Faire du meublé : Immobilier ancien vs immobilier neuf

Ancien = prix décoté, loyers immédiats, travaux déductibles. Neuf = normes, zéro travaux, TVA récupérable. Comparez rentabilité et fiscalité LMNP pour faire le bon choix.

Marie Nouhaud

08 décembre 2024

10 Minutes de lecture

LMNP différence entre immobilier ancien ou neuf (vefa)

Investir en location meublée peut se faire aussi bien dans l’immobilier ancien que dans le neuf. Mais entre un appartement haussmannien rénové en centre-ville et un studio tout juste livré dans une résidence neuve, quelle est la meilleure option pour “faire du meublé” ? Chaque choix a ses avantages – rentabilité, fiscalité, patrimoine – et ses inconvénients qu’un investisseur avisé doit connaître. Dans un contexte réglementaire et fiscal en pleine évolution (nouvelles normes énergétiques, réforme fiscale 2025), il est crucial de comparer LMNP ancien vs LMNP neuf afin de déterminer la stratégie la plus adaptée à vos objectifs. Suivez le guide : nous allons examiner point par point le coût d’achat, la rentabilité, les charges, la fiscalité et les risques liés à l’investissement meublé dans l’ancien et dans le neuf. Vous pourrez ainsi faire un choix éclairé, en professionnel de l’investissement meublé non professionnel.

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Synthèse de l’article

  • Prix d’achat et frais : Un bien ancien coûte environ 20 à 30% moins cher au m² qu’un neuf équivalent, mais les frais de notaire y sont plus élevés (~7-8% du prix, contre 2-3% dans le neuf). En neuf, on bénéficie parfois de la TVA récupérable (20%) sur les résidences de services, ce qui améliore le montage financier.

  • Rentabilité locative : L’ancien offre souvent une rentabilité brute plus élevée (prix d’acquisition décoté et loyers potentiellement élevés en centre-ville). Le neuf assure une rentabilité plus sécurisée (logements aux normes attirant les locataires solvables) mais souvent un peu plus faible les premières années.

  • Fiscalité LMNP : Les deux options relèvent du même régime fiscal LMNP : possibilité du régime micro-BIC (abattement 50% sur les loyers jusqu’à 77 700 € de recettes) ou du réel (déduction des charges + amortissements du bien et du mobilier). En pratique, le régime réel permet souvent de neutraliser l’impôt pendant de longues périodes grâce à l’amortissement.

  • Charges, travaux et entretien : Un logement neuf ne nécessitera aucun gros travaux avant 10 à 15 ans (garanties biennale et décennale en cas de malfaçons). Un bien ancien, en revanche, implique souvent des travaux de rénovation (mise aux normes électricité, isolation, etc.) et des charges d’entretien plus élevées. Ces dépenses viennent toutefois réduire le revenu imposable en régime réel.

  • Risques et contraintes : Acheter dans l’ancien demande de vérifier la performance énergétique (les logements classés G sont interdits à la location depuis 2025 sans rénovation) et de budgéter les imprévus (changement de chaudière, rénovation de toiture en copropriété…). Dans le neuf, le principal risque est le délai de livraison (12 à 24 mois sans loyers pendant la construction) ou d’éventuels retards de chantier. Par ailleurs, tout investisseur meublé doit respecter les conditions du statut LMNP (≤ 23 000 € de recettes annuelles ou < 50 % de vos revenus totaux) pour éviter de basculer en LMP, synonyme de cotisations sociales supplémentaires

Coût d’achat : immobilier ancien vs neuf en meublé

Le budget d’acquisition d’un bien immobilier est souvent le premier critère de choix. Sur ce point, l’avantage va clairement à l’ancien, qui affiche des prix au mètre carré plus bas que le neuf. En moyenne, acheter un logement ancien équivalent peut coûter 20 à 30 % moins cher qu’un logement neuf, à localisation comparable. Cette décote s’explique par l’usure du bâti, une performance énergétique souvent inférieure et l’absence de prime “neuf” du promoteur. Par exemple, là où un studio neuf vaut 200 000 €, on pourrait trouver un studio ancien similaire autour de 150 000 à 160 000 € dans le même quartier.

