du locataire. Concrètement, cela inclut par exemple : les honoraires de syndic, les frais de gestion de l’immeuble, la cotisation au fonds de travaux (loi ALUR), les gros travaux (ravalement, étanchéité toiture, etc.), l’assurance immeuble, l’entretien des ascenseurs, chaudières, etc. (dans la mesure où ces dépenses ne sont pas refacturées au locataire). Ces charges viennent en déduction de vos loyers. Les charges récupérables, elles, ne réduisent pas votre revenu imposable puisque le locataire les prend en charge in fine ; soit vous ne les avez pas payées du tout (si le locataire paye directement certains fournisseurs), soit vous les avez avancées mais le locataire vous a remboursé la provision correspondante, ce qui annule le coût pour vous.

➜ Et les gros travaux, amortissements… ? En LMNP, les travaux d’entretien et de réparation (par exemple repeindre les parties communes ou changer la chaudière collective à l’identique) sont considérés comme des charges déductibles l’année du paiement. En revanche, les travaux d’amélioration ou de construction (ex : ajouter un ascenseur, surélever un étage) ne sont pas déductibles immédiatement car ils apportent une plus-value durable à l’immeuble : on les intègre dans le patrimoine amortissable. La quote-part de gros travaux payée en copropriété peut ainsi être amortie sur plusieurs années (en général, on amortit les immeubles sur 20 à 30 ans en LMNP). L’amortissement n’est pas une “charge déductible” visible dans la compta, mais c’est tout de même un mécanisme fiscal très avantageux : chaque année, vous inscrivez une dotation aux amortissements qui vient réduire votre bénéfice imposable. Il n’y a pas de limite réglementaire d’amortissement en LMNP (on peut amortir 100 % du bien hors terrain sur sa durée d’usage). Cela permet souvent de neutraliser l’imposition pendant de longues années, surtout couplé à la déduction des charges réelles. 

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Attention : 

L’amortissement non utilisé en cas de déficit est reporté sans limite de durée, mais il n’est pas imputable sur le revenu global (contrairement au déficit foncier des locations nues) – il ne s’impute que sur vos bénéfices futurs de location meublée.

En résumé, opter pour le régime réel est quasi incontournable pour optimiser fiscalement vos charges de copropriété, sauf cas de très faibles charges. Le micro-BIC reste intéressant pour sa simplicité ou si vos charges sont minimes, mais dès que vous avez des charges importantes (copropriété avec ascenseur, emprunt bancaire, travaux, etc.), le régime réel vous permettra d’économiser des impôts

(Point administratif : le propriétaire LMNP est considéré fiscalement comme un entrepreneur individuel. À ce titre, il doit obtenir un numéro SIRET pour son activité de location meublée. Cette immatriculation entraîne potentiellement la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), une taxe locale sur les activités pro. La CFE est due dans la commune du bien loué, avec une base minimale variant selon la ville (souvent quelques centaines d’euros par an). Bonne nouvelle : la CFE est elle aussi déductible de vos revenus LMNP, puisqu’il s’agit d’une taxe professionnelle afférente à l’activité locative.)

5 conseils pour optimiser vos charges de copropriété en LMNP

Maintenant que le contexte est posé, intéressons-nous aux meilleures pratiques pour réduire vos charges (celles qui restent à votre charge). Gérer efficacement, c’est non seulement faire des économies mais aussi valoriser votre investissement. Voici 5 conseils concrets pour optimiser les charges de copropriété de votre bien meublé :

