Déduire ses frais de restauration en LMNP et LMP

Frais de repas en LMNP ou LMP : comment les déduire en 2025 ? Conditions à respecter (distance, justificatifs, plafonds), montants déductibles et comptabilisation.

Marie Nouhaud

21 juin 2024

5 Minutes de lecture

2 personnes au restaurant

Lorsqu’on exploite une location meublée (statut LMNP ou LMP) au régime réel, il est légitime de se demander si l’on peut déduire ses frais de restauration (repas du loueur) de ses revenus imposables. En effet, ces frais de repas peuvent représenter un coût non négligeable lors de déplacements pour gérer son bien locatif. La réglementation fiscale 2025encadre strictement les conditions et limites pour déduire ces dépenses. Dans cet article, nous expliquons qui peut en bénéficier, dans quelles conditions et comment justifier fiscalement la déduction des frais de repas en location meublée. Vous y trouverez le barème à jour 2025, des cas pratiques concrets, ainsi que des conseils pour la comptabilisation dans votre liasse fiscale. L’objectif : vous aider à optimiser vos charges en toute conformité avec l’administration fiscale, sans risque de redressement.

 
 

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Régime réel ou micro-BIC : qui peut déduire ses frais de repas ?

Avant tout, il faut savoir que seuls les loueurs en meublé au régime réel d’imposition peuvent déduire leurs charges au cas par cas. Si vous êtes au régime micro-BIC, vous bénéficiez simplement d’un abattement forfaitaire (50 % en meublé classique, etc.) et aucune charge spécifique n’est déductible en plus. Autrement dit, un propriétaire en LMNP micro-BIC ou LMP micro-BIC ne peut pas soustraire ses frais de repas de son revenu, car l’abattement forfaitaire est censé couvrir l’ensemble des dépenses.

En revanche, sous le régime réel, toutes les charges liées à l’exploitation du meublé peuvent être déduites, dans la mesure où elles sont justifiées et conformes aux règles fiscales. Les frais de repas en font partie, à condition de respecter les critères détaillés plus loin. Ce principe s’applique tant pour le LMNP que pour le LMP : les règles de déduction des dépenses sont identiques, ces deux statuts étant imposés dans la catégorie des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) au réel.

Conditions pour déduire les frais de restauration du loueur en meublé

Toutes les dépenses ne sont pas éligibles d’office. Les frais de repas sont en principe considérés comme des dépenses personnelles (se nourrir étant un besoin courant), et donc non déductibles par défaut. Cependant, une exception fiscale existe pour les frais supplémentaires de repas engagés dans le cadre professionnel. Pour que vos repas soient déductibles de votre résultat, trois conditions clés doivent être réunies :

  • Nécessité professionnelle : Le repas doit être lié à votre activité de loueur et imposé par celle-ci, et non par convenance personnelle.

🛠️ Exemple :

Vous êtes en déplacement professionnel pour votre location (visite d’un bien éloigné, état des lieux, supervision de travaux…) ou vous prenez un repas d’affaires avec un partenaire utile à l’exploitation (artisan, agence, etc.).

À l’inverse, si vous déjeunez simplement par confort alors que rien ne vous empêche de rentrer chez vous, ce n’est pas justifié. L’administration vérifiera notamment la distance entre le lieu d’exercice (lieu du logement meublé ou de la mission liée) et votre domicile : si elle est suffisante pour empêcher un aller-retour à midi, la dépense est considérée comme nécessaire. 

Attention : Justificatif du repas : Le frais doit être réel et prouvé. Vous devez conserver une facture ou note de restaurant (ticket de caisse comportant le détail) ou du traiteur attestant du montant payé. Sans justificatif, en principe aucune déduction n’est admise.

Barème 2025 : plafonds et montants déductibles des frais de repas

Même lorsque les conditions ci-dessus sont respectées, vous ne pouvez pas déduire la totalité de l’addition du restaurant. La fiscalité n’autorise de déduire que la part excédentaire par rapport à un repas « normal » pris à domicile. Autrement dit, on retranche de votre dépense réelle le coût estimé d’un repas que vous auriez pris chez vous, puis on applique un plafond au résultat. Ce mécanisme vise à exclure la part considérée comme personnelle dans chaque repas.

Chaque année, l’administration publie le barème des frais de repas déductibles. Pour 2025, les chiffres officiels sont les suivants :

  • Valeur forfaitaire d’un repas à domicile (part non déductible) : 5,45 € (TTC) en 2025. C’est le montant qu’on considère comme votre dépense personnelle si vous mangiez chez vous. Cette somme – revalorisée annuellement selon l’inflation – doit toujours rester à votre charge, on ne peut pas la défalquer de vos revenus. En dessous de ce montant, un repas est donc entièrement considéré comme personnel.

  • Limite d’un repas professionnel normal (plafond par repas) : 21,10 € TTC en 2025. C’est le plafond au-delà duquel le fisc juge la dépense exagérée sans circonstances particulières. Si votre note dépasse 21,10 €, la partie au-dessus de ce seuil est présumée non déductible, sauf cas exceptionnel justifié (situation rare où un repas cher se justifierait par l’absence d’alternative, par exemple). Dans la plupart des cas, on se limitera donc à 21,10 € maximum de dépense prise en compte par repas.

  • Montant maximal déductible par repas : 15,65 € en 2025. Ce chiffre correspond simplement à 21,10 – 5,45 €, soit la fraction de la dépense considérée comme professionnelle dans le meilleur des cas. C’est le plafond de déduction par repas. Même si vous dépensez plus, vous ne pourrez pas déduire au-delà de 15,65 € par repas (sauf cas très particulier justifié, comme évoqué).