Frais de notaire : il faut cependant nuancer ce différentiel en intégrant les frais d’achat. Dans l’ancien, les frais de notaire représentent environ 7 à 8 % du prix du bien, contre seulement 2 à 3 % dans le neuf. Cette économie substantielle en faveur du neuf (quelques milliers d’euros sur un achat) compense en partie son prix plus élevé. Sur un bien à 250 000 €, on paiera par exemple ~20 000 € de frais de notaire dans l’ancien, contre ~7 500 € dans le neuf. Notez que ces frais réduits dans le neuf s’expliquent par la TVA déjà incluse dans le prix de vente (le notaire ne prend ses taxes que sur le hors taxe), alors que l’ancien est taxé sur le prix total.

TVA et récupération : Justement, la TVA immobilière est un autre élément différenciant. En résidentiel classique (location nue ou meublée à l’année), les loyers neufs ou anciens sont exonérés de TVA, donc pas de TVA facturée au locataire. Cependant, dans le cadre d’une résidence de services neuve (résidence étudiante, senior, tourisme…) exploitée par bail commercial, l’investisseur en LMNP peut récupérer la TVA à 20% sur le prix d’achat du bien neuf. Cela exige de conserver le bien au moins 20 ans en location para-hôtelière ou de rembourser la TVA prorata temporis en cas de revente anticipée. Sur un appartement neuf de 200 000 € TTC, c’est donc près de 33 000 € de TVA qui peuvent être remboursés par l’État après l’acte (un vrai coup de pouce pour la trésorerie), avantage inexistant dans l’ancien. En revanche, en cas d’acquisition d’un logement ancien déjà en LMNP (un LMNP d’occasion), la TVA a été payée par le précédent propriétaire et aucune récupération n’est possible – mais le prix d’achat HT étant plus faible, l’un dans l’autre l’effort initial est réduit.

Budget global et trésorerie : Au final, si l’on additionne prix net, frais de notaire et éventuels travaux (voir section suivante), le coût global d’un investissement ancien rénové peut se rapprocher de celui du neuf. Une étude a montré qu’en moyenne le prix au m² tout compris tend à s’équilibrer : ~4 990 €/m² dans le neuf contre ~4 950 €/m² pour un ancien rénové, soit un écart quasi nul une fois les travaux et frais inclus. En outre, isoler un logement ancien de l’intérieur fait souvent perdre des m² habitables (épaisseur des cloisons isolantes), ce qui peut diminuer d’autant la valorisation finale. En clair, ne sous-estimez pas les coûts cachés de l’ancien : frais de notaire, rénovations, mises aux normes… ils réduisent l’avantage du prix d’achat plus faible.

Rentabilité locative et revenus : lequel rapporte le plus ?

La rentabilité locative – c’est-à-dire le ratio entre les loyers annuels et le prix total investi – est souvent le nerf de la guerre pour un investisseur. Sur ce terrain, l’immobilier ancien marque généralement des points, du moins sur le rendement brut. Puisque l’ancien coûte moins cher à l’achat tout en pouvant générer des loyers comparables (voire supérieurs dans les centres-villes prisés), on observe souvent un taux de rendement brut supérieur dans l’ancien. Par exemple, un appartement ancien acheté 150 000 € et loué 600 € par mois produira 4,8% de rendement brut, là où un bien neuf à 200 000 € loué 700 € par mois ne générera que 4,2%. L’écart peut être encore plus prononcé si l’on déniche dans l’ancien un bien à rénover vendu à un prix décoté : après travaux et ameublement, la rentabilité brute peut dépasser 6 à 7% dans certaines villes ou quartiers en tension (forte demande locative).

