Bail de location meublée : importance de la surface habitable et conséquences en cas d'erreur

Dans un bail de location meublée, la surface habitable doit être exacte. Découvrez pourquoi cette mention est obligatoire et quels risques (baisse de loyer, nullité du bail…) vous encourez en cas d’erreur.

Marie Nouhaud

16 septembre 2024

5 Minutes de lecture

Plan

Dans le cadre d’une location meublée (statut LMNP/LMP), la surface habitable du logement n’est pas un simple détail : il est impératif de l’indiquer précisément dans le bail. Depuis la loi Boutin, confirmée par les lois Alur (2014) et Macron (2015), tout contrat de location meublée (résidence principale) doit mentionner la superficie habitable du logement. Cette obligation légale vise à protéger le locataire, et une erreur sur la surface peut entraîner des conséquences lourdespour le bailleur : diminution du loyer, remboursements rétroactifs voire remise en cause de la validité du bail. Nous faisons le point sur l’importance de la surface habitable dans un bail meublé, la façon de la calculer correctement et les risques encourus en cas d’erreur ou d’oubli.

 
 

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Qu’est-ce que la surface habitable (loi Boutin) ?

La surface habitable, définie à l’article R*111-2 du Code de la construction et de l’habitation, correspond à la surface de plancher construite après déduction de certains éléments non habitables. Concrètement, il s’agit de la superficie des planchers des pièces à vivre (salon, chambres, cuisine, etc.) dont la hauteur sous plafond est d’au moins 1,80 m. On en retranche les surfaces occupées par les murs, cloisons, marches et cages d’escalier, gaines techniques, embrasures de portes et fenêtres, ainsi que toutes les parties dont la hauteur sous plafond est inférieure à 1,80 m. Par ailleurs, certaines annexes et dépendances du logement ne comptent pas dans la surface habitable au sens de la loi Boutin : caves, sous-sols, garages, parkings, combles non aménagés, remises, terrasses, balcons, loggias, vérandas, séchoirs extérieurs, etc. En somme, la surface habitable représente la partie réellement utilisable pour vivre dans le logement, à l’exclusion des zones non aménageables ou non habitables.

Attention : Il est important de distinguer la surface habitable (dite loi Boutin) de la surface privative dite loi Carrez. La surface Carrez inclut certaines surfaces annexes que la surface habitable exclut. Par exemple, les greniers non aménagés, vérandas ou combles peuvent être pris en compte en loi Carrez alors qu’ils ne le sont pas en habitable. Un vendeur vous aura fourni la surface Carrez de votre bien lors de l’achat, mais vous ne pouvez pas simplement recopier cette valeur dans le bail : il faut recalculer selon la définition de la surface habitable. Une confusion entre ces deux mesures est une erreur fréquente qui peut mener à surestimer la superficie habitable du bail et donc exposer le bailleur à des demandes de diminution de loyer.

Mention de la surface habitable : une obligation légale dans le bail meublé

La loi impose de préciser la surface habitable dans tout bail d’habitation meublée lorsqu’il s’agit de la résidence principale du locataire. Concrètement, sur le contrat de location, il suffit d’indiquer la superficie habitable du logement en mètres carrés. Il n’est pas obligatoire de fournir un certificat ou un diagnostic officiel au locataire ; le bailleur peut mesurer lui-même, bien qu’il soit fortement recommandé de faire appel à un diagnostiqueur professionnel pour fiabiliser le calcul. En effet, mentionner une surface erronée ou ne pas la mentionner du tout expose le propriétaire à des sanctions (détaillées ci-dessous). À noter que cette exigence de mention s’applique aux baux régis par la loi de 1989 (locations longue durée à usage d’habitation principale). En revanche, pour une location meublée saisonnière ou un bail mobilité, la surface habitable doit être renseignée également par précaution, bien que le formalisme ne soit pas exactement le même (le bail mobilité a son propre cadre légal). Quoi qu’il en soit, omettre la surface habitable dans un bail meublé n’est pas anodin et peut être considéré comme un manquement du bailleur.

Comment calculer correctement la surface habitable du logement ?

Le mesurage de la surface habitable peut être réalisé par le bailleur lui-même en suivant scrupuleusement la définition légale, ou par un professionnel du diagnostic immobilier. Pour calculer vous-même, munissez-vous d’un télémètre laser ou d’un mètre ruban et procédez pièce par pièce : mesurez la surface au sol de chaque pièce à vivre dont la hauteur sous plafond dépasse 1,80 m, additionnez-les, puis soustrayez les surfaces qui ne comptent pas (épaisseurs des murs et cloisons, zones sous pente de toit de moins de 1,80 m de haut, etc.). Veillez à exclure les espaces extérieurs et annexes non habitables comme listés plus haut.