Ces seuils évoluent chaque année (par exemple, en 2024 la part maxi déductible était 15,35 €, avec 5,35 € de repas à domicile et 20,70 € de plafond). Pour rester à jour, il convient de vérifier le barème de l’année en cours dans le BOFiP ou sur Service-public. En 2025, l’augmentation de +1,8% reflète l’inflation prévue.

A noter : Ce plafond de 15,65 € par repas s’entend par repas pris. Si, dans le cadre de votre activité, vous êtes amené à prendre deux repas le même jour à l’extérieur (par exemple déjeuner et dîner lors d’un déplacement sur deux jours), vous pouvez appliquer le barème à chaque repas séparément.

En résumé, chaque repas doit alors respecter les conditions (horaires, éloignement) et sera déductible dans la limite de 15,65 € chacun. En pratique, la plupart des loueurs en meublé n’ont qu’un repas (le midi) à déduire par jour de déplacement, mais il est bon de savoir que le dîner pourrait aussi être déduit si vous êtes en mission sur une journée entière ou plus.

Justification et comptabilisation de ces frais dans la liasse fiscale

Justifier fiscalement vos frais de repas est primordial pour sécuriser leur déduction. Comme évoqué, gardez toutes les factures ou tickets de carte bancaire des restaurants où vous avez mangé pendant vos déplacements.

Il est recommandé de documenter chaque dépense : notez le lieu, la date, et la raison du repas.

Sur le plan comptable, comment enregistrer et déclarer ces frais ? Si vous tenez une comptabilité pour votre LMNP/LMP, les notes de restaurant peuvent être comptabilisées dans un compte de charges dédié, par exemple « frais de déplacement – restauration » (compte 625 en PCG pour les frais de missions et réceptions). Deux méthodes sont possibles pour tenir compte de la partie non déductible :

  • Ne comptabiliser que la part déductible : certains choisissent d’enregistrer directement en charges uniquement le montant calculé comme déductible (après soustraction de 5,45 € et plafonnement). Ainsi, aucune réintégration ne sera nécessaire. Concrètement, sur une facture de 18 €, on passerait 12,55 € en charge pro et on laisserait les 5,45 € hors compta (considérés payés par vous-même). Cette méthode simplifie la liasse fiscale mais nécessite de bien calculer à chaque note.

  • Comptabiliser la totalité puis réintégrer le non-déductible : c’est la méthode classique. Vous enregistrez la totalité de la dépense TTC en charge dans votre compta d’exploitation (par exemple 18 € en frais de déplacement). Ensuite, lors de l’établissement de la liasse fiscale, vous opérez une réintégration fiscale du montant non admis. Sur la liasse, il y a une ligne pour ajouter les charges non déductibles. Vous y ajouterez les 5,45 € correspondant au repas à domicile, et tout excédent éventuel au-delà du plafond.

Du point de vue de la déclaration fiscale, le résultat de votre location meublée au régime réel inclura donc ces frais de repas déduits. Vous n’avez pas à les déclarer séparément sur la déclaration de revenus principale : ils viennent diminuer le bénéfice BIC que vous reportez. En d’autres termes, ces frais de repas réduisent votre résultat imposable de location meublée

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Pour conclure, les frais de repas du loueur en meublé peuvent constituer une charge déductible intéressante, notamment pour les propriétaires ayant des biens éloignés de leur domicile. En 2025, le cadre fiscal permet de déduire ces dépenses sous strictes conditions : nécessité professionnelle avérée, impossibilité de déjeuner chez soi, facture à l’appui, et respect du barème (5,45 € non déductibles par repas, maximum 15,65 € déductibles). En appliquant ces règles à la lettre, vous pourrez optimiser votre imposition en toute conformité.

Retenez bien que tout ce qui relève du personnel doit être exclu (repas à la maison, dépenses de proches, part excessive d’un repas). Seule la fraction professionnelle du repas peut venir en déduction de vos revenus locatifs. En cas de doute, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un expert-comptable spécialisé en location meublée – il saura confirmer si tel ou tel frais est éligible et vous aidera à la comptabilisation appropriée.

FAQ sur la déduction des frais de repas en LMNP/LMP

Un loueur LMNP ou LMP peut-il déduire ses repas ?
Oui, mais uniquement au régime réel : le repas doit être pris hors domicile pour un déplacement nécessaire à l’activité et être justifié par un ticket ou une facture.

Un loueur au micro-BIC peut-il déduire ses repas ?
Non. Le micro-BIC applique un abattement forfaitaire couvrant toutes les charges ; aucune dépense spécifique n’est déductible.

Et si le logement est proche de chez moi ?
Impossible : quand le bien se trouve à une distance permettant de rentrer déjeuner, le repas est jugé personnel et reste non déductible.

Montant maximum déductible par repas en 2025 ?
15,65 € (plafond de 21,10 € moins 5,45 € de part personnelle).

Besoin de justificatifs ?
Oui. Conservez ticket ou facture pour chaque repas, en annotant date et motif ; sans preuve, la charge sera refusée.

Comment déclarer ces frais dans la liasse fiscale ?
Enregistrez le montant TTC en charges, puis réintégrez la part non déductible (5,45 € + éventuel excédent) dans les réintégrations fiscales ; le résultat net se reporte sur la 2042 C PRO.

Repas du soir ou petit-déjeuner déductibles ?
Oui, s’ils sont pris hors domicile lors d’un déplacement professionnel et respectent le même barème que le déjeuner.

TVA récupérable sur les restaurants ?
Uniquement si votre activité de location est soumise à TVA ; sinon, la TVA reste à votre charge.

 

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Expert en fiscalité immobilière

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