Loyers immédiats vs différés : Un avantage concret de l’ancien est la possibilité de percevoir des loyers dès l’acquisition. Si le logement est déjà prêt à louer (ou occupé), vous commencez à encaisser des revenus le mois suivant l’acte notarié. Pas de vacance initiale, ce qui améliore la rentabilité effective la première année. À l’inverse, un achat en VEFA (neuf sur plan) implique d’attendre la fin de la construction (souvent 12 à 24 mois) avant de toucher le premier loyer. Durant ce temps, vous payez éventuellement des intérêts intercalaires si vous avez emprunté. Ce manque à gagner doit être considéré dans votre calcul de rentabilité sur les premières années. Par la suite, le neuf peut toutefois bénéficier d’un loyer plus élevé sur le marché locatif : les locataires sont prêts à payer un peu plus cher pour un logement moderne, bien isolé, avec ascenseur, etc. Cependant, ce supplément de loyer est souvent limité et ne compense pas toujours le surcoût d’achat.

Taux d’occupation et vacance locative : La rentabilité n’est rien sans la sécurité des revenus. De ce côté, le neuf offre l’atout d’une forte attractivité locative : logements aux normes thermiques (dépenses d’énergie réduites pour le locataire), équipements neufs (cuisine équipée, fibre optique…), immeuble avec ascenseur, parking, etc. Tout cela contribue à réduire le risque de vacance locative. Un bien neuf dans une zone tendue trouvera preneur rapidement et fidélisera plus facilement le locataire sur le long terme (moins de pannes ou de problèmes incitant à partir). En ancien, la demande peut être tout aussi forte, notamment pour les emplacements hyper-centraux (proximité transports, universités, commerces). Ces biens anciens bien situés se louent très bien et cher. En revanche, un logement ancien un peu défraîchi ou mal classé au DPE pourrait subir des périodes de vacance si les locataires fuient les « passoires énergétiques » coûteuses en électricité/chauffage. Il est donc crucial, en cas d’achat ancien, de rendre le bien le plus performant et attractif possible (rénovation énergétique, décoration moderne, équipements complets) pour maximiser le taux d’occupation et donc la rentabilité nette.

Zoom rentabilité nette : Après impôts et charges (rentabilité nette), l’écart ancien/neuf dépend beaucoup du régime fiscal choisi (voir section fiscale) et de la gestion. Un logement ancien engendrera plus de charges déductibles (réparations, entretien de l’immeuble plus coûteux, prime d’assurance éventuellement plus élevée sur un vieux bâti…), ce qui vient diminuer le résultat imposable – un mal pour un bien, pourrait-on dire. Le logement neuf, lui, aura très peu de charges les premières années (hors charges de copropriété courantes), mais du coup vos revenus imposables seront “plein pot” si vous n’avez pas d’amortissements suffisants pour les annuler. En régime réel, on constate souvent que la rentabilité nette d’impôt d’un projet neuf vs ancien s’équilibre : l’ancien dégage plus de revenus bruts mais aussi plus de charges à déduire, le neuf dégage un revenu brut modéré mais peu de charges. En somme, pas de vainqueur universel : tout dépend du bien précis, du financement et de votre situation fiscale.

Charges, entretien et travaux : prévoir l’entretien du patrimoine

Absence de travaux à court terme dans le neuf : L’un des attraits majeurs de l’immobilier neuf est la tranquillité d’esprit côté entretien. Un logement fraîchement sorti de terre ne demandera aucun gros travaux avant de longues années. La toiture est neuve, la façade aussi, la chaudière et les équipements sont sous garantie… Vous êtes à l’abri des dépenses imprévues. Mieux, en cas de malfaçon ou de vice caché, vous êtes protégé par les garanties constructeur obligatoires : garantie de parfait achèvement la première année (réparation de tous les désordres signalés), garantie biennale sur les équipements (2 ans) et garantie décennale sur le bâti (10 ans). Ces garanties peuvent être actionnées par le syndic si des problèmes surviennent dans votre immeuble neuf, sans coût pour les propriétaires. Par ailleurs, les charges de copropriété dans les immeubles neufs sont souvent optimisées (meilleure isolation = moins de chauffage des communs, ascenseurs et parkings aux normes consommant moins d’énergie, etc.). Enfin, certaines communes offrent une exonération de taxe foncière pendant 2 ans pour les constructions neuves – un petit bonus de trésorerie les premières années.