1. Analysez vos appels de fonds et le budget de la copropriété. Ne payez pas vos appels de charges les yeux fermés ! Chaque trimestre, lorsque le syndic vous envoie l’appel de fonds, détaillez ce qu’il recouvre. Le budget prévisionnel voté en assemblée générale vous indique poste par poste les dépenses prévues (entretien, eau, électricité, assurance, frais administratifs…). Comparez les budgets et dépenses réelles sur les dernières années : repérez les postes en augmentation anormale. Par exemple, les frais de ménage ont-ils explosé ? La consommation d’eau commune est-elle trop élevée ? En comprenant où part votre argent, vous pourrez cibler les actions : contestation d’une dépense, demande d’explications au syndic, mise en concurrence d’un prestataire trop cher, etc. Scrutez aussi les “dépenses non prévues” (appels pour travaux exceptionnels) : un ravalement, ça chiffre ! Anticipez ces gros coups en les intégrant dans votre prévisionnel de rentabilité. Bon réflexe : assistez à la présentation des comptes annuels par le syndic (souvent annexée à la convocation d’AG) ; c’est très instructif. Si des charges injustifiées ou des erreurs sont détectées, faites-les corriger. Il arrive que des erreurs de répartition se glissent (mauvaise clé de répartition de charges par le syndic), surtout après des modifications de lots : en cas de doute, interrogez le conseil syndical.

2. Participez activement aux assemblées générales (AG) de copropriété. C’est lors de l’AG annuelle que se décident les budgets et les travaux futurs. En étant présent (ou représenté), vous pouvez influencer ces décisions. Par exemple, si le syndic propose un budget en hausse de 10 %, vous pouvez demander des explications ligne par ligne et éventuellement proposer des économies. Vous pouvez voter contre des dépenses jugées excessives ou non prioritaires. En copropriété, de nombreuses dépenses sont soumises à vote : travaux d’amélioration, changement de prestataire, etc. Votre vote compte (pondéré par vos tantièmes). Faites entendre votre voix de bailleur soucieux des coûts. Parfois, certains résidents occupants votent volontiers des améliorations coûteuses (jardinage ornemental, équipements de confort, etc.) dont l’intérêt peut être limité pour vous. En étant impliqué, vous pouvez éviter que des investissements trop onéreux ne soient adoptés sans opposition. N’hésitez pas à échanger avec le Conseil Syndical (les copropriétaires qui assistent le syndic) : proposez des pistes d’économies, ou même présentez-vous au Conseil Syndical si vous le pouvez : c’est le meilleur moyen d’être proactif dans la gestion de l’immeuble et de contrôler les dépenses au plus près. En somme, ne subissez pas vos charges, contribuez à les maîtriser au moment où elles se décident !

3. Négociez avec le syndic et mettez en concurrence les fournisseurs. Le syndic de copropriété gère pour vous les contrats (nettoyage, ascenseur, chauffage, assurance immeuble, etc.). Mais rien ne vous empêche de questionner ces choix et de suggérer d’autres options. Par exemple, si vous trouvez que le contrat d’entretien de l’ascenseur est trop cher, demandez au syndic de faire jouer la concurrence en sollicitant plusieurs devis avant le renouvellement. De même pour l’assurance de l’immeuble : c’est souvent un gros poste, et il y a parfois moyen de renégocier les primes à garanties équivalentes. Un syndic sérieux ne s’y opposera pas : au contraire, c’est son rôle de chercher le meilleur rapport qualité-prix pour la copropriété. Vous pouvez aussi négocier les honoraires du syndic lors de son renouvellement de mandat : faites valoir que la copropriété souhaite maîtriser ses coûts de gestion. Certains syndics acceptent de limiter l’augmentation de leurs honoraires pour conserver le client. Enfin, une astuce : mutualisez les achats et travaux quand c’est possible. Par exemple, si plusieurs copropriétaires veulent refaire leur balcon, groupez les demandes pour obtenir un tarif de gros. Ou si l’immeuble a besoin de travaux d’économie d’énergie, voyez les subventions publiques possibles (le syndic peut monter un dossier). Chaque euro économisé via une meilleure négociation est un euro de charges en moins pour vous et vos voisins.