Liste des éléments exclus du calcul de la surface habitable :

  • Murs, cloisons, marches d’escalier, cages d’escalier et gaines techniques (conduits)

  • Embrasures de portes et fenêtres

  • Parties du logement d’une hauteur sous plafond < 1,80 m (sous-pentes, mezzanines basses…)

  • Combles non aménagés, caves, sous-sols, remises, ateliers

  • Garages, parkings

  • Terrasses, balcons, loggias, vérandas, séchoirs extérieurs

En cas de doute ou si le logement comporte des configurations complexes (pièces mansardées, mezzanine, véranda, etc.), il est prudent de mandater un diagnostiqueur pour établir un certificat de surface habitable (diagnostic « loi Boutin »). Le coût de ce mesurage est modique comparé aux pertes que vous pourriez subir en cas d’erreur. De plus, en disposant d’une attestation officielle, vous pourrez la fournir au locataire ce qui dissuade toute contestation ultérieure. Enfin, si le logement est en copropriété et que vous possédez un métrage loi Carrez récent, vous pouvez éventuellement l’utiliser comme base en y retranchant les surfaces non prises en compte en habitable (caves, vérandas, etc.).

Attention : Assurez-vous que l’écart n’excède pas la marge de 5 % tolérée !

Quelles sont les conséquences en cas d’erreur sur la surface habitable ?

Indiquer une mauvaise surface habitable dans le bail (volontairement ou non) peut avoir des conséquences sérieuses. La loi prévoit explicitement des recours pour le locataire si la surface est surévaluée, et même l’absence de mention peut être sanctionnée. Voici les différents scénarios et leurs effets sur le bail.

Surface surestimée de plus de 5 % : baisse de loyer proportionnelle

Si la surface réelle habitable du logement est inférieure de plus de 5 % à celle indiquée dans le bail, le locataire est en droit de réclamer une diminution du loyer proportionnelle à l’écart constaté. 

🛠️ Exemple :

Si un bail mentionne 40 m² mais que la surface habitable réelle n’est que de 36 m², l’écart est de 10 % (4 m² de moins sur 40), soit au-delà du seuil de 5 %. Le locataire pourrait demander une réduction de loyer de l’ordre de 10 % dans ce cas.

Cependant, le moment de la réclamation joue sur l’effet rétroactif :

  • Si le locataire agit dans les 6 premiers mois du bail, toute diminution de loyer acceptée ou judiciaire s’appliquera rétroactivement à la date de début du bail. Le bailleur devra alors rembourser le trop-perçu de loyer depuis l’entrée dans les lieux.

  • Si la demande est formulée plus de 6 mois après la signature du bail, la baisse de loyer ne prendra effet qu’à la date de la demande (pas de rétroactivité sur les mois déjà écoulés).

Dans la pratique, le locataire doit adresser sa demande de révision de loyer par courrier recommandé au bailleur, en joignant idéalement un justificatif (par exemple un mesurage professionnel qu’il a fait réaliser). Le bailleur a 2 mois pour répondre. S’il refuse ou ne répond pas, le locataire peut saisir le tribunal compétent dans un délai de 4 mois suivant sa demande initiale. Le juge fixera alors, le cas échéant, la nouvelle valeur du loyer en fonction de la surface réelle. À noter que le juge pourra aussi ordonner le remboursement des loyers trop-perçus si la demande initiale était dans les 6 mois.

A noter : Si le logement mesure moins de 9 m² habitables, le bailleur est en infraction : le logement ne répond pas aux critères de décence requis. Dans un tel cas, le bail peut être jugé nul (annulation du contrat pour objet illégal), ou le propriétaire être contraint de reloger le locataire à ses frais.

La surface habitable est un élément clé du bail de location meublée, à la fois pour respecter la loi et pour établir une relation de confiance avec votre locataire. En 2025, la réglementation est claire : mentionner la surface habitable exacte est obligatoire et toute erreur significative (plus de 5 %) peut se traduire par une baisse du loyer imposée au bailleur. De plus, un logement trop petit (< 9 m²) ne peut légalement pas être loué comme résidence principale. Les propriétaires ont donc tout intérêt à être rigoureux : faites mesurer correctement votre bien, indiquez la bonne surface dans le contrat et vérifiez sa conformité aux normes de décence. Ces précautions vous éviteront des pertes financières (loyer réduit, remboursements) et des ennuis juridiques, tout en garantissant au locataire une information transparente. Un bail bien rédigé, c’est une location sereine pour tout le monde !

Foire aux Questions

1 La loi Boutin s’applique-t-elle aux baux meublés ?

Oui. Depuis 2014, tout bail meublé de résidence principale doit préciser la surface habitable ; une omission ou une erreur > 5 % peut entraîner une baisse de loyer.

2 Différence entre surface habitable et surface Carrez ?

La surface habitable (loi Boutin) exclut murs, cloisons, combles non aménagés, caves, etc. La Carrez, utilisée en vente, inclut certaines annexes. Pour un bail, seule la surface habitable compte.

3 Peut-on louer un logement de moins de 9 m² ?

Non. Un logement < 9 m² (ou < 20 m³) est jugé indécent ; le bail peut être annulé et le bailleur sanctionné. Les aides au logement sont alors inaccessibles.

4 Quelle marge d’erreur est tolérée sur la surface ?

5 % maximum. Au-delà, le locataire peut exiger une réduction proportionnelle du loyer. En-deçà, pas de sanction légale, mais restez précis pour prévenir les litiges.

5 Que faire si le locataire conteste la surface ?

Faites réaliser un mesurage contradictoire. Si l’écart dépasse 5 %, négociez ou appliquez la baisse ; à défaut d’accord, le tribunal décidera. Conservez toujours votre certificat de mesurage.

 

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