Rénovations fréquentes dans l’ancien : Un bien ancien nécessitera tôt ou tard des travaux de remise en état. Avant la mise en location initiale, il faut souvent rafraîchir (peinture, sols), meubler bien sûr, et parfois rénover en profondeur : électricité aux normes, plomberie, changer une chaudière vétuste, améliorer l’isolation thermique… Il est prudent de prévoir un budget travaux dès l’achat, pouvant représenter 5 à 15% (voire bien plus si grosse rénovation) du prix d’acquisition. De plus, en copropriété ancienne, des travaux collectifs sont à anticiper : ravalement de façade, réfection de toiture, mise aux normes de l’ascenseur, etc. Ces coûts peuvent peser lourd sur la rentabilité si on n’a pas bien évalué l’état du bâtiment. D’après des estimations moyennes, passer un logement énergivore de classe G à D coûte autour de 850 € par m² en travaux d’isolation/rénovation. Sur un 50 m², cela fait ~42 500 € à investir si l’on veut continuer à le louer sereinement dans les années à venir (voir encadré suivant sur la loi climat). La bonne nouvelle, c’est que toutes ces dépenses sont déductibles fiscalement en régime réel : chaque euro dépensé en travaux vient diminuer d’autant vos bénéfices imposables, et peut même créer un déficit reportable sur vos revenus meublés futurs.

Performances énergétiques : Il faut parler de la réglementation énergétique (DPE), cruciale pour les logements anciens. La loi « Climat et Résilience » impose progressivement l’interdiction de louer les logements les plus énergivores. Depuis 2025, toute location est interdite pour un logement consommant plus de 450 kWh/m².an (ce qui correspond aux étiquettes G). Puis les F en 2028. Concrètement, si vous achetez un bien ancien classé F ou G sans intention de le rénover, vous risquez de ne plus avoir le droit de le louer dans quelques années – ou de voir son loyer gelé (le blocage des loyers des passoires F et G est déjà en vigueur). Cette contrainte n’existe pas dans le neuf, par définition aux normes (un bien neuf est généralement classé A, B ou C). Ainsi, investir dans l’ancien implique de budgéter la rénovation énergétique, faute de quoi votre placement pourrait perdre toute rentabilité (loyer interdit) et beaucoup de valeur. L’avantage, c’est qu’un logement ancien bien rénové sur le plan énergétique prendra de la valeur et retrouvera une attractivité élevée sur le marché locatif comme à la revente.

Gestion des imprévus : Au-delà de l’aspect technique, il faut noter qu’un investissement ancien demande souvent plus de gestion active. Trouver les artisans, suivre les chantiers, contrôler l’état du logement à chaque changement de locataire et effectuer des réparations régulières (peinture, électroménager à remplacer plus souvent, etc.) font partie du jeu. En neuf, pendant plusieurs années ces soucis sont quasi inexistants. Selon votre profil, cette différence d’effort de gestion peut compter : un investisseur qui veut un revenu passif sans tracas préférera peut-être un appartement neuf ou récent, tandis qu’un investisseur acceptant de mettre “les mains dans le cambouis” pour rénover aura de belles opportunités dans l’ancien.

Fiscalité LMNP : un cadre commun, optimisable dans les deux cas

Que vous achetiez neuf ou ancien, si vous louez en meublé, vous releverez du régime LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) – tant que vous respectez les conditions d’éligibilité. Ce régime fiscal, très avantageux, est le même pour les deux types de biens et constitue même l’un des principaux attraits de la location meublée.

Statut LMNP vs LMP : Pour bénéficier du statut LMNP, vos recettes locatives annuelles (loyers hors charges) ne doivent pas excéder 23 000 € ou représenter plus de 50% de vos revenus totaux (du foyer fiscal). Si vous dépassez à la fois 23 000 € de loyers et 50% de vos revenus, vous basculez alors en statut LMP (Loueur en Meublé Professionnel). Concrètement, un investisseur particulier avec un salaire de 50 000 € peut encaisser jusqu’à 23 000 € de loyers meublés par an tout en restant LMNP. Au-delà, le passage en LMP entraîne des changements importants : soumission aux cotisations sociales (en LMP, il faut payer les charges sociales ~30% sur le bénéfice au régime général des indépendants, au lieu de seulement 17,2% de prélèvements sociaux en LMNP), et imposition des plus-values selon le régime professionnel. Heureusement, ce seuil de 23k€ est assez élevé – il correspond par exemple à 3 locations meublées louées ~640 €/mois chacune. Il n’y a plus d’inscription obligatoire au RCS en LMP depuis 2020, le critère est purement fiscal. Retenez donc qu’il faut surveiller vos revenus locatifs globaux si vous accumulez les investissements meublés, afin de ne pas sortir malgré vous du doux régime LMNP.