4. Évitez les dépenses superflues ou mal calibrées. Certaines charges élevées proviennent de choix de services “haut de gamme” pas toujours indispensables. Posez-vous la question : chaque dépense profite-t-elle réellement à la valorisation de mon bien ou au bien-être des locataires ? Par exemple, engager un gardien d’immeuble à temps plein là où un service de ménage hebdomadaire suffirait peut tripler les charges de personnel (salaire, logement de fonction, etc.). De même, chauffer excessivement les communs en hiver ou arroser le jardin tous les jours en été peut générer des coûts évitables – un réglage plus économe ou des équipements adaptés (sondes, minuteurs) peuvent réduire la facture. Avant de voter des travaux d’amélioration onéreux (installation d’un sauna, relooking coûteux du hall d’entrée…), réfléchissez au rapport coût/bénéfice. Pour un propriétaire bailleur, l’objectif est que les charges servent à maintenir l’immeuble en bon état et attractif, pas forcément à le rendre luxueux au-delà de ce qu’attendent vos locataires. Chaque service ajouté (local poubelles frigorifique, jardinier quotidien, antenne satellite premium…) a un coût d’entretien permanent. Parfois, simplifier c’est économiser : moins d’équipements = moins de maintenance. Attention, il ne s’agit pas de bloquer toute amélioration : un immeuble mal entretenu fera fuir les locataires. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre confort des occupants et maîtrise des charges. Par exemple, si la copropriété envisage de changer tout l’éclairage pour un système design très cher, vous pouvez proposer une solution alternative plus économique (ampoules LED standard) qui améliore aussi la consommation énergétique. En résumé, soyez un copropriétaire pragmatique : investissez dans ce qui apporte de la valeur (sécurité, économies d’énergie, pérennité du bâti) et freinez ce qui est gadget ou disproportionné par rapport à la taille de l’immeuble.

5. Adoptez une démarche d’économies d’énergie et d’entretien préventif. Beaucoup de charges de copropriété sont liées aux consommations d’énergie et aux dépenses d’entretien. En tant que bailleur, vous avez tout intérêt à ce que l’immeuble soit géré de façon économe et durable. Par exemple, encouragez la copropriété à optimiser le chauffage collectif : abaissement de quelques degrés des consignes, installation de thermostats et de répartiteurs, isolation des canalisations… Ces mesures réduisent la consommation de fuel/gaz et donc la charge refacturée. De même, l’éclairage des communs peut être optimisé (LED à détection de présence, extinctions automatiques la nuit, etc.). Investir dans des travaux d’économie d’énergie (isolation des combles, changement de chaudière…) peut coûter cher sur le moment, mais des aides (MaPrimeRenov’, certificats d’économie d’énergie) existent, et à terme tout le monde y gagne en charges réduites et en valeur patrimoniale. Côté entretien : privilégiez l’entretien préventif aux réparations d’urgence. Un toit bien vérifié et entretenu chaque année évitera peut-être de gros sinistres d'infiltration. Idem, un ascenseur bien entretenu tombera moins en panne (dépenses de réparation en moins). Si vous siégez au conseil syndical, poussez à mettre en place un plan pluriannuel de travaux : cela lisse les dépenses sur plusieurs années et évite les “coups de massue” en appel de fonds unique. Enfin, soyez attentif aux petits gaspillages du quotidien : un robinet qui fuit dans les communs, une minuterie d’éclairage trop longue, c’est quelques euros par-ci par-là mais cumulés sur l’année sur tous les étages, cela chiffre. En signalant ce genre de choses au syndic, vous participez à réduire les charges courantes. Cette approche proactive est d’autant plus utile que, en LMNP, toutes ces charges économisées améliorent directement votre rentabilité nette (et souvent aussi celle de vos voisins, qui vous remercieront !).

En appliquant ces 5 conseils, vous devriez constater sur quelques années une stabilisation voire une baisse de vos charges de copropriété par rapport à un scenario “laisser-faire”. Moins de charges, c’est plus de cash-flow dans votre poche et potentiellement moins d’impôts si vous êtes au régime réel (puisque le bénéfice imposable augmente moins vite).