Micro-BIC ou régime réel : Le LMNP offre deux modes d’imposition des loyers, identiques que le bien soit neuf ou ancien. Par défaut, le micro-BIC s’applique si vos recettes ne dépassent pas 77 700 € par an (plafond 2023 pour les locations meublées classiques). Ce régime simplifié vous accorde un abattement forfaitaire de 50% sur les loyers déclarés : en clair, vous n’êtes imposé que sur la moitié de vos revenus, sans avoir à justifier aucune charge. Cela signifie aussi que vous ne pouvez pas déduire vos charges réelles dans ce régime – les 50% “non imposés” sont sensés couvrir forfaitairement l’ensemble de vos frais (charges de copropriété, intérêts d’emprunt, assurances, ameublement, etc.). Pour un investissement neuf sans beaucoup de charges, le micro-BIC peut sembler intéressant grâce à sa simplicité. Toutefois, beaucoup d’investisseurs LMNP optent pour le régime réel, car il s’avère le plus souvent beaucoup plus économique en impôt, surtout dans l’ancien.

Au régime réel, vous déduisez toutes vos charges réelles : intérêts d’emprunt, assurance PNO, frais de gestion, frais de notaire (amortis comptablement), travaux d’entretien ou de rénovation, taxes foncières, etc. Surtout, vous profitez de la déduction des amortissements : c’est l’arme fatale du LMNP. Vous pouvez amortir le coût du logement (hors terrain) sur une durée d’environ 25 à 30 ans, et le mobilier sur ~5 à 10 ans, ce qui crée une charge annuelle fictive mais bien déductible. Dans la plupart des cas, l’amortissement + les charges réelles aboutissent à annuler totalement le bénéfice imposable, donc à payer 0 € d’impôt sur vos loyers pendant de nombreuses années. Cet avantage s’applique aussi bien à un bien neuf (amortissement du prix d’achat élevé) qu’à un bien ancien (amortissement du prix + des éventuels travaux capitalisés). Par exemple, un investisseur achetant un studio ancien 130 000 € amortissable, et percevant 8 000 € de loyers pour 2 000 € de charges, pourra amortir ~4 300 € par an. Résultat : revenu imposable ≈ 8 000 – 2 000 – 4 300 = 1 700 € seulement. Ce mécanisme rend le LMNP très compétitif fiscalement par rapport à la location nue (où aucune charge fictive n’est déductible). Même pour un bien neuf, où les charges sont faibles, l’amortissement permet de gommer le bénéfice. Le régime réel est donc quasi incontournable pour maximiser le rendement net d’impôts de votre opération, que ce soit dans l’ancien ou le neuf.