En résumé, déclarer les charges de copro en LMNP nécessite de suivre deux étapes : la déduction initiale des charges payées, puis la régularisation une fois les comptes connus. Assurez-vous de respecter ces étapes pour être en règle. Un dernier conseil : adhérez à un Centre de Gestion Agréé (CGA) ou un organisme mixte de gestion agréé (OMGA) si possible, cela vous évite la majoration de 20 % du bénéfice imposable et apporte souvent assistance et vérification de vos déclarations. Depuis 2023, cette majoration a vocation à disparaître progressivement, mais l’adhésion à un CGA reste utile pour bénéficier de conseils.

Foire aux questions

Les réponses rapides aux questions les plus posées.

Qui doit payer les charges de copropriété en location meublée ?

Le propriétaire règle toutes les charges auprès du syndic. Il peut récupérer sur le locataire les charges locatives (eau, ascenseur, entretien des communs, ordures…) via des provisions avec régularisation ou un forfait. Les gros travaux, honoraires de syndic ou assurance immeuble restent à la charge du bailleur.

Quelles charges de copropriété peut-on déduire des revenus LMNP ?

Au régime réel, vous déduisez les charges réellement supportées : frais de syndic, gros travaux, fonds travaux, assurance de l’immeuble, taxe foncière (hors ordures), CFE. Les charges remboursées par le locataire ne sont pas déductibles. Au micro-BIC, aucune charge spécifique n’est déduite (abattement forfaitaire).

Quelles charges ne sont pas déductibles en LMNP ?

Ne sont pas déductibles : les charges récupérables sur le locataire, les travaux d’amélioration ou de construction (amortis, pas déductibles immédiatement), les frais de notaire, les dépenses personnelles et pénalités. Seules les charges réellement à votre charge et liées à la location le sont.

Micro-BIC ou régime réel : quel régime choisir pour optimiser les charges ?

Le micro-BIC applique un abattement forfaitaire (50 %) sans déduction réelle ; il n’est intéressant que si vos charges sont très faibles. Le régime réel permet de déduire toutes les charges et amortissements, réduisant fortement l’impôt, souvent à zéro. C’est généralement le plus avantageux pour un bien en copropriété.

Comment déclarer et comptabiliser les charges de copropriété en LMNP (régime réel) ?

Enregistrez toutes les charges payées au syndic dans l’année. L’année suivante, après approbation des comptes, régularisez en réintégrant les charges non déductibles ou récupérables. Exemple : si sur 4 000 € payés, 3 000 € étaient récupérables ou non déductibles, vous devez réintégrer 3 000 € l’année suivante. Beaucoup de bailleurs délèguent cette gestion à un expert-comptable ou un logiciel LMNP.

Besoin d’aide ? 03 74 47 20 18

Sources :

  1. Ministère de l’Économie (Bercy)« Quelles charges pouvez-vous récupérer auprès de votre locataire ? », economie.gouv.fr, écrit le 07/08/2025. Lien – consulté le 16/08/2025.

  2. Service-Public.fr« Impôt sur le revenu – Revenus d’une location meublée », mise à jour 2023, rubrique Location meublée (régimes micro-BIC/réel et déduction des charges). Lien officiel – consulté le 16/08/2025.

  3. Service-Public.fr« Régime fiscal du loueur en meublé professionnel (LMP) », vérifié le 01/01/2025, conditions LMP vs LMNP (23 000 €, >50 % revenus) et obligations. Lien officiel – consulté le 16/08/2025.

  4. LégifranceDécret n° 87-713 du 26 août 1987 fixant la liste des charges récupérables (annexe au Code de la construction et de l’habitation). Lien Légifrance – consulté le 16/08/2025.

  5. LégifranceDécret n° 2015-981 du 31 juillet 2015 relatif aux éléments de mobilier obligatoires dans une location meublée (liste ALUR). Lien Légifrance – consulté le 16/08/2025.

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