Évolution 2025 – plus-value à la revente : Une réforme importante est entrée en vigueur en 2025 concernant la plus-value immobilière des LMNP. Jusqu’à fin 2024, un loueur en meublé non pro bénéficiait du régime des plus-values des particuliers en cas de revente : imposition réduite avec abattements dans le temps (exonération totale après 22 ans de détention pour l’impôt, 30 ans pour les prélèvements sociaux), et surtout aucune réintégration des amortissements déduits dans le calcul de la plus-value. C’était un vrai avantage, l’État ne “récupérant” pas l’économie d’impôt accordée via l’amortissement. Désormais, pour les ventes à partir du 15 février 2025, la loi de finances 2025 a mis fin à cette exception : les amortissements pratiqués seront déduits du prix d’acquisition dans le calcul de la plus-value imposable. Autrement dit, plus vous avez amorti, plus votre plus-value taxable sera élevée. Par exemple, si vous avez acheté 200 000 € et amorti 50 000 €, puis revendu 250 000 €, la plus-value imposable ne sera plus calculée sur 50 000 € (250k – 200k) mais sur 100 000 € (250k – (200k – 50k)). Les abattements pour durée de détention s’appliqueront ensuite sur cette base majorée. Exception : les biens en résidences services étudiantes, seniors ou handicapés gardent l’ancien calcul (pas de réintégration), pour encourager ce type d’offre locative. Par ailleurs, on reste sur le régime des particuliers : après 22 ans, votre plus-value est toujours exonérée d’impôt sur le revenu (et après 30 ans, plus de prélèvements sociaux). Cette nouveauté doit surtout être prise en compte si vous envisagez une revente à moyen terme : le LMNP reste très attractif fiscalement à l’exploitation, mais l’exit tax à la sortie sera moins douce qu’auparavant. Cela pourrait encourager à conserver les biens plus longtemps (pour profiter des abattements de long terme) ou à basculer en location nue avant la vente dans certains cas pour purger l’amortissement – des arbitrages à étudier avec un expert fiscal selon votre situation.

Autres critères de choix : gestion, bail et revente

Outre la rentabilité financière et la fiscalité, quelques aspects pratiques peuvent orienter votre préférence pour l’ancien ou le neuf.

  • Gestion locative et bail : Si vous investissez dans un bien meublé classique (hors résidences gérées), le bail meublé d’habitation standard s’applique – un an renouvelable tacitement (9 mois pour un étudiant), avec congé 3 mois pour le propriétaire (vs 6 mois en location vide). Que ce soit un logement ancien ou neuf ne change rien à ces règles. En revanche, dans le neuf en résidences de services, vous signez souvent un bail commercial (9 ans ferme en général) avec un exploitant qui va sous-louer aux occupants (étudiants, touristes, seniors…). Cela garantit des loyers fixes, sans carence, et vous décharge totalement de la gestion (l’exploitant assure l’entretien courant, parfois même les gros travaux selon contrat). Ce modèle existe aussi dans l’ancien via le marché secondaire des résidences gérées (on parle de LMNP d’occasion en Ehpad par ex.). Mais globalement, on associe plus souvent le bail commercial à un investissement neuf sur plan dans une résidence dédiée. Si vous voulez une gestion « pilote automatique », le neuf via résidence service est séduisant. A contrario, un investissement ancien vous donne plus de flexibilité : vous pouvez choisir de louer en bail mobilité, en saisonnier (Airbnb) ou en colocation meublée, etc., ce qui peut doper la rentabilité mais demande plus de travail. Vous pouvez aussi confier la gestion à une agence, quel que soit le bien, moyennant ~5 à 8% des loyers en honoraires.

  • Qualité patrimoniale du bien : Acheter un logement ancien de caractère en centre-ville peut être un choix patrimonial pertinent : emplacement numéro un, cachet de l’ancien (belle hauteur sous plafond, parquet, etc.) qui prend de la valeur avec le temps. Le neuf, souvent en périphérie ou dans des zones moins centrales (là où on peut construire), peut être moins valorisé sur le long terme, sauf à cibler des quartiers en développement. Cependant, avec l’accélération des normes (énergétiques, accessibilité), un logement ancien mal entretenu peut aussi perdre de la valeur relative face aux constructions récentes. Pensez à la revente : un bien neuf se revendra sans doute plus facilement dans 10 ans qu’un bien de 50 ans non rénové. L’idéal est peut-être un « ancien rénové à neuf » : vous bénéficiez du charme de l’ancien et des qualités techniques du neuf (si les travaux sont bien faits).

  • Liquidité du marché : Il existe un marché très actif du LMNP d’occasion. Des plateformes spécialisées permettent de revendre votre bien meublé avec le bail en cours. Un LMNP ancien bien optimisé (travaux faits, bon classement énergétique, locataire en place) trouvera preneur auprès d’autres investisseurs, d’autant plus qu’il n’aura pas de délai de livraison ni de TVA à avancer – c’est clé en main. Les biens neufs, eux, sont souvent vendus via des dispositifs Pinel ou en VEFA : la revente en sortie de défiscalisation peut être moins aisée si l’offre est pléthorique (beaucoup de biens Pinel similaires sur le marché). À l’inverse, la rareté d’un bel ancien en hypercentre peut faciliter sa revente à bon prix.

En résumé, l’immobilier ancien en meublé conviendra à l’investisseur cherchant une forte rentabilité et un coût d’entrée modéré, prêt à gérer ou déléguer des travaux, et visant des plus-values via la rénovation. L’immobilier neuf en meublé s’adresse à celui qui privilégie la sécurité et la simplicité : il paiera plus cher et aura un rendement immédiat un peu moindre, mais profitera de revenus stables sans surprise, d’avantages de trésorerie (frais réduits, TVA récupérable) et d’un bien aux normes pour 20 ans. Bien sûr, la décision dépend aussi de votre profil fiscal (capacité à absorber des déficits, tranche d’imposition) et de vos objectifs (complément de revenus rapide ou constitution d’un patrimoine pour 15-20 ans). Il est souvent pertinent de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine ou un expert-comptable pour simuler les deux scénarios dans votre cas particulier.

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Foire aux questions

Quelles sont les conditions pour bénéficier du statut LMNP ?
Louer un logement meublé décent (mobilier légal complet) et percevoir ≤ 23 000 € de recettes/an ou ≤ 50 % de vos revenus totaux. Au-delà : passage en LMP. 

Quel régime fiscal choisir : micro-BIC ou réel ?
Micro-BIC : abattement 50 % (30 % si meublé touristique non classé), plafond 77 700 €/an (15 000 € si non classé). Régime réel : déduction de toutes charges + amortissements, souvent 0 € d’impôt, surtout avec crédit. Avantage quasi systématique pour le réel.

Lequel est le plus rentable : ancien ou neuf ?
Ancien : prix d’achat plus bas, loyers immédiats, rendement brut souvent supérieur, mais plus de travaux/charges. Neuf : normes, attractivité locative, peu d’imprévus, rendement net plus stable mais démarrage différé.

Peut-on récupérer la TVA en LMNP et bénéficier d’avantages fiscaux dans le neuf ?
Oui, uniquement pour un bien neuf en résidence de services avec bail commercial et services para-hôteliers : TVA 20 % récupérable, engagement 20 ans. Sinon, pas de récupération. Autres atouts du neuf : frais de notaire réduits, parfois 2 ans sans taxe foncière.

Que se passe-t-il à la revente d’un bien LMNP ?
Plus-value régime particuliers : exonération IR après 22 ans, PS après 30 ans. Depuis 2025, amortissements réintégrésdans le calcul (plus-value imposable plus élevée), sauf résidences étudiants/seniors/Ehpad. Conserver longtemps reste fiscalement optimal.

Besoin d’aide ? 03 74 47 20 18

Sources :

  1. Service-Public.fr – Impôt sur le revenu – Revenus d’une location meublée (LMNP)Vérifié le 10/04/2025https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32744 (consulté le 14/08/2025)

  2. Service-Public.fr – Qu’est-ce qu’un logement d’habitation meublé ? (liste du mobilier obligatoire) – Vérifié le 03/07/2024https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34769 (consulté le 14/08/2025)

  3. Entreprendre.Service-Public.fr – Régime fiscal du loueur en meublé professionnel (LMP)Vérifié le 01/01/2025https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F32805 (consulté le 14/08/2025)

  4. Legifrance – Loi n° 2025-127 du 14 février 2025 (art. 84) – Réintégration des amortissements dans la plus-value LMNP – https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047183129 (consulté le 14/08/2025)

  5. Ministère de l’Économie – Évolution de la fiscalité des locations meublées non professionnelles (Budget 2025)Publié le 17/02/2025https://www.economie.gouv.fr/particuliers/ce-qui-change-budget-2025#Immobilier(consulté le 14/08/2025)

  6. Impots.gouv.fr – Brochure des non-salariés 2024 (extrait Locations meublées)loi du 19/11/2024 sur meublés de tourisme non classéshttps://www.impots.gouv.fr/documentation/depliants/LMNP-2024.pdf (consulté le 14/08/2025)

 

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